L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Guy de Dampierre]

L'ambassadeur flamand voulait pour représenter son comté un bâtiment qui eut du cachet et qui reflèterait la grandeur des Flandres, de son prestige, de son commerce, de ses produits...

Heureusement, Rome offrait de nombreuses occasions. Comme il en avait toujours été, le Capitole était non loin de la Roche tarpéienne. De ce fait, et parce que les cardinaux rejoignant leur Créateur ne laissaient pas d'héritiers légitimes, la grâce succédait à la disgrâce et il ne manquait pas de roulement dans l'occupation des palais de la ville éternelle.

Celui qui tapa dans l'oeil du diplomate venu du Nord se trouvait à l'orée de la ville, juste à côté du Palais construit par les Vénitiens (Place de Venise quoi: au XVe siècle, les fori impériaux marquent une limite entre la ville proprement dite et une zone vague à l'intérieur des murs. Bref, Rome n'était pas à l'étroit dans les murs élevés à l'époque antique.)

La bâtisse était moderne, bien dans le style de l'époque, bien qu'un peu lourde en comparaison des bâtiments aux légères volutes flamboyantes que l'on commençait à contruire dans les Flandres, à l'image de ce que l'on avait fait avec les édifices religieux durant les deux siècles précédents.

Néanmoins, l'immeuble était agréable à vivre et spacieux à souhait.



La porte principale dissimulait une vaste cour centrale entourée d'un péristyle sur chacun des trois étages. Le dernier offrait même le loisir d'installer une terasse, voire même un jardin suspendu, pour profiter des belles journées ensoleillées sans avoir à subir les inconvénients de la rue romaine.

L'intérieur fut arrangé pour rappeler la fonction de représentation de l'édifice. Ainsi, le savoir-faire flamand en matière de tapisserie et de peinture sur bois s'étalait dans chaque pièce aux yeux du visiteur, dans le secret espoir de futurs contrats commerciaux. Tandis que de leurs côtés, les thèmes magnifiquement exécutés rappelaient les hauts faits flamands au cours des croisades et dans d'autres guerres, les beautés architecturales et naturelles du plat pays sans oublier de représenter les personnages religieux majeurs marquant ayent influencé par leur Foy la contrée la plus séptentrionale de la France.

Divers autres objets étalaient subtilement et discrètement le génie flamand en divers secteurs, comme celui de l'ingéniérie et de la technique, mais également celui de la navigation, par diverses maquettes et autres petits objets qui pouvaient occupper des heures durant le visiteur en attente d'une entrevue.

On remarquait aussi l'omniprésence du lion, le Vlaamse Leeuw, symbole de la Flandre depuis plus de deux siècles et demi. Celui-ci trouva bien évidemment sa place en lieu et place du blason précédent occuppant, au dessus de la porte, semblant répondre tranquillement à son homologue de Saint-Marc qu'affichait le voisin vénitien.

Tout le Palais, à l'instar du lagunaire tout proche, était autant un logement de fonction qu'un gigantesque et magnifique outil de promotion et de propagande. En voyant cette majestueuse bâtisse d'où entraient et sortaient un pléthore de domestiques en livrée jaune et or, nul ne pouvait douter de la gloire et de la puissance flamande.

Tout cela en faisait presque disparaitre l'écriteau de marbre chevillé au mur à côté du grand portail:

[{Sylphael}]

Bonjour ou bonsoir, selon l'heure à laquelle vous lirez ce message.

Conformément au nouveau règlement appliqué sur le forum de Rome, je vous saurais gré de bien vouloir baliser votre topic comme il se doit en ajoutant dans votre titre, le cartouche adapté.
Je vous invite donc à prendre connaissance de cette règle dans le bureau de censure, posté ici même en annonce.

Bon jeu !

PS : Ce message disparaitra une fois la balise posée.

[Tibere]

Le carrosse aux armes du prélat s'arrête devant la bâtisse romaine. Le cocher, le fidèle Lahire, descend prestement et se précipite pour ouvrir la porte. Tibère, tout de noir vêtu, portant des gants de la même couleur, passe la tête par la porte puis se dirige vers l'entrée, espérant qu'on lui ouvre car le froid est vif.
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[Guy de Dampierre]

A cette heure le jeudi, les portes du Palais étaient grandes ouvertes, les entrées n'étaient filtrées qu'à la tête de l'arrivant par la discrète garde de l'ambassade.

De tous ceux qui attendaient dans les salles publiques du Palazzo Fiammingo, l'archevêque de Malines était de très loin le premier dans l'ordre protocolaire. Très courtoisement intercepté dans la (modeste) foule par un secrétaire qui notait soigneusement les arrivées, le prélat flamand fut amené immédiatement dans le salon d'audience où le chancelier terminait de recevoir un moine lescurien lui expliquant les bienfaits d'un abris pour sourds et muets. Voyant Tibère arriver, Guy congédia le religieux en le remerciant et l'assurant dans son aide, ce qui s'accompagna d'un petit don en espèce.

Il se leva pour accueillir l'archevêque en charge de l'Eglise des Flandres.

Monseigneur! Vous me surprenez en pleine bonne action.

Ce qui était tout à fait vrai. Il y avait comme un soupçon d'excuse dans la voix du diplomate. Comme il ne faisait pas étalage de son action philantropique, il n'aimait pas être pris la main dans le sac.

Il sourit à son interlocuteur et, comme il convenait, fit une protocolaire génuflexion pour embrasser l'anneau pastoral.
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[Tibere]

Tibère fait un signe de la tête à Dampierre. Son regard se pose sur un des fauteuils de la pièce vers lequel il se dirige. Il s'assied.

Et bien Dampierre. Cela fait une éternité. Je vois que vous êtes bien installé à Rome. Est-ce à vos frais ? Vous avez demandé à me rencontrer, me voici, je vous écoute.

Tout en parlant, il regarde ses mains gantées, la droite en particulier, amputée de l'index.
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[Guy de Dampierre]

[Tibere]

Tibère se redressa aux mots prononcés... le saint sang... le sang de Christos qui aurait été recueilli lors de la crucifixion.
Il prit délicatement l'objet entre les mains et l'observa avec attention. Avait-il entre les mains une sainte relique ou était-ce une contrefaçon comme il en existait des centaines ? Il dépose délicatement l'ampoule sur la table devant lui.

Dampierre, je vais prendre soin de cet objet. Je dois avertir Lahire mon valet qui est à l'extérieur. Un de vos domestiques peut-il lui apporter ceci ?

Il griffonne un petit texte à la mine de plomb, le plie et le donne à Dampierre.

Je vais l'emporter avec moi afin de présenter ce flacon et ce qu'il contient à mes frères du Cornichon. Je ne sais si cela fera pencher le débat dans un sens ou dans un autre. Nous verrons bien. J'ai demandé du renfort afin de ne pas sortir sans garde de chez vous. C'est le sens du petit mot que j'ai écrit à mon valet.
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[Guy de Dampierre]

Prenant le pli, Guy alla s'emparer d'une clochette pour appeler le domestique de service, tout en écoutant les paroles de l'archevêque.

Monseigneur, si vous le désirez, je peux vous prêter quelques hommes. Vous avez remarqué comme cet endroit est... accueillant, je n'ai encore eu aucun vol à déplorer malgré cela. C'est vous dire la qualité du service d'ordre: discret et efficace.

Un valet se présenta sans un mot, attendant les ordres. Le chancelier s'interrompit et lui remit le pli de Tibère.

Portez cela au valet de Monseigneur l'Archevêque.

Alors que l'homme quittait la pièce en silence, Guy poursuivit.

Pour ce qui est du résultat, je vous avoue que je trouverais tout aussi dommageable de tenir un vrai pour faux qu'un faux pour vrai. Mais mes espoirs vont bien évidemment dans le sens d'une authenticité de la relique. Quelle bénédiction ce serait pour notre comté.

Chacun sa cause légitime...

Je voulais aussi personellement vous féliciter pour votre accession à la vice-primatie de France. Votre Foy et votre dévotion à l'Eglise méritent évidemment une telle place... voire bien plus.

D'ailleurs, à ce propos, j'ai lu avec attention vos 51 points contre l'hérésie réformée. C'est une bonne chose que vous énoncez là. Quelle plaie que cette déviance de la Foy... et la reine qui accorde sa grâce à Kartouche.

Si chaque homme a droit à une seconde chance, il faudrait au moins qu'il s'amende auparavant. Quel manque d'humilité. Quelle arrogance face à notre sainte Foy. Et tout ça pour un poste à la Cour d'Appel.
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[letto]

Le Père Général avait besoin d'une poignée d'homme pour aller à Rome à l'Ambassade de Flandre.Voir un certain Dampierre.

Chercher la relique précieuse:Le saint sang de Christos.

Monseigneur Tibère sortit de la calèche tous de noir vêtus et entra dans la battisse.

Il y resta un long moments et Letto attendit devant les portes de l'ambassade une main sur le manche de son épée la sortie du Père Général.

Un bruit ce fit entendre derrière lui et Letto aux aguets près à bondir,vit un valet de sire Dampierre sortie par une porte dérobée du palais,la ou le magnifique carrosse aux armes du prélat attendais.Il amena un plie qui était destiné à frère Lahire.

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[Lahire]

Lahire était en compagnie du novice Letto lorsqu'ils virent sortir un laquais de la grande demeure devant laquelle ils attendaient le père général. L'homme lui tendit un document plié qu'il lut rapidement.
Il leva la tête, remercia, puis se tourna vers Letto.

Nous allons devoir nous mettre sur nos gardes lorsque monseigneur sortira. C'est la consigne. redoubler de vigilance.
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Compagnon du Tau

[letto]

Letto regarda frère Lahire parcourir le manuscrit.

Citation:

Nous allons devoir nous mettre sur nos gardes lorsque monseigneur sortira. C'est la consigne. redoubler de vigilance.

Il y a pas de soucis mon frère je suis prêt à attendre le Père Général ou tous attaques qui toucherais Mgr Tibère.
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[Tibere]

[A l'intérieur du palais]

Et bien Dampierre, il me reste à prendre congé. Je pense que certains de mes hommes doivent m'attendre dehors. Je n'aurai donc point besoin des vôtres. Nous allons tenir l'ampoule en lieu sûr et sous bonne garde.

Les yeux de Tancrède se mettent à briller. Il se ressaisit bien vite, prend délicatement l'objet puis...

Et vous avez tout à fait raison concernant ce Kartouche. La reine a fait une faute grave.

Il se lève, tend son anneau.

Raccompagnez-moi je vous prie.
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[Guy de Dampierre]

Décidemment, toujours aussi causant le bonhomme.

Guy reprit délicatement l'objet des mains de l'Archevêque et le déposa dans son coffret molletonné qu'il referma et vérouilla avant de le remettre dans les mains de l'archevêque.

Je crois que ce sera beaucoup mieux ainsi.

Il sourit doucement au prélât, et sans lacher la boite pour autant poursuivit.

Permettez-moi d'insister, Monseigneur. Ne vaut-il mieux pas deux précautions plutôt qu'une.

En fait, la proposition n'en était pas une. C'était bien plus une condition. L'ambassade flamande suivrait l'objet à la trace ou il resterait là, quitte à faire défiler la commission en charge de l'affaire dans le Palazzo Fiammingo. D'ailleurs, l'ambassadeur était très sérieusement en train d'envisager cette solution là malgré le manque de discrétion qu'elle entrainerait.
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[Tibere]

Il réfléchit un instant.

Et bien soit, faites-nous donc accompagner et rendez-moi donc cet objet.
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[Guy de Dampierre]

Si vous entendez par rendre le fait que je lâche l'objet qui est déjà entre vos mains, je m'éxéccute.

Et de fait.

Laissez-moi donc vous raccompagner, Monseigneur.

Traversant les salles, les mains de l'ambassadeurs invitaient ses hommes à le suivre. Il faut dire que l'affaire avait été rondement organisée.

Arrivés à la porte, quatre hommes en arme, mais surtout en civil, furent invités à suivre l'archevêque.

Arrivés au carosse, le diplomate baisa l'anneau épiscopal.

Monseigneur, je vous souhaite bonne chance. Néanmoins, j'entends récupérer l'objet sous douzaine. Normalement, l'expertise ne devrait durer plus longtemps.

Ainsi, les choses étaient claires.

Guy regarda le convoi quitter la cour du palais et fit un geste de la main pour appeler le capitaine de sa garde.
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