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[F]Le Livre des Hagiographies - Les Apôtres -

 
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Kalixtus
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MessagePosté le: Mar Nov 16, 2021 7:51 pm    Sujet du message: [F]Le Livre des Hagiographies - Les Apôtres - Répondre en citant

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Dernière édition par Kalixtus le Dim Sep 24, 2023 1:38 am; édité 1 fois
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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 12:31 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de l’apôtre Titus, Premier parmi les Apôtres, Père de l’Église


    Vita de Titus le Grand, le Beau, l’Intelligent

    Titus naquit en Galilée, près du Lac de Tibériade, une dizaine d'années avant la naissance de Christos. Il passa une enfance heureuse dans une famille de pêcheurs. Son père gagnait de quoi bien nourrir sa famille, et Titus grandit dans un confort certain, même s'il n'a jamais connu de grand luxe. Épargné par la faim, nourri de manière saine, ayant grandi au grand air, Titus acquit une forte stature car son père se privait de viandes pour lui. On disait de lui qu'il était un roc sur lequel on pouvait se reposer. Il n’en restait pas moins fort intelligent à force de manger du poisson, qualité reconnue aux pêcheurs. Quand il fut suffisamment âgé pour son père (car grand et fort il l’était), il commença à pêcher avec lui. Son ardeur, son dévouement et sa force en firent quelqu'un de respecté dans toute la région. Titus vivait pour sa famille, pour la pêche et sa communauté. A l'âge de 18 ans, il épousa une fille de son village, mais de cette union ne naquit aucun enfant. Titus en garda longtemps une grande amertume tant il aurait voulu connaître avec un fils la relation qu'il avait eu avec son père durant sa jeunesse.

    Il était âgé d’une vingtaine d'années quand éclatèrent des troubles avec l'occupant romain. Ces derniers voulaient acheter aux pêcheurs de Judée pour quelques modiques écus romains, favorisant ainsi des populations plus dociles car plus pauvres tout en exportant les poissons vers d’autres provinces. Les pêcheurs de Tibériade s'en allèrent manifester pacifiquement à Jérusalem, la capitale de la province. En chemin, ils rencontrèrent d'autres groupes qui se joignirent au fur et à mesure au point que ce fut une grande foule qui arriva devant le palais du représentant de Rome. Grâce à son intelligence, sa stature et à sa réputation, Titus devint le porte-parole des pêcheurs qui négocia avec les Romains, sans jamais céder à la violence mais bien avec intelligente diplomatie. Il obtint ainsi un bon compromis et retourna chez lui avec une excellente confiance qui le fit gagner en réputation. Il fonda avec d'autres une association de pêcheurs dont il devint le coordinateur. Cette expérience lui fut très utile par la suite pour espérer devenir un jour artisan en rencontrant l'impartial conseiller du gouverneur.

    Vita de l’Apôtre Titus le Saint, disciple de Christos

    Un beau jour, un prêcheur étranger vint au village. Il parlait bien et avait un grand charisme. Titus qui, jusqu’ici, ne s'était jamais vraiment intéressé au Très-Haut, fut séduit par le discours de cet homme, par la parole de Christos. Ils discutèrent longuement, au bord du lac ou lors de pêches. Christos aimait beaucoup cet homme fort et droit, intelligent de surcroît, cette âme pure qui ne cherchait que la simplicité. C'est ainsi que Titus devint l'un des apôtres de Christos. Pour suivre son nouveau mentor, Titus dût se séparer de sa compagne. Comme ils n'avaient pas d'enfants, il estimait que le mariage n'avait porté tous ses fruits, sans que cela fût la faute de l'un des époux. Il demanda conseil à Christos, qui le conforta dans sa décision et donna son accord pour la séparation. Une fois cette séparation prononcée, Titus accorda à son ancienne compagne la moitié de ses économies ainsi que la maison conjugale. Puis il partit sur les chemins.

    Durant les années qui suivirent, il fut le compagnon de Christos. Discret mais toujours serviable et souriant, il était respecté par tous les apôtres. Il reste néanmoins celui vers qui le Prophète se tournera pour lui donner la plus pieuse mission qui soit. Voici ce qu'en rapporte la Vita de Christos :
    Citation:
    Christos se tourna alors vers Titus, qui se tenait là… « Titus, approche, mon ami. Titus, tu es fort et vigoureux. Tu peux m'aider à porter cette communauté; tu seras mon second. Va Titus, tu es un titan, et c’est avec l'aide de ta force que je bâtirai une Église titanesque ! »

    La disparition de Christos fut un choc pour Titus comme pour tous les autres. Mais, fidèle à sa réputation de roc sur lequel on peut se reposer, notamment pour l’Église dont Christos lui avait donné la charge, il garda toujours sa bonne humeur, son sérieux et devint une référence, un pilier au service de ses compagnons. Rapidement, les apôtres se séparèrent. Chacun se choisit une voie, une façon bien particulière de servir Christos et son message. Juste avant la séparation, Titus distribua à chaque apôtre une bague portant une pierre pourpre, un rubis, en souvenir de leur amitié et de leur mission. La bague de Daju fut remise à Anaclet, un jeune homme qui était devenu l'ami de Titus et Samoht. Titus prit ensuite une décision capitale : partir pour Rome, le centre de l’Empire et bientôt de leur Église ! Mais il ne partit pas seul, Samoht et Anaclet le suivirent dans son périple.

    Débarquant dans les Pouilles, Titus et ses deux compères passèrent dans les villes des Abruzzes et en particulier sa capitale l'Aquila où il séjourna quelques jours. Il profita de sa présence en ces terres pour enseigner les préceptes d’Aristote et Christos à la population locale qui avait su l’accueillir avec une hospitalité digne du Livre des Vertus. La ferveur aristotélicienne fut telle dans la capitale des Abruzzes que ses habitants édifièrent dans chaque halle une église. [note du copiste : Samoth n’est pas clair, il précise dans ses mémoires que Titus aurait donné aux Aquilani son bâton dont l’extrémité supérieure s’arrondissait en volute. Aujourd’hui appelé plus communément crosse, ou houlette, le-dit don est gardé religieusement en la cathédrale de la ville. Ils ne la brandissent que chaque 29 juin lors d’une grande procession qui lui est consacrée.]

    Vita du « Papa » Titus

    Enfin à Rome, Titus, Samoht et Anaclet achetèrent un appartement dans une insulae de l’Aventin près du Tibre - là où s’installera le futur Saint-Siège -, et chacun se mit à diffuser le message de Christos. Pêchant le jour, prêchant la nuit, Titus fit quelques adeptes. Il concentra cependant ses efforts sur les gens qui connaissaient déjà le message d'Aristote, mettant en avant la continuité des messages et la complémentarité des enseignements. De nombreux convertis se tournaient alors vers Samoht et le culte qu'il avait mis en place. Titus, lui, continuait son chemin, telle un rocher dévalant la pente des Sept Collines, détruisant tous les obstacles impies.

    Un jour qu'il buvait et mangeait dans une taverne avec des amis, il se passa un évènement extraordinaire. Samoht lisait une missive de Paulos sur la nécessité de se choisir un chef et rappela aux personnes présentes que Christos avait expressément désigné Titus, mais ce dernier le contesta modestement puis se tut. C'est alors que quelqu'un ouvrit une fenêtre. Une colombe entra dans la pièce et voleta sous les poutres. Elle en détacha des herbes qui y étaient suspendues, et des branches de basilic, l'épice des rois, vinrent se poser sur la tête de Titus. Tous y virent un signe de la royauté spirituelle de Titus. Titus se leva et dit :
    Citation:
    Titus : « Mes amis, mes frère, je ne suis pas un roi ! Je ne suis que le serviteur du très haut, et toute puissance ici-bas ne vient que de la reconnaissance par ses pairs. »
    Samoht : « Titus, tu es notre roi spirituel. Tous ici nous le reconnaissons. Sois notre guide, toi le roc de sagesse, toi notre père, notre papa. »

    C'est ainsi que Titus devint le premier "papa", car l'Église était comme son enfant, lui qui avait tant souhaité devenir un père aimé. Et il remplit cette tâche avec ferveur et humilité. Il se heurta l'Empereur qui, jaloux de ses prérogatives, préférait l'ancienne religion lui permettant de maintenir le peuple dans un état de servitude et de dépendance. Mais fort de leur nouvel état, en effet une fois arrivés à Rome, Samoht et Titus étaient devenus érudits voie théologie qui allait bientôt devenir celle de l’Église, le nombre d'Aristotéliciens augmenta rapidement grâce à leurs efforts. Excédés par ce prosélytisme, les Romains enfermèrent Titus et ses disciples en prison après un court procès pour trouble à l'ordre public.

    Il y resta quelques longs jours car la Charte des Juges ne permettait plus à l'Empereur. Durant sa captivité, Titus jeté en prison ne put pas se nourrir, et subit donc les conséquences liées à cela jusqu'à atteindre l'état squelettique, mais il était maintenu en vie jusqu'à sa sortie de geôles pour ne pas en faire un martyr. Conscient que la fragile enfant que Christos lui avait confié espérant la voir aussi forte que son Titus, ce dernier écrivit une missive à un de ses amis encore libre et en qui il croyait pour sa succession. Message qui lui fut bien transmis car nous en avons son contenu qui suit :
    Titus a écrit:
    J’écris ce texte de ma prison car je pense que ma mission approche de sa fin.

    Je t’écris à toi Linus, mon ami, car je désire que tu poursuives après moi ce que notre sauveur Christos a commencé en Judée et pour lequel il est mort en martyr.

    Je ne sais ce que sont devenu les autres apôtres et je te charge de les retrouver et d’organiser la diffusion de la foi et la formation de nos prêtres. Ne cédez pas à la tentation du fer mais ne recherchez pas non plus à mourir inutilement en martyr, car la vie est un cadeau précieux que Notre Créateur nous à fait.

    L'Église doit devenir est une société visible, qui se reconnaîtra à quatre traits caractéristiques, elle doit être : une, sainte, aristotélicienne et apostolique.

    Le lien qui relie la divine quintessence pour nous maintenir proche du Créateur n’existe que par Sa volonté et à travers Christos et ses apôtres. Car c’est à nous que ce lien a été premièrement donné; et il sera transmis par l’effet de la charité infinie de Dieu pour ceux qui restent fidèle au message des prophètes.
    Le message divin, transmit par les prophètes doit être gardé et préservé par ceux qui serrons les évêques parmi les évêques pour qu’il soit impossible à l’Église de Christos d’errer et devenir infidèle au dogme.
    Il est nécessaire aussi d’éloigner toutes les autres sociétés qui usurpent le nom d’Église. Car étant conduites par l’esprit de l’hérésie ou de la créature sans nom, elles sont dans de très pernicieuses erreurs, soit pour la doctrine, soit pour les mœurs.
    Toute fois le chemin sera long mais j’ai vu en songe que tu viendras à Rome finir la construction de ce qui deviendra le cœur de notre société de fidèle à la parole qui nous a été enseignée par le messie lui même.

    Je compte sur toi mon ami, pour continuer la marche que j’ai entrepris avec Kyrène, Calandra, Adonia, Hélène, Ophelia, Uriana, Thanos, Paulos, Nikolos, Samoht et même cet infidèle de Daju...

    Le porteur de ce message te remettra aussi un trousseau de clés, l’une d’elle ouvre la crypte où nous nous réunissons en secret, il pourra te guider et te protéger mais restez discret car pour l’heure nos ennemis cherchent à nous faire disparaître. Tu trouveras aussi dans cette crypte sept portes dont chacune s’ouvre avec une des clés que je te fait porter, derrière la septième porte se trouve la liste de nos fidèles les plus sûrs, avec eux tu pourras continuer notre œuvre.

    Mais les Romains ne voulant pas le voir mourir en prison au risque d'en faire un martyr lui proposèrent de participer aux jeux du cirque. Titus accepta cette condition pour libérer certains de ses compagnons. Dans le cirque étaient dressées neuf énormes croix pesant chacune plus de cent kilos, l'une pour lui et les huit autres pour huit de ses amis. L’Empereur de Rome lui dit que pour chaque croix qu'il arracherait du sol lui ou un des siens serait relâché... Titus réussit à arracher et coucher les huit premières croix, ne laissant que la sienne... mais il tenait à peine debout....

    Titus franchit la porte de la prison soutenu par un légionnaire. Il était faible, décharné et malade. Ses amis reconnaissaient à peine le "roc de Dieu". Samoht vint à sa rencontre, le soutint, l’amenant discrètement vers la crypte où ils se réunissaient. Là-bas, il resta dans cet état entre la vie et la mort, sans parler, comme si le Très-Haut ne le souhaitait pas encore. Si bien que les disciples restèrent à son chevet pour le veiller. Au lendemain du troisième jour, des patriciens romains se présentèrent, ils avaient été touchés par l’éther durant les jeux du cirque où ils avaient vu Titus.

    Mais il n’y avait pas qu’eux, les princes de tout l’Empire et même au-delà, vinrent. C’est alors que le lieu même et les alentours étaient peuplés par les langues, les visages, les couleurs. Tous, dans un calme inquiétant, attendaient leur tour. Cette suite surprenante venait pour adorer, ou plutôt rendre ses hommages à celui qu’il considérait désormais comme le nouveau Primus inter pares, le Pontifex maximus. Ces patriciens et ces princes venaient faire allégeance au premier Pape de l’Histoire. Et ce n’est que quelques jours plus tard, quand tout cela se calma finalement…
    Citation:
    « Laisse-moi mourir debout, face à mon Créateur », dit Titus essayant enfin de se relever.

    Tous s’écartèrent alors, ses disciples, les futurs cadres de cette Église naissante que les souverains temporels venaient de reconnaître et auxquels ils ne feraient plus obstacles au risque de s’attirer les foudres du Très-Haut qui allait rappeler son serviteur émérite auprès de lui, aux côtés des Prophètes.
    Citation:
    « Seigneur, je viens vers Toi. Pardonne-moi, ma mission n'est pas terminée, mais Linus est sur le coup ! »

    Et il mourut là, à la lumière du matin qui venait l’enlever à Samoht et ses compagnons. On aurait dis qu’une main invisible retenait son corps pour l’allonger doucement sur le sol froid. C’était le 29 juin… Sa dépouille fut transportée dans la crypte où un caveau fut creusé à cet effet. Aujourd’hui la Basilique St-Titus de Rome est construite sur cette crypte où un gisant représente le "roc de Dieu" sur lequel repose l’Église.

    Traduit par frères Maisse Arsouye, Nsaymar et Pons d'Agoult



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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 12:32 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de la Sainte Apôtre Kyrène


    Kyrène était de 3 ans la cadette de Christos. Enseignante en histoire hellénique, elle était dotée d'une grande connaissance de la philosophie d'Aristote, vivait pour enseigner et se trouva naturellement attirée par l’enseignement de Christos. Durant le même temps, prônant amour et absolue tolérance, elle avait converti une ancienne milice, l'amenant à déposer les armes, préférant la recherche d'une paix constructive avec les Romains aux tentatives infructueuses de les contraindre au départ par la force.
    La vision d’amour dégagée par Christos fit qu’elle fut la première des femmes à accepter d’être un de ses apôtres de l’Amour universel, toujours à la recherche de l’amour désintéressé. Elle prêchait déjà à ses cotés et c’est d’elle que vient la citation «aimez-vous les uns les autres ; comme Christos nous aime, nous aussi. Aimez-vous les uns les autres ; À ceci tous connaîtront que vous êtes ses disciples, si vous avez de l’amour les uns pour les autres. »

    Après la crucifixion, elle continua à prêcher l’Amour et la compassion, la mort de Christos l'ayant confortée dans l'opinion qu'il était préférable d'accepter son destin, quel qu'il soit, plutôt que d'user de violence pour tenter de l'infléchir. Pourtant, elle réfléchissait à ce que le Messie Christos lui avait dit un jour: « J’accepte mon destin qui est de souffrir par Amour de vous, et mes évêques n’auront pas la même mission. Vous devez vivre par le verbe, mais d’autres auront le destin de vous protéger par le fer, car l’humanité porte encore une trop grande part d’ombre en elle. Vivez et prêchez, mais acceptez que certains aient la charge d’utiliser le fer pour défendre l’Eglise si elle est attaquée par icelui. Jamais cependant ils ne devront utiliser le fer pour leurs ambitions propres, ou bien celles de leurs chefs. »

    Un jour, près de dix années après la mort de Christos, alors qu’elle marchait dans Jérusalem pour rejoindre ses élèves, elle vit deux soldats romains qui tabassaient un vagabond et elle s’interposa par ces mots :

    "Mais par l’Amour de la Création, arrêtez cette violence, que voulez-vous à ce pauvre être pour être si brutaux ? "

    Les deux hommes se retournèrent en la regardant pour lui dire d’aller voir plus loin, si elle ne souhaitait pas se faire montrer combien ils étaient capables de l’aimer... Ils partirent en riant traînant le malheureux derrière eux. Kyrène les suivit en prêchant l’amour la tolérance, jusqu’à ce qu’un des deux soldats fasse demi-tour, et la frappe avec son bouclier. Seule l’arrivée d’un groupe de ses élèves fit fuir les deux soldats, entraînant avec eux leur victime. L’aidant à se relever, ses élèves lui dirent :

    "Mais, très sainte et noble maîtresse, comment, nous qui refusons la violence, pouvons nous nous opposer à celle des autres ?"

    Elle leur fit son cours sur ce sujet. Depuis la destruction de la grande cité d’Onalyone, les communautés humaines s’étaient organisées à l’origine autour de règles morales envisageant leur propre survie. Les règles morales existent parce que les êtres humains sont libres de leurs propres choix, et qu’une part en eux écoute encore le message des violents. Car l’humain doit tendre vers Dieu, mais est encore rempli d’ombre. Comme il tend vers la perfection, il sait naturellement en tant qu’enfant de Dieu, être raisonnable et capable de choisir la raison, mais il doit encore être guidé. Nous devons tendre vers une communauté suivant des lois universelles, et la route la plus longue est faite de paroles et d’amour. C’est à cette fin que l’humain a reçu le verbe et l’écriture. Mais parfois l’humanité prendra le raccourci d’utiliser le fer, car lui aussi fut donné à l’homme par Dieu. Et pourtant, le fer a été donné à l’homme comme la créature sans nom a été laissée parmi nous, dans le but de nous tenter, et pour que nous l’oubliions en tant qu’arme. Un jour je vous le dis, nous vivrons dans un monde d’amour où seul nous importera ce que le Très Haut voit en nous, et non plus ce que notre voisin y voit, et ce jour uniquement les armes ne seront plus sorties de leur fourreau. Mais pour que ce jour arrive, nous devrons séparer le fer et le verbe, ceci sans pour autant négliger le recours au fer par ceux qui choisiront de défendre les prêtres du Très Haut. Le messie est venu définir des règles, car comme Aristote l’a dit déjà «il faut préférer se contenter de l’acceptable que d’exiger l’impossible directement ». La violence est donc acceptable contre la violence, si le but est la justice ou la défense de la vraie foi. Il nous faut pouvoir opposer la parole à la parole, mais aussi le fer au fer.

    Ne soyons pas comme la tribu des Bisounours, qui n’a pas su comprendre que parfois les choses ne se passent pas comme il le faudrait, que nous ne devons pas attendre de Dieu qu’il nous protège, car il nous a donné la possibilité de le faire. Nous ne pouvons pas le remercier pour le libre arbitre et nous en remettre aveuglement aux événements. Rappelez-vous, juste après la destruction d’Onalyone, que cette tribut ayant suivit l’exode demanda à Dieu une oasis bien à elle, au centre du désert. Un endroit béni par Lui, où ils auraient tout à disposition et pourraient vivre de concours de beauté, de fêtes païennes et permanentes, et où nul ne leur imposerait rien d'autre que d'aimer et être aimé. Ils demandèrent tant et tant que Mhour leur répondit : « aide toi et le ciel t’aidera ». Après avoir délibéré sur cette réponse, ils ne le comprirent pas et crurent qu’il suffirait de partir et qu’encore une fois Oane leur apparaîtrait, donnant ce qu’ils demandaient. Ils partirent donc sans rien, afin que ça dure moins longtemps, dans la direction du levant, pour finalement disparaître à jamais et devenir une simple légende. Notre créateur nous a donné les moyens de nous protéger de la pluie, Il nous a donné la science de la construction, mais critique-t-on le bûcheron qui abat des arbres pour lui ? Le Créateur ne nous a pas permis de venir au monde vêtus, mais a rendu possible les tisserands, qui ont besoin de faire tuer des animaux comme les bouchers...

    Chacun a sa place, le soldat a sa place de la même manière pour aider la construction de l’Eglise, mais il a une grande responsabilité. Car comme le bûcheron ne doit pas couper d’arbre si nul n’en a besoin, le soldat ne doit pas faire couler le sang inutilement. Comme le bûcheron n’a pas de haine contre l’arbre, le soldat ne doit pas avoir de haine envers son ennemi, et il ne doit agir que si la cause est juste et approuvée par Dieu. S’il combat sans haine, pour servir les desseins du Créateur, et respecte les jours de prières, il en sera pardonné.

    Le choix de la raison, au moment de prendre une décision, est ce qui conduit vers le Très Haut, car la raison entraîne la compréhension, la compréhension conduit à l’amitié désintéressée, l’amitié conduit à l’Amour parfait, et l’Amour élève vers Dieu. La violence mène immanquablement vers l’exclusion et la rancœur, nous éloignant ainsi du Très Haut. Ainsi, l’élimination progressive de la violence est, en même temps, le secret des morales et le critère même de toute action politique qui se veut morale.

    Après que plusieurs de ses prêcheurs aient disparu, après avoir été emmenés par des soldats de l’empire, elle était l’autorité aristotélicienne à Jérusalem. Bien que non violente, elle se résolut à créer une garde rapprochée pour protéger les prêcheurs de Jérusalem, et nomma un de ses disciples Vice-dominus (origine du titre de vidame) pour la diriger.
    Bien loin d’aider ses prêtres, cela inquiéta le préfet qui fit arrêter tous ceux qui portaient la croix aristotélicienne. Il fit tuer ceux portant une arme pour trahison envers l’empire de Rome, et condamna à la crucifixion ceux possédant la robe de prêtre. Les sympathisants eurent le choix de renier Christos et ses disciples ou de finir au coté de Kyrène.
    Tous ses disciples choisirent de la suivre jusqu’au bout, et on compta 33 croix sur la colline, le jour de l’exécution. Il est dit que, juste avant de mourir, elle cria une citation de Christos : " Mais vous allez vous aimer les uns les autres, au nom de Dieu !"

    On ne possède pas de texte de Kyrène, cadette des apôtres, car tous ses biens furent confisqués par le préfet de Jérusalem. On ne possède qu'un compte rendu de son cours sur la violence, et une copie de sa main de l’histoire de la tribu des Bisounours, qu'elle avait offerte à un de ses élèves, parti en Gaule avant le massacre.

    Elle mourut donc en martyr exactement 12 ans après Christos.
    Ceux de ses fidèles qui n’étaient pas à Jérusalem, et qui ont donc échappé à l’exécution, vinrent enlever les corps pour leur offrir des funérailles décentes. Le suaire de Kyrène fut exhumé ultérieurement, il fut retrouvé intact en dépit du temps écoulé.



    Son symbole est une plume d’oie sur un bouclier, et sa relique, son suaire.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 12:36 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de la Sainte Apôtre Calandra

    Sa vie avant Christos

    Il est dit que sa jeunesse passée dans une famille pauvre et maigre eut un effet important sur la vie de Calandra. Peut être apprit elle a être humble et pieuse, de par sa famille ou selon les circonstances, ou peut être le seigneur Dieu lui même lui donna ces qualités. Sans se soucier de l'origine de ses qualités, les origines de ses enseignements dans les choses spirituelles peuvent être retracées jusqu'a sa plus tendre enfance.

    Elle fut donnée au temple d'Aristote pour son apprentissage des matières de l'esprit, car c'était une des rares voies pour sortir de la pauvreté en ce temps là. Elle apprit des prêtres de ce temple et les servit pendant un temps, toujours s'abreuvant de la moindre goutte de savoir comme le vêtement sec boit l'eau. Etre une adepte de l'apprentissage ne la rendit cependant pas populaire parmi ses camarades étudiants, et même de certains prêtres.

    Dans sa seizième année le prêtre doyen du temple lui dit qu'elle était requise ailleurs, à cause de son savoir et de sa passion pour lui. On lui donna quelques morceaux de nourriture pour se nourrir durant le voyage, et on lui donna une direction vers une ville dans le désert. Aussitôt et en toute confiance elle se lance dans ce périple, ne se doutant jamais des mauvaises intentions de ses aînés.
    Elle se rendit dans le désert, conservant sa nourriture et son eau car elle était d'origine modeste, mais même ainsi elles se tarirent bien avant qu'elle n'atteigne la ville qui n'apparaissait pas.
    Pendant de nombreux jours elle erra en maintenant toujours la direction que lui avait indiqué le prêtre doyen du temple, jamais sa foi ne vacilla. Ce fut le quarantième jour, bien longtemps après la fin de sa nourriture, et de nombreux jours après que les dernières gouttes de son eau eurent été bues, qu'elle vit une ville à l'horizon.
    Quand elle arriva, ce ne fut pas de sa faim ou de sa soif qu'elle s'occupa, mais elle chercha immédiatement le prêtre du village. Lorsqu'elle le trouva il lui dit qu'il ne l'avait jamais requise, ni informé qu'elle devait arriver, mais la vengeance et la colère étaient loin de son esprit, car elle savait que c'était Dieu qui l'avait envoyée, même à travers la jalousie des prêtres du temple. Ce fut là qu'elle servit pendant de nombreuses années jusqu'a ce qu'elle soit emmenée par un groupe de fidèles qui cherchaient à éduquer les païens à travers le pays.

    Sa vie avec Christos

    Ce fut sa capacité à amener l'animal à s'approcher de lui qui émerveilla tout d'abord Calandra, sa capacité à disperser une foule hostile avec ses mots et son refus de la violence qui scella son respect pour lui. Ce fut ce jour qu'elle et neuf autres lui vouèrent leurs vies en tant que ses apôtres. Parmi un grand nombre, elle commença à suivre Christos.

    De ville en ville ils voyagèrent, répandant la sagesse d'Aristote, partageant la passion et la foi de Christos, et baignèrent le peuple dans la gloire et l'amour de Dieu Tout Puissant. Calandra était spécialement douée pour la lecture des doctrines et pour les interpréter, à les tempérer si vous préférez, avec les mots de Christos. Elle était connue pour être capable de lire les mots de la loi et de savoir leur esprit et la façon de les appliquer.

    Les nombreux miracles qui eurent lieu devant ses yeux inspirèrent toujours à Calandra de parler toujours plus fort et plus passionnément à chaque fois. Les actes de Christos, la guérison des malades, la guérison des paralysés, et même rendre la vue à ceux qui ne l'avaient jamais eu, rendirent la propagation de leurs paroles plus facile. L'Amour et la Vérité furent apporté à un grand nombre de cette manière.

    Ce fut alors que la troupe vint à Jérusalem, une grande ville, avec de nombreux habitants, beaucoup de pêchés et de vagabonds. et de nombreux bâtiments magnifiques. Ce fut la confrontation en ce lieu qui changea non seulement sa vie mais la vie de tant d'autres, et plus encore les conséquences. Elle ne put que rester debout à regarder le Centurion dont les pêchés furent lavés comme tant d'autres, les mots de Christos avaient encore prouvé leur véracité et l'étonnement se saisit même d'elle.

    Même le soir ou Daju les quitta ne modifia leur foi que Christos était le messie, Calandra elle même trouvait ses mots sur la chasteté inspirant parce qu'elle l'avait elle même pratiquée. Le discours sur l'organisation continua tard dans la nuit, et toujours Calandra le mémorisait pour la connaissance, et son pouvoir de mémoire vivante était le don de Dieu. Le dîner qui suivit, avec la tristesse de Christos, lui apporta à elle aussi de la tristesse, car ses sentiments étaient souvent en accord avec ceux de Christos, leur mentor et maître.

    Tout ce qui se passa ensuite survint trop vite pour qu'elle puisse presque en percevoir les évènements, la capture, le jugement, et la condamnation
    tout concourra à la désespérer des évènements. Lorsque la crucifixion eut lieu Calandra pleura pour la première fois depuis des années, non pas seulement pour la mort elle même de Christos mais pour la perte que l'humanité venait de subir, car Il ne serait plus là pour dire la Vérité.

    Les Anges qui descendirent du ciel stoppèrent tout dans le monde, et pour Calandra même les vents et la pluie cessèrent à ce moment, les cris et les acclamation du peuple furent perdus dans la musique des cieux. Ce jour n'était pas une fin mais un commencement, et cette même nuit Calandra et les autres apôtres s'affairèrent à enseigner la Vérité et à baptiser de nombreux fidèles.

    Sa vie après Christos

    Calanda quitta les autres après Jérusalem, recherchant la consolation dans la solitude, et retrouver la vie en continuant son enseignement. Sa mémoire l'aida énormément car elle pouvait parler des évènements de son temps aux cotés de Christos comme s'ils dataient de la veille. Elle voyagea à travers de nombreux pays, de nombreuses villes et villages, toujours diffusant la parole, baptisant les fidèles et convertis, et trouvant parmi eux les plus savants, pieux et humbles, les ordonnant prêtres de leur communauté.

    Ses voyages la ramenèrent une fois à Jérusalem, une ville maudite dans son esprit, mais son chemin n'était pas tracé par sa volonté alors elle le suivit. Sur la route là bas elle rencontra une personne qui serait son compagnon pour de nombreuses années, Publia, plus tard baptisée Bertilde. Ce fut à Jérusalem qu'elle se rappela la loi des romains et la cruelle nature humaine, mais jamais sa foi ne vacilla.

    Elle passa de nombreuses années de plus sur la route à travers les pays, continuant son devoir, tel que montré par Christos cette terrible nuit. Elle se fit de nombreux amis, ordonna de nombreux prêtres, et eut la joie de voir croître la foi parmi les peuples de nombreux pays. Elle trouva enfin une ville d'ou elle basa ses voyages, et s'installa ici, acquérant une propriété donnée par des croyants à son usage.

    Durant les nombreuses années de son périple, elle n'avait jamais été à Rome, bien qu'elle eut la joie d'apprendre l'ascension de Titus au titre de Pape. Mais un jour une lettre vint, l'appelant là bas en raison des travaux de son compagnon Bertilde, et donc malgré son age et sa maladie les deux se préparèrent à ce qui seraient leur dernier voyage ensemble.

    A la mort de Bertilde dans une ville au sud de Rome en Italie, Calandra sentit pour la première fois sa foi vaciller, mais cette foi fut vite restaurée et son but rendu limpide lorsqu'elle vit le rosier pousser sur la tombe en une nuit. Elle continua jusqu'a Rome, et présenta son projet à la chambre, puis parti puisqu'elle n'avait elle même rien à faire dans la formation d'un Ordre. Sur le chemin du retour, elle ne pouvait qu'espérer qu'elle avait parlé justement et que Jah créerait ce qu'il créerait.
    Une lettre arriva après que le conseil eut pris une décision, personne ne connu jamais avec certitude la teneur de cette lettre, mais la formation officielle d'une garde épiscopale afin de suivre les idéaux de la Sainte martyre Kyrene et les enseignements de Bertilde. Calandra sut que la mémoire de son amie était honorée.


    Son départ de la vie terrestre

    Alors que l'age avait déjà réclamé son dû à Calandra, son corps commença à faillir, mais jamais son esprit. Alors qu'une maladie s'attaqua à ses os, les rendant fragiles et cassants, elle continua ses enseignements et à servir de guide, bien que alitée. Les rôles furent inversés, ses voyages terminés, d'autres cherchèrent le savoir et la sagesse, certains pas même encore croyants, auprès de Calandra chez elle.

    C'était en ce temps que Calandra commença à écrire ses divers travaux, idées et mémoires, afin que nombreux puissent les connaître après son trépas. Aussi intelligente et savante qu'elle était, elle savait aussi que les idées ne cessaient jamais de se former, et qu'une idée pouvait souvent naître d'une autre. Ainsi ce qui était connu par cœur par la mémoire, fut transmis sur parchemin et peau animale.
    Le jour de son départ débuta comme tous les autres, le soleil se leva, le vent souffla, aucun effet spectaculaire du temps ou miracle ne marqua son départ. Ce fut son serviteur, qui avait commencé à travailler pour elle, s'occuper de ses champs et faire sa nourriture, qui la trouva en apportant son petit déjeuner. La bouillie de céréale fut laissée au chevet de son lit alors que l'homme cherchait des signes de vie, mais en vain car il n'y en avait pas, son souffle avait cessé, comme son cœur, et elle avait franchi le voile et résidait aux cieux.
    Ses funérailles furent une affaire simple, un simple enterrement dans son jardin, toutes les personnes de la ville y assistant, ainsi que tous ceux qui étaient venus chercher sa sagesse et son savoir. Elle ne fut pas pleurée, mais sa vie fut plutôt célébrée, les mémoires sur elle partagées et sa maison traitée avec le plus grand respect. Ses écrits réunis par certains de ses étudiants les plus assidus furent convoyés à Rome où ils résident encore ce jour.

    Relique

    Les restes de Calandra ont été perdus au cours des siècles. Plusieurs documents restent portant son nom.


    Associations

    Majeures: Enseignants et Etudiants, Voyageurs
    Mineure: Missionnaires

    Le Mythe de l'Ordre de la Rose Sacrée comporte un épisode de la vie de Calandra et peut être lu ici : Le Mythe de l'Ordre de la Rose Sacrée




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Dernière édition par Kalixtus le Dim Sep 24, 2023 1:34 am; édité 1 fois
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 12:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de l’apôtre Samoth, saint patron de la congrégation du Saint-Office romain


    N.B. : On peut indifféremment écrire « Samoth » ou « Samoht » ; les orthographes diffèrent de par une différence de prononciation entre les Grecs et les Romains et sont toutes les deux admises.

    Le vieil homme était assis dans son jardin regardant le Tibre couler doucement par cette belle journée de printemps. Usé par les années, Samoth avait finalement, contre toute attente, passé l’hiver. Sa chevelure blanche flottait au vent et ses yeux semblaient pénétrer le temps.

    Luisa, sa servante vint lui donner un peu d’eau. Elle était à son service depuis maintenant cinquante longues années et jamais elle ne se lassait de le regarder. Le fait d’être à ses côtés la réchauffait, l’emplissait d’un calme et d’un amour divin. Il est vrai que l’homme, de sa seule présence, forçait le respect et l’émerveillement de tous. Elle lui remit la couverture sur ses genoux puis allait partir quand en prenant sa main Samoth l’invita à rester.


    Restez ma chère et précieuse Luisa. Vous savez, je crois que je ne vais plus vous embêter bien longtemps. Le Très Haut me demande enfin.

    Luisa allait s’offusquer de ses propos mais devinant son indignation Samoth continua...

    Mais oui très chère, vous avez bien mérité votre repos. Voyez vous-même, je suis vieux et ne vois presque plus. Il s’interrompit un instant puis enchaina Enfin, ce sont les choses de la vie. Il doit en être ainsi. Je suis impatient de retrouver le Soleil et mes compagnons. Il essuya une larme de sa main Je suis le dernier. Tous s’en sont allé et me voilà maintenant bien seul. Le temps est cruel, il passe trop vite. Je n’ai pu mettre sur papier la vie des autres apôtres. Mais je ne regrette rien. Écrire la Vita de Christos et ses 21 logions était primordial.

    Les paroles de Christos résonnaient encore à l’intérieur de son esprit …

    Citation:
    Samoth, quand je serai mort, parcours le monde et répands la bonne nouvelle comme je vous l’ai demandé. Et quand tu seras un homme âgé, alors écrits mon histoire pour que celle-ci soit connue et entendue.


    Et oui Luisa, je n’étais encore qu’un enfant quand je rejoignis Christos. Il sourit Que n’arrêtait-il pas de me dire déjà ? Ah oui …

    Citation:
    Samoth, mon plus jeune ami, fidèle parmi les fidèles.


    Samoth regarda au loin et commença à se remémorer sa vie…

    Vous auriez du me voir Lucia au début de ma vie ; jeune, impétueux, étant même insolent. Il s’esclaffa puis aussitôt eu une quinte de toux Le temps et mes rencontres m’ont fait érudit mais au regard de l’origine modeste de mes parents ce n’était pas évident. Ma famille était d’origine paysanne. Mais attiré par la mer, mon père se fit à l’idée de m’envoyer assez vite sur les côtes de la mer morte. Là j’y fis la rencontre de Titus, artisan pêcheur. Je devins son apprenti et je serai resté là si je n’avais pas fait cette rencontre…. Ah décidément tout dépend de peu de choses. Une rencontre et voyez comme tout peu changer. Un jour sur la place du village nous fîmes la rencontre de Christos. Jamais je n’oublierai cette rencontre… Rendez vous compte, laisser tout tomber du jour au lendemain pour suivre un homme qui aspire tout votre être, votre âme…

    Citation:
    Nous nous approchâmes de Christos, accompagnés bientôt par notre ami Paulos, un paysan. J’étais le plus jeune, j’étais encore un enfant… mais c’est moi qui ai pris la parole :

    " Maître, tes paroles sont si justes, enseigne-nous le message d’Aristote ! "
    Alors, Christos, touché par mon innocence juvénile, nous répondit :
    " Alors suivez-moi. Vos métiers, vos biens, vos outils pourront attendre que vous terminiez votre mission. Car pour l'heure, je vais vous faire bâtir, en l'Église, le plus bel instrument de paix. Sachez le, je vous enseignerai la sagesse d’Aristote et le message de Dieu, mais vous devrez apprendre l'altruisme et l'abnégation."

    Nous nous mîmes tous en route en direction de la grande basilique.


    Ensuite nous avons suivi notre maître à tous afin d’enseigner la parole du Très Haut. Nous finîmes par être douze.

    Citation:
    Et ceci n’est qu’un exemple des nombreuses choses prodigieuses que fit Christos lorsque nous l’accompagnons sur les chemins. Ces choses, il les faisait toujours de la manière la plus naturelle et la plus simple qui puisse être, alors que nous étions subjugués par le pouvoir que Dieu mettait en lui.
    Et nous continuions notre chemin, avides d’amour et de vérité, suivant notre messie tandis qu’il nous racontait de nombreuses paraboles qui me resteront gravées dans la mémoire et que je voudrais aussi vous transmettre, mes amis, lorsque l’occasion m’en sera donnée…


    Par deux fois j’ai vécu dans le bonheur le plus absolu. Aux côté de Christos tout d’abord puis de Titus. Une fois que Christos se soit sacrifié pour nos âmes, je suis parti à Éphèse puis à Rome. Nous avons prêché, converti, bâtit une Église de fidèles. Tant de chose se sont construite autour de Sa Parole. Et que dire de Titus, notre Roi spirituel ? Il fut notre premier Pape. Avec lui, notre Sainte Église est devenue Titanesque. Je fut honoré quand il me confia la mission de créer et d'organiser autour de moi et de mes disciples une congrégation qui serait charger de développer, de propager et de conserver la parole du Très Haut.
    Mais par deux fois, mon âme à été meurtrie. J’ai longtemps porté sur moi la faute d’être vivant et d'avoir ainsi survécu à Christos et Titus. Je porte encore sur moi les stigmates de cette souffrance. Sauvé par Ponce la première fois, puis sauvé par Titus lui-même la seconde, je n’ai rien pu faire pour empêcher un tel malheur. Mais pire encore, moi j’étais là, toujours là… Maintenant tous sont mort dans le martyr et moi je meurs ici à vos côtés à regarder ce paysage qui a toujours eu le don d’apaiser ma colère. Mais j’ai enfin compris, ma survie était programmée afin de narrer cette belle histoire qui va perdurer grâce à nos disciples.
    Luisa voyez ceci
    il sortit un parchemin qui était caché sous sa couverture Ceci est mon testament

    Il resta un moment à regarder le Tibre et les arbres séculaires qui, caressés par le vent, berçaient Samoth. Luisa resta à ses côtés un moment puis sa main lâcha prise. Samoth s’en était allé.

    Son œuvre

    Le vita de Christos et ses 21 logions.

    Ses reliques

    Aucune relique ne peut lui être attribuée. Vol, perte… On ne sait pas ce qui s’est produit. Par contre sa maison au bord du Tibre a été préservée et les fidèles peuvent aller en pèlerinage. Une chapelle a effectivement été construite à ses abords.

    Son testament


    Citation:
    A mes compagnons, aux disciples de Samoth.

    Je prends ma plume au crépuscule de mon existence afin de vous laisser un dernier témoignage. Et oui, le vieux va encore parler. Il est vrai que j’aime bien parler et écrire. Mais n’est-ce pas là le sens de notre mission ? D’ici peu, j’irai aux côtés de mes onze compagnons. Ne me pleurez point, je ne le mérite certainement pas. J’ai tellement échappé à la mort qu’elle doit bien finir un jour par me rattraper. Vivez dans l’amour du prochain, ne baissez jamais la tête et gardez la foi. L’œuvre que j’ai commencé doit perdurer. Telle est désormais votre devoir a savoir écrire et garder les traces de notre histoire, de notre parcours au fil des temps. Nos actes, nos souffrances, notre amour doit être connu du plus grand nombre. Les fidèles et leurs descendances ont besoins de connaître ce qui s'est déroulé. Ne laissez pas le temps agir contre vous. L’oubli et la paresse intellectuelle est le plus grand ennemi de notre Foi. La méconnaissance est un plus grand danger que l’ignorance. Ne laissez pas vos propres disciples enseigner de fausses vérités. Pour cela, je vous conjure de ne jamais cesser d’écrire, de conter l’Histoire de notre Sainte Église. Vous devrez être le garant des Saintes écritures et des textes dogmatiques, et devrez également veiller à leur éternelle conservation.
    Chers amis je vous quitte avec plein d’espérance. Ma confiance vous ait acquise.
    Samoth
    « Fidèles parmi les fidèles, répandez le parole de Christos »


    Traduit par monseigneur Dariush




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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 12:40 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de l’apôtre Adonia


    Sa vie avant Christos

    Adonia est née en Grèce, à Athènes, cinq années après la naissance de Christos. Elle passa son enfance à travers les routes du bassin méditerranéen. Son père, négociant et commerçant, lui fit partager sa connaissance des langues dés son plus jeune âge. Elle provoquait ainsi l’admiration de tous y compris de ses parents qui la comblaient chaque jour de son existence.

    Eu égard aux échanges avec une multitude de peuples, son sens du partage et de la tolérance prenaient chaque jour de sa vie une ampleur considérable. Malgré son jeune âge, son savoir et son élocution faisaient l’admiration de tous. Adonia aimait cette vie.

    Seulement, plus elle grandissait plus la jeune fille se transformait en une jeune femme dont la beauté ne laissait pas indifférent.
    C’est lors d’un voyage en Galilée que son père rencontra un homme puissant, négociant, et qui, ayant rencontré Adonia, lui demanda sa main. Son père ravi d’une telle union donna son accord au grand désarroi de sa fille. Elle envisageait cette future union comme un frein à son esprit et à son goût de liberté tant l'homme, certes riche, était rustre et peu attiré par les choses de l'esprit.

    Sa vie avec Christos

    Dépitée et après maintes querelles avec son père, c’est plein de doutes et de colère qu’Adonia quitta la maison pour aller à l’extérieur de la ville.
    Lors de cette marche, elle fut sortie de ses pensées par un attroupement autour d’un homme que l’on disait venir du désert.
    Chaque personne étaient en admiration devant ses propos. Tous le contemplaient et semblaient respirer la sérénité. Adonia s’approcha pour l’écouter. Elle aussi fut subjuguée. Ses paroles parlaient d’amour, d’amitié du Très Haut…Chaque être sur terre devait suivre les chemins de la Vertu et ainsi lutter contre la bête sans nom. Subjuguée, elle s’approcha…et tendit l’oreille quand il parla d’enseignement et de se joindre à lui afin de faire passer son message à travers le monde. Elle sut alors en son fort intérieur qu’elle le suivrait.

    Citation:
    Adonia dit : Je souhaite vous suivre …
    Christos dit : " Vous voulez me rejoindre ? Dans ce cas ayez beaucoup d’amour dans votre cœur et suivez-moi, partagez un peu de votre temps et de vos biens le temps que vous pourrez. Par contre si vous choisissez de vous dédier à guider les autres sur la voie de l'Eglise, il faut alors que vous soyez prêts à lui donner priorité. Alors prenez de la distance par rapport à vos biens, à votre travail, à vos outils, dites au revoir à votre famille… Préférez la simplicité et l'instruction aux riches ornements et aux beaux atours. Car notre tâche nécessitera de sacrifier le bien personnel au bien collectif, mais en échange vous serez sacrée parmi les enfants de Dieu. "

    Et il dit encore :

    " Si votre famille ne vous comprend pas, priez pour elle, car elle n’est pas sensible au message de Dieu.
    Si celui qui vous embauche vous en veut, ne lui en voulez pas, et priez pour lui, car il n’est pas sensible au message de Dieu.
    Si vos amis vous retiennent, alors entraînez-les avec vous, afin qu’ils découvrent aussi le message de Dieu.


    Elle rejoignit donc Titus, Samos et les autres apôtres aux côtés de Christos en quittant tout sur son passage. Les miracles auxquels elle assistait la confortaient chaque jour dans son choix. Sa capacité à faire passer le message du Très Haut aux différents peuples parlant des langues différentes émerveilla tout le monde.
    Ils avaient déjà parcourus de multiples pays quand Christos et ses disciples se rendirent à Jérusalem. La souffrance partagée en ces lieux renforça sa Foi. Une fois la condamnation prononcée et exécutée, elle décida de suivre ses compagnons d’infortune et d’aller propager le message et les valeurs d’Aristote. Leur communauté liée par l’amitié ne cessait de s’agrandir grâce aux baptêmes qu’ils effectuaient.

    Sa vie après Christos

    L’éloignement

    Ses capacités à communiquer avec différentes peuplades l’incita à quitter ses Frères et aller dans des contrées de plus en plus éloignées afin d’y propager la parole. Chaque année passée à diffuser l’enseignement de Christos faisait émerger une dizaine de disciples, de prêtres.
    Mais elle voulait faire plus. Toujours plus vite. Alors, au fil du temps, elle s’éloigna du monde peuplé pour travailler à la réunion de chaque ethnie autour d’un seul langage et d’une seule écriture.
    Elle travailla jour et nuit à la tâche. La rédaction de la parole du Très Haut dans une langue universelle afin que tous puissent bénéficier de l’enseignement d’Aristote, de Chritos… fut un jour terminée. C’est avec ce livre qu’elle décida alors de retourner au monde du vivant.
    Elle rencontra sur son chemin Paulos. Fière de son travail elle lui montra son œuvre…

    Citation:

    Paulos : Qu’as-tu fais là ma sœur ?
    Adonia : Je ne comprends pas ton air horrifié Paulos. N’es-tu pas content de voir tous les peuples se comprendre en une seule langue ? Ne vois-tu pas venir vers nous plus de disciples, de prêtres, de curés ?
    Paulos : Cette ambition t’a aveuglée chère Adonia. As-tu oublié le chapitre VII de la préhistoire ? Il est dit :
    Citation:
    « Les cités se concurrençaient de plus en plus pour le contrôle des ressources. Ce qu’elles ne pouvaient avoir par le commerce, elles tentaient de l’obtenir par la force. Ainsi, chaque cité organisa une armée, engageant des soldats, afin de combattre pour enrichir leur communauté et ses dirigeants.
    Alors, Dieu décida de leur permettre d’apprendre ce qu’était l’amitié, afin que, plus jamais, un humain n’en tue un autre. Il divisa le langage unique en une multitude de langues. Les humains ne se comprirent alors plus entre les cités. Le Très Haut leur permit ensuite de pouvoir apprendre les langues qu’ils ne connaissaient pas. Cet apprentissage nécessitait pour chacun de s’ouvrir à la culture de l’autre. Ainsi, ils étaient moins enclins au combat, étant donné les efforts nécessaires pour apprendre les langages de ceux qu’ils voulaient attaquer. »


    Adonia, effondrée, s’écroula puis pleura ne comprenant pas un tel égarement. Paulos la réconforta et lui affirma que son talent devait servir à réunir les peuples mais qu’il ne devait pas l’assister, faisant ainsi les desseins de la bête sans nom.

    Le retour de la Foi

    Sa rencontre avec l’apôtre lui fut salutaire. Elle retrouva donc la raison et alla cacher son œuvre afin que personne ne puisse découvrir ce livre.
    Elle parcouru le monde et créa de nombreuses écoles où chaque élève était chargé de traduire et d’écrire la Parole et ce, dans toutes les langues.
    Dans le plus grand secret chaque disciple s’attachait à œuvrer afin de propager cette amitié aristotélicienne.

    Son enseignement

    Tout comme les autres apôtres, Adonia avait accepté de propager la parole du Très Haut. Elle diffusa cette parole autour du bassin méditerranéen puis dans des contrés beaucoup plus éloignées.
    Sa grande capacité à communiquer l'aida à étendre le nombre de baptisés au travers le monde.

    Adonia contribua au rapprochement entre les peuples. En servant d'intermédiaire, elle les aida à se comprendre. Elle renforça ainsi la communion fraternelle autour du Livre des Vertus.

    Il n'est jamais facile d'enseigner la parole du Très Haut sans que son message soit dénaturé à cause d'incompréhensions. Adonia eu dans ce domaine un rôle important à tenir. Grâce a son don, l'enseignement du Très Haut fut communiqué sans omissions, sans retranchements, sans ajouts. La parole de l'omniscient ne s'est jamais dégradé au fil des voyages et du temps.

    Quelques citations :

    "Allez, faites de toutes les nations des disciples du Très Haut, unis dans cette amitié aristotélicienne."

    "Enseigner la vraie parole telle qu’elle a été enseignée, afin d’être capable d’exhorter selon la saine doctrine et de réfuter les contradicteurs"

    "Enseignez mais avec patience, compréhension de celui qui vous écoute. Car sachez le, il n'est pas de plus réel danger que cela qui croit enseigner la vrai parole alors qu'elle n'est que détournée."

    Son départ de la vie terrestre

    C’est en apprenant à lire la parole d’Aristote à de jeunes garçons et filles qu’un jour elle fut arrêtée et dénoncée par le père de jumelles. Accusée de fourvoyer la jeunesse, elle fut emprisonnée à Rome pour y être torturée.
    Malgré la férocité des interrogatoires elle ne livra jamais à ses tortionnaires les différents lieux où la parole était écrite et enseignée.
    C’est épuisée qu’elle fut jugée et condamnée à la crucifixion, 15 ans après la mort de Christos. Son corps fut ensuite brûlé afin d’éviter que ses disciples viennent récupérer ses restes.

    Relique

    Un garde corrompu donna à ses élèves le linceul sur lequel elle s’allongea après chaque acte de torture subie.


    Traduit par monseigneur Dariush




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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 12:43 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de l’apôtre Uriana



    Son enfance

    En cette belle nuit de printemps, Timna et Timor regardaient les étoiles. Allongés à même le sol, ils rêvassaient à leur avenir et le nom de leur futur enfant. Le tailleur de pierre et sa femme désiraient cet enfant depuis plusieurs années déjà.

      Citation:

      Timna : alors ! Quel nom va-t-on donner à notre fille ?
      Timor amusé : Tu as l’air d’être sûr de toi. Et pourquoi ne serait-ce pas un garçon ?
      Timna : Je sais que ce sera une fille. Je l’ai rêvé. Je ne peux pas te l’expliquer mais je le sais. Elle vivra dans notre amour et sera dévouée. Elle héritera même de la force de caractère de son père. sourit Que penses-tu d’Uriana ?
      Timor : C’est joli, oui. Ainsi ce sera donc Uriana.


    Uriana naquit le 3 juin 20 avant Christos. Et comme Timna l’avait annoncé, dès son plus jeune âge, l’enfant vécu dans l’amour et la dévotion. Elle était reconnue de tout son village forçant ainsi le respect de tous. A l’âge de 16 ans, Uriana resplendissait et vivait dans le partage et l’amitié. Sa Foi n’était contestée par quiconque. Forte de carrure, les yeux brillants avec une voix claire, Uriana possédait une volonté inégalée. Sa famille représentait tout pour elle.

    L’évènement déclencheur

    Le village d’Uriana se trouvait aux alentours de Tyr. Son gouverneur tentait avec plus ou moins de réussite d’apaiser les prétentions romaines. Demandant de plus en plus, l’envahisseur poussa le gouverneur et quelques grands notables à se rebeller. Ils s'employèrent personnellement à lever des troupes dans les régions voisines, à disposer des détachements et des petits postes dans les villages voisins… Mais leurs actions s’avérèrent infructueuses voire pour certains désespérées. Les Romains firent marche sur Tyr et sa région et leur fureur fut à la hauteur de leur punition. Ils rasèrent tout sur leur passage massacrant les villageois et brûlant les habitations. Le village d’Uriana n’échappa pas à leur colère. Quand ils arrivèrent, Uriana courut pour se mettre à l’abri mais un cavalier déferla derrière elle. Son père s’interposa et prit le glaive à sa place. Timor gisait à terre dessus sa fille évanouie. Elle avait juste eu le temps de voir sa mère se faire tuer d’une flèche reçue en pleine poitrine.

    Le conflit interne

    A son réveil, Uriana entra dans une profonde rage. Elle cria mais aucun son ne sortit de sa gorge. Ses yeux se remplissaient de colère. Son visage se creusa par la haine…
    Durant des jours elle erra sans savoir où elle allait. Elle paraissait désormais avoir 40 ans. Un jour une voix mystérieuse lui parla…

      Citation:

      La créature sans nom : Uriana… Uriana
      Uriana choquée répondit : Qui est-ce ? Je deviens folle ? Qui est là ?
      La créature sans nom : Tu le sais chère Uriana. Ne m’as-tu pas appelé ?
      Uriana : Jamais. Que dis-tu ? Je refuse de te parler.
      La créature sans nom : Tu m’as bien demandé. Ta colère m’a convoqué. Ta fureur a forcé ma diligence. Ta tristesse et ton abandon m’obligent à te venir en aide. Non Uriana… Toute ton âme et ton corps me réclament.
      Uriana : Laisse moi. Tu ne peux rien pour moi. Je ne veux plus t’écouter.
      La créature sans nom : Bien au contraire. Je peux tout pour toi. Laisse-moi te servir. Je peux t’apaiser.
      Uriana : Et comment le pourrais-tu ? Dis le moi toi qui a l’air de tout savoir et d’avoir réponse à tout.
      La créature sans nom : Laisse moi te guider. Permets-moi de penser et d’agir à ta place. Fais moi entrer dans ton âme…Abandonne toi à moi et je te ferai oublier cette tristesse qui te ronge.
      Uriana : Le Très Haut nous l’interdit… Pars. Je suis si fatiguée.
      La créature sans nom : Et qu’a-t-il fait pour toi et tes parents le Très Haut. Peux-tu me le dire ?


    Uriana se met à pleurer et ne dit mots. Elle consent, elle cède…Elle s’endort. A son réveil ce n’est plus elle. Elle n’est plus. Les gens qui la croisent s’éloignent apeurés. Tout le monde la fuit. Elle ne parle pas. Elle ne fait plus que prononcer des mots incompréhensibles. Ses actes sont ceux d’une démente. Elle crie, hurle, insulte, vole…

    La rencontre avec Christos

    Christos, accompagné de Samoth et Titus, entra à Césarée. Ils prêchèrent comme à leur habitude. De nombreux disciples venaient les écouter.

      Citation:
      " Mes amis, ne vous méprenez pas ! Ceux qui ne vivent pas dans l’amitié que nous a enseignée Aristote, ceux-là brûleront dans les mille flammes de la géhenne.
      Ceux qui cèdent trop vite aux tentations des péchés, ceux qui ne connaissent pas la vertu, ceux-là finiront dans la souffrance et la solitude de l’enfer.
      Ceux qui cèdent à la voix mielleuse du pêché, qui sont séduits par son discours, ceux-là iront l’accompagner dans les ténèbres.
      Ceux qui, enfin, se passent de l’amour de Dieu et des Hommes, qui se réfugient dans leur seul égoïsme, ceux là termineront dans l’abîme infernal.

      Aussi, prenez garde, mes frères, soyez attentifs et vigilants ! Car nul ne le connaît, le jour où les prophéties se réaliseront. Nul ne le connaît, le jour de la fin des temps. "


    Un petit enfant subjugué par leurs paroles vint à leur rencontre. Il les informa qu’une personne étrange mériterait certainement de recevoir la colère du Très Haut. Christos lui demanda de lui montrer le chemin. Une fois arrivé, ils virent une vielle femme enchaînée à l’entrée d’une grotte.

      Citation:
      Christos : Qui est cette femme ?
      L’enfant : Personne ne le sait. Les villageois ont dû l’enchaîner car elle était incontrôlable. Ses paroles son insensées.
      Samoth et Titus voyant Christos s’approcher : Maître, ne vous approchez pas. Il est clair que son destin est d’aller sur la lune au pays des démons. Plus personne ne peut l’aider.
      Christos : Bien au contraire mes amis. Bien au contraire. Ne ressentez vous pas cette souffrance. Le Très Haut a un projet pour cette femme. Ne vous inquiétez pas. J’ai déjà rencontré le mal qui la ronge.


    Christos s’approcha. A son arrivé Uriana se précipita au fond de la grotte. Christos la suivit. Samoth et Titus ne purent entendre que quelques phrases.

      Citation:
      "Va-t-en, tentatrice! Ta présence parmi elle nuit les desseins du Très Haut concernant cette jeune femme. Sache que tu n’es pas Sa préférée. Il t’a reléguée dans l’ombre, car tu t’es détournée de Sa lumière. Il ne t’a laissé la parole qu’afin d’éprouver la foi des humains. "
      “Car le péché est la négation de la perfection divine. L’abandon total aux mille plaisirs s’accompagne du détournement de l’amour de Dieu, alors que le goût simple et mesuré de la création divine ne peut se faire que dans l’amour de son créateur. Alors va-t-en!"


    Le calme était revenu. Durant trois jours, Samoth et Titus n’eurent aucune nouvelle. Quand il le vit arriver, ils se précipitèrent sur lui pour l’interroger mais aucune réponse ne sortit de sa bouche. Christos ne venait que pour rechercher du pain, de l’eau et quelques habits.
    Au bout de cinq autres journées, Christos apparut accompagné d’une jeune femme. Titus et Samoth lui donnèrent une vingtaine d’années. Intrigués tout d’abord, ils furent stupéfaits de deviner en elle la « bête » qui vivait dans la grotte quelques jours plutôt.

      Citation:
      Christos : Samoth, Titus je vous présente Uriana. Elle sera désormais des nôtre.


    Samoth et Titus se regardèrent puis comprirent qu’il ne fallait pas poser de questions mais accepter cet état de faits.

    Aux côtés de Christos

    Durant les jours qui suivirent, Samoth et Titus découvrirent une femme dévouée, faisant preuve de beaucoup de compassion. Sa personnalité plaisait à tout le monde. Les enfants aimaient jouer avec elle. Sa bonté et sa tendresse étaient mises à l’épreuve chaque jour et aucune défaillance ne put être observée par les deux hommes qui étaient de plus en plus émerveillés de voir cette femme donner autant d’amour autour d’elle. Jamais ils ne surent ce qui s’était passé dans cette grotte. Et jamais ils ne posèrent de questions. Ils devinaient simplement en la regardant qu’Uriana avait énormément souffert.

    Uriana continua aux côtés de Christos et des huit nouveaux compagnons à propager la Parole du Très Haut.

      Citation:
      Le repas se passa très joyeusement, tous les convives étaient heureux de fêter les débuts de la nouvelle Église d’Aristote. Mais je remarquai alors que les yeux de Christos renfermaient une étrange expression, mêlée de tristesse et de mélancolie. Il était plus silencieux qu’à l’accoutumée, et pourtant, beaucoup de ses apôtres ne s’en rendaient pas compte, occupés qu’ils étaient à deviser de paix et d’amour.


    Uriana s’était aperçu que quelque chose se passait. Elle regarda Samoth venir aux côtés du maître et discuter. Une fois terminé, Christos vint la voir.

      Citation:
      Christos : Tu as deviné, n’est-ce-pas ?
      Uriana les yeux plein de larmes :Oui. Que vais-je devenir sans Toi ? Je te dois la Vie et ma rédemption.
      Christos : Le projet que j’ai pour toi ne va pas être simple. Je te le concède. Mais tu es prête. Je peux te l’assurer. Et sache que je serai toujours à tes côtés. Tu as vu la bête, tu l’as ressenti plus que quiconque. Tu connais le mal qu'elle peut faire. Toi seul peux désormais combattre et lutter contre cette diablerie nommée possession. Je t’ai enseigné ce qu’il convient de faire.


    Uriana avait accepté son destin depuis fort longtemps. Elle mit sa tête sur les genoux de Christos et resta un moment, silencieuse, profitant des derniers moments en sa présence.

    Après la mort de Christos

    Sa vie après Christos est des plus obscures. Personne ne sut véritablement ce qui se passa. A chaque fois que l’on entendait parler d’elle c’était pour l’associer à des évènements des plus mystiques. Un jour on parlait d’enfants possédés par le démon et qui avaient retrouvé l’esprit suite à sa rencontre avec Uriana. Un autre jour, ce fut pour entendre qu’un Homme qui vociférait des paroles démoniaques fut du jour au lendemain l’être le plus aimé de sa communauté.
    Ce fut que quelques années plus tard que Titus la revit. Elle était venue à Rome pour apporter son aide à la naissance de la grand Église. Elle parla longuement à Titus de sa mission et Titus l’autorisa à recruter des disciples.
    Seulement Uriana mourut de fatigue quelques temps après.

    Son enseignement

    Juste avant de mourir elle cacha son carnet afin qu’il ne tomba pas dans de mauvaises mains. Il y était noté tous les faits de sa vie.
    Tout son enseignement était écrit là. Seuls des hommes et des femmes élus devraient donc trouver cet enseignement.

    L’histoire nous révélera que ce sont les Saints Himérius, Illinda et le Père Marman qui trouvèrent ce carnet. Ils purent ainsi continuer l’œuvre d’Uriana en créant la confrérie des exorcistes.

    Ses reliques

    Le carnet d’Uriana.

    Sa fête : le 3 juin


    Traduit par monseigneur Dariush




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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 1:05 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de l’apôtre Ophélia



    Chapitre 1: Naissance

    Ophélia vit le jour dans un petit hameau en Judée autour de l'an huit avant Christos. Son père, Caius Bonux, ancien légionnaire romain avait obtenu, à la fin de son service, une propriété permettant à sa femme, Samantha Lathete et sa fille de vivre dans un relatif confort. La venue de sa sœur et de son frère ne vint pas perturber ce fragile équilibre. Bien au contraire cela lui permit d’être un enfant généreux et aimant justifiant amplement l’origine de son nom : « celle qui est utile ».

    Chapitre 2: Enfance

    Ophélia grandit sous le regard bienveillant et protecteur de sa mère mais fut cependant empêchée de recevoir un enseignement scolaire. Au sein de la maisonnée, la jeune enfant devait s’inscrire dans le rôle que lui avait destiné son père aigri et noyant ses rêves de grandeur dans l’alcool. Ses occupations principales consistaient à tricoter, tisser des tentures et à tenir la maison en s’employant aux tâches ménagères.

    Chapitre 3: de la tutelle parentale aux responsabilités.

    A l’âge de ses treize ans, son père lui annonça qu’elle était désormais promise à un héritier de riches marchands et amis. Âgé de vingt ans, il était destiné à aller effectuer son service au sein de la légion. La peur de ne pas laisser d’héritier avait donc précipité ce choix.

    Alors la vision du monde qu’Ophélia s'était faite changea entièrement …
    Citation:
    Ophélia s’adressant aux dieux : Alors s’en est ainsi, la vie n'est donc pas que douceur et tranquillité. On nous impose des choix et on ne peut s'y soustraire. Resterez-vous impuissant face à ma demande ? Dois-je faire preuve de fatalisme et accepter sans rechigner ?


    A plusieurs reprises, Ophélia rencontra son futur époux. Résignée, fataliste… la jeune fille accepta d’être de bonne compagnie et de respecter le vœu de ses aînés. Elle le trouvait peu attirant, orgueilleux mais fort intelligent. Le mariage aurait donc lieu. La cérémonie était dirigée par des prêtres païens et de nombreux sacrifices furent effectués pour les augures. Leurs présages prédisaient que le mariage serait heureux et durerait longtemps.

    Deux mois après le mariage, juste avant de partir combattre l’ennemi de Rome, son mari hérita des biens de son père. Cependant, dans lors de sa première escarmouche, il fut tué.
    Et c’est ainsi Ophélia se retrouva à la tête d’une belle et grande propriété possédant plusieurs esclaves et un intendant qui gérait ses biens.

    Chapitre 4: Rencontre avec Christos

    Étant à l’abri du besoin, elle décida d’œuvrer pour sa communauté. Ses actes de générosité ne laissaient guère de doutes quant à ses motivations. Aux pauvres, elle leur offrait de l’argent et de la nourriture. Aux voyageurs, elle leur offrait l’hospitalité de sa demeure. Malheureusement, elle restait insatisfaite. La confiance qu’elle avait accordée aux prêtres avait disparue. Les dons non distribués, les mensonges et sacrifices inutiles aux dieux la désespérait du clergé local. Sa foi s’éteignait peu à peu.

    Cette situation aurait perduré sans cette rencontre qui allait bouleverser sa vie.

    Un jour, alors qu’elle se rendait au marché de la ville, son convoi fut stoppé par la foule. Surprise d’une telle situation, elle demanda à un de ses esclaves d’aller voir ce qui se passait.

    Citation:
    Ophélia Alors Fed, que se passe-t-il ?
    L’esclave de retour Il s’agit d'un énergumène qui gêne les prêtres dans leur tentative d’effectuer un sacrifice.


    Ophélia, se demandant qui pouvait oser affronter les prêtres païens, sauta de sa chaise à porteurs et alla voir de plus près l’affrontement. Sur place, elle reconnut aussitôt Christos grâce à la description qu'on lui en avait faite. Il semblait si simple, si humble... et pourtant une énergie et une puissance se dégageaient de son corps. Elle en fut saisie de respect et se dit que seul Dieu avait pu l'envoyer sur Terre pour nous défaire de ce paganisme qu’elle abhorrait de plus en plus. Et c’est instinctivement qu’elle s’interposa lorsque le prêtre païen voulut frapper Christos. Par cet acte, Ophélia choisissait sa voie et décida de tout quitter.

    Au crépuscule de la journée, Christos s'adressa a Ophélia et lui dit :
    Citation:
    "Ma fille, je sais que tu as quitté beaucoup de choses pour me rejoindre et que ce soir, ta maison te sera hostile, tes esclaves te fuiront, ta famille te reniera, mais sache que moi je t'aimerai comme un frère aime sa sœur et tous ensemble nous suivrons le chemin que Dieu a tracé pour nous".


    Chapitre 5: L’Après

    Ophélia céda tous ses biens à la communauté aristotélicienne de Jérusalem afin d'aider les pauvres et les orphelins.

    L’apôtre expliquera à ses fidèles des années plus tard:
    Citation:
    " Nous étions douze, les femmes et hommes à l'avoir défendu et nous nous sommes joins à lui comme disciples et compagnons.

    Christos, le prophète, nous apprit l'amour divin et l'amitié, il nous apprit les enseignements d'Aristote et la vertu. Et chaque jour que nous passions avec lui, les actions qu'il faisait, les choses qu'il nous montrait et ses paroles, toutes étaient remplies de sagesse et d'amitié" .


    Un jour, lors de leur voyage, tous dormaient sauf Christos qui était sorti de l'abri et s'était assis sur un gros rocher.

    N'arrivant pas à dormir, elle avait eu la même idée que lui et l'avait rejoint.

    Durant l'heure qui suivit, ils n'échangèrent que peu de mots, le silence et la méditation dominaient.

    Citation:
    Voici ce qui se dit:
    Ophélia: Je n'arrivais pas à m'endormir, mon passé et ma famille s'éloignent. Je me sens bizarre, à la foi abandonnée et en même temps aimée et guidée.

    Christos: Ma fille, la vie est ainsi et tous, nous devons faire des choix et suivre notre cœur. Sache que Dieu est là et guidera tes pas tant que tu l'aimeras.

    Ophélia: Mais, que deviendrais-je quand le monde changera, quand nous ne serons plus ensemble, nous tous, les douze que nous sommes et vous? J'ai peur que cela arrive.

    Christos: Les choses sur Terre sont faites pour changer, mais notre âme ne meurt pas. Un jour je mourrai, toi aussi, mais cela ne nous empêchera pas d'aimer Dieu, et tous, nous nous retrouverons au paradis, si Dieu nous en juge digne.

    Ophélia: Je ne vois pas cet avenir, c'est si difficile. Je sais parler aux gens, mais l'amitié m'est dure.

    Christos: Alors ma fille, tu sauras convaincre et faire passer les enseignements d'Aristote aux hommes. Tu sauras éveiller en eux l'amour de Dieu. L'amitié est difficile, mais elle est naturelle en chacun de nous. Un jour, quand tu auras vécu, tu t’abandonneras à l'amitié et tu la chériras dans l'amour de tes frères.

    Ophélia ne savait plus que dire, elle avait compris. Ni elle ni Christos ne dirent d'autres paroles ce soir-là.



    Un jour ce qui devait se passer arriva, et Christos ne fut plus. Se retrouvant seule, elle décida de propager le message de Christos à travers la partie orientale de l'empire romain.

    Pendant environ vingt-cinq années, elle voyagea à pied jusqu'à Byzance future cité reine de l'Orient. En chemin, elle s'arrêta dans chaque village ou ville et y restait jusqu'à ce qu'une communauté de fidèles y soit établie.

    Arrivant à la fin de son long voyage à travers l'Orient, elle s'établit à Byzance avec ses compagnons qui avaient décidé de l'accompagner.

    Cependant, quelques jours après son arrivée, le préfet avait eu vent de son entrée dans la ville, des gardes furent envoyés pour l'arrêter. Comme le fit Christos des années auparavant, elle réussit à convaincre les gardes. Ceux ci devinrent les premiers fidèles aristotéliciens de la cité. Cette situation dura sept longues années. A l’obstination du préfet, Ophélia répondait par le prêche et la conversion. Cependant, à la fin de la septième année, voyant que le nombre d'aristotéliciens allait dépasser celui de païens dans la cité, le préfet se décida à envoyer une missive à l'empereur romain afin de le prévenir de la situation. L'empereur du moment, n'était que le très célèbre Néron, qui haïssait plus que tous les Aristotéliciens. Il envoya sa garde impériale, spécialisée dans la capture et le massacre des fidèles de Christos.
    Arrivés à Byzance par la mer, les soldats se rendirent immédiatement sans contacter le préfet chez Ophélia pour l'arrêter. Face aux pires impies et païens qu'il soit donné de voir, Ophélia ne put rien faire et elle fut assassinée dans sa demeure. Ses plus proches fidèles furent crucifiés le jour même à l'entrée de la cité.

    Le préfet fut mis au courant de cet acte barbare et resta des jours et des jours enfermés dans son bureau rongé par les remords et la honte. La garde impériale rembarquée pour Rome, le préfet, au cœur et les idées nouvelles, décida de se repentir et de se convertir à l'Aristotélisme.

    Il fut ainsi un des premiers hommes politique aristotélicien, malgré le fait qu'il dut cacher sa foi aristotélicienne jusqu'à la mort de Néron.

    Nouvel empereur, nouvelles croyances.

    Le préfet put s'activer à développer la communauté aristotélicienne de Byzance sans que l'empereur n'intervienne.

    Ophélia fut priée à Byzance et fut considérée comme un des grands personnages de la ville.

    Chapitre 6: Ses enseignements

    Ophélia était la patience incarnée. Lors de ces voyages elle n'avait pas peur de rester longtemps dans une ville afin d'enseigner le message de Christos. Elle enseigna de manière profonde ce Message car lorsqu'elle créait une communauté, elle y créait une hiérarchie bien pensée et leur laissait par écrit les enseignements qu'elle avait reçus de Christos.

    Elle démontra également que la foi aristotélicienne était la plus forte. Elle avait réussi à convaincre par de simples arguments, mais essentiels, que les païens se trompaient et que Dieu n'était qu'amour, et non pas une sorte de polichinelle qui copulait avec tout le monde, comme l'était le principal dieu des païens.

    Citation:
    Un jour, un jeune homme païen vint trouver Ophélia. Il souhaita discuter avec elle afin d'argumenter dans le sens de sa foi envers Jupiter et les autres Dieux païens. Ophélia qui n'était qu'humilité et patience accepta de l'écouter.

    Il s'exprima ainsi : "Toi qui prétends être une messagère de ton Dieu et de ses prophètes, toi qui prétends que ton Dieu n'est qu'amour, explique-moi pourquoi ton Dieu serait plus fort? Explique-moi pourquoi serait-il seul également? Tout le monde sait qu'il y a de nombreux dieux".

    Ophélia alors lui répondit: "Dieu nous aime tous, car nous sommes ses enfants. Ce que tu crois être tes dieux ne sont qu’une mauvaise interprétation des hommes. Comment tant d'êtres assoiffés de pouvoir pourraient-ils accepter de vivre ensemble? Ne se tueraient-ils pas tous afin qu'il n'en reste qu'un seul ? Et le vainqueur ne détruirait-il pas de rage toutes les créations de ses ennemis? Nous serions alors tous déjà morts. Dieu ne peut être qu'un et fort. Cependant nous sommes ses fils et c'est en cela qu'il existe un amour paternel entre les hommes et lui".

    Alors l'autre décontenancé répondit : "Oui, mais s'il nous aimait comme tu le dis, pourquoi mourrons nous? Pourquoi y a-t-il des hommes qui meurent injustement?"

    Et Ophélia lui expliqua : "Il peut te sembler y avoir des morts injustes, mais sache que Dieu n'est pas là pour te rendre immortel sur Terre. Il a choisit de laisser les hommes eux-mêmes vivre leur vie. Cependant, n'oublie jamais que Dieu ne t'abandonnera jamais car tu es son fils, et qu'au jour de ta mort, Dieu te jugera selon que tu as été vertueux ou non durant ta vie. Et ensuite tu renaîtras au Paradis ou en Enfer".


    Ophélia était ce que lui avait prédit Christos, une femme qui avait une telle force de conviction que même les animaux l'écoutaient et se trouvaient subjugués par ses mots.

    Citation:
    "Mes frères, ne voyez-vous pas l'amour? Ne voyez-vous pas que Dieu vous aime? Que Dieu vous a donné la vie? Qu'il est notre père? Si j'en doutais, je ne serais pas là. Si vous en doutiez, vous ne seriez pas là. Donnons-nous tous la main, mes sœurs et frères et prions, et rions, et faisons de notre vie un message d'amour, de gloire à notre Seigneur et père."


    Ophélia était le reflet de la persévérance dans l'amour de Dieu.
    Ophélia est restée fidèle à ce qu’elle croyait jusqu'à sa mort et on raconte que ses derniers mots furent : "Tuez-moi, mais quand vous serez dans vos foyers, soldats, vous saurez que vous avez eu tort et que Christos avait raison."

    La rumeur alla jusqu’à sous entendre que ces mêmes soldats auraient avoué leurs regrets devant les fidèles Aristotéliciens de Rome quelques années après. D’ailleurs un de ces mêmes soldats aurait été canonisé par les premiers Aristotéliciens pour les bonnes actions qu'il effectua pour son rachat et obtenir le pardon de Dieu.


    On retiendra de son héritage, de nos jours encore, toute l'organisation de l'Eglise Aristotélicienne en Terre Sainte où l'apôtre a passé sa vie. Les principaux diocèses établis ont réussi à tenir malgré les attaques barbares et les siècles. Les communautés de croyants construites ont été à l'origine de villes nouvelles et de bastions aristotéliciens.

    Traduit par les frères Nainainus et Dariush



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 1:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de l’apôtre Hélène



    Sa venue au monde

    Après une nuit de tempête, Demir, ferronnier, décida de partir d’Ilios pour se rendre à Hellespont en empruntant la route bordant la mer Egée. Il était écrit, que ce jour là, il n’arriverait jamais à destination. Son regard avait croisé des débris sur la plage et l’instinct de la curiosité faisant, il s’était approché afin de récupérer ce qui pouvait avoir une quelconque valeur. A son grand étonnement et effroi, il y trouva un très jeune enfant évanoui qui paraissait avoir 5 ans. Inquiétés par un soudain retour, Abbas, son fils de 8 ans, et sa femme, Aleyna, se précipitèrent vers lui. L’instinct maternelle reprit vite le dessus et l’enfant fut installé sur de la paille auprès du feu et emmitouflé de couvertures.
      Citation:

      Demir : Que va-t-on faire Aleyna ?

      Aleyna surprise d’une telle question : Comment ça ? Le destin a voulu que qu’Hélène vienne à nous et nous l’aimeront comme si c’était notre propre enfant. Et puis, n’est-ce pas notre seule chance d’avoir un second enfant ?

      Demir interloqué : Hélène !!! Une fille !!! Que dis-tu ?

      TiAleyna tendant un pendentif forgé à son mari : Regarde, c’est écrit ici…

    Quand Abbas revint avec des vêtements on lui présenta l’enfant comme sa sœur. Il était surpris mais néanmoins ravi de partager sa vie avec un autre compagnon au sein de sa maisonnée.

    Son enfance

    Abbas et Hélène grandirent dans l’amour comme de vrai frères et sœurs. Leur père avait décidé que son fils prendrait sa succession. Hélène, ne voulait pas rester de côté, et c’est avec amusement qu’il mit sa fille au travail pensant qu’elle fuirait vite au bout d’une journée de labeur. Il n’avait pas mesuré toute l’obstination qu’elle pouvait dégager lorsqu’elle avait décidé quelque chose. Plus encore, elle se révéla comme une élève très douée et passionnée. Ce qu’elle touchait devenait de véritables œuvres d’art au grand désarroi d’Abbas qui se sentait de plus en plus exclu de cette complicité entre l’élève et l’apprenti.


    La rupture

    Hélène venait d’avoir 17 ans quand Demir alla rejoindre auprès du Très Haut sa femme qui l’avait quitté un an plus tôt. Malgré le talent de la jeune femme, l’héritier de l’atelier ne pouvait être qu’Abbas.
    Les deux années suivantes furent pesantes. Hélène reconnue de tous n’avait de cesse d’être sollicitée provoquant ainsi la jalousie puis la fureur d’Abbas. Un matin, profitant de son mariage, il l’a congédia ne souhaitant plus la voir au sein du domaine familiale.
    Hélène qui ne fut pas surprise des évènements prit la route dans une profonde tristesse et mélancolie. Bravant les dangers à chaque nuit, elle décida de prendre la direction du sud.

    La rencontre avec Christos

    Durant son parcours, Hélène survivait grâce à quelques pains donnés de ci de là en échange de petits travaux domestiques. A son grand désarroi, elle ne suscitait que moquerie quand elle se présentait à des ferronniers.
    La solitude devenait son fardeau et l’absence d’amis ou d’une famille lui manquait terriblement. Les regards dans chaque village n’étaient que suspicion, moquerie, vilénies…
    Au bout de deux ans d’errance, elle se retrouva en Judée et le désespoir lui fit aller à la Grande Basilique où elle assista à une curieuse rencontre…

    Citation:
    Christos, accompagné de ses trois compagnons, entra dans la salle et déclara :
    " Toi, homme de peu de foi, qu’attends-tu pour t’occuper des aspirations des croyants ? Que ne réponds-tu pas à leurs angoisses ? "

    Christos se tourna vers nous, et dit :
    " Sachez-le : Cet homme représente le vice infiltré en plein cœur du temple de Dieu. Il est à votre image, mes amis, qui dans vos cœurs de créatures de Dieu, connaissez aussi tous le péché.
    Voyez-vous, celui qui ne bouge pas le petit doigt, celui-là ne mérite pas d’être roi.
    Et toi, roi des croyants, que fais-tu ? ne vois-tu pas ton Église qui s’effondre ? N’entends-tu pas les cris des âmes, qui, hors de ton palais, s’époumonent à t’appeler à l’aide ? "


    Réveillé par la voix de Christos, le grand prêtre, avare de mots, mais qui ne les mâchait pas, se leva, et dit :
    " Mais pour qui il se prend ce mec ? Non mais si t’es pas content tu te casses, mon grand ! Faudrait voir à pas commencer à trop me casser mes saintes burnes ! "

    A ces mots, Christos se retourna vers ses disciples, et leur dit :
    " En vérité, je vous le dis ; il vaut mieux entendre ça que d’être sourd ! Cet homme tombe dans les excès dénoncés par Aristote, il reste silencieux la plupart du temps, et quand il se réveille, c’est pour trop parler ; il ne connaît pas la vertu de tempérance, ni le principe du juste milieu. "


    Hélène fut à la fois choquée puis intriguée de voir un homme se mesurer comme ceci au grand prêtre. Une fois parti, elle suivit le petit groupe pour en savoir plus. Elle ne pouvait détourner son regard de ce charismatique individu.

    Citation:
    Christos en marchant aux côté de ses compagnons : Titus, tiens voici un peu d’argent pour aller acheter un peu de pain et quelques fruits. Ensuite, va à la rencontre de cette jeune femme qui nous suit et invite là à nous rejoindre pour le dîner.

    Titus surpris : Quelle femme ? (regarde derrière) Oh…
    ….
    Titus à Hélène : Bonjour. N’ayez crainte. Veuillez accepter ceci chère amie. Nous serions ravis de vous accueillir ce soir pour partager notre souper.

    Hélène muette et surprise : Je …. Je…

    Titus souriant : Venez. N’ayez crainte.


    Et c’est ainsi qu’Hélène trouva sa seconde famille, celle qu’elle savait fidèle et sincère au-delà de la mort.

    Aux côtés de Christos

    Hélène se mit donc aux côtés de Christos et des autres apôtres pour propager la Foy Aristotélicienne. Un jour elle se retrouva encerclée par des centurions romains et l’évènement qui s’y déroulera influencera à jamais sa façon de penser et surtout contribuera à conserver l’amour du divin chez les fidèles.

    Citation:
    Christos dit alors au centurion :
    En vérité, je te le dis, homme de peu de foi, je ne te suivrai pas, mais c’est toi qui vas me suivre !

    Alors, le tribun ordonna au centurion de se saisir de Jeshua, ... Lorsqu’il se trouva face à Christos, le Centurion le regarda dans les yeux, intensément et assez longuement. Lorsque soudain, il ôta son casque et s’agenouilla en embrassant la robe de notre messie.

    Maître, supplia-t-il, à la plus grande surprise du Tribun, je voudrais vous suivre et faire partie de cette communauté de fidèles. Comment dois-je faire ? Je sais que je suis pécheur et que j’ai servi un mauvais maître, mais je t’en prie dis-moi comment me faire pardonner !

    Alors Christos le releva et sous le regard médusé des romains, il prononça ces mots :
    Pêcheur, je te le dis, tu viens de faire la première chose que les fidèles devront faire ; se montrer humble et confesser leurs pêchés. Ainsi, si ton repentir est sincère, Dieu te pardonnera.

    Christos se tourna vers ses apôtres, et continua :
    Et vous, que les fautes commises par vos ouailles leurs soient pardonnées si elles viennent les confesser à vos oreilles, et qu’elles sont prêtes à en faire pénitence.


    C’est avec ces mots gravés dans sa mémoire à jamais qu’Hélène vécut au côté de son maître jusqu’au dernier repas.

    Citation:
    Christos souriant…
    Et bien chère amie ! tu es bien songeuse. Ce n’est pas le jour. Tes pensées ne doivent pas être tournées vers ma mort mais plutôt sur toutes les âmes que tu vas sauver.

    Hélène Je ne comprends pas. Comment pourrais-je penser à autre chose ?

    Christos Vois le bien que tu vas faire. Ma mort va servir nos fidèles. Que tous suivent le chemin que j’ai tracé, et le Très Haut récompensera les justes lorsqu’Il rendra Son jugement. Après ma mort, va, propage la Foy et occupe charge toi de confesser et de mettre en place la repentance qui amènera la pardon du Très Haut sur chaque fidèle.


    Après la mort de Christos

    Hélène prit la direction de la Lydie pour ensuite traverser la mer Egée en compagnie de Paulos. Dès son arrivée, elle se consacra à l’étude d’Aristote et de ses écrits. Son savoir sur le sujet grandissait jour après jour à tel point que Paulos, chargé de l’épauler à ses débuts, la laissa œuvrer seule au bien être des fidèles.
    Citation:

    Paulos sur le point de partir vers Alexandrie Je vais partir d’ici quelques jours chère amie. J’ai toute confiance en ta capacité à remplir la mission que Christos t’a confiée. Et je me dois aussi d’assumer la mienne. Je saurai me tenir informer de tes avancées.

    Hélène Ne peux-tu pas rester encore un peu ? Une question me perturbe toujours. Et il s’agit de la plus importante. Christos parle de repentance mais peut-on nous, humbles serviteurs, imposer quoique ce soit au nom du Très haut ? Et devons nous être toujours dans la peur du Très Haut ? Ne pouvons nous pas récompenser nos fidèles pour ses actions … Tu vois mes doutes m’assaillent et ils sont sans fin.

    Paulos Il ne s’agit pas de vivre dans la peur mais bien au contraire d’avoir confiance en notre maître à tous. Nous seul pouvons mettre à mal sa patience. Il est miséricordieux et se repentir doit être notre seule préoccupation car nous sommes loin d’être irréprochables. Tu parles de récompenses ! Je n’ai rien à y redire. Nous devons tous être un guide pour notre frère. Et nous même devons rester attentifs au bienfait d’autrui. Regardons ce qui est bien chez l’autre et évitons ainsi de tomber dans l’égocentrisme. Il n’est rien d’inutile tant que nos actes œuvrent pour la Foy, l’amitié et l’amour vers notre prochain.



    C’est alors que l’apôtre se plongea dans le travail et un jour, elle reçut deux jeunes gens que tout opposait. L’un, vertueux et généreux venait donner sa fortune et sa vie pour le bien de l’Église. L’autre, brigand aux nombreux larcins, souhaitaient se repentirent de ses fautes. Hélène les confessa puis s’interrogea sur la pénitence de l’un et le remerciement pour l’autre.
    Alors elle demanda au brigand de jeûner durant cinq jours durant puis d’aller en pèlerinage à Jérusalem.
    Quant au second, elle le remercia et alla prier pour cette personne. Mais cela ne suffisait pas. A l’heure où Titus devenait pape de la Très Sainte Église, elle se devait de proposer quelque chose.
    Un matin, après une nuit faite de rêve et de cauchemars, elle se précipita au grand étonnement de ses disciples chez un ferronnier et lui demanda si elle pouvait utiliser son atelier. Elle exigea que tous sans exception partent et la laissent œuvrer. L’artisan, qui la connaissait, accepta sans conditions.
    Hélène passa des nuits et des jours à travailler sur la révélation qu’elle avait eue. Au bout du septième jour elle demanda à son plus fidèle disciple de venir la rejoindre. Elle lui conjura d’aller à Rome en personne afin d’y livrer ce parchemin avec ce paquet.

    Son enseignement

    Citation:
    Lettre Hélène à Titus

    Cher ami,

    Je tiens tout d’abord à te faire savoir que je suis fier de toi. Christos ne pouvait mieux choisir. De nous tous, c’est à toi qu’il revient de diriger notre Sainte Église. Ma confiance t’est acquise à jamais. Je prie chaque jour afin que l’œuvre du Très Haut traverse les siècles et que l’humanité puisse vivre et croire en cette amitié universelle.
    Le jeune disciple qui se présente à toi a toute ma confiance et doit te remettre ma réflexion et une médaille. Ce travail se veut être un guide pour nos disciples afin que l’existence d’un Très haut miséricordieux soit connu de nos fidèles et croyants. Que ces derniers viennent à nous pour se confesser et que nous allions vers eux pour les honorer de leur Foy et leurs actes.
    Voici donc ce que je propose afin que notre récente institution puisse former ces fidèles.
    La Confession sera l'acte par lequel le fidèle ayant commis un impair pourra se faire pardonner. Dieu est conscient que l'Homme n'est pas parfait, sans quoi il serait Dieu, toutefois, il reconnaît que l'âme qui s'assume au cours d'une confession sincère et profonde est une âme pure. Ceci dit, pour s'assurer le pardon divin, le fautif devra peut-être faire acte de pénitence. Tous les prêtres pourrons recevoir les confessions et ne pourrons en dévoiler le contenu sous peine de défrocage. Les curés devront inciter aussi leurs paroissiens à se confesser intérieurement au Très-Haut avant chaque messe.

    La Pénitence sera le statut dans lequel se place volontairement le pêcheur s'étant confessé pour s'assurer le pardon divin. Le jeune, le pèlerinage ou encore la charité devront servir le repenti à se soumettre au pardon du Miséricordieux.
    Le Jeûne sera l'acte par lequel le pénitent ou le simple fidèle se prive de nourriture ou se limite à un repas de base pour un certain temps, se mettant ainsi aux niveaux des plus faibles, pour prendre ainsi conscience de la misère humaine que combat l'Église. Le jeûne tirant ainsi son origine de la méditation de Christos dans le désert.

    La Charité sera l’acte de vertu que doivent pratiquer tous les aristotéliciens. Cela consistera à aider ses frères aristotéliciens sur le chemin de la vertu.

    Le Pèlerinage consistera à parcourir les royaumes pour prendre conscience de la création. Le pèlerinage permet, en plus d'être une preuve de foi forte, de prendre contact avec d'autres frères aristotéliciens et ainsi de les aider.

    La Sainteté sera le statut auquel devrait aspirer tous les aristotéliciens. Certains fidèles ont accédé à ce statut par leur respect presque immaculé des principes aristotéliciens. Ces saints ont encore au soleil le pouvoir d'influencer certaines choses de la création, il est donc important de les considérer et de les louer. Afin que Notre Église récompense ces fidèles, je te donne ce que mon art et ma foy m’ont ordonné de produire. Cette médaille d’Aristote devra être la récompense suprême vis-à-vis des serviteurs du Très Haut.
    Hélène


    Sa fin et son élévation au rang de martyr

    La rumeur auprès des païens s’était répandue qu’une Femme, prénommée Hélène, avait confectionné un bijou d’une rare beauté, orné d’or et de bijoux.
    Cette ineptie allait causer la perte de l’apôtre. Un soir, alors qu’elle se rendait chez elle, Hélène fut accostée par des brigands qui l’entraînèrent chez elle afin qu’elle leur donne ce qu’ils étaient venus chercher. Exaspérés et frustrés par les propos d’Hélène qui n’avait de cesse de leur dire qu’il n’y avait aucun trésor matériel ici, le chef des brigands lui asséna un coup de couteau venant achever une vie consacrée à Aristote.

    Alertés par les cris, les disciples de l'apôtre n'avaient pu attraper les fuyards. Autour de la dépouille, il n'y avait que consternation, incompréhension, tristesse et solitude...

    La nouvelle se propagea dans toute la ville. Outré par un tel comportement, tous vinrent rendre un dernier hommage à Hélène. Ce même jour cinq voleurs périrent dans des circonstances mystérieuses. Le premier œuvrant a ses affaires tomba du port et se noya. Le second, rentré chez lui, se heurta à une poutre et succomba à ses blessures. Le troisième, alors qu'il marchait dans la rue, vit un homme tomber d'une échelle et s'écraser sur lui. Le choc lui fut fatal. Le quatrième, qui courrait pour échapper à une foule furieuse que l'on ait volé un des siens, trébucha et s'empala sur son couteau. Enfin le dernier et le plus jeune, prit de remords vint assister aux funérailles d'Hélène. Une fois à ses côtés, il mourut une larme sur la joue, terrassé par une crise cardiaque. Un des disciples le reconnut et la foule voyant un homme d'à peine 18 ans s'écrouler ainsi s'agenouilla derechef voyant là un signe divin.
    Il se dit rapidement que le Très Haut avait punit ainsi un tel outrage. Hélène fut érigée en martyr de la foi. Tous vinrent se recueillir sur sa tombe et prier le Très Haut.

    On parlait d'Hélène comme un exemple à suivre dans toute la Grèce. Sa vertu et sa foi inspira bon nombre de nouveaux disciples et fidèles qui n'inspirait qu'à vivre selon la vertu et prêchant contre la bête sans nom à tout instant.

    Titus ayant apprit la mort de sa sœur se recueilli sur son étoile confectionnée avec tant de Foi et prit la décision que la médaille d'Aristote, à l'image d'Hélène serait la récompense donnée en envers une vie menée dans la vertu et la Foy.

    Ses reliques

    La médaille d’Aristote

    Traduit par monseigneur Dariush



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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 1:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Saint Thanos, apôtre de Christos



    I : L’enfance de Thanos :

    Thanos fut l’un des nombreux enfants d’une famille méditerranéenne comme on en voyait tant en ce premier siècle entre Akko (Acre, rebaptisée Ptolémaïs à notre époque) et Tyr.
    Isolée sur un vaste domaine brûlant et broussailleux, relativement loin de la Mare Internum (Mer Méditerranée) la famille cultivait avec ardeur la figue, l’olive, et quelques céréales. Les chèvres, leur lait et les fromages qu’ils fabriquaient à l’ombre de caves creusées avec difficulté, dans cet endroit aride bien souvent, complétaient leur production.
    Si la profusion n’était pas au rendez-vous chaque année, jamais la famille ne connut la faim ni la soif.
    Un puits très ancien, rarement asséché, permettait l’abreuvée des animaux et des gens.

    L’étrangeté de cette demeure résidait par son pigeonnier, insolite en cet endroit.
    Le père appréciait que ses cinq ainés, alors qu’ils gardaient les troupeaux dans les collines avoisinantes, ne soient isolés en cas d’ennui : ils emportaient chaque matin un des volatiles.
    Ces oiseaux étaient de la meilleure race, fidèle et diligente ; c’était un riche marchand de Tyr qui en avait offert deux couples l’année où ce dernier avait versé son chargement précieux dans une crevasse ; la famille l’avait aidé à pratiquement tout récupérer.
    Cet évènement s’étant passé peu après la naissance de Thanos, il les avait toujours connus.

    Leur maison basse était cernée d’arbres de Judée, et sous cette ombre bienfaisante, le petit Thanos naquit en l’an VII. Ce fut le dernier d’une fratrie de sept garçons.
    L’amour et le travail étaient les seuls maîtres de cette famille simple, qui se retrouvait réunie chaque levers et couchers de soleil que Le Très-Haut envoyait.
    Ces paysans, aimaient la Terre avec la simplicité efficace des cueilleurs et éleveurs.

    La mère, Ayala, avait eu la chance d’apprendre à lire lorsqu’elle était enfant, car elle avait été élevée près des Romains.
    Ce savoir merveilleux, elle avait tenu à en instruire son époux, Gamliël, (dont le nom signifie " Dieu a été généreux avec moi") et par la suite à le partager avec tous ses enfants dès que leur attention le permettait.
    Un seul ne put jamais déchiffrer, l’avant dernier, car il était différent : il contemplait sans cesse son entourage sans le comprendre vraiment, et son jeune frère Thanos eut pour mission de l’assister dès que la réflexion lui vint, ce qui fût précoce.

    Ainsi, lorsque Ayala cuisait chaque semaine les miches de blé ou d’orge dans le four familial, elle pouvait sourire tranquillement en voyant ses deux jeunes derniers se tenir sereinement ensemble à l’ombre des oliviers, l’un aidant l’autre avec patience pour se vêtir ou se laver, ou lui moduler sur une flûte de bambou quelque douce mélopée qui enchantait le Simplet.
    Celui-ci avait à peine un an de plus que lui, mais en paraissait bien moins. L’un était robuste et bien bâti, l’autre malingre et légèrement difforme.
    Thanos lui apprenait également à tresser des paniers, ce qu’il arrivait à faire, laborieusement il est vrai, mais tous les fruits familiaux trouvaient place dans les paniers de Thanos et de son frère Guéchèm. (Qui signifie en Hébreu « pluie », bénédiction dans la région aride de Thanos.)

    Thanos restait des heures avec ce frère défavorisé par un accouchement difficile, ce qui l’avait sans doute privé de respiration quelques temps à sa naissance. C’est peut-être ce qui le prépara à sa vie future, ce qui le rendit à l’écoute des plus innocents, le fit le plus serviable des environs envers les plus démunis par la nature, lui apprit la lenteur de certains êtres, et le convainquit que le droit à la différence se devait d’exister.
    Mais Thanos, pour l’heure, riait de bon cœur avec son frère Guéchèm, car les voies Du Très-Haut sont impénétrables.

    II : Le vagabond.

    Ce qui différenciait Thanos de ses ainés, c’était sa facilité à repérer dans les écrits du Prophète Aristote, que toute la famille suivait au village voisin avec ferveur et assiduité chaque dimanche, les messages profonds qu’ils induisaient parfois.
    Mais lui se sentait souvent comme un vagabond errant au travers de ces écrits. Cependant, il en ressentait la puissance et la pertinence des mots.

    L’attachement des deux enfants dura longtemps, mais non indéfiniment : une nuit, Guéchèm ne s’éveilla pas et la douleur de Thanos l’étreint tant qu’il resta trois jours à réfléchir isolé dans un coin de la chèvrerie après l’ensevelissement. Le rite funéraire ne compta pas ses larmes… Mais la vie était si difficile et si constante à cette époque que nul ne pouvait stopper le labeur coutumier : la famille continua très rapidement les soins aux bêtes, aux arbres, et à la petite vigne qui courrait le long d’un des murs de leur demeure et s’élevait gaiement en treille.
    Ce n’était point indifférence, mais seulement besoin vital : la vie a toujours plus d’exigences que la mort.
    Seul Thanos restait figé, tenant tristement entre ses mains le dernier petit panier de Gioseh, non terminé…
    Sagement, ses parents, affligés eux aussi d’avoir perdu leur fils innocent, le laissèrent, tout en veillant toutefois à ce qu’il s’alimenta et but un peu.

    « - Mère ! » Dit-il enfin, sortant le quatrième matin de sa léthargie, le visage pâli par la souffrance du deuil. « - Mère, est-ce que Père et toi accepteriez de me laisser voyager ? Quelques amis doivent mener au-delà du village un troupeau de chèvres et quelques moutons au grand marché de la ville. »

    Avant que la mère effondrée ne puisse refuser, ne voulant point encore être séparée d’un autre de ses enfants, Gamliël le père arriva, et dit :
    « - Allons ma femme, il faut que la peine se tasse, Thanos ne peut vivre heureux là où son frère lui manque, comme nous tous du reste, mais pour lui il faut admettre que c’est encore plus douloureux.
    Laissons le aller, Ayama, et prépare lui un petit baluchon de fromage et de pain, de figues et d’olives. »

    Et, se tournant vers celui qui était à présent le plus jeune de ses six fils :
    « - Prends une gourde de peau de chèvre, Thanos, et remplis la de l’eau pure de notre puits.
    Je te donne mon manteau, imperméable, il te servira de couverture les nuits fraiches, et ces trois pigeons- soigne les bien. Tu nous les enverras s’il t’arrive quelque chose d’exceptionnel.
    N’oublie pas de leur parler chaque jour pour les rendre heureux. »

    Il tendait à son fils une cage ou trois des volatiles préférés de son père vivraient désormais…
    Gamliël ajouta, devant toute la fratrie réunie solennellement : « - Goûte à cet or délicieux et collant, mais ne t’y attache pas. »
    Il lui fit manger une cuillerée de ce miel sauvage et rustique que l’on découvre parfois au creux des collines…

    Et encore : « - Bois de ce sang qui renforce et désaltère, mais ne t’enivre pas. »
    Il lui fit boire une gorgée de ce vin âpre et sombre qui fleurait le terroir méditerranéen et les épices…

    Et aussi : « - Régale toi de ce qui t’a nourri lorsque tu étais enfantelet vêtu de lange, mais ouvre toi à d’autres nourritures et grandit. »
    Il lui offrit une bolée de lait, blanc et crémeux.


    Après les regards et étreintes chaleureuses circonstancielles, il annonça pour terminer les adieux : « - Que chacun fasse ce qu’il doit faire à présent. »

    Ainsi béni par le patriarche de la famille, Thanos se coupa un épais bâton d’olivier, puis s’en fut en jetant un dernier regard à la douceur de l’enfance.
    Il ramassa non loin de là un rameau de buis, qui lui rappellerait à perpétuité son lieu d’origine.
    Il eut la prescience fugace et indéniable qu’il ne reviendrait jamais. Il sentait que quelque part son destin le cherchait.
    Il vagabonderait avant de le trouver…
    Il venait d’avoir 17 ans.

    III : Sa rencontre avec Christos :

    RAPPEL Hagiographie Christos. La Vita de Christos, chapitre VIII. Souvenirs de Samoth, racontés en 87 après Christos, par Trufaldini.
    Citation. « Ah, je me souviendrai toujours de ce jour mes amis. Après être sortis de la Basilique, nous nous sommes retrouvés face à un groupe de badauds qui s’invectivaient vertement. Nous avons essayé de retenir Jeshu, que l’on appelait Christos, mais celui-ci ne nous écouta pas et s’approcha de ce groupe de querelleurs.
    Il comprit bien vite la cause du conflit ; Face à lui, un mouton se trouvait perdu, terrorisé par les cris qui venaient de toutes parts. A sa gauche se trouvaient des adeptes des cultes païens, leur prêtre en tête, tenant à la main un long couteau. A sa droite, se tenaient quelques-unes de ces personnes déçues par le paganisme, et suivant les préceptes d’Aristote d’une manière moins détournée que les premiers, ils s’étaient massés pour dénoncer le sacrifice barbare qui se préparait en l’honneur des faux dieux. Chaque camp hurlait avec véhémence contre l’autre.

    Alors, Christos appela à lui, calmement, l’animal terrorisé, qui avança docilement vers lui. Christos le caressa, puis lui dit de s’en aller. Le mouton partit alors. Mais le prêtre païen était furieux de rage contre Christos et s’avança vers lui, le couteau levé. C’est alors que nous nous interposâmes, Titus, Paulos et moi, bientôt rejoints par neuf autres de ces déçus du paganisme qui s’étaient assemblés à droite. Mais Christos s’avança et fit face au prêtre. Celui-ci croisa alors le regard de l’être béni de Dieu, s’en détourna, et partit sans mot dire, la foule des infidèles le suivant d’un air penaud.
    Alors, nous autres, les douze qui avions voulu défendre Christos, hébétés par ce qui venait de se passer, nous nous tournâmes vers ce mystérieux homme.

    L’un de nous, quelqu’un que je ne connaissais pas encore, mais qui se nommait Thanos, lui dit :
    " Mais qui es-tu donc, toi dont le calme et la douceur ont raison de l'infamie païenne ? ".

    Alors, Christos lui répondit : " Mon nom est Christos, fils de Giosep et de Maria. Les gens qui me connaissent disent de moi que je suis le messie, car j’aime Dieu et j’aime mes semblables".

    Alors, nous nous écriâmes : " En vérité, aucun de nous ne doute de ce fait. Grâces soient rendues au Très Haut de t’avoir envoyé à nous, afin que Sa parole illumine nos vies et que la prophétie d’Aristote se concrétise. "

    Et Christos répondit enfin : " En vérité, il est bien triste que tant d’enfants de Dieu se détournent de Son amour. Il leur faut des guides afin que les erreurs passées soient effacées. Voulez-vous me suivre et vous faire apôtres de la parole de Dieu ? "

    … Les neuf qui ne connaissaient pas Christos se regardèrent, qui semblaient partagés entre la joie et l’angoisse. Ils demandèrent à celui qui se disait le Messie ce qu’il fallait faire pour le rejoindre. Et ses amis écoutaient et approuvaient Christos. Ils étaient désormais douze à le suivre.
    Les six femmes se nommaient Adonia, Calandra, Hélène, Kyrène, Ophelia et Uriana. Les six hommes se nommaient Daju, Nikolos, Paulos, Samoht, Thanos et Titus.

    « - Vous diffuserez la bonne nouvelle à toutes les nations en aidant Titus à créer mon Église. Alors, mes apôtres, mes clercs, à vous de suivre le chemin que j’ai tracé pour vous, à vous de baptiser ceux qui veulent entrer au sein de la communauté des fidèles de Dieu, à vous d’ordonner prêtres ceux qui souhaitent se consacrer tout entier à l’amour de Dieu, à vous d’entendre en confession ceux qui souhaitent être lavés de leurs péchés, à vous de punir ceux qui ne sauront pas se montrer dignes de l’amour de Dieu et de prêcher au moins chaque dimanche, afin que la volonté du Très Haut s’accomplisse. »

    IV : L'Apprenti.

    Durant les années suivantes, Thanos suivit Christos et ses Frères et Sœurs, écouta, observa, et donc apprit.
    S’il connaissait le Dogme, et Aristote, il en intégra toute la puissance au travers des actions et des paroles de Christos.
    S’il avait ressenti de tout temps en toute inconscience l’amour fraternel, filial et parental, l’amour du travail bien fait, l’amour contemplatif envers les Créations du Très-Haut, l’amour du Dogme, enfin et surtout l’amour envers Le Très-Haut, il en ajouta un de plus, l’amour envers Christos ; et plus il Le connaissait, plus il percevait la justice, la bonté, la haute spiritualité, l’intelligence et la sensibilité ferme de leur Maître à tous.
    Maître dans ce que ce mot implique de grandiose, de professoral et de bienveillance.

    Cette fois il avait conscience de ce qu’il recevait, et en remerciait Le Très-Haut par la prière et l’exemple. L’esprit de Thanos s’entrouvrait chaque jour un peu plus au contact des enseignements de Christos et à celui de la fraternelle amitié des autres Apôtres.

    Son âme se forgea, comme une lame d’épée devient étincelante après les diverses étapes qui soumettent sa matière vers la force et la beauté, sa forme et sa brillance.

    V : Le premier pigeon.

    Mais nul n’atteint la perfection chez les êtres humains.
    …En ce temps-là, Christos et les Apôtres étaient tous sereins - les flammes empourprées et dorées du couchant éclairaient encore une nuit juvénile.
    Sur la berge méditerranéenne, ils formaient tous un cercle dont le centre ne concurrençait point l’Astre Solaire, mais dorait tranquillement un agneau enveloppé de fenouil, fort abondant dans cette région ; être unis pour un repas commun n’empêchait nullement les discussions, et chaque soir un feu de camp les tenait éveillés un peu. Parfois même, d’autres voyageurs se joignaient à eux. Ainsi l’avait permis le précurseur incontesté des feux de camps de voyages, un certain Macgroar.

    Ils avaient quitté les bruits et l’agitation de Laodiceia (Laodicée, Latakia, Lattaquié ou Latakiyah), cette ancienne ville Séleucide, puis Romaine, à présent Judéenne, dont le faste et la richesse réjouissaient le cœur de ses habitants.
    Sur les flancs de collines en pente douce qui l’entouraient, et loin vers l’est, les vignes cultivées faisaient fructifier l’économie de la ville, et son port magnifique et admirablement construit desservait nombre d’autres cités et îles importantes.
    Les riches marchands ployaient sous l’or et les ornements précieux, déployaient leurs somptueux habits de soie douce comme une caresse, ou de lin teinté de couleurs vives et chaudes.
    Les demeures étaient bâties solides et belles, les animaux avaient pour la plupart un air dodu ou pansu, rarement vu dans nos bergeries ou écuries occidentales.
    Sur les étals des échoppes, les filets de pêcheurs et les paniers des cueilleurs regorgeaient de poissons excellents et de fruits et légumes superbes. Les sacs de chanvre étaient emplis d’épices rares et odorantes.
    Cela n’empêchait pas la pauvreté. Simplement celle-ci se cachait à l’extérieur de la ville.

    Thanos :« - Vois, Christos, comme les gens ont l’air heureux dans cette ville ! Excepté sans doute ce pauvre esclave dont l’échelle lui a littéralement explosé entre les mains ! Comme son propriétaire tempêtait ! »

    Tous se mirent à rire à cette évocation, car l’homme joufflu et furieux s’était montré ridicule et comique, et n’était pas à plaindre : il avait pu immédiatement en racheter une autre !

    Christos reprit après quelques instants, son visage émacié redevenu sérieux :
    Christos :« - Vois, Thanos, comme ceux qui habitent dans la périphérie sont tristes, et démunis d’écus !
    Thanos :« - Je ne sais pourquoi ils n’en demandent pas, regardent tous les écus que les marchands m’ont offert sans que je ne leur réclame rien ! »
    Christos :« - Ils t’ont donné cette bourse pleine car ils voulaient entendre notre histoire et des nouvelles de lointains horizons, durant leur repas. Ils t’ont acheté avec ces écus d’or qui ne sont rien pour eux. Ils voulaient se distraire, mais non réfléchir à un prêche.
    Mais… Tu as dû être assoiffé à parler ainsi de longues heures pour les satisfaire… T’ont-ils offert à boire ? »


    Christos souriait… Thanos soupira, il avait compris un peu tard. Il détenait encore en lui la naïveté de l’extrême jeunesse…

    Thanos :« - … Non… Ils m’ont jeté cette bourse à la fin de leur repas, puis m’ont ordonné de repartir.»
    Christos :« Et tu es venu me rejoindre pour entendre mon prêche, que je clamais non loin de l’entrée de la ville, près des masures des sans-emplois ou malades».
    Thanos :« - C’est vrai, j’ai même remarqué que ceux-ci étaient plus enclins à écouter ton prêche que les autres, fort occupés à leurs affaires. Et ils m’ont offert de l’eau de leurs pauvres jarres.»
    Christos :« - Vois-tu, lorsque l’or est abondant, on n’est pas certain de le posséder. C’est plutôt lui qui nous possède».
    Et Thanos se souvint de la première des phrases que son père Gamliël lui avait murmurées lors de son départ. « - Goûte à cet or délicieux et collant, mais ne t’y attache pas. »

    Christos lui souriait, et Thanos eut la certitude qu’Il savait ce dont il se souvenait à ce moment précis.
    Alors Christos lui dit :

    « - La cage que tu transportes avec précaution te pèsera longtemps, car tes trois oiseaux messagers vivront heureux jusqu’à leur arrivée dans leur pigeonnier natal.
    Ainsi sera. »

    Et Christos se resservit d’une tranche de gigot sans plus de manière.

    Sans rien ajouter, Thanos se leva et choisit un des trois pigeons, duquel il préleva doucement une plume rectrice, pour inscrire sur un minuscule papyrus les mots suivants :

    L’animal libéré s’envola immédiatement vers son lieu originel.
    Le lendemain Thanos déposait discrètement les écus d’or au creux des paumes des mendiants, qui lui avaient donné à boire.
    Il garda la plume.

    VI : L’artisan.

    Thanos, comme ses compagnons, continuait se suivre l’enseignement prodigué chaque jour par Christos par l’échange, l’exemple, les actions et les paroles.
    Pendant sa prédication, Christos et ses apôtres se rendirent en Galilée, en Judée, en Samarie, en Phénicie.
    Ils descendirent les rives du Jourdain jusqu’à la mer Morte, remontèrent jusqu’aux rivages d’Antioche. Ils entrevirent même une fois au loin le Mont Sinaï…
    Ils traversèrent de nombreuses cités, toujours prêchant : Capharnaüm, Tibériade, Gennésareth, Sychar, Magdala, Césarée de Philippe, grimpèrent le Mont Thabor, retournèrent à Nazareth.
    Et toujours Christos commençait ainsi ses prêches :

    Citation : " Je suis Christos, de Nazareth, le Messie, guide et miroir de la divinité, habité par Dieu. Aristote le prophète avait annoncé ma venue, afin que je vous montre la voie à suivre pour vivre dans l’amour Du Très Haut. "
    Et beaucoup s’approchaient, et beaucoup l’écoutaient, et beaucoup l’entendaient…

    Ils arrivèrent enfin à Jérusalem, et le parcours de Christos s’arrêta car il y fût condamné dans d’inhumaines conditions, comme prévu par Le Très-Haut.
    Durant tout ce parcours, Thanos comme les autres apôtres avaient écouté, suivi, appris.
    Leurs corps étaient devenus robustes et souples, et dans leurs esprits, déjà éveillés à la spiritualité, s’était inscrits l’histoire et les messages Divins.
    Ils s’étaient transformés tout au long de ce périple, lentement mais inexorablement, de part la volonté Du Très-Haut et de Christos, ce qu’ils deviendraient bientôt pour le bien de l’humanité, en partageant avec quiconque le désirait une Foy simple, mais non sans exigences.

    Ils devenaient les futurs Artisans de l’Église, « Unique, Sainte, Aristotélicienne et Apostolique ».

    VII : Le deuxième pigeon.

    Las !
    Nul ne peut revenir sur le passé, qui fait du grand peuple Du Créateur ce qu’il est aujourd’hui…
    Le si chèrement désiré Libre Arbitre spécifique aux humains les conduit ou du moins les entraîne souvent dans les voies inextricables du malheur.
    Les horreurs commises au nom de valeurs personnelles et bestiales, menées sans contexte par la Créature Sans Nom, se résument à une seule phrase :
    Christos fût « jugé », torturé puis crucifié, jusqu’à ce que Sa mort s’en suive.

    Durant tout le temps de son martyre puis de son agonie, il resta confiant envers Son Père, et supporta avec force, intelligence et charisme tout ce qu’Il devait supporter : il priait. Sa réputation en grandit encore.
    Son visage illuminait, et irradiait d’or pur les nombreuses personnes qui le soutenaient de leur Foy et de leur attachement à la Parole Sacrée.

    1) Vita de Christos, chapitre XVI
    Souvenirs de Samoth, racontés en 87 après Christos, par Trufaldini.
    Citation
    « On cloua Christos sur une grande croix de bois que l’on hissa ensuite sur la colline. Et Christos se retrouva là haut, dominant les autres humains… Tel un agneau, il avait été sacrifié sur l’autel de l’ordre établi parce qu’il remettait en cause la société de l’époque et ses fausses valeurs. »

    Tous comme les autres apôtres, Thanos était anéanti… Il s’éloigna du lieu du supplice.
    Pleurant du fond de son âme, hébété et ne pouvant en supporter davantage, il suivit un admirateur de Boulasse et s’enivra de désespoir.
    Le Ciel lançait la foudre et le tonnerre sur les païens.

    2) Vita de Christos, chapitre XVI. Souvenirs de Samoth, racontés en 87 après Christos, par Trufaldini.

    Citation « … Mais après un moment, la nature s’apaisa, la pluie cessa, les éclairs s’arrêtèrent, les grondements du tonnerre se turent et les nuages s’écartèrent, vaincus par le rayon de lumière, grandissant, dont le flot inondait maintenant la colline.

    C’est alors que nous vîmes apparaître, dans ce halo bienfaiteur, une nuée d’anges célestes. Tous descendaient du ciel avec grâce, volant au dessus de l’éminence. Ils prirent le corps du messie, guide et miroir de la divinité, et le hissèrent jusqu’aux cieux, l’emmenant rejoindre le trône de Dieu. »

    3) Hagiographie de l’apôtre Titus. Traduit par les Frères Maisse Arsouye, Nsaymar et Pons d'Agoult.

    Citation « …Rapidement, les apôtres se séparèrent. Chacun se choisit une voie, une façon bien particulière de servir Christos et son message. Juste avant la séparation, Titus distribua à chaque apôtre une bague portant une pierre pourpre, un rubis, en souvenir de leur amitié et de leur mission. La bague de Daju fut remise à Anaclet, un jeune homme qui était devenu l'ami de Titus et Samoht. »


    … Thanos, soulé et abruti par trop de vin, profondément abattu par un chagrin plus profond qu’un puits artésien Tyrien, retrouva enfin l’espérance et le courage au petit matin du troisième jour.
    Une nausée subite le vida littéralement de sa vinasse, qui l’avait empêchée de se mouvoir trois jours.
    Tremblant et pleurant, il se releva difficilement, mais finit par se tenir droit. Son âme se releva également.
    Un rubis à son doigt scintillait autant que le sang versé à la gloire Du Très-Haut.

    Et Thanos se souvint de la deuxième des phrases que son père Gamliël lui avait murmurées lors de son départ. « - Bois de ce sang qui renforce et désaltère, mais ne t’enivre pas. »
    Il prit son deuxième pigeon, duquel il préleva doucement une plume rémige, pour inscrire sur un minuscule papyrus les mots suivants :

    L’animal libéré s’envola immédiatement vers son lieu originel.

    Non sans lui rappeler une situation déjà vécue au départ de sa petite maison natale, il étreignit une dernière fois ses compagnons, et partit en direction de la Mare Internum (méditerranée), au-delà des frontières connues.
    Il avait vingt-sept ans.
    Il garda la plume.

    VIII : L’érudit.

    Le quotidien devint plus solitaire, mais point dans l’acédie, car Thanos prêchait avec ferveur la bonne Parole tout au long de son avancée vers la mer, et le souvenir de Christos et de ses anciens compagnons le soutenait.
    Il arriva ainsi après plusieurs mois dans la ville portuaire de Byblos, en Pays de Canaan.

    Une foule s’y agitait dans ce qui paraissait être une joyeuse pagaye, mais tout y était organisé : les ports étaient immenses, car les bateaux s’y construisaient à l’endroit même.
    De nombreux habitants arrivaient des environs pour aider au charpentage, aux tissages des grandes voiles, aux maçonneries diverses. Des chefs de chantier y mettaient bon ordre.
    La ville, entre autres, exportait ses bois précieux, (cèdres du Liban) et ses textiles travaillés avec finesse, certains coquillages des parages permettaient aussi la fabrication de pigments, très prisés à toute époque. Byblos était dynamique et riche.

    Thanos décida alors de mettre de côté un petit pécule pour subsister à ses besoins nouveaux d’études, il était devenu fort avec le temps, son intelligence servait ses prêches et il avait bonne mine à force de se nourrir de lait et de fruits. Ainsi il était rapidement embauché chaque jour, pour des salaires conséquents.
    Avant de s’embarquer pour un très long voyage, il s’inscrivit à l’Université du coin, pour suivre quelques cours d’astronomie, cette très ancienne matière avait pris quelques essor et nouveautés.
    Cela lui devrait lui servir un jour…
    Il progressa dans son écriture sensiblement, et fit provision de petits vélins.
    Cela devrait lui servir également un jour…

    Il partit enfin, et ses escales furent nombreuses, ponctuées d’orages ou de temps clair, de soleil ou de vents.
    Il passa par les îles de Cyprus (Chypre) et de Rhodes, avec un arrêt à Xanthos. Puis un autre navire l’emporta en Peloponnésus Créta (Crète), puis entre la Sicile et l’Hesperia (l’Italie), et enfin il reprit la mer Tyrrhénienne en se dirigeant vers l’île d’Elba.
    Durant toute la navigation, Thanos prêchait chaque soir une heure, lorsque le temps le permettait, et nombre de marins transmirent ce qu’ils apprirent en ces longs mois de navigation dans leurs ports de rattache lorsqu’ils y rentraient.
    Les tavernes eurent moins d’hommes avinés, et plus de Croyants.
    Mais il y eut toujours autant de débats…

    Thanos utilisait le reste de son temps à écrire sur ses feuillets, arrangés en carnets, son itinéraire de prêches, ses sermons ou homélies, sa vie passée avec Christos et les apôtres, et y ajoutait ses iconographies. Il tenait ce journal avec soin, et ténacité.
    Il était aimé des équipages, et rendait de grands services grâce à ses connaissances en astronomie :
    il suivait la bonne étoile. Il était profondément respecté de tous.
    La Parole Divine voguait au travers des eaux, et les ondes écumeuses l’envoyaient loin vers des peuplades reculées.
    Mais un naufrage failli changer le cours de son destin, alors qu’il s’était rembarqué pour La Gaule, par la mer de Ligurie, où pourtant la plupart des jours étaient calmes et ensoleillés.
    Il avait presque la quarantaine.

    IX : Le troisième pigeon.

    Cette nuit-là, les nues épaisses recouvraient les cieux embarrassés de tourmente, et cela nuisait à sa bonne lecture. Même Thanos ne savait en déchiffrer le sens pour bien diriger le navire.
    Celui-ci était secoué dangereusement par des lames coupantes comme rasoir, et le bateau fût vite drossé sur une déferlante qui l’emporta sur un minuscule îlot non répertorié qui saillait à cet endroit.
    Couché sur son flanc comme un taureau abattu, et déchiqueté à fond, le bâtiment gisait éventré, irréparable, sur un rivage froid et gorgé de pluie.
    Ceux qui restaient de l’équipage et Thanos se relevèrent toutefois et remercièrent Le Très-Haut de leur avoir laissé la vie sauve…

    Le lendemain, sous des cieux plus cléments, quoique encore très venteux, ils examinèrent la petite île.
    Ils s’étaient naufragés sur « l’île des goélands » comme leur expliquèrent plus tard les habitants.
    (Gallinara, est un îlot situé près de la côte de Ligurie dans la Rivière du Ponant face à la commune d'Albenga.)
    En effet, ces gros oiseaux y nichaient fort nombreux, mais leurs fientes servaient les feux, et leurs œufs étaient appréciés.
    Un seul village y siégeait, et les habitants les reçurent bien, les soignèrent et leur servirent du lait, du poisson et du pain, des baies succulentes et sombres, qu’ils préservaient remarquablement dans des amphores de leur fabrication.
    Les aliments n’étaient point trop variés, peu de choses poussaient dans cet endroit, l’île était si petite qu’elle était pauvre en céréales, et si cernée de gros rocs hérissés et saillants qu’aucun navire ne se donnait la peine d’y accoster.

    Les Îliens, au nombre d’une vingtaine de tous âges, ne connaissaient pas Christos, et leur paganisme était apparent : ils adoraient une idole représentant une chèvre, animal qui leur fournissait le lait et le fromage, les peaux et la colle. La statue trônait près de l’unique source, elle était construite en terre cuite.
    Ils étaient innocents et courtois, tranquilles et souriants, peu curieux et extrêmement doux. La vie coulait sur eux comme la crème bise du lait glisse lentement sur une galette d’orge.
    Thanos n’eut aucun mal à les enrichir par le Dogme, ni de leur faire vivre la réalité de la Foy Aristotélicienne.

    Plusieurs années passèrent, et certains des compagnons marins de Thanos désespéraient de pouvoir repartir vers des rivages plus larges et plus habités.
    Mais la plupart, et Thanos fut un de ceux là, se fondaient doucement et inexorablement dans la douceur de vivre quotidienne, et cédaient à la l’infinie quiétude des saisons et l’inhabituelle mansuétude des habitants…
    Il prêchait toujours, et sa Foy n’avait pas baissé, il avait même arrangé quelques rites adaptés à l’endroit et à la passivité des habitants, un culte était dit chaque semaine, autrement fécondant que le passage rapide et aléatoire des habitants devant leur ancienne idole, enfouie au fond de la mer depuis longtemps.

    Entre la douceur extrême des villageois et la routine sans surprise des saisons, Thanos s’embourbait dans un destin paisible mais figé.
    Il y prenait plaisir, mais un manque incommensurable le rongeait de l’intérieur, car il ne se renouvelait point, n’ayant en face de lui que gens affables et jours identiques. Sa vie était sans peine, mais peu colorée : il transmettait la Parole du Très-Haut toujours au même lieu, aux mêmes personnes, ce qui était n’était pas contraire à l’enseignement que Christos avait offert aux apôtres, mais bien incomplet.

    Ce fut lors d’un terrible orage, le deuxième en fait qu’il subissait sur cette île en quinze ans, que Thanos sortit de sa léthargie intellectuelle.
    Les éléments se déchainaient, le vent hurlait, la pluie frappait le sol avec véhémence, et la tempête rageait autant que lors de leur naufrage.
    Un éclair en croisa un autre dans le ciel nocturne et tonitruant, et la lumière se fit en lui.

    Il fit construire dès le lendemain avec les poutres de bois restant du navire échoué une haute croix, et la fit planter sur tertre le plus élevé de l’île.
    D’assez loin, elle désignait autant la Religion Aristotélicienne de l’îlet, qu’elle signalait la présence humaine aux navires qui passaient. Ceux-ci trouvèrent enfin la motivation et le moyen de s’y arrêter.

    Quelques marins et Thanos repartirent vers la Gaule, l’île désormais ne devait plus jamais être isolée.
    Les villageois commercialisèrent avec honneur leurs amphores de qualité, car ils avaient le secret de la bonne cuisson de leur terre.

    Et Thanos se souvint de la troisième des phrases que son père Gamliël lui avait murmurées lors de son départ. « - Régale toi de ce qui t’a nourri lorsque tu étais enfantelet vêtu de lange, mais ouvre-toi à d’autres nourritures et grandit. »

    Il prit son dernier pigeon, duquel il préleva doucement une plume tectrice, pour inscrire sur un minuscule papyrus les mots suivants :

    L’animal libéré s’envola immédiatement vers son lieu originel.
    Thanos n’avait plus aucun moyen de communiquer son avancée spirituelle et physique à sa lointaine famille…
    Il approchait de ses cinquante-six ans, il réfléchit que ses parents pouvaient avoir rejoint leur fils Guéchèm.
    Il garda la plume.

    X: La mort de Thanos :

    Le Vieil Homme, le Sage, le Bon apôtre Thanos vécut si longtemps que la barbe, neigeuse depuis des lustres, lui tombait jusqu’au milieu du poitrail. Ses cheveux étaient pourtant devenus rares, mais son érudition, sa prestance et son charisme étaient de loin tout ce que chacun pouvait espérer apercevoir de meilleur durant sa vie.
    Il était devenu avec le temps presque aveugle, mais il pouvait encore discerner la lumière crue du Soleil lorsqu’il offre à la terre ses rayons brûlants.
    La veille de son départ vers le Soleil, il prêchait encore pour l’amour de Christos et Du Très-Haut, et propageait toujours avec succès la Foy et l’amitié Aristotéliciennes.
    Mais à son contact, le paganisme avait depuis bien des saisons reflué de sa région d’adoption, et l’athéisme reculait.
    Cependant, chaque jour amenait son lot nouveau de pèlerins, de petits brigands, d’arrivants et de voyageurs.

    Peu avant son dernier souffle, il referma tranquillement son troisième carnet. Le jeune diacre mandaté pour l’assister en ces derniers instants le rangea ainsi qu’il lui avait demandé de le faire quelques jours auparavant.
    Dans chacun d’eux une plume de pigeon mordorée servait de marque-page.
    Le jeune diacre, dont l’histoire n’a pas retenu le nom, y joint une iconographie tracée par lui-même.
    Même si les pigments pâlirent avec le temps, on y voit encore le portrait particulièrement bien conservé de l’apôtre.

    Le Soleil se couchait. Les chants d’oiseaux s’étaient tus, et le parfum des discrètes violettes embaumait encore…
    Alors Thanos, serein et tenant avec tendresse son petit rameau de buis entre les mains, car il n’oublia jamais la tiédeur de son enfance, murmura doucement :
    « - Christos, oh Christos…
    Je croyais que je suivais mon destin, mais je suivais l’Appel Du Très-Haut et ma vocation.
    Ce fut ma plus grande liberté sur Terre.»


    Un sourire extatique reflétait au centuple tout l’amour Aristotélicien engrangé depuis des années sur son visage blême et libéré des entraves de la vie terrestre.
    C’était le XXVIII mars de l’an LXXXVII.

    Reliques :

    Trois plumes, trois carnets.

    Fête :

    Aucune date encore reconnue.

    Dictons :

    - « Ce sont les rites et les rythmes qui nous font vivre au mieux. »
    - « La rectrice pour avancer sur son chemin, la rémige pour se diriger sur son chemin, la tectrice pour écrire son chemin.
    - « Il faut « péculer » sans spéculer. »
    - « Quand la raison ne peut expliquer un évènement, on parle d’enchantement, de phénomène inconnu. Mais nos sens ont déjà intégré le Divin. »

    Walla.* (Laval) Tous les Historiens ne sont pas d’accord avec ce nom de Walla pour Laval ; mais il est fortement envisagé.

    Traduit par sœur Feuilllle



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 1:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de l'Apôtre Saint Paulos


    Paulos est né quelques années avant Christos, dans un village situé sur le rivage méditerranéen, en Judée. C'était un enfant rêveur et réservé. Il n'aimait rien tant que la contemplation des superbes paysages qui entouraient son village. Il pouvait passer des heures à regarder la mer, à observer le frémissement des herbes sur les collines, à écouter le chant des grillons sur les pierres surchauffées par le soleil. Il avait beaucoup de camarades, mais peu d'amis. Ses parents étaient pauvres, mais un oncle plus fortuné le fit venir à Jérusalem. Là, il apprit à lire, à écrire, à compter. Son oncle engagea un précepteur grec qui lui apprit toutes les matières utile à un futur commerçant. Mais le vieil homme, sentant la nature privilégiée de l'enfant, lui inculqua aussi la philosophie et il lui apprit la doctrine d'Aristote.

    Devenu adulte, Paulos devint donc un marchand. Son oncle n'avait pas d'enfants, il fut donc son héritier. Et il fit prospérer l'affaire familiale avec brio et non sans une certaine ambition. Il possédait des entrepôts à Jérusalem et et à Césarée, ainsi que trois galères. Ses fournisseurs étaient nombreux en Judée et dans les pays du levant. Ses clients se trouvaient dans tout l'empire. Paulos était riche et admiré, il était content de sa vie, mais il n'avait plus le temps d'admirer la mer et les collines, et il n'était pas heureux.

    Un jour, alors qu'il se rendit dans un petit village du nord de la Judée pour voir un fournisseur d'huile d'olive, il rencontra un homme suivi d'une petite troupe. Cet homme s'appelait Christos. Paulos l'écouta parler aux villageois, il participa aussi à la conversation. En voyant cet homme simple mais si rayonnant de sagesse et de bonheur, Paulos fut tout retourné. Il se souvint de son éducation grecque, de la sagesse d'Aristote, et il remarqua immédiatement les relations entre Christos et le Grand Sage.

    Paulos dut bien retourner à ses affaires, mais il ne perdit pas Christos de vue. Ses réseaux lui permirent de se tenir au courant des déplacements de ce dernier. Et chaque fois qu'il le pouvait, il allait écouter le prophète. Le temps passa, les leçons s'accumulèrent, et bientôt Paulos délaissa son ancienne vie pour suivre Christos. Il continua à gérer ses affaires de loin. Il ne perdit pas sa fortune mais il n'en tira aucun profit aussi longtemps qu'il fut sur les routes de Judée.

    Après la départ de Christos, il retourna à Césarée, mais sa vie avait basculé. Alors que certains partirent prêcher dans tout l'empire, qu'ils allèrent fonder des comunautés, Paulos resta en Judée, avec toutes les notes qu'il avait pris et qui contenaient les enseignements du Christ.

    Il entretint une correspondance intense avec les autres apôtres, ainsi qu'avec leurs disciples qui propageaient la Vraie Foi. Il s'abstint de former des disciples, mais il écrivit nombre de missives qui servirent à uniformiser, recadrer, diriger la doctrine qui se mettait en place. Erudit, il estimait que son rôle était d'intérioriser la parole de Christos pour la restituer aux autres tout en la rendant accessible.

    Paulos vécu vieux, et respecté. Il déménagea de sa riche demeure de Césarée et il en fit don à la communauté aristotélicienne locale, qui en fit un des tout premier lieu de prière, puis un des premiers évêchés. Paulos, lui, alla s'installer dans une maison située à flanc de colline, face à la mer, en bordure du village. Il y trouva le calme qu'il avait toujours recherché tout en restant proche de la cité, et il passa de longues heures à rédiger ses missives en admirant le flux et le reflux.

    Quant il mourut, il fut inhumé à côté de sa maison, face à la mer. Son souhait était de voir chaque soir le soleil se coucher sur la mer, sur Rome par delà les flots, qui, il le sentait, serait un jour le foyer de tous les aristotéliciens.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 1:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Nikolos, apôtre de Christos


    Alors que l’âge me gagne, moi, Sénèque de Tarse, fidèle disciple de Nikolos de Césarée qui reçut de Christos même la source de vie, je voudrais porter témoignage de ce que fut l’enseignement de celui qui continua l’œuvre de Christos auprès des païens et en subit, pour cela, le martyre.

    Chapitre 1 : Son enfance :

    Nikolos de Césarée naquit quelques années avant Christos, dans la ville du même nom, fils d’un rhéteur d’origine grecque, Phidias et de Pomponia Graecina, descendante d’une noble famille romaine.
    Appelé à de hautes fonctions, il suivit avec assiduité l’école des rhéteurs, où l’on enseignait tant l’art oratoire que la philosophie des auteurs païens et s’intéressa, très tôt, à la philosophie d’Aristote qu’il tenait pour supérieure à celle de tous les autres penseurs grecs.


    Chapitre 2 : La controverse avec Escartus

    C’est alors qu’il se fit remarquer par sa célèbre pensée : « Il faut être pour penser et non pas penser pour être ».
    En effet, alors que, devenu un beau jeune homme au corps gracile et élancé avec une belle chevelure noire et des yeux d’une grande beauté, il eut à débattre à l’école des rhéteurs avec l’un de ses condisciples, Escartus, être petit, râblé et chafouin, qui affirmait qu’il fallait penser pour être :

    - Billevesées que nous conte-là Escartus, mes amis, tonna-t-il ! voila du néo-platonisme bouillu dans de l’huile de foie de morue ! ou je ne m’y connais pas !
    Ainsi, si je suivais la pensée d’Escartus, cet homme pauvre et imbécile qui fait la manche à l’entrée de notre école et si débile de tête qu’il est presque incapable de penser n’existerait pas! Nous serions tous victimes d’hallucination collective !
    - Nikolos ! en vérité, je l’affirme, ce n'est pas un être ! quoi qu’il paraisse à nos yeux ! C’est une chose, un vulgaire déchet !
    Comment oses-tu affirmer que cette chose, répugnante de laideur et d’animalité, est un être ?
    Comment peux-tu admettre l’existence d’un être dans cette chose née avec un corps esclave prisonnier des seuls bas instincts animaux dont il imite même les grognements !
    C’est la pensée qui définit l’être : celui qui ne pense pas, n’est pas!
    Car seule la pensée différencie l’être de l’objet et de l’animal.
    Ainsi donc, si cette chose ne pense pas, c'est qu'elle n’est pas en tant qu’être, bien qu’elle existe.
    - Tu me fais rire avec ton discours, répliqua Nikolos ; ce débile qui siège à notre porte est, quoi que tu en dises et parce qu’il est, il pense quoi que tu prétendes.
    Un grognement, c’est déjà un signe de pensée, même primaire, même animale. Il produit une pensée et il ne peut la produire que parce qu’il est.
    Toi-même, Escartus, entendrait-on ce jour ta stupide pensée si tu n’étais pas ? Ou prétendrais-tu pouvoir produire de la pensée sans matière ? « L'idée ne vient à l'esprit que tant qu'il existe la chose » disait Aristote et il avait raison : c’est de la chose que vient l’idée ; c’est de l’être que vient la pensée. Il faut d’abord exister pour penser, mon pauvre Escartus ! la pensée ne se produit pas toute seule. Il faut être pour penser et non pas penser pour être.
    - Voyez mes amis ! voyez ce caillou, railla Escartus ! Tenez-vous bien les côtes de peur qu’elles n’éclatent sous l’effet du rire ! Car, en vérité, Nikolos vient de nous dire que ce caillou pensait parce qu’il existait !
    - Tu n’as rien compris, Escartus ! ce caillou ne pense pas, et pourtant, il est ; il est parce qu’il est né d’une pensée et cette pensée et née d’un être, cet être était un des Dieux.
    Aussi loin que l’on remonte de cause en cause, de la chose produite à la pensée qui l’a produite, on retrouve toujours un être créateur et ainsi de suite jusqu’aux créateurs suprêmes que sont les Dieux. C’est parce que les Dieux sont qu’ils ont produit de la pensée.
    Mais si l’on suivait ton raisonnement, on arriverait vite à cette stupide conclusion selon laquelle les Dieux ne sont que le fruit de la pensée humaine et pure spéculation.
    Cette dernière affirmation emporta l’adhésion de l’assistance, très attachée au culte des Dieux ; un mouvement soudain de foule se produisit et Escartus fut, manu militari, expulsé de la salle. « Et pourtant, ajouta-t-il alors qu’on le poussait dehors, je pense, donc je suis », mais personne ne voulut l’écouter.

    Un jour, aux abords du lac de Tibériade, alors que celui-ci était calme et mes pensées couleur du soir, je revins sur cet épisode de sa vie pour lui demander si sa pensée n’avait pas varié.
    « En vérité, me dit-il, les gens comme Escartus commettent le péché d’orgueil de trop raisonner et de se laisser emporter par la spéculation sur la réalité des choses : ils en viennent à nier les évidences qu’ils ont sous les yeux pour mieux appuyer leurs théories.
    Vois-tu, Sénèque, toutes les choses qui nous entourent ont été créées par Dieu, par une pensée, née d’un être : c’est là la seule réalité possible. C’est parce que Dieu est qu’il a pensé. Si tu affirmes l’inverse, tu en viens à dire que la pensée est créatrice de tout, même de Dieu ; mais pour cela, il faudrait qu’il existe une force encore supérieure à Dieu et qui ne serait pas un être, mais une pensée immatérielle. Or, tu le sais, c’est impossible car personne n’est plus grand que Dieu. »

    Par la suite, et tout au cours de sa vie, je l’ai toujours vu fidèle à sa pensée et toujours attaché, comme j’aurai l’occasion de le dire encore, à défendre jalousement la plénitude des pouvoirs divins contre tous ceux qui auraient pu vouloir s’y substituer, car pour lui, Dieu était le Premier penseur, le Législateur suprême, celui devant lequel toutes les volontés devaient s’incliner et dont l’Eglise est la fidèle servante.

    Rien ne prédestinait cependant, Nikolos à rencontrer un jour Christos, et pourtant …


    Chapitre 3 : Sa rencontre avec Christos :

    Un jour que Nikolos s’était retiré un peu à l’écart sur les rives du lac de Tibériade, un homme d’allure modeste s’approcha de lui et lui demanda :

    - Pourquoi pries-tu, mon ami ?
    - Je prie parce que c’est la coutume chez nous de prier les dieux à certaines heures de la journée comme on me l’a enseigné depuis mon enfance.
    - Crois-tu que cette façon de prier soit la bonne ? lui demanda l’homme qui n’était autre que Christos.
    - Je ne sais ; mais c’est la seule que je connaisse.
    - Alors, réfléchis ; crois-tu que tes dieux soient heureux de te voir pratiquer des gestes et des rites que tu accomplis par habitude sans savoir pourquoi ? Crois-tu que de telles prières mécaniques puissent être efficaces ?
    - Assurèment, non, répondit Nikolos, tu es dans le vrai.
    - Celui qui ne fait qu’obéir aux ordres comme une mécanique, sans les examiner d’une manière critique pour en pénétrer la nécessité intime, ne travaille pas en direction de Dieu et de son Salut ; la plupart du temps, il s’en éloigne.
    S’il ne comprend pas le sens de ce qu’il accomplit, alors il n’est pas en mesure de comprendre en quoi les prières sont utiles et il n’en retirera aucun soulagement car il sera resté étranger à la notion d’amour.
    Allez, suis-moi et je t’apprendrai ce qu’est l’amour et en quoi il n’y a pas plusieurs, mais un seul Dieu, car de même qu’il ne peut y avoir qu’un seul amour, il ne peut y avoir qu’un seul Dieu pour le recevoir.

    Alors, Nikolos, abandonnant tous ses biens, suivit Christos, reçut son enseignement et devint l’un des douze disciples appelés apôtres.



    Chapitre 4 : Où Christos enseigne à Nikolos que les prêtres ne doivent prêter serment à personne :

    Un jour que Christos et ses disciples arrivèrent à Séphora, Nikolos commença l’une de ses phrases par : « Maître, dis-nous … » avant que celui-ci ne l’interrompe.
    « Il ne faut pas m’appeler Maître, car nous n’avons qu’un seul Maître qui est Dieu, et à travers lui Notre Eglise qui est l'interprète fidèle de ses pensées et dont les décisions doivent être respectées par tous ses clercs. Mais quels hommes serions-nous, si nous devions reconnaître d’autres maîtres que Dieu et son Eglise ?
    Dieu nous a donné la liberté, ce n’est pas pour que nous l’aliénions à d’autres.
    Songez-vous à ce qui se passerait si, par malheur, un prêtre venait à faire un quelconque serment de fidélité à un autre homme ? Aussitôt, il deviendrait l’homme de cet homme, son serviteur, le serviteur d’intérêts particuliers et non plus le serviteur de Dieu.
    Les hommes de Dieu, mes frères, ne dépendent que de lui, n’ont de compte à rendre qu’à lui, et quiconque exige un serment d’eux ne cherche qu’à placer l’Eglise sous sa dépendance et à faire des hommes de Dieu ses obligés.
    Or, quel peuple aurait encore foi en des hommes de Dieu inféodés à d’autres hommes et non à Dieu lui-même ? Nous sèmerions, par ces pratiques, les graines du doute et de l’incroyance.
    Aussi, je vous le dis, mes frères, partout, en tout temps, refusez les serments que l’on pourrait prétendre vous faire prêter, car ils sont moyens de domination de l’Eglise par les laïcs et pollution des idées divines par les idées terrestres.
    De même, si, comme vous le recommande le grand Aristote, vous devez socialement vous mêler des affaires de la Cité, gardez-vous d’y faire de la politique, car la politique n’est qu’affaires humaines ou règne bien souvent la corruption et les intérêts particuliers, et vous risqueriez d’y souiller le Saint nom de l’Eglise »

    Quand Nikolos me raconta cette leçon de Christos, je lui demandai le sens profond des paroles de ce dernier.
    « Christos, me dit-il, était très conscient de la supériorité de Dieu sur les Hommes et il voulait absolument empêcher que la pureté de la loi divine soit souillée par le péché ; c’est sans doute la raison pour laquelle il institua l’Eglise.
    Dieu est souverain en toutes choses.
    De cette souveraineté dérive la Loi et pour la plupart des Hommes de tous les pays la morale.
    L’Eglise a été voulue par Christos pour représenter cette souveraineté divine.
    C'est pourquoi l'Eglise agit et légifère en son nom.
    C’est l’Eglise que Dieu a délégué aux hommes pour fixer la Loi et la morale en suivant ses paroles contenues dans le Livre des Vertus.
    D’où la nécessité de la liberté absolue de l’Eglise et des hommes qui la composent.
    Comment veux-tu qu’un homme d’Eglise, s’il devient l’homme d’un autre homme, puisse préserver cette liberté ? Et comment ne pas voir que les intérêts privés de l’homme auquel il a prêté serment pourraient polluer la pureté divine ?
    - Mais, Frère Nikolos, je ne comprends pas pourquoi Christos interdit aux hommes d’Eglise de faire de la politique alors qu’Aristote pense l’inverse.
    - Sénèque, à l’époque où Aristote vivait, l’Eglise n’existait pas ; les choses sont donc différentes entre l’époque d’Aristote et l’époque de Christos. Mais ce que Christos voulait dire, c’est qu’un homme d’Eglise, même s’il exerce une fonction publique, doit se comporter en homme d’Eglise et faire prévaloir la morale divine sur les intérêts particuliers afin de préserver la pureté divine et ne pas souiller le nom de Dieu ».

    Ainsi, Nikolos, inspiré par Christos, s’était affirmé comme le défenseur de la toute puissance divine face aux laïques.


    Chapitre 5 : Où Nikolos rencontre Sénèque de Tarse :

    Mais comme je suis étourdi, lecteur ! j’écris et je parle de ce que Nikolos m’a enseigné alors que je ne t’ai point encore conté en quelles circonstances nous nous rencontrâmes.

    Tarse est une magnifique cité en bordure de mer, sur les côtes de l’Asie mineure ; la philosophie y régnait en maîtresse, mais elle nous enseignait surtout, même à nous pauvres orphelins déguenillés de la ville, l’incroyance au point que l’un des dirigeants de la cité pouvait affirmer, sans risque d’être contredit : « Quant à la tourbe des dieux qu'a accumulée une longue superstition, si nous les adorons, nous n'oublierons point qu'un tel culte n'a d'autre fondement que la coutume. Je ne suis pas assez sot pour croire à de telles fadaises»
    Il faut dire que la douceur de vivre de la cité incitait à l’acédie et à la pratique de toutes les corruptions possibles et imaginables et que le confort matériel nous semblait être un Dieu suffisant propre à combler tous nos désirs.

    C’est dans cette ville que parvint un matin l’apôtre Nikolos et que je le rencontrai, ou plutôt le bousculai dans une rue, sortant titubant d’une taverne où j’avais passé la nuit à boire et forniquer.
    « Encore une de ces racailles bonnes à kaschériser à l’eau bénite, grommela l’apôtre ! »
    Ce à quoi je répondis, je l’avoue avec grande honte aujourd’hui : « Casse-toi, pov’ con ! »
    C’est alors que l’apôtre me saisit par le cou et jura, avant le soir, d’avoir entrepris ma rédemption et de m’amener dans les voies du Seigneur. J’eus beau appeler au secours, crier à pleins poumons : « Cécilia ! Carla ! A l’aide ! » Personne ne vint.
    Nikolos m’entraîna à part, dans une des pièces du temple d’Apollon et, avec l’aide d’un médecin local, entrepris de me faire vomir jusqu’à la dernière goutte d’alcool contenue dans mon corps.
    « Maintenant que tu es plus frais, me dit-il quelques heures plus tard et un sommeil réparateur, sache que Dieu m’a envoyé vers toi pour sauver ton âme ; tu as le choix, ou écouter ce que j’ai à te dire de sa part, ou je te remets entre les mains des vigiles mamméliens (la garde de Mam, la grande prétresse du culte d’Apollon à Tarse) »

    Bien décidé à échapper à la garde de cette vieille sorcière, je me décidai à écouter d’une oreille distraite les propos de l’apôtre qui, il faut le dire, n’avaient guère de portée sur le jeune homme de 17 ans que j’étais. Rien de ce qu’il put dire ne me convainquit de l’existence de Dieu à tel point qu’à la fin, il s’emporta et me dit : « Et mes fesses, tu les as vues, mes fesses ? et pourtant, elles existent ! Allez, fiche le camp, tu n’es qu’un vaurien irrécupérable ; je me demande encore pourquoi Dieu s’intéresse à toi ! Il y a des jours où je ne le comprends vraiment pas !»

    Hélas, si l’apôtre ne comprenait pas, Dieu lui, savait très bien ce qu’il faisait et il ne m’oublia pas de sitôt. En effet, moins d’une semaine après l’incident avec Nikolos, je fus interpellé par une patrouille de la garde mammélienne après avoir participé à l’incendie d’un magasin de chars de location parce que, avec mes compagnons, nous trouvions cela très drôle.
    Etant orphelin, il n’y avait guère de chance que quelqu’un vint me tirer de là et je commençais à désespérer de la vie quand on m’annonça qu’un homme s’était porté garant pour moi. Cet homme, c’était Nikolos, agissant sous les ordres de Dieu.
    « Maintenant, Fils, tu as le choix : où suivre résolument la voie du Seigneur et devenir mon disciple, ou la jolie potence que le tribunal te prépare, mais sache que c’est la dernière chance que Dieu te donne ; si tu crois mentir et retourner ensuite à tes anciennes erreurs pour t’en sortir, tu te trompes : Dieu est un justicier implacable. »

    Ainsi, je suivis Nikolos dans une masure qu’il avait louée dans la ville, commençai à l’assister et à le suivre dans ces déplacements et à prendre conscience, avec la vie plus réglée qu’il me faisait mener et les enseignements qu’il dispensait aux foules, de la justesse de la vie qu’il me proposait. Peu à peu, mon cœur s’ouvrit à l’amour de Dieu et Nikolos devint un second père pour moi ; un matin, plein de foi en Dieu, je lui demandai le baptême.
    C’est ainsi que je commençai, moi-même, à entrer au service de Dieu, le bienfaisant, le miséricordieux, celui qui, par l'effet de sa Grâce, m'avait sauvé la vie et offert une seconde naissance, cet tel est le sens, lecteur, de cette petite historiette que je te donne comme preuve de l'infinie bonté de Dieu envers toutes ses créatures.


    Chapitre 6 : La vie et l'oeuvre de Nikolos après la mort de Christos :

    Après la mort de Christos, Nikolos, comme bien d’autres disciples, parcourut le monde pour répandre le message du prophète, allant et venant à travers l’Empire romain et bien au-delà, parfois.

    A un peuple qui priait les idoles, il dit : « Ne voyez-vous pas que tous ces dieux que vous nommez ne sont que des représentations d’un même tout et qu’ils ne sont que les attributs d’une seule et même personne : Dieu ? Ne voyez-vous pas que toutes ces choses ne sont que des manifestations de la puissance non des dieux, mais d’un seul Dieu, moteur de tout, créateur de l’Univers et de la terre, des hommes et des végétaux, de l’esprit et de la matière ?
    Tous les noms qui renferment une indication de sa puissance lui conviennent : autant il prodigue de bienfaits, autant d'appellations il peut recevoir. Voulez-vous l'appeler nature ? Vous ne vous tromperiez point ; car c'est de lui que tout est né, lui dont le souffle nous fait vivre. Voulez-vous l'appeler monde ? Vous en avez le droit. Car il est le grand tout que vous voyez ; il est tout entier dans ses parties, il se soutient par sa propre force. On peut encore l'appeler destin, car le destin n'est pas autre chose que la série des causes qui s'enchaînent, et Il est la première de toutes les causes, celle dont dépendent toutes les autres », et ainsi, il les convertit à la vraie foi.
    Ainsi allait Nikolos, défendant partout la toute puissance de la présence divine dans la moindre de ses créations, comme l’enseignait le Livre des Vertus et convertissant moult peuples par la véracité de ses propos.

    A un autre peuple qui voulait se révolter contre les dirigeants de la Cité qu’ils prétendaient être des tyrans, il dit ceci : « Dans nos cités, chaque gouvernement est institué selon la volonté du peuple, laquelle ne peut être que la volonté de Dieu, car, en vérité, il ne saurait y avoir de pouvoirs sans que Dieu n’y ait consenti, sinon, cela signifierait que Dieu n’est pas une être parfait. Ainsi, il n’appartient pas à un Aristotélicien de se rebeller contre un gouvernement légitimement établi et qui respecte les serviteurs d’Aristote et de Christos, car il se rebellerait contre Dieu lui-même ».
    C’est à cette occasion qu’il affirma une phrase qui devait par la suite devenir célèbre : « Dieu s’exprime par le suffrage ; qui conteste les résultats du suffrage librement exprimé, conteste Dieu »

    A Athènes, il rencontra le diacre Epiphanos, lequel voulait mal de mort contre les païens contre lesquels il ordonna une grande chasse.
    « Epiphanos, qui es-tu donc pour substituer la justice humaine à la justice divine et faussement accuser des hommes de crimes qu’ils n’ont pas commis sous prétexte qu’ils ne croient pas en Christos ?
    Quel homme seul peut trancher et dire, « Ceci est bien, cela est mal » ? Quelle démesure ce serait, et quel chaos aussi, si chacun s’avisait d’en faire de même : que chaque homme, en fonction de ses intérêts particuliers, vive selon sa loi privée et le Saint nom de Dieu en serait vite souillé par des crimes abominables.
    Ton devoir est d'abord de les convertir par l'exemple et la parole, car ce sont d'abord des créatures de Dieu qui sont égarées ou que personne n'a aidé à trouver le chemin de la Vérité.
    Mais, tu ne peux pas te substituer à la justice divine; c'est là commettre pêché d’orgueil que de se substituer à cette justice, car nul ne sait l’immensité de l’amour de Dieu pour ses créatures ni l’immensité de son Pardon.
    Quand il fut besoin de juger les hommes d’Oanylone et de détruire la ville, Dieu ne fit appel à aucune justice humaine mais exerça sa propre justice, laquelle n’est contingente à aucune loi humaine et ne saurait se réduire en codes et lois sous peine de vouloir nier, borner ou restreindre l’infinie liberté et bonté divine.
    Aussi, dans ces sortes de cas, il t'appartient, non pas de saisir toi-même la justice terrestre, mais d'en saisir les dirigeants de l'Eglise qui, seuls, délégués de la justice divine, sauront quelle décision il convient de prendre ».
    La sagesse des paroles de Nikolos fut telle que bientôt, on prit l’habitude, de tous les coins de l’Aristotélité, de saisir les dirigeants de l’Eglise pour savoir comment agir contre tel ou tel hérétique.



    Chapitre 7: Sa mort :

    Un jour que Nikolos se rendait chez les Marcomans, il fut arrêté sur la route par un groupe de bandits de grand chemin qui, voyant qu'il était Aristotélicien et pensant qu'il devait transporter sur lui, à cause de cela, de grandes richesses, le rançonnèrent et l’attachèrent à un arbre. Voyant qu’il ne possédait rien, pour s’amuser et trouver un dérivé à leur frustration, ils s’en servirent comme d’une cible humaine, raillèrent sa religion, l'accusèrent d'adorer un âne et décochèrent moult quantités de flèches. Chaque trait qui ensanglantait son corps provoquait l'hilarité de ses bourreaux.
    C'est ainsi que mourut Nikolos, en l'an 50, dans une forêt giboyeuse aux confins de l'actuelle Moravie.
    Son corps fut retrouvé par moi-même quelques jours plus tard. La putréfaction qui gagnait déjà nous obligea à faire bouillir son corps dans l’eau pour en récupérer les ossements que je rangeai dans un coffre de bois précieux qui me suit toujours, même encore aujourd’hui, où je les ai déposés dans un petit oratoire en pleine forêt de Semur, en Bourgogne, région que j’ai évangélisée suivant les enseignements de Nikolos.





    On lui associe généralement une colombe avec un rameau d'olivier dans la bouche.

    Ses phrases les plus célèbres :

    - à un incroyant qui l'excédait: "Et mes fesses ? Tu les as vu mes fesses ? Et pourtant, elles existent !"
    - aux révoltés d’une cité : « Dieu s’exprime par le suffrage ; qui conteste les résultats du suffrage librement exprimé, conteste Dieu »
    - à Escartus : « Il faut être pour penser et non pas penser pour être »
    - à Episkopos : « Les dirigeants de l'Eglise seuls délégués de la justice divine, sauront quelle décision il convient de prendre »


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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 1:34 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Le Mythe autour du Saint et Noble Ordre de La Rose Sacrée : Les Origines

    Prologue

    L’histoire débute après la mort et l’ascension de Christos, et donc aussi de la retraite des apôtre de Jérusalem vers un lieu secret pour discuter de la future Église, de ce qu’ils virent et aussi de quelles actions devraient être entreprises. La plupart se sont séparés, quelques uns sont partis en groupes de deux et la majorité seuls, tous déterminés à répandre la parole d’Aristote, dans sa nouvelle interprétation, mais aussi la parole de Christos.

    C'est l'histoire de la portion d'un de ces voyages, celui de Calandra et de son compagnon Bertilde.

    Chapitre Premier : Une rencontre fortuite

    Les prêches de Calandra en faveur de l’Église Aristotélicienne la ramenèrent à Jérusalem. Ses blessures psychologiques toujours vives et ses souvenirs de la mort de Christos toujours frais, Calandra faillit presque obéir à sa logique, qui lui commandait de rebrousser chemin et de laisser la ville à elle-même. Mais elle réalisa que sa logique ne pouvait être que dans l’erreur et franchit donc les portes de la ville, espérant ne pas être reconnue et persécutée.

    Sur la route, à encore quelques lieus des portes de la ville, elle croisa une vieille dame qui balayait sous un arbre. C’est avec compassion que Calandra s’approcha de la déshéritée. Elle vit alors que la peau de cette dernière avait été victime de violence, l’on y voyait des contusions et des abrasions. Toute sa passion déferla alors sur la pauvre femme et, sans même se demander, elle se jeta à genoux et l’embrassa, la prenant dans ses bras. La pauvre victime, elle, se laissait ainsi prendre sans résistances.

    Quand la peine que Calandra avait pour la pauvre femme s’estompa, elle se sentit assez forte pour la relâcher, ce qu’elle fit donc. Calandra la regarda de la tête aux pieds. C’était une femme bien bâtie et il ne faisait aucun doute qu’elle avait d’abord résisté à ses agresseurs. Calandra fixa alors son visage. À part quelques saletés et des taches noires sur les dents, elle ne vit que défiance et passion.

    -Dîtes-moi, mon enfant, comment vous nomme-t-on?, demanda Calandra.

    La réponse ne se fit pas attendre, «Je m’appelle Publia Iulia Velina et je vous remercie, mère, de m’avoir prise dans vos bras.»

    -Dîtes-moi, ma fille, qui vous a fait pareille chose? Pourquoi êtes-vous ici, sur les terres, n’ayant sur le dos que quelques chiffons? Comment pourrais-je vous aider?. Calandra s’assit à coté de la dame et la pris dans ses bras pour la réconforter.

    Publia se tourna alors vers Calandra et la fixa dans les yeux. «On m’a dit que je n’étais pas la bienvenue à cause de quelque chose qui se passait en ville… que l’on ne voulait pas de moi, alors on m’a battue, on m’a poussée dehors contre mon gré, dans les rues. Ce que je porte, j’ai du le chercher dans les poubelles de Jérusalem. Les gens ne sont pas très généreux depuis les récents évènements. Ma mère, j’ai tout ce que vous pouvez me donner, vous ne pouvez m’aider plus…»

    Calandra serra encore plus fort la jeune femme. «Je vous prendrai comme ma fille, nous rentrerons ensembles dans Jérusalem et nous y trouverons logis.»

    Le soir même, les deux femmes entrèrent dans la ville et trouvèrent, en périphérie toutefois, toit où dormir.

    Chapitre 2: Le séjour à Jérusalem

    C’est ainsi qu’ils passèrent deux jours à Jérusalem. Dès que les blessures de Publia furent guéries, elle s’appropria de modestes vêtements et se munit d’un bout de bois assez travaillé pour servi de canne, canne qu’elle utilisa pour effectuer ses quotidiennes commissions et ses quelques achats. Calandra craint moult fois que la canne s’affaisse, mais Publia marchait sans efforts, mais elle se retint de faire quelques commentaires déplacés.

    À chaque jour, elles parcouraient la ville, se rendant dans de nouveaux secteurs à chaque fois. Calandra profitait de ces promenades pour expliquer à tous la foi aristotélicienne, particulièrement à Publia, qui finit par avoir foi en Aristote et Christos, quoique Publia prit toujours bien soin de rester aux aguets. Au fur et à mesure que Publia se rapprochait du chemin de la vertu, son amitié avec Calandra n’en devenait que plus grande.

    Un jour, tard dans l’après-midi, les femmes reçurent quelques denrées, du pain et du maïs… rien de plus, mais cela les contentait parfaitement. Alors qu’elles parcouraient les ruelles qui leurs permettaient de parcourir la ville plus rapidement, Calandra demanda : « Publia, tu es croyante en notre Saint Église, alors pourquoi ne me laisses-tu pas te baptiser, comme j’ai baptisé plusieurs autres devant toi?»

    - Ne pourrai-je plus venir avec toi si je ne suis pas baptisée? , de répondre Publia.

    - Non, bien sur que non, tu es aussi mon amie, je ne serais plus la même sans toi. , répondis Calandra.

    - Puis-je vivre selon les préceptes d’Aristote et voyager avec toi-même si je refuse le baptême?

    Calandra, bénie par la sagesse et la passion, répondit : « Mais pourquoi refuser? Le baptême, c’est la prochaine étape de l’assurance de la foi en Aristote et Christos, c’est cette étape qui te permet d’atteindre le paradis solaire à ta mort. Je te connais très bien, je sais que refuser la baptême, c’est te mentir à toi-même.»

    - Le chemin de la vertu, de la foi envers le Très-Haut, ses prophètes, Aristote et Christos, est un chemin personnel jusqu’à un point tel où l’on entre dans la grande famille aristotélicienne et que l’on découvre l’amitié. Je ne suis pas encore prête à cette étape. Je t’assure que je ne mens pas à moi-même, je ne fais que m’assurer que je fais le bon choix. , répondit avec émotion et connaissance Publia.

    Elles rentrèrent alors à l’auberge où elles se préparèrent leur repas. Elle ne mangèrent que le strict minimum et remballèrent le reste pour le lendemain. Elles attendirent que le soleil se couche en essayant de deviner leurs pensées mutuelles et, lorsque la pénombre enveloppa la ville, elles s’endormirent.

    Troisième chapitre: de l'orage et des éclairs

    Vint un jour qui commença comme les autres... les oiseaux chantant, un vent, lent, paresseux venant de l’ouest, et le soleil entrant dans la pièce, éveillant les deux pour un autre jour. Ils se préparent comme d’habitude, s’habillèrent, mangèrent une farine de maïs détrempée, Calandra prépara ses cours, et Publia prépara son bâton pastoral. Tout était normal chez eux, mais tout ne serait pas pareil bientôt.

    Elles entrèrent dans la rue de Jérusalem encore une fois, cette fois traversant un square elle firent invités par des marchands locaux, pour enseigner pendant que les gens faisaient les courses alimentaires du jour. Tandis qu’elles traversèrent le square, plusieurs choses échappèrent aux yeux de Calandra, mais pas aux yeux de Publia. Il n’y avait pas grand monde, les gens qui étaient là semblaient énervés, prêts à bondir, mais au crédit de Calandra, comme un du monde Spirituel, elle ne le remarqua pas et commença à conduire son enseignement.

    Publia était énervée, mais ne le montrait pas pour éviter le malaise de son amie et compagnon. Elle serra entre ses mains son bâton pour être prête pour n’importe quel événement qui pourrait arriver. Calandra commença à discuter sur les idées que l’Etre Saint est le tout puissant, tandis que Publia se fondait dans la foule.

    C’est alors qu’un groupe de soldats Romains entra dans le marché et approcha Calandra, plusieurs gardèrent leurs mains sur les flancs, ou croisèrent les bras sur leur poitrine, mais le Centurion l’approcha lui-même, les mains sur son épée. Le temps était devenu nuageux et le vent plus fort, mais le soleil brillait encore suffisamment pour éclairer l’armure du Romain et dans ses yeux. Rapidement elle regarda autour d’elle, mais ne pouvait voir Publia nulle part, en fait beaucoup de personnes de la ville avaient disparu pour éviter une confrontation.

    Le chef Romain parla, avec une voie malicieuse et méprisante, « «Vous avez déjà été une fois chassés de cette place ». Vous n’êtes pas la bienvenue. Vous êtes une rebelle contre l’Empire, ici pour le brouiller lui et son peuple. Vous fûtes laissée seule pour vous permettre de quitter de vote propre volonté, mais maintenant c’est trop tard, vous serez punie pur vos crimes. »

    Calandra resta muette, après les événements suivants la mort de Christos, elle était sûre que l’esprit et la volonté du peuple avaient changés. Il sembla que ce ne fut pas le cas, bien qu’elle n’avait jamais senti sa présence importune. Peut-être elle était ignorante du monde plus qu’elle ne réalisait. Incapable de trouver une sortie à la situation, et apparemment abandonnée, elle se prépare au pire et tendit ses mains au Centurion pour qu’il les lie.

    C’est alors que le premier éclair arriva, il signalait l’arrivée de la pluie, et simultanément du coup de bâton de Publia au bras du chef Romain comme il se saisissait de Calandra. Un autre coup rapide sur le côté du casque fit tomber l’homme à ses genoux et également dans une perte de conscience. Quelques uns de ses soldats coururent pour l’attraper et plusieurs portèrent leurs bras à leur arme.

    Publia parla avec une intensité inconnue à Calandra, « «Tu cesseras et renonceras maintenant ! Tu prendras ton chef et te retirera à ta baraque et annoncera que vous avez été incapables de nous trouver. Tu nous permettras de retourner dans notre pièce, prendre nos affaires, et quitter cette ville sans souci ! »

    Calandra pensa que sa compagnon avait parlé avec la voix de quelqu’un qui utilise le rôle du commandement. Elle vînt à la conclusion qu’elle connaissait moins de chose à propos de la jeune femme qu’elle ne le crût, elle devrait avoir à s’informer davantage si elles survivent à cette rencontre. Elle regarda le visage de Publia et y vit la détermination et la défiance à partir de ce premier jour, et les choses commencèrent à devenir plus claires.

    Les Romains semblaient avoir un air familier sur leur visage, comme si ils avaient reconnu le chef de leurs agresseurs. Ils soulevèrent l’homme sur leurs épaules, enlevèrent leurs mains de leurs fourreaux et s’éloignèrent lentement des 2 femmes. S’approchant de la sortie du square ils tournèrent et partirent.

    « Mère, tu dois avoir confiance en moi, nous devons partir. Je répondrai à toutes tes questions plus tard, pour l’instant nous devons bouger urgemment », la voix de Publia était plus douce à présent.

    Avec confiance et empressement Calandra suivit son amie sur le chemin de l’auberge, où elles rangèrent leurs affaires et quittèrent la ville immédiatement. Elles partirent, sans regarder derrière, sans ralentissement, et sans hésitation. Plusieurs nuits et plusieurs jours passèrent avant que Publia ne leur permirent un arrêt, un repos, et parler à nouveau.

    Chapitre Quatre : Vérité, Baptême et Fondations

    Autour d'un feu de camp les deux s’assirent, en tailleur,confortablement au-dessous de l'auvent d'un bosquet d'arbres à côté de la route. Ils mangèrent les restes de pain et le maïs qu'ils avaient réussi à prendre avec eux de Jérusalem. Ensemble ils s’assirent, mais après les événements récents, toutes les deux se sentirent seules.

    "Nous devons nous arrêter bientôt à une ville, réapprovisionner notre alimentation," dit Calandra, évitant la question qui flottait à la surface de son esprit.

    "Demande, qu’as-tu besoin de demander?," répondit sciemment Publia.

    Calandra laisse les pensées de son esprit jaillir de sa bouche, "Pourquoi m'avez-vous trompé depuis aussi longtemps ? Qui est-tu ? Quelles sont tes intentions avec moi ?"

    "Mère, sache que je ne t’ai jamais menti, tout ce que j'ai fait avait sa raison, y compris le silence sur certains éléments de mon passé. Je suis désolé que tu te sente sentez blessée par ce fait, mais j'ai fait ce que j’estimais devoir faire. Je suis Publia Iulia Velina; ancien Centurion du groupe auquel nous avons fait face à Jérusalem, l'homme qui les a menés est celui qui m'a souillé mon honneur, ma fierté et ma vertu. Mes intentions restent les mêmes, vous suivre, mère, et vous protéger comme et quand j’en suis capable."

    Calandra fut forcée de faire une pause pour un moment, la nourriture devenant cendre dans sa bouche, et elle savait maintenant quel était son but était dans la ville. Ce n'était pas juste un test de son courage et engagement, mais elle avait été envoyée pour accueillir et sauver cette jeune femme également. La volonté de Jah avait en effet pris forme en de mystérieuses voies

    "Je suis désolé si je vous ai peiné par mes actions et pensées Publia, il n'y a pas besoin d’être désolé. C'est moi qui devrais faire des excuses, comment puis-je vous servir ?"

    "Mère … baptisez-moi."

    Et c’est ainsi que Publia la Romaine fut baptisé par Calandra et reçu le nom Aristotelicien Bertilde, signifiant ' la jeune fille brillante guerrière '. Elle fut reçu dans l'Amitié croissante de l'Église et engagée au service de Calandra. Le duo dirigea la cérémonie seul dans le désert, avec Dieu seul comme témoin.

    "Comme je suis incapable de porter une arme, tu le feras alors, à côté de moi, pour me protéger des maux du coeur de l'homme," déclara Calandra, "aussi je nous guiderai dans le voyage et dans l'esprit alors nous pourrons atteindre nos objectifs dans le monde, et de l'esprit."

    Et par conséquent c’était le lien entre les orateurs et les guerriers de l'Église qui était façonné et lié.

    Chapitre 5- Les années de service

    La paire de femmes servies ainsi l’Église pour plusieurs années et ce, toujours ensemble. Calandra diffusait le verbe de la vérité divine auprès des peuples de plusieurs nations alors que Bertilde restait à ses côtés, toujours vigilante, toujours passionnée en tant qu’assistant pour le clergé. Avec le temps, l’histoire des deux femmes franchit toutes les frontières et se fit entendre partout, même auprès des athées et des membres de fois païennes. Ces personnes se mirent alors à suivre leur exemple et se firent accompagner, pour la plupart par d’ex-soldats romains.

    Bertilde a alors été reconnue comme la précurseur de l’idée du soldat au service du Très-Haut, ce qu’elle ne remit jamais en cause. Dans une lettre adressée à ses compagnons et anciens gardiens, elle leur commanda de devenir de véritables gardiens de la foi. Elle leur expliqua aussi les grandes vertus du guerrier, la nécessité de rendre service et que la vraie voie peut etre trouvée en suivant un membre du clergé. Personne ne la contredit dans ses enseignements car ils étaient toujours vrais et purs.

    Les deux amies n'etaient jamais loin l'une de l'autre, Calandra était tenue par les règles placées devant elle par Christos, et Bertilde bien qu'elle ne l'était pas, le fit en honneur de sa charge. Les années passèrent, ainsi que leur jeunesse, mais la solitude ne se saisit jamais de leur deux coeurs, et bien qu'approchée par des hommes pour se marier, Bertilde ne ceda jamais. L'Amitié peut etre atteinte par d'autre moyen que le mariage, et l'amour peut etre exprimé par d'autres moyens que la chair.

    Finalement l'Apotre Titues fut nommé à la tête de l'église, et fut ainsi promut à Rome. On lui donna le titre de Pape, et l'église prospera. N'ayant jamais pris un guerrier comme compagnon lui meme, mais intrigué à cette idée, il envoya une lettre à tous ceux qui l'avaient fait pour qu'ils se rendent à Rome pour le rencontrer et discuter d'établir une doctrine officielle pour la création d'un tel ordre de l'Eglise.

    Calandra et Bertilde recurent ce message, et loyalement se préparèrent au voyage. Elle recurent de généreuses donations de nourriture du peuple, et promirent de revenir. Un noble local leur prêta meme des chevaux, celui ci reconnaissant le mérite de leur entreprise. Et c'est ainsi que la paire partit sur le chemin qui serait le dernier duquel elles fouleraint des pieds ensemble.

    Chapitre Six : le Dernier Voyage

    Avant que les préparatifs ne soient réalisés, avant même de parler d’aller à Rome, Calandra savait que Bertilde n'était pas bien. Malgré ses nouvelles, rejetant de côté son inquiétude, Bertilde insista sur la réalisation du voyage comme il en était de la volonté du pape et de Jah. Calandra ravala ses ressentiments et persévéra à aider son ami et ses compagnons de n'importe quelle façon qu'elle pourrait.

    Pendant le voyage sa condition physique empira, elle fut atteinte de fièvre, et de toux, son visage pâlit, et son corps devint froid au toucher. Pourtant elle refusa de s'arrêter et chercher une quelconque aide; sa foi était si forte qu’elle crût que si c'était son heure elle serait appelée au côté de Jah quand même. Stupéfiée, malgré les miracles qu’elle avait vu, Calandra ne pouvait pas croire une telle fermeté et détermination.

    Elles se rendirent sur la côte ou elle négocierent un passage sur un navire en partance pour une ville de la péninsule proche de Rome. La brise sembla améliorer la condition physique de Bertilde et son humeur. De nouveau vive et pleine d'esprit en conversant avec Calandra et l'équipage du navire, l’inquiétude s'est rapidement effacé des esprits des autres. Sa peau reprit sa couleur normale et elle dépensa plusieurs jours sur les ponts au vent, au soleil, et à l’écume.

    Beaucoup de nuits et jours passèrent encore et encore il y avait un rivage en vue, parsemée de logements de l'Empire romain. Les sourires abondent tandis que l'équipage se prépara pour son retour sur terre, tous ceux qui ne l’étaient pas déjà, devinrent de fidèles Aristoteliciens grâce à Calandra et ses enseignements, et ils ne pouvaient pas attendre pour répandre la parole eux-mêmes. Le bateau entra au port, et les compagnons quittèrent leurs nouveaux amis et commencèrent leur voyage vers Rome.

    Alors que le voyage continua la condition physique de Bertilde empira de nouveau, ceci ajouta de l’inquiétude quant à Calandra et au temps d’arrivée. Il arriva au point où la paire ne pouvait plus voyager du tout, elles demeurèrent à une distance de Rome, mais dans un petit village tout proche. Elles recherchèrent un abri dans un logement local, et Calandra prit soin de Bertilde pendant plusieurs jours.

    "Calandra … je crains que mon service à vos côtés, ne soit arrivé à sa fin," chuchota Bertilde tardivement une nuit.

    "Ne parles pas ainsi mon amie, c’est temporaire, tu te remettras de nouveau et nous continuerons ensemble à Rome."

    "Non, mère, cela ne doit pas être. Je me reposerai ce soir, et le surlendemain je ne pourrai pas saluer le nouveau jour," continua Bertilde.

    Calandra commença à pleurer, incroyante, mais sachant qu’elle ne pouvait savoir ce que le nouveau jour pourrait apporter, "Non, tu seras ici, et même mieux, et nous continuerons. Repose toi, pour ainsi tu retrouveras de la force. Et je serai ici à tes côtés."

    Elle baissa les yeux vers sa compagne brisée, mais elle était déjà endormie. Elle vérifia pour être sûr, mais c'était du sommeil et pas la mort, elle pouvait sentir le souffle de son ami sur sa joue. Détendue elle mît sa tête sur le sein de Bertilde et s’endormi elle aussi.

    Au matin, Calandra était anéantie, car Bertilde avait en effet quitté ce monde. Son corps était paisible et gracieux dans un sommeil éternel, mais des larmes coulaient toujours des yeux de Calandra. Attristée, mais décidée, elle appela de l’aide pour enterrer Bertilde, comme elle l’a justement mérité.

    L’endroit fut choisi sur une petite pente couverte d’herbes douces, fraîches, vertes. Elle fut placée à l'intérieur d'une tombe qui fût creusée rapidement et tranquillement par les villageois, et Calandra présida, accordant les droits des obsèques à sa défunte amie. Et la terre fut replacée sur elle, pour protéger son corps.

    Cette nuit Calandra se reposa par intermittence, mettant plusieurs heures avant de s’endormir. Le jour suivant elle se réveilla aux cris des villageois, incapable de les comprendre elle s’habilla rapidement et courut vers l'extérieur. Sur la colline sur laquelle Bertilde fut enterrée le jour précédent, poussa un buisson de Roses magnifiques, sur la terre retournée pour sa tombe. Complètement développé et magnifique, impossible autrement que par un miracle est pensa Calandra.

    "Voyez cet endroit, la pureté de son coeur, de son âme et de tout son corps ont entraîné la fertilité de la terre. Connaissez ce lieu, protégez ce lieu, mais ne cachez jamais ce lieu, soyez fier que votre ville fut choisie pour un tel miracle," parla-t-elle aux gens.

    Elle retourna immédiatement au lieu où elle était restée, avaient cueilli en haut toute leur appartenance, et recommença son voyage vers Rome encore une fois. Comme elle avait commencé le deuil le jour dernier, elle commença celui-ci en le célébrant, le cercle de vie lui paraissait à présent plus évident qu’auparavant. Et maintenant elle était enhardie par le fait que la déclaration du Pape pour créer un Ordre devrait être pris en compte.

    Chapter 7: une assemblée à Rome

    Calandra arriva à Rome en un jour, hâtée par le but et la mission Sainte. L'assemblée avait commencé quelques jours auparavant, mais une rumeur circulait dans les halls parmi les diverses personnes. Bertilde serait encore représentée à cette réunion.

    Provocant un grand désordre Calandra força le passage dans le hall de réunion pour l'événement, ouvrant elle-même la lourde porte à deux battants. Plusieurs religieux et leurs compagnons surgirent pour voir quelle était la cause de ce désagrément tous silencieux quand ils reconnurent l'Apôtre. Elle leva le paquet que Bertilde avait gardé avec elle pendant des années, pleines de lettres, songeries, et les journaux de ses pensées et expériences. Calandra le jeta sur la table, causant lors du choc avec les autres objets du bruit du fait de son poids.

    "Voici ce que vous cherchez vraiment ! Contemplez les écritures de Bertilde, la vraie fondatrice de l’ordre que vous créez ici aujourd’hui! Sachez qu’il est connu que son corps repose sur la terre, avec un buisson de Rose y poussant dès le jour même! Elle est avec le Seigneur maintenant, regardant en bas sur vous tous ici comme vous décidez le destin de son travail et de sa Foi! Ne la discréditez pas," déclara Calandra.

    Elle se tourna et se retira de la chambre, quittant la création aux gens plus concerné qu'elle. Elle rejoignit, comme promis, les gens qu’elle laissa et a continua son enseignement auprès d’eux. Un jour elle reçut une lettre exposant les conclusions de l'assemblée décrétée du Pape, Calandra sourit, et elle sourit chaque jour jusqu'à sa mort.

    Epilogue
    L'Ordre constate ces écritures comme étant la vérité, et avec bonne intention les déclare comme documents sacrés devant être respectés et vu comme la révélation dans ses propres moments fondateurs. L'Ordre reconnaît aussi que le guerrier Bertilde est le premier vrai membre, matrone, et chevalier de l'Ordre, bien qu'elle n'ait jamais eu de tel titre dans la vie. Ses enseignements, par le souvenir et la lettre, sont préservés à ce jour et vu comme les guides originaux à la vie des membres de l'Ordre.


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