L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Theobald]

Sur une statue au milieu de la Place d'Aristote sont fixés une lettre ainsi que l'oeil de Monseigneur Wilgeforte, enlevée par un mercenaire le jour même. A la vue de tous, chacun est en mesure de voir ou de lire la chose.

[horvy]

horvy lu l'affiche et en colla une a son tour, en espérant que l'homme la lirait

[Maitre Folace]

Folace faisait son marché du samedi en Place d'Aristote quand il vit les nouvelles affiches. Après lecture, ayant été garçon boucher dans sa jeunesse, il murmura.

25 000 écus! Son coeur doit être un diamant pur à lui-seul: c'est pas possible autrement. Ca fait bien du 300 écus la livre, vidée-désossée la Monseigneur!

Cela lui rappela que son patron avait prévu de lui apprendre à faire des saltimboccas alla romana et il fila pour dégoter des escalopes de veau.
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Charmante soirée, n'est ce pas ? Vous savez combien ça va nous coûter ? 2 000 francs nouveaux.

[Navigius]

Le prélat italien traversait comme de coutume la Place d'Aristote, l'air maussade et un message de répulsion de toute personne désireuse d'entamer un dialogue bien imprimé dans son visage impassible. Il pestait, comme c'était bien souvent le cas, contre la déchéance romaine, lui qui ne supportait pas l'air de Rome, en fait, avec l'âge, il ne supportait plus que les prairies verdoyants de son Armagnac, adossées aux merveilleuses Pyrénées. Il discutait, ou dictait, avec son secrétaire particulier, sur le ton du commandement.

- Expliquez leur bien, et pesez chaque mot, qu'il est hors de question que nous placions une statue de cette hérétique de comtesse dans les jardins de la Cathédrale. Nous nous fichons éperdument de leurs pitoyables protestations et s'ils veulent la guerre avec l'Église, nous avons amplement l'or dans les coffres pour les faire tomber.

Le secrétaire, qui reconnu le ton du prélat, n'osa faire de remarque sur le manque de tact et de diplomatie de la réponse, sachant très bien qu'une telle question déclencherait la sécrétion de bile chez le vieux prélat rigoriste. Alors que les deux hommes défilaient sur la place, un attroupement se fit autour d'un panneau d'affichage. L'italien reconnu le Frère Horvy, pour qui il priait régulièrement afin que ses différents avec Rome soient réglés de grés à grés. Il le salua discrètement, alors qu'il s'approcha pour lire le message.

Foutaise! C'est la première pensée qui lui vint à l'esprit. Après tout, il avait vu l'Inquisitrice quelques heures auparavant, au Sainct-Office. Elle travaillait, comme toujours, attablée à son office, sans geindre ni subir la fatigue. Toutefois, cet oeil paraissait bien humain. Quelquechose le troublait, il en reconnaissait l'iris. Ou l'avait-il vu?

En quelques instants, l'instinct politique du prélat se fit sentir. Il se retourna vers les badauds présents et d'une main, arracha la missive qui était sur le mur. Il prit l'oeil avec un mouchoir et le plaça dans sa besace, prenant soins d'appeler tous à l'écouter.

- Canular chers frères! Monseigneur Wilgeforte est bel et bien en sécurité, elle est simplement alitée avec une sévère crise de froid dûe au surmenage. Que celui qui à fait cet odieux canular se cache, car de notre canne nous allons le rosser.

Évidemment, la parole d'un prélat ancien et respecté calmerait les ardeurs de la foule, quelques heures tout au plus. Le mensonge tiendrait bien l'avant midi, il l'espérait, le temps qu'il puisse réunir une cellule de crise et en aviser les autorités. Toutefois, la missive avait déja été vue par un nombre considérable de gens, quiconque s'en informerait en connaîtrait le contenu à coup sûr. Chaque chose en son temps toutefois. Il se retourna vers son secrétaire, qui était bien plus gaillard qu'il ne le laissait présager par sa posture. Il lui murmura à l'oreille.

- Je veux que vous vous rendiez immédiatement au Sainct-Office puis chez Monseigneur Wilgeforte. Si elle n'est point là, trouvez là. Je crains que ce canular n'en soit point un. Par ailleurs, vous aller prendre la bouteille de San Elandro qui se trouve dans mon étude, et vous aller la placer sur le rebord de la fenêtre.

Le secrétaire écarquilla les yeux devant la dernière requête. Il bredouilla, à mi-mots.

- Monseigneur, vous êtes bien sûr que celà n'est pas un peu extrême?

L'italien, grave, lui répondit...

- L'hérésie m'a volé ma fiancée, je ne tolérerai jamais qu'elle m'arrache ma fille spirituelle. Vous savez comme moi qu'il viendra à l'appel, l'honneur, chez ceux de son genre, est une chose trop élevée pour faire défection. Sa vie est mienne de par sa dette. Allez, và et mande aussi Thomas, j'aurai besoin de lui...

Le secrétaire fila rapidement, alors que le prélat se dépêcha de sortir le nécessaire pour écrire quelques missives rapides. En un rien de temps, des pages partirent afin d'avertir les cardinaux ainsi que le Primat de France. Le prélat, assis sous un arbre en marge de la Place d'Aristote, réfléchissait.

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Évêque Suffragant d'Orléans
"Sic nos sic sacra tuemur"

[Chevreux]

La nouvelle avait atteint Thorens, commanderie générale de l'Ordre Teutonique. "Encore un enlèvement ! Et un membre du Clergé cette fois !".

Le Hochmeister de l'Ordre avait rapidement discuté de cette situation avec le Grand Chapelin de l'Ordre et avait immédiatement fait transmettre une lettre à Rome, dont il avait demandé d'afficher publiquement.

[Yut]

Yut regarda la feuille et s'abseteni de tout comentaire...
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« Les paroles sincères ne sont pas élégantes ; les paroles élégantes ne sont pas sincères. »

[Theobald]

Comme la fois précédente, il s’absenta de l’abri accompagné de son message et du deuxième œil de Wilgeforte, se rendant Place d’Aristote afin d’afficher tout ça. La place, comme la première fois, était totalement déserte, et il put afficher les choses aisément sans avoir de gêneurs dans ses pattes. Même chose que la dernière fois, la lettre affichée à la vue de tous et l’œil juste à côté pour prouver qu’il disait vrai, après tout ces yeux là étaient uniques, ceux qui connaissaient Wilgeforte savaient que c’était là la triste vérité.
Son travail fait, ce qui pris plus ou moins une vingtaine de minutes parce qu’il aimait prendre son temps, il fit demi-tour et revint à nouveau à sa cachette. Il y entre, referme la porte sans mot dire, et va s’assoir en face de Wilgeforte, songeur, faisant à peine attention à elle.

[Seriella]

Seriella, si elle n'avait pu entrevoir le premier oeil, avait évidement appris la chose. L'affiche avait fait grand bruit en place d'Aristote, et l'information était rapidement remontrée à la Curie.

De nombreux palabres avaient suivi : était-ce bien son oeil ? Certains affirmaient qu'elle avait les yeux marrons et d'autres non; ensuite avions-nous assez d'argent ?
Pouvait-on traiter avec les spinozistes pour avoir une avance de fonds etc.


Bref ça parlait beaucoup, mais c'était bien tout

Mais ce matin là, le doute ne fut plus permis. Ce fut elle qui découvrit, accroché à une missive, le deuxième oeil de Wilgeforte. Cet oeil elle le reconnu aussitôt, pour y avoir plongé son regard lors de sa confession quelques temps auparavant.

De là, sa décision fut prise, le salut de son âme dépendant entre autre de cette femme, et elle avait encore besoin de ses oreilles pour y épancher ses pêchés.
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SE Aaron lui même l'a dit : "C’est à regretter de n’être Lescurien de naissance" alors rejoignez nous.

[Aranwae]

L'evesque estoit à la recherche de son amye Wilgeforte de puy plusieurs jours. On avoit poinct cru bon de le prévenir, ny d eluy faire part des détails quy pourtant animaient les vieilles carnes romaines en tous sens. Mais lorsqu'à la vêpre tombée il reconnut la silhouette de Son Eminence Sériella de Bernouville et qu'il vint auprès d'elle pour luy confier ses craintes, il apperçu haimi l'effroi de la Mort sy familière en sa triste vie.

Délicatement, il posa une main appaisante sur l'espaule de sa soeur et lut la missive.

Est ce le sien ?

Cognoissant jà la response mais espérant un vain miracle.

Bigre, c'est une sacrée somme !

Il apensant un instant, ayant une idée du moyen d'obtenir une large quantité de la somme. Peut estre poinct la totalité mais bien un bon tiers, voire la moitié aisément.

Il faut agir orain si non nous ne la réverrons jamais et je ne puy le laisser faire.
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Le Dogme

[Seriella]

La main sur son épaule la fit sursauter.

Hum je crois que le doute n'est pas permis mon frère.

Elle dissimula rapidement l'objet - si on peut l'appeler comme ça - et soupira.

Oui c'est une sacrée somme. J'ai pensé un instant pillé les coffres de l'ordre mais... Mais elle savait très bien ce qu'il en était. Hardouin était déjà passé par là et avait fait construire de luxueuses étuves dans les faubourgs de Rome. Etuves qu'elle même avait arrangé à sa sauce.
mais nous n'avons plus grand chose.

Ne fais pas d'imprudence mon frère, cette personne requiert un cardinal d'après sa première missive, et une seule personne...
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SE Aaron lui même l'a dit : "C’est à regretter de n’être Lescurien de naissance" alors rejoignez nous.

[Aranwae]

La mine de prédateur qu'il arborait alors n'avait rien à envié à Mirai'l. Ils estoient de la mesme veine, du mesme tempérament, rien d'enviable en vérité.

Alors je serois ce Cardinal sy tant qu'il faille risquer une vie se ne sera guère la tienne.

Prenant garde à ne poinct estre épié, il attrapa sa soeur par le bras et commença, doucement mais fermement, à l'attirer vers la périphérie de la place pour ne poinct estre inquiété par quelques oreilles indiscrètes.

Je puy réunir une partie importante de la somme. Laisse moy quelques hores et enjoignons nous en endroit de ton choix. J'ai toute fiance en toi et j'augure que nous réussissions pourvu que nous soyons unis.

Qu'en dis tu ?

Puy soudainement, son ire fondant en un divin nectar, son regard devenant candeur innocente.

Ca va ? Tu m'as l'air palotte ?

Il apposa sa main sur le front de Sériella, soudain inqiet pour elle.

Poinct de fièvre, tu ne me couves poinct quelques mauvaises maladies, j'espère ? Sy non, je cognoisse excellent mire en savoy quy s'occupera de toi sans le moindre frais, sur mon onnour.
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Le Dogme

[Aranwae]

Non, assurément, elle allait bien mais simplement son émois la faisoit pâlir.
Il posa ses mains sur ses espaules et se campa en son regard. Ainsy, instinctivement, espérait-il luy insufler un peu de son hardeur, de sa soif de vie primitive qu'il avoit haimi partager avec son frère de cuer Mirai'l, bien long temps auparavant. L'intensité de son regard l'éxhortait à ne poinct cesser de combattre. Odissait-elle son message silencieux ?

Le temps presse ma soeur. enjoingnons nous en les faubourgs dans une hore... Près... Hum... Face au Castel Sainct Angelo, sur les rives du Tibre.

Il compris alors l'horreur de la situation.

Pour l'argent, je... Je vais... J'ai mon idée...

Il regarda alors vers la Cité Saincte.

Il y a bien trop d'écus dormant aussy un de plus un de moins, on y verra poinct la difference. A la grasce de Dieu !

Dit il en souriant. Il s'écarta d'elle, luy laissa à nouveau toute emprise de ses mouvements, et fit quelques pas.

Une hore, poinct d'avantage et la sicilienne devra se confondre de remerciement pendant une décennie au moins !

Et il partit en courant, cherchant des yeux son loyal Jehan, serviteur de l'ombre et malandrin à ses hores.
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Le Dogme

[Seriella]

Effectivement elle ne pétait pas la forme. La vision d'un oeil ensanglanté, associée à l'idée de ce qui pourrait arriver à sa confesseuse, se rajoutant à son état... elle était au bord du malaise.

Elle mit donc un moment à comprendre les paroles de son frère et ce que cela sous-entendait.

Il lui donnait rendez-vous dans une heure...

Mais... il est écrit une seule personne... attends ! Qu'avait-il dit d'autre... bien trop d'écus dormant... Diantre !!! Il allait cambrioler la cité épiscopale !!!

Aranwae tu es fou ! Attends voir !!!

Mais il était déjà loin. En tant que Cardinale au courant de ce qui allait se passer, elle aurait du alerter la garde. Mais dans les faits elle s'en fichait bien. Et il était son frère.
Elle attendit donc fébrilement au milieu de la place.

Puis finalement décida de se rendre chez elle passer quelque tenue plus adéquate.

Une heure plus tard elle était donc là, vêtue d'une vieille robe sombre et d'une cape, incognito.
Mais point d'Aranwae en vue? Etait-il donc fou ? Ou voulait-il trouver une telle somme... Les franciscains - que l'on disait fort riche - avaient-ils quelques trésors dans le coin ? Il ne pouvait revendre le marbre des étuves en une heure...
Mais que faisait-il donc...

Elle sursauta lorsque du bruit se fit entendre du côté de la cité. Au loin des cris, puis une section de gardes armés passa en courant. Elle trembla. A tous les coups son frère s'était fait pincé. Il ne servait à rien d'attendre ici pour y être arrêtée aussi.
Lançant une rapide prière au Très Haut pour qu'Il aide le Recteur lescurien dans cette facheuse situation, elle quitte rapidement la place en direction du fort San Angelo.
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SE Aaron lui même l'a dit : "C’est à regretter de n’être Lescurien de naissance" alors rejoignez nous.

[Aranwae]

Courant vers la cité sainte, le Recteur Lescurien se savait à cours de temps et d’idée. Soudain, l’ombre de son serviteur rouennais se profila devant luy.

Monseigneur, que se passe-t-il donc ?

Ah mon bon Jehan ! Je suy fort aise de te voir ! J’ai grand besoin de tes services.

Comment luy dire ? Il fallait ruser. Il estoit rustre mais poinct sottard aussy devinerait il aisément le larcin s’il ne le luy présentait pas enrobé de quelques promesses délicieuses.

L’Eminence que j’ai vu sur la place a esté soulagée d’un grand trésor et il va te falloir le récupérer.

Quoi ? Un vol ? Quy donc auroit osé s’en prendre à un Prélat ?

Sy tu savais à quy tu allais t’en prendre, tu ferais moins le malin vilain !

Poinct de cela céans, allons à la cité, je t’expliquerai de quoi il en retourne.

Sur le chemin, le Prélat expliqua au serviteur, comment Son Eminence de Bernouville avoit esté honteusement délestée d’un présent inestimable légué par un amy de l’Ordre Lescurien, Fra Giovanni da Fiesole, jourd’huis disparu, rendant ledit présent encore plus précieux. Il s’agissait là de croquis de la rénovation de l’abside de la Cathédrale du Prato, autrefoy nommée la Pieve di Santo Stefano. Il luy expliqua aussy, après l’avoir gourmander à plusieurs reprises car le niaiseux se signait au fur et à mesure de l’histoire, que ces mesmes croquis estoient dissimulés en un bureau au sein de la cité épiscopale.

Dès lors que Jehan eut saisit la portée de la volerie, il se signa alors derechef sans cesse jusqu’à ce que son maitre luy assène un coup violent sur le sommet du crâne avec sa chausse, comme auroit pu le faire Kaïoh en un accès de crosse volante.

Le rustaud recouvra un semblant de dignité tandis que l’évêque clopinait avec une chausse dans la main, fulminant d’estre entouré de pareil soliveau.

Et dire que tu es mon larbin le plus prometteur. Je ne gage poinct chèrement de ton successeur.

Vous me libérez Monseigneur ? Manda-t-il à la foy effrayé, triste et légèrement soulagé.


Didiu ! Je vais te roidir l’échine sy tu continue en ta médiocrité servile ! Montrant le poing, comme pour luy signifier que l’hore n’estoit plus aux enfantillages.

Le plan estoit tordu, complexe et totalement dénué de morale pour recouvrer le document « dérobé ».

Il luy fallait tout d’abord se changer. Il porterait son pourpoint noir d’ébène à la mode florentine quy luy seyait fort bien. Il se mira d’ailleurs quelques instants avant que l’autre animal toque à sa porte luy rappelant combien l’hore estoit grave.

Grave certes mais poinct dénuée d’allures… L’élégance doit estre l’apanage des grands ! Non mais…

Et il sortit afin de se mettre en position. Pendant ce temps, Jehan courrait en les longs couloirs de la cité, passant tout près de la Préfecture de l’Enseignement, continuant alors son chemin jusqu’à la Chapelle Sainct Origène. Et là, juste après, les couloirs du Séminaire Supérieur Romain. Il avoit suivit les instructions à la lettre, usant des dédales que luy avoit dit et redit son maitre afin d’éviter les gardes épiscopaux.

Surtout tu dis que ton maitre est Son Eminence Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg, ça les calmera le temps que tu prennes tes jambes à ton cou ! Luy avoit il répété pour qu’il retienne bien le nom imprononçable à vous écorcher une corde vocale.


Le bureau du Doyen est le dernier sur la gauche du couloir est ! Luy avoit il maintes foys répété également. Avec sy tant de renseignements à retenir, Jehan se sentait soudain aussy important que la Sage Dunhyll sur ses terres.
Nulle encontre malheureuse, la porte ne résista poinct à son espaule virile, tout allait pour le mieux. De suiance, il alla ouvrir le fenestrau et chercha Aranwaë en contrebas. Une ombre sortie de nulle part apparut.

Je fais quoi orain ?!!! Hurla-t-il comme s’il haranguait le chaland.

Mais qu’il est bête ! Il est preud mais sot… Siffla-t-il a mi-voix entre ses dents serrées d’une ire à la foys grandissante et fataliste.
Cherche un petit coffret noir au blason lescurien…Cherche… Luy faisant de grands signes… Mais qu’est ce qu’il fait ? Le voyant disparaître de l’encadrure du fenestrau.

Soudain la lumière se fit.

Oh non ! Il s’est fait prendre !

J’y vois plus clair là ! Revenant s’appuyer au dessus du châssis. Il est où vot’coffret ?!!!

Mais je n’ai jamais vu itelle sottise en une seule personne ! Mais ce n’est pas possible… Fouilles ! Mais sans noise meschui ! Tu en as déjà suffisamment fait…

Et le voici disparaissant à nouveau. Aranwaë suivait avec anxiété les oscillation de lumière luy indiquant s’il cherchait ci ou là. Il se dit qu’avec la veine du meschin, les gardes l’auroient occis sans coup férir avant qu’il puysse reparaitre.

Je l’ai !!!

Soudain, alors qu’il s’attendait à le voir réapparaître contre le garde-corps, il vit plusieurs gardes courir vers la bâtisse. Nulle doulte qu’il avoient répéré son manège à des lieux avec sa bougie chancelante.

BOOM ! BODOOM ! Des bruits sourds se firent odir plus haut. Ils essayaient d’entrer de force.


Je suy avec l’Eminence Gingeburge Von Flahteldobourg ! Entendit il encore d’une voix pas très assurée. Et le coffet passa par-dessus la fenestre d’un coup.
Aranwaë eut le mauvais réflexe de s’en saisir et en amorti la chute avec sa face. Le coffret n’estoit poinct accrasé mesme sy sa teste en fut en biais. C’est bien là ce quy importait.

Il recouvra prestement ses esprits et se faufila en l’ombre, attendant son compère.

Que fait il ?

Il odissait de grands noises, peut estre quelques contrestions, mais ne voyait nulle silhouette se profiler.

Saute, nigaud, saute ! Avant de te faire occir ! Marmonna-t-il en espérant que ce dernier est ceste mesme folle idée. Car il y avait une bonne hauteur et un homme se feroit grand mal là où un maigre coffret en avoit réchappé de justesse.

Aaaahhh !!! Aaaahhhh !!!! Ah moy !!!!!

Hurla un homme. Ce n’estoit poinct Jehan. Il se défendait bien le bougre. Aranwaë hésitait. Devait il partir ou l’aider ? Et comment l’aider ? S’il se faisoit prendre, l’idiot le trahirait surement… Quelle dévaine de n’estre entouré que de niaiseux…

Et là, n’osant espérer l’inconcevable, il vit le vilain sauter tel un damné par le fenestrau tandis que des flammes envahirent la pièce. Il vint s’écraser lourdement au sol, à quelques mètres de luy. Aranwaë remonta son capuchon afin de dissimuler son visage. Les gardes estoient déjà à se pencher pour voir sy le rustaud allait se relever avant de quitter l’incendie. Il gémissait, certes, mais il n’irait poinct très loin.
Aranwaë sortit son poignard que luy avoit offert Mirai’l. Il alla vistement auprès du blessé.

Merci mon bon amy. Vade in pace…

Et il l’égorgea d’un geste vif et assuré.

L’ombre s’enfouie vers les faubourgs de Rome, son butin sous le bras, un cadavre sur le cuer.

Maudite Sicilienne ! Murmura-t-il pendant sa course tandis qu’il rejoignait au plus vite le lieu de rendez vous.

Lorsqu'il arriva enfin en face du castel saint Angelo, il ne vit personne. Il eut biau faire le tour deux foys, nulle présence de Sériella. Il comprit.

Cette sotte est allée se faire tuer toute seule ! Ah vraiment, on ne peut plus se faire occir convenablement de nos jours ! Faut toujours qu'il y ait anicroche sur l'affûble ! Ajouta-t-il, passablement énervé d'avoir fait rendre gorge une nouvelle foys un pauvre bougre.

Il savait où elle allait et courut le plus vite possible afin de la ratrapper.

Ne meurs pas Sicilienne de malheur ou je pourchasserai Pryderi luy mesme pour avoir le plaisir de t'égorger en personne !

Il n'en pensait nulle mot et s'inquiétait grandement pour sa soeur et son amye. Peu luy faisoit adoucir ses mots et gestes. Ces dernières savaient s'y employer avec perfection.
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Le Dogme