L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Alexandre*]

Un ritter lui indiqua sa place. Alexandre le remercia d'un sourire et d'un signe de tête.

Il écouta l'excommuniée raconter sa version de l'histoire remontant à l'aube des temps dont tout le monde se foutait éperdument. Pensait elle un seul instant embrouiller quelqu'un ainsi fait ? Bien sur que non, elle avait toujours eu le don de magouiller par derrière et espérait faire oublier le pourquoi de son excommunication.

Il se demanda pourquoi Rome acceptait de faire un procès dans des cas aussi extrême. N'y avait il pas assez de témoins dans la salle pour certifier que celle ci avait largement mérité son excommunication. D'ailleurs si celle ci devait être levée, ce serait surement une erreur dont Rome ne se remettrait pas.

Alexandre lacha un bâillement sans aucune retenue tellement il s'ennuyait d'entendre des choses sans intérêt. Il aurait bien volontiers crié :

Qu'on la pende c'est une sorcière

Au moins cela aurait été divertissant.Mais il n'en fit rien
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[Jehanne_Elissa]

Il faisait étouffant et la distraction d'être à Rome fut bientôt oubliée, au profit - hélas - de l'ennui d'un procès s'éternisant et d'une histoire qui semblait ne devoir jamais arriver à son terme. Jehanne Elissa avait au moins trouvé, avec Miguaël, une place à l'ombre dans l'espace, plein à craquer, des témoins. Faute de quoi sa peau de rousse aurait brûlé.

Elle se tenait coite, main serrée dans celle de son fiancée, moites de transpiration. Seule la boisson qui circulait dans les rangs les sauvait de l'insolation et de l'inanition. Quelle idée de faire ça ici...
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[angelyque]

Une chose étrange se produisit, le cardinal inquisiteur se mit à sourire, un sourire qui gêna un peu la Mirandole, dont les joues se colorèrent lorsqu'il fit mention de Kad qui s'avérait être son oncle.

Très mal à l'aise, elle se balança un peu d'un pied sur l'autre, ne sachant trop comment réagir sur le moment.

Votre Eminence, je ne comptais pas reprendre la parole au sujet de Monseigneur Kad. Mais je parlerai donc de lui....et de son cornichon magique...je pensais simplement que....ce genre de détails un peu gênants n’intéresserait pas l'assistance, déjà bien éprouvée par cette chaleur et qui fait montre d'une grande patience. J'avoue qu'à leur place, je serai allée me rafraîchir dans une petite auberge pas très loin. Mais soit. Je parlerai donc de lui, et de la Bienheureuse Wilgeforte. Qui a longtemps confessé mon vassal Phelim. Mais je ne puis parler d'elle sans parler également de sa Seigneurie Argael, qui a toujours fait montre de piété et qui m'a, je l'avoue, un peu traumatisée.

Lèvres d'or, lèvres d'or, je t'en donnerai moi des lèvres d'or! la Mirandole n'était pas sortie de l'auberge si elle devait en plus narrer des choses qui n'étaient pas en lien avec son excommunication. Elle ne voulait néanmoins pas priver le cardinal de détails croustillants, cardinal qu'elle trouvait au demeurant bien sympathique. Elle avait eu raison de ne pas s'arrêter sur sa première impression et regrettait à présent de l'avoir comparé à un vieux pruneau désséché. Elle se sentait très flattée de l'interêt qu'il portait à son histoire et ne voulait pas le décevoir.

Des "aie" et des "ouille mes pieds!" lui indiquèrent que la petite troupe bourguignonne prenait place.

Le Cardinal Rehael commençait à avoir les yeux qui se fermaient le pauvre! heureusement qu'une nouvelle tournée d'eau, qui était sans doute bénite, redonnerait un peu de vigueur à tout ce petit monde. Elle-même aurait donné cher pour avoir de l'air.

Lorsque Chevreux s'approcha d'elle pour lui servir à boire, elle se pencha vers son oreille et lui demanda.

A défaut de vin, serait-il possible d'avoir près de moi un jeune page muni d'une feuille de bananier je vous prie? j'avoue qu'un brin d'air ne serait pas de refus. Je ne savais pas qu'une robe de bure pouvait tenir si chaud! heureusement que je lui ai fait quelques découpes!

La demande fût accompagnée d'un savant battement de cils comme savait si bien le faire la Mirandole, ce qui voulait dire que le battement des cils fût d'abord léger, puis devint aussi rapide que le battement des ailes d'un papillon lorsque le visage de la charolaise se trouva assez près de celui de Chevreux pour ensuite s'estomper, laissant la place à un regard profond plongé dans celui du chevalier.
Si le page devait être simple à trouver parmi les mendiants qui officiaient sur la place, la feuille de bananier risquait de poser souci, autant mettre toutes les chances de son côté.
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[Chevreux]

Plus l'heure passait, plus le soleil plombait sur l'assemblée. Et pourtant, nous n'en étions qu'aux premiers témoins... Il ne devait certainement pas être encore midi mais la chaleur de l'été se faisait ressentir comme jamais. Peut-être était-ce dû à cette foule.

Chevreux avait donné consignes de patrouiller parmi les observateurs et témoins pour donner de l'eau.

Quelques serviteurs s'affairaient sans cesse derrière l'estrade pour nettoyer les gobelet pour retirer toute trace d'on-ne-sait-quoi qui pourrait s'avérer à la fois répugnant pour certains, mais surtout mortel pour d'autre. On n'était jamais assez prudent.

Il allait lui-même servir encore un peu d'eau à la duchesse lorsque celle-cil lui chuchota quelques mots à l'oreille, usant d'un de ces airs dont on l'avait mis en garde. Mais le Chevalier savait demeurer respectueux tout en se montrant ferme et juste, sans se laisser enjôler par des regards complaisants ou langoureux.

Voyant donc le petit jeu de la duchesse, il lui fit un léger sourire avant de lui répondre :

« Votre seigneurie, je vais voir ce que je peux faire pour de l'ombre. »

Il aurait dû penser à cette chaleur lorsqu'il avait fait monter l'estrade. Et maintenant, avec tous ce monde, comment allait-il pouvoir faire pour apporter ne serait-ce que de l'ombre sur cet estrade.

Si l'accusée ressentait cette chaleur, qu'en était-il du Grand Inquisiteur et de la Mère Anne de Castelviray qui, tous deux, étaient là sans jamais pouvoir retourner à une autre place en profitant du léger vent que pouvait provoquer un déplacement dans cette foule.

Son esprit se mit ainsi a calculer différentes solutions qu'il devra mettre en application sans pour autant abaisser sa vigilance sur la sécurité des lieux.
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Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !

[Marzina]

Il faisait chaud ici, et Finn s'agitait sans doute plus que le petit. Autant le petit ange, tout le monde lui pardonne d'être bavard. Autant son paternel, les gens pardonnent moins quand il hurle ses insanités. Le voyant en beugler une justement, tout en étouffant son fils d'une main, elle lui adresse un regard noir et lui arrache l'enfant des bras.

"On peut rien vous confier à vous! Heureusement qu'il y a des femmes pour réparer vos erreurs, vous étiez sur le point d'étouffer notre héritier, gast!"

Et de faire sautiller le petit sur ses genoux pour le calmer. Néanmoins plus rien ne saurait endormir Nolan qui était dorénavant dynamisé par l'attention portée par son père. Maintenant qu'il était bien amusé, maintenant qu'on l'avait arraché des bras de son compagnon de jeu préféré, il avait faim. D'un geste conquérant, il pose alors une petite main potelée pleine de bave sur le corsage de sa mère en remuant les lèvres pour se faire comprendre, le tout en levant un regard vide vers l'Altesse. Celle-ci, malgré sa blondeur toute naturelle, se dit quand même qu'allaiter l'enfant là maintenant, ça pourrait faire des émules. Il n'y avait qu'à voir la réaction de Finn quand elle avait découvert un sein la première fois pour donner le sein à son enfant affamé pour comprendre qu'une assemblée d'asexués parlant en latin risquait de voir le mal en ce geste anodin. D'un "chuuuuut" elle calme à son tour l'enfant, sans pour autant chercher à l'étouffer, elle. Néanmoins le petit ange, ayant hérité du caractère de ses deux parents, ne l'entend pas de cette oreille: on ne lui a jamais refusé un repas auparavant.

"GAAAAHAAAA!"

La blonde le reconnait tout de suite: le bambin a beau ne pas savoir parler, elle entend bien le "gaah" du pas content. Les pleurs ne tarderaient pas si elle ne réussissait pas à trouver un moyen de détourner son attention. Elle sort alors sa gourde de chouchen, seul objet qu'elle possède qui ne risque ni de blesser l'enfant ni d'être avalé. Quoique...Elle se rappelle les paroles de sa nourrice Nounig la dernière fois: "Il suffisait de vous mettre une lampée de chouchen mélangée dans du lait pour vous calmer pour un bon moment.". La décision est vite prise devant un autre "BAGAAAAAH!" lancé par le terrible héritier O Mordha: elle débouche la gourde et en verse une lampée dans le gosier de l'enfant encore édenté. Ce qui le surprend tellement sur le moment qu'il ouvre et referme la bouche, semblant appréhender le goût, et surtout qu'il en arrête de hurler.
Aux regards réprobateurs qui se posent sur elle, la Blonde rétorque:

"Le pauvre petit a soif lui aussi, avec cette chaleur."

On a les parents qu'on mérite.
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[Primat]

Primat, silencieux et attentif depuis le début au récit de la duchesse de Charolais fit une moue dubitative quand il l'entendit soudain expliquer qu'elle n'avait pas réalisé sur le coup qu'en détruisant son armée, Eusaias en prenait ainsi le contrôle.
Elle était bien trop expérimentée et avait été tant de fois duchesse qu'il paraissait improbable, pour ne pas dire impossible qu'elle ne sache pas ces choses.
Primat doutait donc qu'une telle justification abuse la Cour inquisitoriale.
Elle eût mieux fait d'avouer qu'elle avait fait passer ses liens avec Eusaias avant le tout le reste.
Mais voici qu'à présent on allait parler de la troublante Wilgeforte, à ce qu'il paraissait. Primat se concentra alors à nouveau sur les débats.

[Floriane de Montestier]

Sourire de remerciement à Chevreux avant de se glisser sur le ban du coté des témoins. Lasse elle était après des mois dans les contrées de l'est sous la bannière du ban impérial et il lui avait fallu reprendre la route en compagnie de son époux pour Rome, elle écouta la Duchesse Angelyque qu'elle avait connue lors des mouvements pro Eusaias sur Dijon, Elle même étant à l'époque Capitaine d'une Armée Imperiale basée a Dole. Un regard sur l'assistance, reconnaissant sans peine certains qui n'avaient pas hésité à mettre la franche Comté à mal, affamant sciemment le peuple Comtois tout cela pour une guerre qui ne les regardaient pas.

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[Tammara]

Tammara arrive d'un pas pressé, elle était affreusement en retard. Elle tenait à être présente, tant pour soutenir "Maman Ange" comme elle l'appelait affectueusement, que pour tâcher de tenir son Suzerain de Crezus. C'est que le bougre d'homme n'avait pas la patience comme principale qualité! Mais Tammara savait le calmer, pourvu qu'on la laisse l'approcher!

Petite pause, le temps de reprendre sa respiration, elle déposa ses armes à l'endroit prévu tout en décrochant un sourire en guise de salutation à l'homme qui se trouvait à l'entrée.

Embrassant rapidement l'endroit du regard, elle eut tôt fait de repérer les gens pour qui elle avait entrepris ce voyage... Un sourire amusé en constatant Crezus se dandinant sur sa chaise, il semblait tenir le coup.. Angelyque semblait absorbé dans son récit, Alix un peu plus loin, bref plusieurs têtes connues..

Elle attendit sagement que quelqu'un la remarque qu'on lui désigne un endroit pour s'asseoir.


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[Chevreux]

Chevreux réfléchissait à une solution pour calmer ce soleil qui montait petit à petit sur la grand place...

Chevreux s'était approché du grand inquisiteur, ce dernier lui ayant fait signe de s'approcher avant que ce dernier lui glisse à l'oreille quelques consignes.

[Arnault d'Azayes] « - Chevalier, décrivez-moi son attitude et son regard s'il vous plait. Le plus fidèlement possible, sans jugement personnel. »

Chevreux regarda rapidement la duchesse avant de répondre.

« Elle est calme, mais je la sens tout de même un peu nerveuse.
Elle jette sans cesse des regards sur la foule, fronçant parfois les sourcils comme si elle désapprouvait la présence de certains, ou inclinant la tête comme pour saluer un ami.
Mais son regard revient toujours vers vous.
Je pense qu'elle tente d'évaluer vos réactions lorsqu'elle raconte ses histoires.

Sinon, elle vêtue d'une simple robe de bure et semble très mal à l'aise dans celle-ci, en plus de cette chaleur d'être ainsi exposée au soleil. »

Puis, une idée lui vint à l'esprit en ce qui concerne la chaleur et il lui chuchotta très discrètement une suggestion.

« Parlant de chaleur, avec cette foule et le soleil qui continue à monter vers son zénith, je crains que cela empire.

Après 2 ou 3 témoins, vers l'heure de l'office de Tierce du jour, peut-être devrions nous imposer une suspension d'environ 30 minutes.
Je pourrai faire installer un drap au dessus de l'estrade avec quelques madriers pour faire de l'ombre.
J'enverrai immédiatement quelqu'un aller chercher le matériel. »
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Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !

[Della]

Oui Della était tiraillée entre le fait d'être la fille adoptive de Angélyque et l'Eglise de Rome.
Ce n'était sans doute pas par hasard si elle s'était installée au centre de l'assemblée, elle ne voulait pas prendre position, c'était clair pour elle que l'impossibilité de cet acte était posée.
Comment le pourrait-elle ?
Angélyque lui avait offert une famille lorsque sa famille de sang avait disparu et qu'elle trouvait seule au monde ou presque. Angélyque avait était cette mère présente, celle qui réconforte, celle qui apaise, celle qui conseille, celle qui aime...en lieu et place de sa vraie mère qui ne l'avait jamais considérée que comme un rejeton de trop.
L'Eglise lui avait offert le repos, la paix, la sérénité et la découverte d'elle-même au travers de la prière, du travail et des Ecritures, les Teutoniques et les Cisterciens l'avaient appelées "soeur" et en avaient fait l'une d'entre eux.
Sa mère avait mis sa tête à prix lorsqu'elle avait préféré tenir la promesse faite à un ami plutôt que de suivre Eusaias dans sa folie.
L'Eglise l'avait honorée en lui décernant l'Etoile d'Aristote pour sa fidélité à Rome et à la Foi.
Alors, comment aurait-elle pu montrer une quelconque préférence ?
Elle souffrait de voir deux pôles de sa vie s'affronter ainsi et son seul espoir était une réconciliation, si seulement sa mère pouvait faire amende honorable, demander pardon et reconnaître ses péchés...alors l'Eglie serait clémente, elle n'en doutait pas.
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❃Vicomtesse de Proceno, Baronne de Lagosanto
❃Préfet Inquisitorial Francophone - Préfet de la Congrégation de la Chambre Apostolique - Procureur de l’Officialité Nationale Francophone - Archidiacre Res Parendo de Autun
❃Archiatre du Saint Père

[Ceronnie]

Ceronnie aperçut une dame qui venait de déposer ses armes et semblait attendre que l'on s'occupe d'elle. Elle jetait des regards en direction de la femme pour qui tout le monde était rassemblé en ce jour.

- Pax Vobiscum, suivez-moi je vais vous conduire à l'emplacement prévu pour les visiteurs.
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[Crezus]

Petit hochement de tête en direction du Baron Olivier,
« - Evidemment, la place vous est réservée depuis que j'ai fait s'écarter les malandrins qui eurent l'outrecuidance de s'y installer. Votre présence me sera bien plus agréable, il y avait un relent de prosélytisme assez désagréable... Vous n'imaginez pas, il gémissaient à chaque fois que le Très-Haut était mentionné... »

Et Crezus qui n'en pouvait plus à cause de cette chaleur, ne trouvait rien d'autre à faire que de discutailler avec ses voisins & de regarder les nouveaux entrants pour oublier la sueur qui menaçait de l'emporter. C'est alors qu'il reconnu sa vassale dans la foule mais, avant que de pouvoir faire un geste, voilà qu'une teutonne l'approcha & l'invita à la suivre, direction la piétaille curieuse qui n'avait rien à dire... D'un bond, le Duc se redressa et siffla, non sans poser sa main sur l'épaule d'Athos, dans un simulacre de soutient de sa part, pour ne pas avoir l'air d'être à nouveau le seul à faire des siennes,
« - TAAMMMM !! Par là !!! »
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[Arnault d'Azayes]

Au secours ! Le soleil tapait-il donc si fort que cela ? La Mirandole prenait l'Azayes au pied de la lettre et, ignorant toute l'ironie de son propos, embrayait sur des personnages n'ayant aucun lien avec l'affaire alors que tous souhaitaient que la longuissime déposition de l'excommuniée s'achève au plus vite. Il était trop tard pour l'interrompre ; l'Azayes se contenta de mordiller sa lèvre en se maudissant d'avoir voulu faire de l'esprit. Quand Chevreux eut aidé la Mirandole à se protéger du soleil, il put répondre à la question de l'aveugle et émettre sa suggestion. Il lui répondit à voix basse :

« - Excellente idée Chevalier. J'espère que personne ne sera mort avant qu'elle n'ait terminé. Merci bien. J'ai encore entendu ce duc bourguignon vociférer. Ne l'expulsez pas mais faites-lui peur ; bâillonnez-le s'il le faut ; sa voix de provincial m'insupporte. »

L'aveugle resta alors pensif. Le mal-être d'Angelyque était une information inattendue tant sa voix traduisait jusqu'alors une certaine assurance. L'Azayes l'intimidait-elle ? Était-elle en train de mentir ? Craignait-elle certains témoins de l'assemblée ? Deux choses étaient certaines : on ne le saurait qu'en poursuivant et l'aveugle allait redoubler de vigilance.

« - Merci Votre Seigneurie. Laissons là ces digressions, reprenez le cours de votre récit en tâchant d'être succincte tout en n'omettant aucun élément que vous jugez important. »
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Mort des cardinaux von Frayner et d'Azayes

[Ceronnie]

Alors que Ceronnie accompagnait la dame, un homme dans la tribune des
témoins se mit à vociférer pour inviter celle-ci à le rejoindre.

La Reiterin se tourna vers elle, non sans avoir lancer un regard incendiaire envers le témoin.

- Vous ne pouvez pas rejoindre cet homme, seules les personnes
ayant reçu une invitation à se porter témoins y sont autorisés.
Les ordres sont strictes et je vous prie de bien vouloir me suivre.
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[Chevreux]

Le bourguignon, comme l'appelait le cardinal, n'était autre que le duc Crezus. C'était la deuxième fois qu'il osait perturber le calme du procès.

Chevreux chercha du regard son Frère Hobb à qui il avait préalablement fait signe d'aller s'installer près du duc pour "contrôler" les éventuels débordements de celui-ci. Mais ce dernier semblait concentré sur il ne savait quel pensée.

Il tourna également la tête en direction de la personne envers qui le duc avait crié et vit qu'un des gardes, la reiterin Ceronnie, semblait avoir pris en main la situation, obligeant la personne à aller ailleurs que vers les places réservées aux témoins.

Se retournant vers l'Inquisiteur, il lui fit part de ses observations.

« Je vais m'occuper de lui, votre Éminence.
Et pour le problème du soleil, dès que vous aurez déclaré une pause au procès, je ferais tendre des toiles au dessus de vous et du banc de témoignage. »

Puis, le Chevalier s'éloigna et marcha vers la zone des témoins.
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Nolite haud magni facere imbecilliorem vobis.
Ne sous-estimez pas plus faible que vous !