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[F]Le Livre des Hagiographies - Les Saints anciens -
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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:21 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Sainte Caterina da Urbino, patrona d'Italia e dell'arte medica


    1- Plaisir, enfance et premiers signes.

    Jacqueline BENCIVENNI et Ubaldo CORELLI, tisserands, mettent au monde Caterina le 27 juillet 1347. Cadette de quatorze frères et soeurs elle sera élevée dans un quartier populaire de la ville d'Urbino.

    Dès son plus jeune âge, sa dévotion et sa spiritualité ne laisse aucun doute quant à sa volonté d'atteindre le bonheur et la satisfaction de l'esprit. Elle apprend aussi le travail et la patience aux côtés de sa mère notamment quand Jacqueline est obligée de passer ses journées entières à laver le linge.

    Au fil du temps, des phénomènes inexpliqués commencèrent à se produire autour de la jeune fille.

    Un jour, laissée près d'un buisson sec et aride servant à sécher le linge,
    Jacqueline est stupéfaite de voir à son retour un arbre couvert de fleurs blanches.

    Un autre jour, alors accompagnée de ses frères, Caterina se met subitement à genoux en plein clair de lune. A la surprise générale, elle refuse les fruits cueillis plutôt dans la journée et d'une voix paisible mais ferme....

    "Le bonheur que est la satisfaction d'esprit, si votre seule préoccupation est la satisfaction des besoins corporels, nous nous abaissons au niveau des animaux qui mangent de l'herbe dans cette cour. Et les fruits que vous mangez, sont un don que le Tout-Puissant nous a donné, parce qu'il nous aime. Donc nous aussi nous devons l'aimer et de le remercier. "

    Enfin, a ses 7 ans, alors qu'elle priait dans la cathédrale d'Urbino, face à une fenêtre représentant Saint- Silfaele...une lumière aveuglante illumine Caterina et des témoins peuvent voir le visage de l'archange lui parler.

    2. Conservation - Le miracle de la lumière dans l'obscurité

    Caterina comprend très vite que le Tout-Puissant l’a choisi comme son serviteur. Dès lors, sa vie sera consacrée au Très Haut et décide de faire vœu de chasteté au grand dam de sa famille qui souhaite la marier dès ses quatorze ans.

    Un jour, alors qu'elle vendait des vêtements au marché d'Urbino, un jeune homme de la famille Montefeltro, à un coup de foudre pour elle et, brûlant de passion, tente de convaincre son père de lui donner sa fille en mariage.
    Son père attiré par les terres agricoles et les biens promis en dot tente de persuader sa fille d'accepter.
    Caterina confirme alors son amour pour le Très Haut et se coupe les cheveux en signe de désapprobation. Apeuré de voir ses titres de noblesse s'envoler ainsi que ses actifs, l'homme entre dans une rage folle et enferme la jeune fille dans sa chambre jusqu'à la raison.

    Caterina, découragée par sa relation avec son père, commence à prier et reste durant 93 jours dans sa chambre à genoux pour adresser ses prières au Très-Haut.
    Pendant ce temps, Catherine ne mange que des fruits et des croûtes de pain que lui fait sa mère.

    Au dernier jour, sa conviction et son obstination sont récompensées quand son père, vers minuit, se rendant dans la chambre de sa fille, la trouve les mains jointes en prière à genoux illuminée par un faisceau de lumière.
    Il ne peut que se résoudre à approuver les choix de Catherine : vivre dans la prière et la pauvreté en ne mangeant plus que des crudités, des fruits et du pain.

    3. Amitié - L'Ordre grégorien, la médecine et la naissance de "Catheriniennes"


    Un jour, alors qu'elle est en prière dans un jardin près de sa maison, un serpent venimeux sort des buissons et enfonce ses dents dans la main de Caterina. Pendant que la bête fuit vers les racines, comme un signe du ciel, une cigogne apparait et le tue.
    Dans le bec de l'oiseau, le serpent était devenu une branche d'origan, que la cigogne déposa dans la main de Caterina qui ne présentait plus aucunes stigmates de l'incident.
    Elle vit là encore un signe envoyé par le Très-Haut et c'est en 1363 qu'elle entre dans l'ordre grégorien pour se consacrer à des études de médecine.
    Après l'apprentissage des connaissances médicales nécessaires, elle décide de consacrer sa vie aux soins assidus des vagabonds, des pauvres, des malades et des mourants tout en réussissant à convertir certains à la Sainte Eglise Aristotélicienne.

    Par la suite, elle apporte aide et réconfort dans l'hôpital de la Miséricorde de Pian di Mercato à Urbino, où bénévoles et médecins accueillent les voyageurs, les pèlerins et les malades. A travers ses actes, Caterina incarne le modèle de l'infirmière bénévole par excellence, pleine de charité, de patience, d'énergie et de volonté. Ce travail lui permet également de maximaliser les vertus aristotéliciennes.
    Pendant cette période de sa vie elle ne fait preuve d'aucune faiblesse et ne cesse d'apporter son soutien y compris lors de l'épidémie de peste de 1374. Équipée d'une bouteille d'arômes, d’un bâton de ferme et d’une lanterne, elle se rend à l'hôpital et dans les maisons avec ses disciples pour alléger les souffrances des patients les plus pauvres.

    Des disciples commencèrent à se rassembler autour d'elle. Le clergé et les laïcs finirent par la reconnaître comme un guide et exemple mais cela n'empêcha pas l’ordre grégorien de la soumettre à un examen afin de déterminer l'orthodoxie de ses propos. L'ordre décida de la laisser agir mais en lui nommant un directeur spirituel, Raimondo de Gaeta.

    4.Conviction - Catherine prophéte, la naissance de l'âge du renouveau de la foi

    Caterina est, à ce stade de sa vie, consciente de l'importance de la culture théologique afin de travailler pour l'avenir de la communauté des croyants.
    Elle s'applique ainsi à l'étude des langues (latin et grec) et de la théologie, en réussissant à apprendre tout avec une surprenante facilité et rapidité.
    Tous les matins, elle se réveille et se rend compte qu'elle a développé de nouvelles idées et apprit de nouvelles compétences.
    Après ces études elle commence par écrire des lettres à de nombreux hommes politiques. Elle contacte les Princes des Duchés et des Républiques italiennes en les rappelant aux vertus aristotéliciennes, en les reprenant lorsque leurs choix dévient du juste chemin et des indications d'Aristote, en répandant ainsi la Foi aristotélicienne à travers ses écrits. Successivement elle commence à voyager et va elle même parler directement avec ces hommes eminents dans leurs Duchés et Républiques. Elle est toujours accueillie avec respect et est écoutée dans toutes les coures italiennes.
    Tout au long de sa vie elle sera un grand écrivain puisant son inspiration au près du Très-Haut. Ses écrits toucheront directement le coeur et inspireront la Foi la plus profonde.
    Caterina combat fermement la désorganisation de l'Église et sa corruption qui compromettent l'efficacité de son travail apostolique.
    Elle développe la pensée de Dominique, conclut que l'Eglise ne peut vivre sans un profond renouvellement. Elle va s’ouvrir aux fidèles et renforce ses relations avec les États, de sorte qu'il puissent fonctionner plus fortement pour la paix dans les Royaumes .
    Caterina, dans certains de ses écrits critique aussi certaines décisions du Concile de Nicée, dont elle estime qu'ils ne correspondent pas aux enseignements des prophètes, en particulier la primauté de l'homme sur la femme. A ce sujet, Sainte Dominique a pu dire:

    Citation:

    "L'homme et la femme ont la même dignité et la même valeur parce que les deux ont été créés par le Très Haut et ce, même s'ils sont différents puisque le rapport de réciprocité qui les lie dans la relation de couple est à l'image de notre Supérieur. Le pacte d'union qui lie le couple est dans le livre des vertus considéré comme le reflet du Pacte de Dieu avec les hommes ainsi qu'un service aussi à la vie"


    Caterina, en effet, prédit l'âge de renouvellement de la foi qui va commencer un siècle plus tard.
    Elle écrit dans une de ses lettres à Raymond de Gaeta:

    Citation:

    [...]
    Le deuxième prophète nous a fait un grand cadeau : l'Église dont le fonctionnement et la composition s'inspire de Dieu peut se détourner de Son message. Mais il viendra un moment où, inspiré par Aristote, elle devra subir un changement profond et trouvera à nouveau la voie pour mener au mieux le peuple du Très Haut vers le Paradis solaire. C'est seulement en s’occupant des brebis effrayées en les accueillant dans une embrassade maternelle que la Sainte Église pourra éviter d'avoir le même dessein que le chef de tous les prêtres de la Judée...Christos haranguant la foule à Jérusalem dit: "Venez à moi et entendez la parole de Dieu", l'Eglise doit ouvrir ses portes aux fidèles qui souhaitent se rapprocher de Dieu, d'Aristote et de Christos grâce à la théologie. Elle doit leur donner un endroit où les textes peuvent être librement accessible pour qu'ils puissent s'abreuver comme le pèlerin malheureux qu s'abreuva dans les mains de Christos [...][.quote]


    5.Temperance - une vie dédiée à la paix des Royaumes à travers l'Amour pour Dieu

    Caterina vécut pendant une période à Sienne où, comme dans beaucoup de villes de l'Italie du XIV siècle, il y avait une situation sociale turbulente.
    Les puissantes familles de la cité se querellaient la domination du gouvernement qui se traduisaient par des batailles sanglantes entre les factions rivales. Catherine décida d'intervenir au nom du Très-Haut. Elle commença à traiter avec les factions rivales afin de trouver un compromis au nom de la foi pour finalement apporter stabilité et paix à la République de Sienne. Après que sa réputation en tant que femme "de paix" se soit rapidement répandue en dehors des murs de Sienne, elle arriva à Volterra.
    Caterina y mena la même action et réussit a réprimer les haines entre familles de bords politiques différents. Elle imposa l'Amitié et la Paix au nom d'Aristote pour le plus grand bien de la cité.
    Elle fut également un intermédiaire entre la Papauté et la ville de Florence, qui discutaient pour quelques mandats de grain et de maïs. Au pape Grégoire XI , elle écrivit: "Vous obtiendrez plus avec le bâton de la bénignité qu'avec le bâton de la guerre".
    Ses voyages à travers toutes les Républiques, Duchés et terres italiennes finirent par convaincre les princes et les maires d'appuyer la "Saint Chiesa" Aristotélicienne.

    6.Justice - La Justice Divine à travers les actions de Catherine


    Caterina reçut un jours une nouvelle mission difficile du Très-Haut. Mais grâce à sa foi, peut-être même grâce à l'intervention divine, elle réussi finalement sa mission.
    Épuisée, elle retourne à Urbino et reçoit des tâches du Pape pour traiter des diverses paix en Italie.
    Elle continua à écrire aux princes, aux hommes politiques et aux ecclésiastiques. Caterina ne se montre pas effrayée devant les puissants et leur parle d'égal à égal. Dans ses lettres adressées aux politiciens elle leur rappelle que le pouvoir de gouverner est un « pouvoir prêté » par le Très Haut. Elle les incitent à une bonne administration des affaires publiques, à la recherche du bien commun et non à l'intérêt personnel. Pour ce faire, elle affirme que le bon administrateur doit s'inspirer directement de Christos et d'Aristote.
    La Justice aura un rôle fondamental dans la doctrine fait par Sainte-Caterina : sans justice pas de paix garante de la croissance sociale et morale d'un État.

    Au Juge du Duché de Modène elle écrit:

    Citation:
    [...]Que vous soyez justes aussi bien avec l'homme pauvre qu'avec l'homme riche. Il vous faut servire la Justice qui est toujours accompagnée de la Miséricorde[...]


    Et encore, aux Doge et aux Conseillers de la République de Venice elle écrit :

    Citation:
    [...] Si vous êtes des hommes justes alors soyez béni et dans votre gouvernance vous ne devrez pas agir pour vos intérêts mais pour le bien universel fondé sur la pierre de Chritos le bon et Aristote le sage.


    7.Don de soi - La dernière mission de Caterina


    Caterina après avoir effectué des actes incroyables au nom de la foi inspirée par le Très-Haut va mourir, épuisée et malade, le 8 Décembre 1380.
    Jusqu'à la fin, elle continue son oeuvre de médiation entre l'Église et les royaumes italiens. Ecrasée par la quantité énorme de travail et ses voyages d’un bout à l’autre de l’Italie, Caterina meurt à Gaeta après avoir traité, avec la Reine de Naples, les affaires du Saint-Siège.
    Incapable de se mouvoir durant les quarante derniers jours de sa vie, elle vécut avec sérénité sa condition puisque consciente d'être sacrifiée pour la comunnauté aristotélicienne, pour quelque chose de supérieur et de plus important que sa propre vie.

    Reliques:

    À sa mort, son corps fut enterré à Capoue, mais après trois ans, la dépouille mortelle du Sainte a été transférée à la cathédrale d'Urbino. À Gaeta, le lieu de sa mort le voile de son habit est conservé.
    La main droite fut portée à Sienne, pendant qu'à Pavie est conservée une côte du Saint.

    éléments associés:


    Saint Patron de l'Italie et les médecins.



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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:23 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint Clément


    Hagiographie de Saint Clément, Premier Inquisiteur

    1. Naissance et enfance:

    Saint Clément naquit sur les terres françaises, en l'an 307, d'une famille très croyante, mais également sans le sous. Dès qu'il fut en âge de marcher, il aida son père aux champs, afin de tenter d'améliorer l'ordinaire. Souvent, prenant la route du marché où il allait vendre le produit de son labeur avec son père, il voyait, dans de beaux chars, des hommes bien moins pauvres que lui, qui jouissaient de leur fortune, et ne connaissaient pas de peines matérielles.

    2. Où Clément s'intéresse à la question de l'injustice:

    Il était encore jeune, mais déjà, il s'interrogeait sur le sens de l'injustice. Son père, bien trop affairé au travail des champs, n'avait pas le temps de répondre aux multiples questions qui envahissaient peu à peu l'esprit du jeune homme. Un jour, il demanda conseil auprès du curé de sa paroisse, qui était homme bon et savant.

    Citation:
    -Mon père, demanda Clément.. comment peut-on combattre l'injustice ?

    -Eh bien mon fils, l'injustice se combat par la loi temporelle.. Si un jour, tu es témoin d'un évènement contraire à la loi, il te faut aller jusqu'au poste de police le plus proche, afin d'en avertir un membre de l'autorité qui est apte à juger de l'affaire.

    -Mais mon père, interrogea Clément, qui n'était pas satisfait de la réponse, qu'en est-il de Dieu?

    -Dieu est omniscient, il aura vu ton acte, et l'acte de celui qui a fauté, ainsi, le jour de sa mort, il sera jugé, et comme il a mal agi de son vivant, il ira subir les tourments éternels sur la lune.


    Clément s'en retourna aider son père, les paroles du prêtre restaient gravées dans sa mémoire, et au fil des années, alors qu'il devenait adolescent, puis jeune homme, les questions sur la justice continuaient à germer en son Esprit. En de multiples occasions, il retourna voir le curé afin que ce dernier puisse apaiser son trouble. L'homme de Dieu, vit en lui un Être très conscient de la notion de justice et d'injustice, aussi lui proposa-t-il de s'engager dans la milice de son village. Après avoir demandé le consentement paternel, Clément s'engagea.

    3. Clément assiste à un procès inique:

    Durant plusieurs années à partir de ce jour, Clément fut très rigoureux dans l'exercice de ses fonctions, ne renâclant pas au travail, il accomplissait son devoir à toute heure du jour ou de la nuit. Son supérieur hiérarchique, le Juge, était lui aussi un homme bon, et à ses côtés, Clément apprit beaucoup sur les façons d'enquêter, d'entendre les témoins, et de rendre un jugement aussi équitable que possible.

    Un jour, un procès opposait une vieille dame à un marchand. Ce dernier demandait réparation, affirmant que la femme n'avait pas payé ce qu'elle lui devait. Aberration, pensa Clément, car il la connaissait bien, elle était une amie de sa mère, et jamais elle n'aurait commis pareil vol. Néanmoins, en l'absence d'éléments à décharge, et avec l'aide de documents comptables parfois douteux, le juge n'eut d'autre choix que de juger coupable la vieille dame. A la fin de l'audience, Clément alla voir son supérieur, ne comprenant pas.

    Citation:
    -Mais monsieur le juge, cette femme est innocente, vous la connaissez aussi bien que moi, jamais elle ne serait capable de voler.
    -Oui, peut-être, répondit l'homme de loi, mais comment s'en assurer?. As-tu des témoignages, des preuves à m'apporter? Peux-tu affirmer que le marchand à menti?
    -Non répondit Clément, le cœur lourd de tristesse.
    -Seul le Tout Puissant est Omniscient, lui seul connaît toutes les vérités, et tout les mensonges. Moi, je ne peux croire que ce que j'entends et vois.


    Clément médita longuement ces paroles.

    Citation:
    Ainsi, comme le dit le Saint Livre, tout homme est imparfait, même celui qui rend justice. L'homme imparfait qui a fauté est jugé par un autre homme imparfait. Ainsi, même dans le cadre d'un procès, n'est-on pas sûr que la justice triomphe.



    Et Clément fut très triste en pensant à cela.

    En de nombreuses occasions, il retourna encore voir le prêtre de sa paroisse, il désirait savoir pourquoi le châtiment de Dieu ne frappait pas toujours les hommes mauvais sur Terre, mais seulement à leur mort, et le prêtre ne savait guère quoi répondre.

    4. Comment Clément fit punir des pilleurs d'église:

    Un jour, l'on vint chercher Clément en toute hâte, car grand malheur s'était produit à l'église. Une bande de pillards avait mis à sac le lieu Saint et brutalisé le curé, vieille ami de Clément.
    Les coupables furent mis en procès, et en ce lieu, en ce temps, la dégradation de lieux publiques et les coups et blessures étaient passibles d'une année d'emprisonnement, et d'une lourde amende.
    Une pacotille, pensa, Clément, l'on ne pouvait procéder à pareil outrage, et ne se voir infliger une peine aussi minime.

    Soudainement, dans la salle d'audience, Clément se leva, prenant le juge à témoin qu'il était absurde que piller une maison et une Église soient considérés comme une même faute.
    De colère, le juge fit quitter la salle à Clément, le suspendant de ses fonctions, et le renvoyant de la milice. Mais Clément ne fut pas peiné, car au fond de son cœur, il savait qu'il avait raison, une Sainte chaleur envahit son cœur,et, au milieu de la route principale, il parla à la foule.

    Citation:
    Mes bien chers frères, voyez ici ce qui se passe.. Des hommes ont saccagé la maison de Dieu, brutalisé Son représentant, et les coupables ne se voient infliger qu'une peine mineure?

    Comment pourrions-nous tolérer cela? Honte à celui qui fait le mal autour de lui, mais ce qui appartient au Seigneur est sacré, et qui déroge à la Loi Divine mérite un châtiment bien plus dur que celui qui enfreint la loi Temporelle. Car qui commet un crime sur un représentant de Dieu, commet un crime envers Dieu lui même!!


    A ces mots, la foule déchainée investit alors le tribunal, s'empara des pillards et les lapida publiquement.

    5. Comment il reçut la visite de l'archange Michel et ce qu'ils se dirent:

    Alors que la foule chantait les Louanges du Seigneur, Clément méditait sur son action un peu à l'écart. Assurément, il avait enfreint la loi temporelle, se substituant au responsable légal de la justice, néanmoins, il n'en éprouvait aucun remord, bien au contraire, il ressentait de la satisfaction, sachant avoir accompli la Volonté Divine. Soudain, la lumière du soleil se fit plus intense, et sa chaleur plus douce. Clément sentit un souffle sur son épaule, et alors qu'il se retournait, il vit un ange descendre du ciel.
    Immédiatement, il mit genou au sol, en signe de vénération, mais la Créature Céleste posa ses mains sur ses épaules et l'aida à se relever.

    Citation:
    - Relève-toi, Clément, car en ce jour, tu as fait preuve de grande vertu.
    - D'une grande vertu? Balbutia le jeune homme, mais, qui êtes-vous donc?
    - Je suis l'archange Michel, et je veille à la Justice. Ton acte, Clément, était empreint d'une grande sagesse.
    - Ne suis-je pas allé à l'encontre du jugement établi? N'est-ce pas fauter, que de s'opposer à un avis plus sage?
    - Cet homme qu'est le juge ne peut observer et juger que ce qui est matériel. Mais pour juger de ce qui plaît à Dieu ou non, il n'a aucune légitimité. Or toi, en ce jour, tu as su faire la différence entre fautes devant les hommes, et péché devant le Créateur. Désormais, tu seras chargé de parcourir les routes, afin que la Loi Divine soit respectée, et plus seulement la loi des Hommes. Car cette dernière est éphémère, et passe comme passent les saisons, mais les mots de Dieu sont immuables, et les offenses contre Lui doivent être punies avec beaucoup plus de sévérité, car tel est Son Vouloir. Ces magistrats ne savent en rien de la Loi Divine, et ils ne peuvent la faire connaître.
    - Mais pourquoi le Seigneur laisse-t-il donc juger des hommes qui n'ont aucune capacité à cela?
    -Car tel est Sa volonté, et il est Tout Puissant, mais ses fidèles ne seront pas abandonnés, car tu les protégeras. Car Il va te donner le pouvoir de juger en Son Nom.
    Et tu auras le pouvoir de juger les hommes, et les juges, et les Rois si tu estimes qu'ils ont fauté, et n'ont pas respecté la loi Divine.
    -Mais une fois, j'ai vu que le Juge s'était trompé sur son jugement. Dieu a créé l'homme imparfait, moi qui suis homme, comment juger au nom de Dieu, moi qui suis imparfait et lui parfait.
    -Tu le pourras, car pour t'aider dans ton Ministère, Dieu te fera des présents particuliers il prendra soin de te parler dans tes rêves afin de te mener sur une juste voie, et au travers de ta bouche, c'est Lui qui s'exprimera, pour que dans tes jugements, tu sois toujours parfait, et les hommes de pouvoir te contrediront et te jalouseront, et tu leur diras que tu es le Représentant de Dieu, investi de Son Pouvoir, et qui remettra en doute tes fonctions remettra en doute la Parole de Dieu, et tu le puniras pour cela.
    - Mais je n'ai pas de légitimité, les fidèles ne me croiront pas.
    - Si, il te croiront, car le Seigneur va faire entrer en toi la connaissance de la Théologie, et tu gagneras leur respect car de ta bouche sortiront les mots vrais, et ils croiront en ces mots.
    -Mais comment faire cela par moi même, je ne peux pas parcourir tout les chemins à moi seul, et veiller sur toutes les Églises ?
    -Non, en effet, tu ne le peux, mais pour l'instant, tu le dois, car telle est la Volonté Divine, puis un jour, sur ton chemin, tu rencontreras les Pères de l'Église, alors tu leur parleras, et ils t'écouteront, et ils feront un groupe autour de toi, et tu appelleras ce groupe l'Inquisition, et tu devras faire en sorte de multiplier le nombres des hommes qui se feront appeler Inquisiteurs, et si tu les juges dignes, alors Dieu leur permettra les mêmes dons que les tiens, et les inquisiteurs après eux, et ceux d'après, jusqu'au jour du jugement.


    Puis l'archange Michel reprit le chemin des cieux, retrouver le Seigneur, et Clément pris la route, suivant les ordres de la Créature Céleste.

    6. Clément et l'affaire de Loudun:

    C'est alors que, parcourant la Gaule, Clément fut attiré par des bruits étranges qui racontaient que le curé de Loudun avait vendu son âme à la Créature Sans Nom et qu'il usait de sa charge pour ensorceler ses fidèles féminines.

    Arrivé sur les lieux, et interrogeant un quidam sur les faits, on le mena dans une salle de l'hospice où de pauvres femmes, absolument horrifiées et au faciès tourmenté par la douleur, gémissaient et geignaient en émettant des sons sinistres et lugubres.

    - mais qu'ont donc toutes ces femmes ?
    - d'après le juge qui les a interrogées, elles se disent possédées par un Démon qui les aurait forcé commettre des actes impudiques avec le curé.
    On a retrouvé chez lui, lors d'une perquisition, des papiers où figurent d'étranges signes cabalistiques et des signatures qui sont celles de la Créature Sans Nom et des Démons qui témoignent de son commerce avec les puissances infernales du monde lunaire pour forcer ces dernières à avoir des relations sexuelles avec lui.
    - et où est le curé présentement ?
    - il a été arrêté et est en prison où on l'a mis à la torture pour qu'il passe aux aveux.

    Clément s'enquit alors de l'endroit où trouver le juge, et bien décidé à éclaircir cette affaire dont un curé était la victime, il fit valoir auprès de ce dernier ses qualités de théologue et l'exemple de l'apôtre Nikolos demandant à ce que, dans ces matières, on ne fasse rien sans en référer aux cardinaux qui sauraient quelle décision prendre.
    Le juge lui ayant accordé cette grâce pour un délai de quelques semaines, il écrivit à la Curie pour rendre compte.
    Celle-ci lui confia, en retour, un mandat pour mener l'enquête à la place du juge.
    Fort de cette délégation, Clément procéda à l'interrogatoire des femmes et du curé puis à leur confrontation.


    Clément recruta un secrétaire en la personne du moine Adso, un jeune frère qui venait d'entrer récemment dans les ordres et ils commencèrent à procéder aux premiers interrogatoires.
    Le curé qui paraissait sain de corps et d'esprit, accusa ces femmes d'un complot contre sa personne à cause de sa chasteté.
    Il lui était revenu aux oreilles que son prédécesseur, point aussi sourcilleux sur le respect des commandements de Christos, avait souvent commerce avec elles.
    On pouvait donc comprendre leur désappointement quand le nouveau curé leur ferma la porte au nez.
    Quant à la torture, elle n'avait pas réussi à lui faire avouer quoi que ce fût.

    De leur côté, les femmes concernées dévoilèrent en détail les caresses, chaleurs, langueurs, les actes impudiques que leur inspirait le Démon envoyé par le curé et comment, certaines nuits, le Démon les forçait à avoir des relations charnelles avec le curé.

    Devant des témoignages aussi contradictoires, et ne pouvant nier les convulsions et autres cris et phénomènes divers qui agitaient parfois ces malheureuses pour les avoir lui-même constatés, Clément ordonna qu'une confrontation fût organisée entre elles et le curé.

    Hélas, dès que celles-ci furent mises en présence du prêtre, elles se mirent à parler une langue étrange, à se contorsionner, baver, vomir et émettre des sons plaintifs d'extase douloureuse, de sorte qu'il fut impossible de rien en tirer.

    - Cette affaire me semble bien complexe, frère Clément.
    - Elle l'est, Adso, elle l'est ! Comment savoir qui dit la vérité et qui ment dans cette affaire ?
    Peut-être ces femmes sont-elles victimes d'un Démon; peut-être sont-elles tout simplement folles.
    Tu as la copie des interrogatoires précédents et du résultat des perquisitions chez le curé et chez ces femmes?
    - Tenez ! les voici, mon frère.
    - Merci, Adso; tu vas m'aider. Nous allons tout reprendre et tout relire avec minutie et attention. Peut-être découvrira-t-on une faille quelque part ou un détail qui nous aura échappé.

    Alors, Clément et Adso lurent et relurent dépositions et résultat des perquisitions.
    - Tiens, c'est curieux, s'exclama soudain le jeune Adso ... on a retrouvé de la datura chez l'une de ces femmes.
    - De la Datura ? mais c'est ....
    - ... une plante qui provoque de dangereuses hallucinations !
    - Serait-il possible que notre explication se trouve là, frère Clément ?
    - On va le savoir rapidement ! Que l'on fasse arrêter et enfermer ces femmes avec interdiction de toute visite et uniquement de l'eau et du pain pour nourriture !
    Elle ne sortiront que sur mon ordre et pour une séance de confrontation qui aura lieu en présence de témoins et du juge.

    Ainsi fut fait et, le jour dit, on rassembla les personnes citées et des témoins connus en la ville pour leur grande moralité.
    On entendit d'abord le témoignage des femmes puis celui du curé, séparément.
    Enfin, comme dans le bureau de Clément, on voulut confronter les deux parties.
    Or, au grand étonnement de tous, aucune convulsion ne s'empara du corps des femmes, certaines restant interdites pendant que d'autres, maladroitement, cherchaient, en de pauvres imitations, à reproduire les contorsions qui les avaient secouées il y avait encore quelques jours.

    - Quelle est cette étrange supercherie, tonna le juge ?
    - Rien, Monsieur le juge, dit Clément. Juste la preuve que ces femmes ont tenté d'abuser de la crédulité populaire pour accabler un pauvre curé et le faire condamner pour hérésie et pratiques scandaleuses.
    Il sortit alors de sa poche une plante:
    - Messieurs, voici une plante qui s'appelle la datura. Elle provoque de graves hallucinations et a été retrouvée au domicile d'une des femmes ici présentes.
    Il raconta alors comment il les fit mettre aux arrêts et avait ordonné qu'elles ne reçoivent aucun contact pour qu'on ne puisse pas leur en apporter en cachette.
    Aussi, sans cette plante, elles n'avaient pas pu reproduire les convulsions dont elles étaient d'ordinaire agitées.
    - En conséquence, Monsieur le juge, j'ordonne leur arrestation immédiate. Je vais écrire à la Curie pour lui référer de cette affaire et savoir quelle décision l'Église arrête à leur sujet puisqu'un curé a été honteusement sali.

    La réponse de la Curie fut rapide et nette: qu'on les transmette au bras séculier et qu'elles soient jugées comme démoniaques.
    En outre, Clément fut invité par la Curie à venir les rencontrer.

    7. Clément est reçu par le Pape et se voit confié une mission:

    Il fut reçu avec solennité par le pape Sylvestre Ier et ses cardinaux qui l'interrogèrent longuement sur ses missions.
    A l'issue de cette audience, Clément fut convoqué par la Curie où le cardinal camerlingue lui transmit la lettre suivante de Sa Sainteté:

    " Cher Frère Clément,
    ton action pour la Vérité et la lutte contre les hérésies nous a convaincu de mettre en place une véritable institution chargée spécialement de former des enquêteurs.
    Cette institution portera le nom d'Inquisition.
    Nous t'en confions la charge avec soin pour toi de former tes collaborateurs, comme tu l'as fait du jeune Adso, et de leur confier les missions que tu jugeras opportunes de leur donner pour la surveillance de la moralité des fidèles.
    A l'issue de l'enquête, si tes enquêteurs ont suffisamment de preuves, tu devras agir selon ta conscience et leur ordonner les actions les plus aptes à guérir le mal: pénitence, flagellation, enfermement temporaire ou remise au bras séculier suivant ce qui te semblera judicieux pour sauver l'âme des pauvres pécheurs égarés.
    Qu'Aristote et Christos soient avec toi,

    Sylvester, papa ".

    8. Phrases célèbres et reliques:

    Clément reste donc connu d'abord et avant-tout pour avoir posé les bases de l'Inquisition moderne.

    Ses phrases célèbres:
    " Bon sang, mais c'est bien sûr !"
    " L'injustice appelle l'injustice ; la violence engendre la violence".
    " Lorsque la loi est arbitraire, ceux qui se placent dans l'illégalité sont les courageux dénonciateurs de l'oppression".
    "Chercher la vérité, c'est bien; la découvrir, c'est mieux"
    "La justice: le plus beau cadeau de Dieu aux hommes"

    Ses reliques sont conservées à Loudun où il revint vivre à la fin de sa vie et où il mourut, chargé d'ans, en 397.

    Traduit par frères Caleb et Jerem



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:24 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint Corentin


    Saint Corentin (Sant Kaourintin en breton) fut le premier curé de Brest .
    Il est fêté le 12 décembre (Calendrier des saints bretons).
    C'est l'un des sept saints fondateurs de la Bretagne.
    Il est le Saint Patron des pecheurs à pied bretons.
    Il est fêté à Brest dans le Tro Breizh.



    Saint Corentin est né à Brest en l'an 375. Eduqué dans la parole divine et l'étude du livre des vertus, sa piété lui valu d'éviter d'être enrôlé dans les troupes que mena le Roi breton Conan Meriadec contre les garnisons de l'occuppant latin.

    Désireux de parfaire sa foi, il se retirait petit à petit du monde pour se recueillir dans un oratoire loin de la ville de Brest.
    Perdu dans ses prières, il ne vit pas les mouettes lui apporter quotidiennement coquillages et bigornaux pour le nourrir, allant jusqu'a coloniser une vasque d'eau bénite dans la chapelle.
    Corentin grignotait distraitement quand une mouette rieuse lui apporta un jour un petit poisson, une anguille .
    Déjà rassasié par les fruits de la mer, Corentin sortit son couteau et en coupa un petit bout et laissa le poisson sur la margelle du bénitier, préférant finir sa lecture des logions de Christos.

    Au petit matin, Corentin, se réveillant se signa avec l'eau bénite et constata que l'anguille était intacte et nageait dans le bénitier.

    Corentin, veillant à chaque fois à s'excuser auprès du poisson, se nourrit alors exclusivement de petits bouts de cette anguille repoussant par la grâce divine chaque nuit.

    De dépit, les mouettes prirent alors l'habitude de lacher une partie de leur peche sur l'estran de la plage permettant aux plus faibles de se nourrir sans avoir à pratiquer de peche hauturière.

    Les villageois de Brest, fort peu instruits dans la parole divine, car cette ville fut longtemps une paroisse reculée et éloignée, vinrent de plus en plus nombreux ramasser les poissons et, conquis par la simplicité et la gentillesse de Corentin, furent de plus en plus nombreux à la chapelle.

    Mais le temps avait passé et au Roi Conan Meriadoc succéda le roi Grallon.

    Celui ci ne goutait point le poisson, à qui il trouvait un gout d'eau de mer en gelée. Aussi, il méprisait les pécheurs et gens de la mer et accordait toutes ses faveurs aux bouchers , aux éleveurs de boeuf et de verrats. Mais par dessus tout, il ne jurait que par le gibier et la venaison et ne jurait que par cette viande.

    Il n'hésitait pas à poursuivre une bête jusqu'a l'épuisement de sa monture ou du gibier. Une fois qu'il chassait aux alentours de Brest, il fit mourir son cheval sur la lande dans la fureur de l'halalli en distançant tous ses hommes et chut du haut de la côte sur la grève le laissant inconscient. Les crabes commencèrent alors à le dépiauter jusqu'à l'arrivée de Corentin qui les éloigna. Il transporta alors l'homme jusqu'a la chapelle.

    Le corps du Roi était mal en point, aussi Corentin décida d'essayer de le baigner avec l'eau du bassin à l'anguille.

    Ces soins firent merveille et bientôt le roi reprit connaissance et se sentit soulagé, libéré à jamais de la passion de la chasse qui le brulait comme un feu intérieur.

    Ne sachant trop comment remercier son sauveur, il décida de l'observer pour déterminer comment le remercier au mieux.
    Mais les jours passaient et le roi convalescent se sentit tiraillé par une faim que ne rassasiait plus les quelques crabes pochés. Il émit le souhait de trouver de la viande pour se refaire le sang.

    Voyons mon frère, dit Corentin, il faut observer ce que la nature nous donne à foison. Ici, vous n'aurez que quelque hase apeurée sur la lande, alors que les fonds sont poissonneux.

    Le poisson ? Pfff ce n'est pas une nourriture d'homme cela. Rien ne vaut de la bonne viande pour se refaire le sang et les muscles !

    Sans un mot Corentin prit son anguille et commença à la tronçonner en priant et la prépara ensuite en brochettes sur le feu.

    Le roi fut captivé par le goût et qualité organoleptique de la chair du poisson et s'adressa alors à Corentin :

    Citation:
    - Quel est ce miracle ? Depuis des années je n'ai mangé de chair aussi savoureuse, je me sens l'estomac apaisé pour la première fois depuis longtemps. Et ça ne me reproche pas comme un jarret braisé !

    - Mon frère, ce poisson est l'image du peuple instruit dans la foi, si on en coupe un bout, il repousse et il est toujours prêt à apaiser les passions. Et ton esprit, Ô mon Roi (car Corentin avait percé le roi Grallon à jour depuis longtemps), se rassasie autant avec du poisson que tes muscles avec la viande. Tu ne peux gouverner un peuple de simple chasseurs , tels les peuplades pictes peinturlurées et paiennes, car tu resterais dans l'ignorance de la révélation de la parole divine, restant plus bête qu'un animal et condamné à ne pas connaître la lumière.



    Le Roi vit la justesse des paroles et décida, une fois rentré, de racheter régulièrement du poisson aux pécheurs bretons pour le mettre sur sa table a Rennes, pour le repas en l'honneur de Saint Noel, dix jours plus tard, ce qui le fit revenir à rennes avec un char à boeuf plein d'anguilles en bocaux, faisant de Corentin et de son anguille la mascotte des pécheurs bretons qui lui attribuent le renouvellement des troupeaux marins et l'abondance de la pêche à pied.


    On dit qu'un bénitier avec une anguille vivante conservée traine dans quelque petite chapelle du finistère. Attention, on dit aussi que l'anguille mord qui se signerait sans être croyant...


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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:25 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint Dominique


    SAINT DOMINIQUE, (Burgos 24 mars 1170) Rome 15 novembre 1223, PROTECTEUR DE L'ORDRE DES MOINES DOMINICAINS CONVENTUELS ET ITINÉRANTS

    Enfance de Dominique

    Alfredo Manguz était respecté de tous à Burgos. Son travail dans les champs et son goût pour l’effort forçaient l’admiration. Il est dit qu’il n’a jamais sollicité l’aide de quiconque pour ses récoltes et nourrir sa famille. Que ce soit de l’église, de l'Hôtel de Ville ou de quelque hobereau local. En vérité, la terre qu’il possédait avait été une lutte de chaque instant et à force de constance et de ténacité, il réussit à gagner suffisamment d’argent pour songer à avoir un héritier.
    L'enfant tant attendu naquit prématurément pendant que son père se trouvait dans les champs. La surprise laissa la place à la joie et aux festivités qui auront lieu le 24 mars de l’an de grâce 1170.
    Le père regarda son fils, et avec assurance, le nomma Dominique en souvenir de son oncle mort au cours d'une bataille contre les maures en nord Afrique à l’occasion des guerres d'expansion du Royaume de Castille.
    Le paysan souhaitait rappeler au sang de son sang la folie de laisser sa propre maison et sa propre terre pour vivre d’autres rêves. C'était le seul enseignement qu'il se sentait le devoir de donner vraiment. Il laissa à sa femme, Angélica, le soin des autres pratiques. Elle s’y appliqua avec son amour et Dominique su très vite son alphabet et les règles de calcul. Très pieuse, elle lui fit découvrir le Très Haut et les valeurs aristotéliciennes. Que soir, quand d’autres chantent des comptines, Angelica, elle, l'endormait avec la prière.
    Mais le vrai enseignement de la Foy fut enseigné par Francisco d'Izan, un cousin lointain, diacre en Burgos, qui le prépara au baptême. Lors de sa pastorale, Dominique fit preuve de talent et montra un grand intérêt pour la théologie. Dès qu’il fut en âge de lire et écrire en latin, il se mit à étudier avec une passion dévorante les Livres des Vertus.
    Le fils de la Providence ne semblait plus être destiné aux moissons mais bel et bien à la cause religieuse. Dominique fut signalé au Curé local pour son tempérament et son engagement. Il n’avait que dix ans quand l'Évêque s'intéressa à ce prodigue et le prit sous sa protection. Son père ne l’entendait pas ainsi et Dominique décida de ne pas aller contre la volonté paternelle.
    De toute façon, Dominique était encore petit et il décida de bien se conduire. Son travail était irréprochable et son père pensa avoir enfin obtenu la récompense de ses efforts.
    Cette brève période de la vie du Saint ne fut pas dénouée de tout intérêt bien que cet épisode ne représenta qu’un bref instant en comparaison aux autres faits de son histoire. Le temps des champs engagea Dominique pour une année entière. Cette période lui fut propice. Comme mûrissent les fruits, c’est à cette époque que l'idée du cycle des saisons, du renouvellement et de la mort prit toute son importance dans l’esprit de l’enfant. Reconnaissant, l'enfant n’aura de cesse de remercier au cours des célébrations eucharistiques le Très Haut pour ce qu’il donne à l’homme en vertu de son engagement.
    Plus le temps passait, plus il s’éloignait de la voie souhaitée par son père. Il savait apercevoir la puissance de Dieu sur la création de toute chose. A ses yeux, il ne faisait aucun doute que l'homme n’était qu’un engrenage, qu’une partie nécessaire à l'ordre établi, mais plus que tout inspiré par le Très Haut.
    La vie de Dominique changea au cours de l'hiver 1181 comme beaucoup de paroissiens de Burgos. Les évènements qui allaient suivre éloigneraient Dominique de sa famille pour longtemps. Durant l'hiver, temps du repos, tout semblait aller au ralenti. Dominique aimait entendre la vie à travers le vent frais et il adorait admirer l'enchantement des champs enneigés... Pendant une de ces journées, le Diacre Francisco lui fit parvenir une lettre pour la famille Manguz.

    Citation:
    Burgos, XX Janvier, Anno Domini 1181,
    À l'attention de la famille Manguz,
    Chers amis,
    Depuis fort longtemps votre Dominique est sous notre bienveillant regard et restons vigilent à son évolution. Nous connaissons le sens de son sourire silencieux. Nous connaissons le motif de sa finesse. Nous connaissons la raison de son obéissance. Et nous reconnaissons, en lui, la main profonde de la Providence. Nous savons qu’il doit servir un dessein différent que celui de travailler dans les champs. Nous le prédestinons à un grand avenir au service de notre maître à tous et à notre Sainte Eglise.
    Par cette lettre nous souhaitons que vous puissiez nous le confier pour parfaire ses connaissances et son éducation.
    Nous nous engageons à pourvoir à la nourriture matérielle et spirituelle qui lui sera nécessaire et à faire de lui un « astre » resplendissant.
    Que la paix soit sur vous….
    Son Eminence Alberto Vescovo Mendoza.

    En lisant cette lettre, le père de Dominique prit connaissance de son aveuglement et se rendit compte de l’importance que pouvait avoir son fils pour les volontés du Très Haut. En rien il ne voulait aller contre cette destiné et il le laissa partir.
    C'est lors d’une belle journée de printemps que le Diacre Francisco d'Izan se présenta à la maison de Manguz pour venir le chercher et l’accompagner à Valence.

    Ses Années de Formation

    Entre toutes les écoles Bénédictines d’Espagne, celle de Valence était la plus apte à enseigner l'étude théologique et ce, sans oublier les autres domaines : philosophie, sciences et techniques, l’histoire, la politique. Ceci on le devait à l'érudition de quelques érudits Français.
    Cette école était tournée vers l'instruction des jeunes, recueillis sur l’ensemble du territoire, et ce, par devoir de charité et désir d'aider à l’épanouissement des esprits.
    Dominique fut présenté comme un élève surdoué. Ce fut un allemand qui eu la préférence de Dominique, non seulement pour sa pédagogie débonnaire, mais pour ses idées religieuses. Il correspondait au nom latin de Moine Commentius. Ce professeur dans les sept ans qui suivirent, apprit au futur Saint l'analyse des textes, la manière efficace de les rappeler à l'esprit, les manières de les absorber et de les digérer tout en les confrontant à la critique.
    C’est aussi à cette époque qu’il fit la connaissance de Fidelius Mendoza appartenant à la même famille que l’évêque qui l’avait pris sous son aile protectrice. Malgré leurs différences, ils devinrent amis. Fidelius, âgé de douze ans, était espiègle et étranger au travail des mains. Mais leurs différences et leurs contradictions finirent par prendre le dessus. Deux conceptions de la noblesse les divisaient. L'un considérait la noblesse de l'âme, l'autre croyait dans la noblesse des blasons seulement. Dans cette période, Dominique commença à s’habiller de vêtements dénués de tout effet ostentatoire synonyme, à ses yeux, de sagesse et de vérité. Quand Fidelius vit tout le respect que les autres avaient pour son ami, il comprit enfin toute l’importance des idées de Dominique. Depuis Fidelius enseigna à Dominique comme traiter avec les riches. Dominique lui enseigna comme traiter les pauvres. A la fin de leurs études, le Très Haut les éloigna mais sans jamais les détourner l’un de l’autre.
    Dominique laissa l'École de Valencia a 18 ans et fut nommé Docteur pour sa splendide et énorme érudition. En quittant ce lieu, il eut ces quelques mots :
    "Aucune foi n'est possible sans la raison ou sans le cœur... mais jamais la raison ne doit agir sans le cœur, et le cœur ne doit jamais agir sans la raison"

    La jeunesse:

    Dominique est reconnu par tous les fidèles pour sa compassion et ce, dès son plus jeune âge. On raconte qu'en 1191, pendant une famine, il se sépara de ses biens pour donner à manger aux pauvres.
    A l’âge adulte, il prit la voie de l’Eglise et devint diacre. Il faisait preuve d’habileté dans l’art de la diplomatie, dans l’art oratoire mais aussi dans la compréhension de l'âme humaine.
    Le jour où il fut ordonné par Mendoza, maintenant Cardinal, un groupe de corbeaux sillonna le ciel, suivi par un vol de colombes. Le peuple donna différentes interprétations à ce phénomène étrange. Les uns pensèrent que Dominique était là pour faire disparaître le malheur sur terre. Les autres, qu’il était là pour lutter contre le mal par la Foy et la paix. Mais tous pensèrent au miracle.
    Une fois ordonné il prit la route pour un long voyage à destination des Terres du Nord accompagnant le cardinal Mendoza. Le fils du roi de Castille allait épouser la princesse du Danemark et Dominique devait les bénir.
    Le Cardinal Mendoza fut bientôt de retour en sa Patrie mais Dominique obtint l’autorisation de rester. Il souhaitait apporter un peu de prédication à ces gens que le Très Haut lui avait fait rencontrer. Dans les cinq années qui suivirent, de 1193 à 1198, il se ménagea pas ses efforts pour que l'Église danoise prenne corps. Il enseigna les techniques de récolte des champs qu’il avait déjà appris depuis son enfance. La reconnaissance qu’il obtint lui permit d’obtenir beaucoup de conversions.
    A qui voulait bien l’entendre, il disait :
    "Faites-vous recueillir du haut, comme le réseau recueille les poissons, et vous serez nourriture spirituelle"
    Dominique était bien établi auprès des communautés locales et il jouissait d’une grande reconnaissance... Beaucoup crurent qu’il se serait établi définitivement. Mais c’était sans compter sur les tristes nouvelles qu’il reçut de son père Alfonso. Il fut averti de la mauvaise santé dans lequel se trouvait Alfonso. L'Église lui accorda le droit d’effectuer un retour en famille pour l'extrême salut et pour les obsèques éventuelles.
    Le Maire de Copenhague lui mit à disposition le meilleur de ses destrier, et toute la ville exprima son profond désarroi et sa peine.
    Quand il arriva à Burgos il ne reconnaissait plus personne. Malgré sa longue barbe et ses rides courroucées qui lui sillonnaient le front, sa mère réussit à le reconnaître et l'accueillit à la maison avec beaucoup de chaleur et d’empressement. Il se porta au chevet de son Père.
    Francisco d'Izan nous raconteles derniers mots que Dominique laissa au parent mourant :
    "Mon Père il est dit que même la plus dure roche se plie à la pluie et au soleil qui nous frappent éternellement. Grande a été ta foi dans tes mains pleines de cors et dans le travail de la Terre. Il est arrivé pour toi le moment de changer... Maintenant tu tournes ta foi au Ciel, et pour toujours tu seras sauvé. Adieu, tu as été un homme bon et j'ai beaucoup appris de toi."
    Dominique prend pleinement conscience de la vie et de la mort. Quand il les prononça, son frère, Alfonso Jr Manguz se trouvait dans les champs. Les deux s'observèrent à la distance et ce fut dans ces circonstances qu’ils se connurent, et dans lesquelles ils se quittèrent.

    La maturité

    Malgré le plaisir de retrouver sa terre natale, notre Moine fut toujours conscient d'appartenir à un ailleurs et d'avoir beaucoup à faire pour le Vignoble du Seigneur. Il conserva de Burgos un doux souvenir mais il ne revint jamais. Il reprend par la suite son voyage avec le but de revenir au Danemark pour y rejoindre sa communauté.
    Sur le chemin, à la demande du souverain pontife, il du s’arrêter dans la France méridionale pour éteindre les foyers païens. Ce qui devait être un bref passage, dura en réalité dix ans. Cela lui coûta beaucoup. L'Évêque de la zone le nomma prédicateur du Règne. Il soutenait qu'un Prêtre devait donner sa vie pour la diffusion du credo aristotélicien et pour combattre les hérésies en punissant ceux qui n'observeraient pas le Droit Canonique.
    L'action de Dominique fut si efficace qu’il assuma le rôle de Missus Inquisitionis. Et en tant que tel, il fut convoqué, dans l'automne du 1211, à Rome, pour faire le point de la situation et pour exposer sa pensée et son œuvre.
    Dominique se fit rapidement remarquer. Le Pape l'estima vite pour sa grande connaissance des témoins sacrés aristotéliciens et pour sa grande ferveur spirituelle. Il se fit également remarquer par son idée de créer un ordre religieux qui comprendrait deux types de voies :
    - une itinérante pour qui désirait aller dans le vaste monde pour la conversion des infidèles et pour secourir les pauvres
    - un conventuelle pour ceux désireux de contribuer à la croissance culturelle de son Diocèse en enseignant dans les Universités, en dirigeant les séminaires…
    Le discours que Dominique fit auprès du Saint-Siège est gardé dans les secrètes archives de Rome.
    Le concile terminé, Dominique pu retourner au Danemark pour y finir ses jours. Dès son arrivée, il comprit que tous se rappelaient de lui et que sa renommée était presque légendaire. On lui avait même dédié une Place avec un buste. Autour, les champs étaient luxuriants, et jamais il s'était vu à mémoire d'homme tant d'abondance de poissons dans les fleuves avoisinants qui se jetaient à la mer. Une petite communauté d'hommes et de femmes s’étaient créée et s’étaient donné comme objectif de transmettre le souvenir et répandre la pensée du Très Haut. Cette Eglise régulière prospéra au fil des ans et passa son temps à glorifier le Très Haut. Les certitudes de Dominique furent de plus en plus solides et il voyait la Communauté croître avec fierté et surtout les jeunes s'enthousiasmer et s'allumer pour la foi.
    L’idée de créer un Ordre bien précis, inspiré de la vie qu’on lui avait enseigné germa dans son esprit et il prit alors sa plume pour écrire au pontife.

    Citation:
    « Copenhague, XV Octobre de l’an de grâce 1218
    Votre Béatitude,
    Il est clair que les desseins du Très Haut nous concernant ne sont pas si lisibles que l’on souhaiterait. Cependant, avec le l’expérience et l’âge, ils nous deviennent certainement plus présents et intelligibles. Les signes qu'Il nous donne nous apparaissent comme évidents.
    Je Lui suis reconnaissant de ce que mes yeux ont vu et pour la vie que j’ai menée. Maintenant je considère tout ce qui m’est arrivé comme une Providence, Sa volonté. J’entends remplir maintenant ce que je perçois comme ce qui est ma dernière mission.
    Je vous écris afin que vous validiez notre démarche intellectuelle ainsi que notre Château de la rhétorique. Je vous demande donc de prendre en considération mes Frères et de rendre officiel la RÈGLE que nous avons créé à travers nos prières.
    Vous envoi donc mon testament qui gouverne notre vie aujourd'hui, en espérant que vous lui donnerez votre approbation.

    Votre très dévoué fils,

    Père Dominique.


    La réponse ne fut pas immédiate mais sa vie à Copenhague continua dans le respect de la foi et de la dévotion.
    Entre temps la santé de Dominique avait commencé à se détériorer. A qui lui faisait visite, il avait coutume de dire :
    « Celles-ci sont les modalités avec lesquelles le Très haut nous appelle à Lui… la souffrance nous met à l'épreuve, mais un jour nous serons dans la joie absolue »
    Lorsqu’il eu des nouvelles du Pape Dominique était alité fiévreux. Il ne s'agissait là ni d'un assentiment ni d'un désaccord… elle était plutôt une invitation à venir à Rome pour en discuter. Avec difficulté, Dominique se prépara pour sa dernière mission… conscient de ne plus revoir ses amis et incertains qu’il arriverait à destination.
    À costoro Il dit :
    « Que veut dire l’expression de ces visages ! Avez-vous peut-être à redire sur les desseins du Très Haut ? Priez mes Frères, parce que si vous êtes des fidèles, un jour on se reverra tous aux côtés de Chrisots. »

    la mort :

    Dominique atteignit Rome dans un voyage qui dura bien deux ans. Il pressentait que sa mort allait bientôt venir. Chaque arrêt lui était extrêmement douloureux mais nécessaire pour grappiller le peu de forces nécessaires pour continuer. Cependant, personne ne pouvait douter de sa force et de son obstination pour continuer ce périple.
    Le X mars de l'Année du Seigneur 1222, Dominique franchit, épuisé, les portes de Rome... Plus tard, il est reçu par le Pape. Il passe ses derniers instants à détailler son projet aux Docteurs de l'Église qui devaient l'approuver. Toutefois, le 15 Novembre 1223, il s’éteint sur son lit de mort. Les médecins décident alors de faire brûler son corps pour que la maladie ne se répande pas. Mais quelque chose arriva : le corps de Dominique ne se consuma pas. On prit son coeur pour qu’il devienne une relique et on le porta successivement, pour être gardé, à Trieste, siège du premier Monastère dédié à son nom.
    L'histoire de Dominique et de ces derniers jours, de l'engagement qu’il mit dans sa mission, continua de faire parler. Le Pontife qui l'avait accueilli resta en charge durant 15 ans. Son successeur qui avait entendu parler de ce Dominique dans le monde entier à cause de ces nombreux miracles le canonise et le reconnaît comme saint, Docteur de l'Église Aristotélicienne et Martyr, le 15 novembre 1240, jour de la commémoration de sa mort.

    LA DOCTRINE:

    – La prière :

    " Il est fondamental dans la vie de chaque aristotélicien de prier." Avec ces mots, il incitait à la prière les fidèles qu’il rencontrait sur son chemin, certain de l'importance fondamentale de la prière dans la vie de chaque homme.
    Il enseignait à prier le Seigneur et Ses Prophètes, non seulement dans les moments du besoin, mais aussi et surtout pour le remercier pour Ses Saints tu donnes.

    – La conversion :

    "Chaque homme, beaucoup plus s'il a consacré la vie à Notre Seigneur, se doit de répandre Son Mot, parce que la foi n'est pas un trésor qu'il va conserver avidement mais propager et offrir à tous de manière à ce qu’ils puissent se réjouir et se sauver dans la Gloire de Notre Très Haut"
    Dominique, qui avait reçu du Pontife la charge de convertir les païens, incitait de cette manière ses "frères de foi" à collaborer pour répandre le Credo Aristotélicien.

    – La pénitence :

    "Il est nécessaire, parfois, et ceci afin de faire comprendre ce qu’est le vrai chemin aux peuples qui n'ont pas la connaissance que la repentance est là pour les aider à entreprendre le chemin juste vers le salut et la rédemption ." .
    Avec ces mots Dominique qui vient d’être nommé Missus Inquisitionis, explique les motivations et la nécessité de répandre la Foi par la Sainte Église Aristotélicienne.

    – L’église :

    "Hélas, malheureusement, au monde il y n'a pas un Royaume, un duché, une principauté, un gouvernement qui puisse atteindre la perfection. Je suis reconnaissant à Notre Très Haut pour le cadeau qui nous a fait en nous inspirant le création d’une structure telle que la Sainte Église Aristotélicienne qui peut se déclarer incapable de vaciller." Avec ces mots, Dominique proclame sa fidélité totale à la Sainte Église Aristotélicienne.

    – La pauvreté :

    "Sur Terre, rien ne reste. Tout ce que Notre Seigneur donne sera repris un jour. Il a créé le monde avec ses créatures et ses ressources pour que l'homme en tire avantage avec modération. Notre Seigneur ne veut pas voir un homme conserver des biens qui ne lui sont pas nécessaires. En réalité je vous le dis, que celui qui agira de la sorte attirera la colère du Très Haut. Je vous exhorte, frères et sœurs, à vous en tenir au strict nécessaire. Vous n'accumulerez pas, parce que ce que le Très Haut donne le Très Haut vous l’enlèvera."
    Dominique, convaincu qu’il est l'élément essentiel pour maintenir une bonne conduite de vie, décide de faire de ces mots les siens et à propager cette philosophie.

    Ses règles :

    I. Je dois mon existence au Très haut, mon supérieur, et je dois suivre les règles de vie édictées par nos prophètes pour le salut éternel de mon âme.
    II. Je dois une obéissance absolue à notre Sainte Eglise et ses représentants garants de la continuité du travail des apôtres.
    III. Ceux qui ont décidé de suivre ma manière de vivre sont mes frères et camarades, fils du Très Haut et destinés à la même mission.
    IV. La Connaissance prend sa source dans les propos d’Aristote. L’étude et la connaissance doivent être les fondements de ma vie. C’est un chemin difficile mais le plus sur pour s’assurer le salut de mon âme.
    V. L'hérésie prend son origine dans l'ignorance. Je me fais un devoir d’enseigner nos préceptes pour remettre sur le droit chemin toute personne qui aura corrompue son âme.
    VI. La Vraie connaissance ne peut s’acquérir qu’en vivant dans le partage, la communion, le partage du savoir et la prière.
    VII. Il est de mon devoir de voyager pour propager la Connaissance de notre Foy.
    VIII. Il est juste de suivre les propos d’Aristote concernant l'importance fondamentale de la Paix, base essentielle de notre vie en Communauté, garante de l’harmonie et de l’amitié.
    IX. L'humilité, fondement de toutes les Vertus, doit être toujours présente dans ma vie pour que je puisse devenir un exemple à ceux qui me suivent.
    X. Chaque violence me fait horreur et je ne soulèverai jamais un bâton contre un autre frère. Si une personne commet un acte de violence, il ne m’appartient pas, à moi, de le juger mais au Très Haut à la fin des temps.

    Jour du Saint : 15 novembre

    Reliques : Coeur du Saint brûlé


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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:26 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Sainte Dominique


    Dominique naquit en 1302 à Chinon en Anjou. Fille de pieux parents aristotéliciens, elle avait pour tante la Mère supèrieure du Couvent des Soeurs Aristotéliciennes de Chinon.
    Bercée par les préceptes d'Aristote et de Christos durant toute son enfance, elle décida, à l'âge de 15 ans, de rejoindre sa tante au couvent et de sa faire moniale.

    Elle se plongea dans l'Etude des textes sacrés et devint rapidement la plus instruite des soeurs. La Mère supérieure lui confia alors, pour ses 25 ans la charge de la célébration des messes, de la tenue des registres au sein du couvent et de l'enseignement des ses consoeurs, tâches pour laquelle son érudition théologique fut unanimenent appréciée de ses soeurs.

    Sa connaissance des Saintes Ecritures fut telle, que le curé de la paroisse de Chinon vint souvent la voir pour étudier auprès d'elle.

    Une sincère amitié aristotélicienne naquit entre ces deux êtres voués à l'accomplissement de l'oeuvre de Dieu.

    Rapidement, les paroissiens de Chinon commencèrent à venir la voir pour lui demander conseil sur la façon dont ils devaient conduire leur vie pour rester dans les pas de Dieu.

    C'est alors que sa tante décéda, en 1335, et tout naturellement, ses soeurs la choisirent pour nouvelle Mère Supérieure.

    Mais le malheur s'abatit alors sur la France quand commença la terrible guerre de 100 ans.

    Chinon fut envahie par les anglais et pillée...

    L'anarchie se répandait, les villes étaient paralysées par la peur.

    Pourtant, à Chinon, la présence rassurante de Mère Dominique fit se rassembler les croyants aristotéliciens autour d'elle, dans l'espoir et la prière.

    Le Curé de Chinon, qui était très aimé, décéda à son tour.
    Et dans ces temps de trouble, loin de Rome et de l'évêque d'Angers qui avait dû fuir son évéché, les paroissiens de Chinon se retrouvèrent sans curé...

    L'impossible se passa. Malgrè l'interdiction faîte en cette époque aux femmes de tenir une cure ou de procéder aux sacrements, les paroissiens de Chinon supplièrent Dominique de devenir leur curé.

    Cette requête troubla beaucoup Dominique, qui partit en prière demander à Dieu de l'éclairer. C'est alors que lui appru en songe l'Archange Galadrielle qui lui dit :


    Citation:
    Dominique, Dieu n'a pas voulu que les femmes soient exclues de la prêtrise. Il nous a fait homme et femme égaux. C'est pourquoi homme comme femme doivent pouvoir consacrer leur vie à Dieu dans les mêmes conditions, et donc atteindre les mêmes charges en son Eglise.
    Dieu ne veut plus de cette mise à l'écart des femmes.

    Dominique, tu es l'exemple même de la femme digne des plus hautes charges. C'est pourquoi, tu seras un exemple pour les générations à venir.

    Dominique, va confiante auprès de tes paroissiens et accepte leur requête.

    Dieu est avec toi !


    Au matin, Dominique alla rejoindre ses paroissiens et accepta de devenir leur curé.

    Elle remplit son rôle avec tant de ferveur aristotélicienne, elle fit des sermons si emprunt de sagesse, de piété, d'amitié aristotélicienne, que son nom finit par parvenir aux oreilles de Rome.

    Il fut alors rapporter à Rome qu'un curé de Chinon, du nom de Dominique, déplaçait les foules en Anjou, que ce curé était un phare au milieu de l'horreur de la guerre, une lueur d'espoir qui faisait tenir des milliers de paroissiens.

    La Guerre n'en finissait pas, et Dominique vieillissait... Elle forma bientôt une jeune fille prénommée Karine pour lui succéder.
    Puis Dominique décéda en 1393, la nouvelle fut accueillie par une grande tristesse au sein de la population de l'Anjou et nombreux furent ceux qui vinrent à la cérémonie d'inhumation que célébra sa disciple.

    La nouvelle arriva jusqu'à Rome qui décida d'envoyer une enquête sur ce Dominique, qui semblait promis à une sanctification prochaine.

    L'envoyé de Rome arrivant à Chinon apprit alors la vérité sur Dominique et en fut scandalisé. Il décida d'emmener Karine à Rome pour qu'elle soit jugée et condamnée pour avoir violée le droit canon et pris la place du curé, elle une simple femme, et d'avoir ainsi continué l'oeuvre de l'impie Dominique.

    Arrivée à Rome, un procès fut commencé contre Karine, qui défendit avec ferveur Dominique, relatant tout ce qu'elle avait fait. Les cardinaux furent touchés par les propos sincères de cette jeune fille et décidèrent de mener une enquête.

    Durant de longues années, Karine défendit avec ferveur Dominique, fit venir des paroissiens de l'Anjou pour corroborer les faits qu'elle relatait.

    Et ce fut finalement en 1418, à l'issue du Concile de Constance, que Dominique fut déclarée Sainte. L'Eglise reconnut alors que les femmes seraient accueillies en l'Eglise comme les égales des hommes et que dorénavant toutes les charges leur seraient ouvertes.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:28 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Sainte Dwywai


    En l’an 1455, deux érudits aristotéliciens découvrirent, dans une section recluse de la bibliothèque de la paroisse de Launceston, des parchemins jaunis par le temps et rongés par l’humidité dressant le portrait d’une remarquable femme ayant habité le village quelques décennies auparavant. Il leur fallu un labeur incroyable pour parvenir à rapiécer feuille après feuille de ce qui s’avéra constituer un formidable récit…

    L'Epopée de Sainte Dwywai, dite La Frénétique


    Son enfance:

    Sainte Dwywai naît au XIIème siècle à Launceston, dans le comté anglais des Cornouailles. Son père, Urien, le boucher du coin, était bien connu pour son tempérament colérique et bouillant. Sa mère, Nyfein, était d’une beauté foudroyante, sans aucun doute la plus jolie femme du comté. Sa longue chevelure possédait la délicate teinte dorée des épis d’orge, tandis que de son visage resplendissant émanait l’odeur fine du houblon. Dwywai vouait à sa mère un amour sans bornes, et avait l’habitude de s’accrocher aux longues tresses de sa génitrice, tiraillant ses mèches fines et l’assaillant de diverses questions durant tout le temps que prenait l’étape du brassage de la bière, que la petite famille effectuait dans sa demeure. Nyfein promulguait sans relâche les bienfaits de cette boisson maltée à son entourage, proclamant à tout vent les effets bénéfiques sur la santé non négligeables que sa consommation conférait. Dwywai ferait d’ailleurs bon usage de cette recommandation durant son adolescence.

    À l’âge de neuf ans, son père et sa mère entretenaient souvent d’âpres diatribes, son père infligeant couramment certains sévices à sa mère, la battant notamment avec d’imposants morceaux de viande crue. Certains villageois furent d’ailleurs témoins de scènes conjugales ou Urien menaçait de décapiter sa femme à l’aide d’un couteau de boucher. Un jour, Nyfein s’enfuit et se précipita vers la lande, ou elle disparut pour de bon dans le brouillard, sans crier gare. Elle ne fut jamais revue, les villageois tenant pour compte qu’elle avait été dévorée par le monstre des landes, qui écumait à ce moment les terres arides de l’Angleterre australe. Certains affirmèrent même qu’elle aurait été la victime de son mari, qui l’aurait hargneusement poursuivi à travers le brouillard.

    Troublée et affligée par la disparition de sa mère, Dwywai devint subitement sujette à d’ahurissants élans colériques de même que par moments à une lévitation intempestive et involontaire, un remarquable symptôme de dépravation. On la vit soudainement grimper des arbres durant des averses de grêle, s’introduire dans des fours de boulanger et même escalader, lors d’une nuit noire durant laquelle une féroce tempête rageait, la flèche de l’église du village, ceci afin d’échapper aux médisances de son père qu'elle ne supportait plus. Urien ne supportait plus la présence de sa fille, et l’envoya hors du village, dans le couvent de Tarrant-Kaines, dans le Dorset.

    Les évenements miraculeux dont Soeur Dwywai fut l'objet:

    Reléguée dans ce couvent, Dwywai s’adapta néanmoins rapidement à la vie ecclésiastique.

    Se réfugiant dans l’astreignant processus de fermentation de la bière, elle parvint à atteindre une certaine mansuétude intérieure. On raconte que durant le temps que dura son séjour dans l’abbaye ,la qualité du breuvage augmenta exponentiellement, comme si les cuves elles-mêmes avaient été bénies par Christos. Les pèlerins du comté affluèrent en grand nombre à l’abbaye dans le simple but d’ingurgiter quelques goulées de ce nectar divin, ce qui profita grandement à ladite abbaye. Les brasseurs de l’ensemble de l’Angleterre commencèrent à réciter sa prière dans l’espoir que ces paroles attribueraient la touche miraculeuse dont était gratifiée la bière de Dwywai :

    Bénissez, Ô Jah, cette bière délectable, ce breuvage d'Homme que vous avez permis par la douceur du grain : qu'il constitue un salutaire remède aux maux de la race humaine : et attribuez-nous la concession par l'invocation de votre saint nom, à l’ingurgitation de cette boisson, de la santé du corps et d’une sauvegarde sûre pour l'âme. Par Christos notre seigneur. Amen.

    Certaines des nonnes crurent que la vente de la bière devait être réservée aux vertueux aristotéliciens, car elle était trop riche pour faire partie de leurs vies ascètes ; elles buvaient désormais de l'eau pour étancher leur soif. Dwywai affirma qu’elle discernait les traces du péché dans l'eau potable de l'abbaye et invita les sœurs à ne consommer seulement que de la bière, mais ne réussit pas à convaincre ses pairs. Un matin, alors qu’elle livrait des bandages et d’autres provisions à l'infirmerie, Dwywai remarqua que les sœurs malades ne provenaient que du groupe qui refusait obstinément la consommation de bière. Elle conjura donc l’abbesse de leur faire absorber quelques gouttes de boisson maltée, ce qui les guérit quasi instantanément. Ce fameux épisode de vie monastique fut un véritable miracle car Dwywai parvint à sauver des kyrielles de vies, en soutirant aux grands maux tels que la Peste Noire des gens à qui elle avait fait boire de l’eau chauffée et filtrée lors du processus de brassage de la bière.

    Elle apprit rapidement à lire et a passer un grande partie de son temps dans le Scriptorium, dévorant les menus ouvrages que la bibliothèque de l’abbaye abritait. Une des soeurs plus âgées lui enseigna l’écriture, et elle apprit bientôt à imiter la somptueuse calligraphie des grands manuscrits, que seuls peuvent consulter aujourd’hui les mieux nantis. Sur de résidus de parchemin, elle dessinait dans ses temps libres de grossières icônes de Christos et d’Aristote, mettant à bon usage la peinture qu’elle tirait de plantes diverses et d’argile. La sœur bibliothécaire l’encouragea dans son travail, et on lui demanda éventuellement d’illustrer le prestigieux livre d’autel.

    Abritée à l’abbaye, dans les murs de laquelle elle respirait une quiétude et une plénitude incomparable, elle réussit à maîtriser ses instincts agressifs de même que ses immondes accès de rage, elle retrouva la pureté et l’espoir qu’elle possédait avant la disparition de sa mère. Ses attraits se développèrent, et son charme rayonnait et influait sur tout ce qui l’entourait. Lorsqu’elle travaillait au champ, entonnant des hymnes pastoraux, il jaillissait d’elle une aura de sérénité et de sagacité céleste. On s’arrêtait souvent pour la regarder, absorbé dans une méditation silencieuse, sidéré par ses attraits. Ses talents se propagèrent donc rapidement à travers les îles angloises.

    Durant ce temps, en Cournouailles, Urien écumait la lande à la recherche d’une compagne aussi resplendissante que Nyfein. À Exeter, il eu vent des attraits de sa fille, et décida brusquement de la récupérer, par toutes les manières possibles, ne voulant pas lésiner sur les moyens : ainsi, il inséra soigneusement son couteau de boucher dans ses bagages, son esprit féroce entrevoyant déjà ce que pourrait lui procurer sa fille.

    Dwywai ensemençait un champ de houblon quand elle vit son père s’approcher. Elle courut immédiatement se réfugier parmi les cuves de bière. Lorsqu’Urien frappa à la porte de l’abbaye, il fut accueilli par l’abesse qui refusa l’entrée au forcené, mais qui accepta tout de même de convoquer Dwywai afin de lui présenter son père. On la chercha dans tous les recoins, en vain, et c’est beaucoup plus tard qu’on la trouva, transie de froid, dans les celliers du monastère. Dwywai expliqua ses craintes à l'Abbesse, qui consentit à contribuer à son évasion. Bien qu'elle ait généralement évité les bains à cause de l’eau, dont elle avait horreur, elle accepta de s’immerger complètement dans une des cuves de bière fraîche, parvenant à surmonter sa répugnance pour cette souillure involontaire de bière. Ce récipient fut ensuite chargé sur une charrette de pèlerin qui se dirigeait vers Dorchester.

    La cuve fut laborieusement ouverte, et l’on parvint à extirper Dwywai de ce refuge où elle s’était enfermée bien malgré elle. Le pèlerin qui charriait cette cuve, ayant tout récemment expié ses péchés, fut soudainement investi d’un désir charnel moribond, et se précipita vers elle. On raconte que dans un effroi religieux, Dwywai fut saisie de stupeur, et mourra sans crier gare. Durant son service funéraire, sa dépouille se mit soudain à s'élever vers le plafond de l'église. Le prêtre lui ordonna de descendre, ce qu'elle fit en se posant sur l'autel. Elle n'était pas morte et vécut à Dorchester jusqu’à son décès véritable. Les horreurs de son enfance ressurgirent peu à peu, loin de l’influence calmante de l’abbaye. La puanteur nauséabonde du péché de ses voisins la dérangeait tellement qu'elle dormait sur des cailloux, lévitait, passait de longs moments dans les tombeaux ou s'entourait même de flammes pour y échapper .

    Considérant Dwywai comme un curieux cadeau de Jah, ils acceptèrent ses déclarations plus aisément que celle des autres soeurs. Les idiots du village devinrent ainsi des ivrognes, à l'exception de deux benêts qui insistaient à se laver dans des chaudrons d'huile bouillante. On dit de Dwywai qu'elle transformait l'eau du bain des plus pauvres et des plus défavorisés par le toucher. Ainsi, les paysans étaient épargnés par la peste et aux impuretés de l'eau.

    Les aristocrates ne purent jamais accepter ses convulsions extatiques, et étaient particulièrement inquiets par ses propres actes d'auto-mutilation. Quand Dwywai s'attacha à une roue de moulin pour être traînée, apparemment sans aucune blessure, dans l'eau boueuse de la rivière, ils prétendirent qu'elle était habitée par la créature sans nom.

    Un bourreau, convoqué pour la libérer de ses crises étranges, la fit brûler vive. Au moment même où il jeta des serpents et des scorpions sur elle, se tenait à l'intérieur comme si elle se trouvait dans de l'eau froide, remerciant et adorant Jah, puis elle poussa un cri « Je suis déjà bien assez cuite d’un côté, il faudrait me tourner, si l’on veut m’apprêter à point !».
    Durant les dix jours qu’elle passa sur les braises, elle s’en réchappa sans aucune brûlure puisqu’elle avait acquis maintes aptitudes de maîtrise des brasiers de la part des orphelins du village, qui avaient l’habitude de mettre feu à l’orphelinat. Elle est considérée par les savants de l'église comme ayant lancé l'engouement pour la flagellation, dans laquelle les moines fouettent leur dos afin de débarrasser leur cilice des infestations de charançon.

    Ses reliques:

    Une nuit, alors qu’elle se roulait dans un tonneau formé de pointes de lances affûtées et acérées, Soeur Dwywai disparut subitement par combustion spontanée humaine, encore un miracle inexplicable référencé dans les annales romaines.

    Pendant plusieurs siècles, ses reliques en lévitation dans les salles des ventes aux enchères firent grimper sa valeur qui atteignit le double du prix de la tête de Saint Dymphna. L’église paroissiale de Saint Hasselhoff à Launceston abrite aujourd’hui l’avant bras de cette illustre femme (« le bras avec lequel elle remuait les cuves de bière »), parmi ses reliques les plus précieuses.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:30 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint Étienne de Harding


      "Séparés par le corps dans les diverses parties du monde, qu'ils soient indissolublement unis par l'âme...
      Vivant dans la même Règle, avec les mêmes coutumes."

    La très sainte et des plus pieuses vie de Saint Étienne, fondateur de l'Ordre de Cîteaux (Ordo Cistercensis), rédacteur de la règle cistercienne et de la charte de charité, qui toute sa vie durant travailla pour l'épanouissement de l'idéal monastique prôné par Saint Benoît.

    Oeuvre de Monseigneur Zaguier de Bouviers, d'après de nombreux textes d'alors, et rédigée en l'Abbaye Cistercienne Saint-Arnvald de Noirlac.


    Premières années

    Saint Étienne naquit vers 1060, dans le Dorset, région méridionale de l'Albion, au sein de la grande, ancienne et noble famille de Harding. On ne sait peu de choses sur ses parents, si ce n'est que son père fut un administrateur admiré et aimé par ses censitaires, auprès desquels il était fort généreux. On sait aussi qu'Étienne reçut une éducation religieuse et pratique poussée, au point où ses connaissances impressionèrent les autorités religieuses locales.

    Ceci dit, la part d'ombre sur sa vie se lève complètement quand Étienne de Harding choisit la vie monastique. En effet, à partir de ce moment là, grâce à l'assidu travail des moines qui cotoyèrent le saint, de nombreux écrits et registres nous permettent de connaître avec précision le déroulement de sa vie. On sait qu'il entra à l'abbaye bénédictine de Sherborne à l'âge de 15 ans. Après un noviciat rapide et fructeux, il fut élevé frère par l'abbé Roger de Lisieux, d'origine normande, qui le nomma chantre, où ses connaissances déjà très complètes en Christologie lui furent très utiles. Étienne resta cloitré à Sherborne pendant quatre ans, priant avec ferveur et sans relâche. Ces quatre années, il les utilisa à bon essient, ayant lu tous les ouvrages de la bibliothèque de l'abbaye, faisant de lui un érudit hors pair. D'ailleurs, il fut, après le décès de l'abbé de Lisieux et le remplacement de ce-dernier par un nouvel abbé, Richard de MacGroar, d'origine écossaise, rapidement nommé par ce-dernier chapitrain, qui en plus de le récompenser pour son érudition, voulait fait un contre-poid aux français très présents au sein du chapitre. En effet, l'abbé de MacGroar souhaitait que le monachisme s'internationalise, au lieu de rester une mode française. En quelque sorte, on peut dire qu'il était un précurseur du concept d'intertionalisation, et son influence fut grande sur Sainte Étienne, qui en fit un but, un objectif et un devoir des cisterciens.


    Cependant, Saint Étienne ne resta pas chapitrain bien longtemps, puisque l'abbé le fit nommer lecteur au séminaire de Winchester, fondé quelques années auparavant, comme de nombreux autres à travers l'Europe, grâce à des lettres patentes de Grégoire VII, qui souhaitait une meilleure formation des prêtres, ce qui était à ses yeux essentiel et primordial pour lutter contre le nicolaïsme et la simonie. C'est au sein de ce séminaire qu'Étienne put s'initier à l'aristotélisme, doctrine alors réservée à une petite élite au sein des prélats et des plus éminents théologiens. L'affirmation de la sociabilité de l'homme est un choc. Étienne découvre alors la futilité de l'idéal monastique bénédictin, qu'il tente de réformer.

    Il réussit à fonder un hospice sous l'autorité de l'ordre, qu'il administre seul, puisqu'il est le seul à maîtriser des concepts de médecine, acquis au séminaire, mais ses autres tentatives resteront sans suite. Un nouvel abbé succède à MacGroar, Nicolo Aldobrandeschi, d'origine italienne, qui ne veut rien savoir des idées d'Étienne et l'expulse de Sherborne.


    Cantorbéry, puis Rome

    Saint Étienne déménage alors à Cantorbéry, siège de la primatie des angles, et se place sous la protection du nouvel archevêque, Baudoin d'Exeter, proche de la famille royale normande. Étienne, élevé chanoine, devient alors clerc séculier, tandis que l'archevêque lui confie la doyenné de la cathédrale. Étienne de Harding a alors 25 ans. Les théologiens de la ville, et ses confrères du cloître de la cathédrale, sont beaucoup plus réceptifs à ses propositions de réforme de l'Ordre Bénédictin, et se tiennent au fait des actualités romaines. Saint Étienne se fait remarquer pour ses prêches et est élevé seigneur par le roi Henri II.

    Finalement, Monseigneur Baudoin propose à Étienne d'effectuer un pélerinage à Rome. Enthousiaste, et voulant profiter de l'occasion pour discuter de son idéal avec nombre de théologiens du continent, Étienne se prépare quelque peu et met de côté quelques sous pour le voyage avant de recevoir le bourdon après une courte messe célébrée dans le choeur de la cathédrale.

    Son voyage débuta par une traversée de la Manche qui fut plutôt calme selon les dires même d'Étienne, et il prit ensuite la direction de Paris, où il ne fit qu'un bref arrêt, déçu par les théologiens de la ville, et emprunta ensuite la Via Agrippa, qui l'amena jusqu'à Rome en passant par les principales villes italiennes. À Boulogne, l'université lui réserva un bon acceuil, et ses thèses ne furent pas autant décriées qu'elles le furent à Florence. Néanmoins, les conditions météorologiques furent avec lui.

    Arrivé à Rome, il se plongea dans la lecture d'ouvrage sur Aristote. Il y découvrit les livres du panégyrique et du siège d'Aornos, qu'il dévora, mais qui furent pour lui très décevant, n'y trouvant pas d'arguments pour étayer ses idées de réforme. Cependant, il se lie d'amitié avec l'archevêque de Lyon et primat des Gaules, Hugues de Bourgogne. Après quoi, Étienne se fait connaître grâce à ses messes, mais aussi, et surtout, grâce aux débats théologiques qu'il mène et organise au sein de la faculté des sciences théologiques de Rome. Il entre même dans l'entourage du pape, mais son aristotélicisme un peu trop marqué lui vaut des critiques, et il préfère finalement suivre l'archevêque Hugues, qui retournait dans son diocèse.


    Molesme et Cîteaux

    La remontée sur la Via Agrippa se fit sans problème, la région n'étant pas alors infestée de Lion de Judas comme elle l'est aujourd'hui. Arrivé à Lyon, Étienne fit la connaissance de Robert de Molesme, qui visait le même saint et noble objectif que lui. En effet, Robert avait souhaité lui aussi réformer le monachisme, et avait pour ce faire fondé une abbaye, l'abbaye de Molesme. Cependant, cette-dernière était en grande difficulté. Établie sur un flanc de montagne, une terre infertile et loin de toute bourgade, un endroit dont personne ne voulait, l'abbaye sombrait dans l'acédie. Au départ, l'établissement n'était composé que de cabanes de branches autour d'une chapelle dédiée à Saint Hubert. Rapidement, la maison de nouveaux moines, rétifs à tant d'austérité. Ces moines, désespérés par leur situation, ne voulaient surtout pas suivre les enseignements de Robert, encore plus draconiens, et continuaient malgré tout d'honorer l'interprétation bénédictine de la règle de Saint Benoît. Étienne promit toutefois à Robert de venir le seconder à Molesme, mais après quelques temps, la tâche s'avérait tellement ardue que Robert et Étienne se décidèrent à trouver une solution.

    Les deux moines avaient un rêve, celui de fonder une abbaye sur une vraie terre, une terre fertile et acceuillante. Mais pour cela, il fallait obtenir une concession de la part d'un seigneur ou d'un propriétaire terrien, et peu s'étaient prononcés en faveur d'une réforme de ce qui était alors l'ordre le plus puissant d'Europe. Néanmoins, Étienne était convaincu que ses idées, de par leur originalité, mais aussi de par leur sérieux, séduirait un important vassal de Sa Majesté. Ce noble, ce fut Renaud de Beaune. Après qu'Étienne soit passé à sa cour, séduit par son discours, le vicomte de Beaune lui offrit une terre fertile au milieu d'une grande forêt.



    Avec quelques moines de Molesme, Étienne de Harding et Robert fondèrent l'abbaye de Cîteaux. Dans les premiers temps, la nouvelle communauté travailla à défricher la terre. Ils revendirent les stères de bois et purent acheter des pierres pour l'enbelissement de leur abbatiale. Dès la première année, les moines réussirent à tirer profit des champs. La récolte fut très variée. En effet, prévoyants et instruits, Étienne et Robert avaient organisés les cultures de manière à tirer profit des grandes terres du domain abbatial, c'est-à-dire en y cultivant le plus possible. Grâce à la technique de l'assolement triennal, les moines réussirent à récolter une quantité de légumes, mais aussi une quantité de grains, que ce soit du blé, que les frères boulangers transformèrent en pain, du houblon, que les frères brasseurs transformèrent en bière et alcools divers, qu'on vendait, tout comme les surplus des autres cultures, aux villageois, ce qui permit à l'abbaye d'amasser des sommes considérables, ou encore de l'orge. La structure était là, il ne manquait que l'organisation pour avoir la règle d'un ordre monastique des plus solide.

    Toutefois, les débuts de Cîteaux ne furent pas toujours faciles. S'il y eut discorde dans la nouvelle abbaye, ce fut surtout à savoir qui de Robert de Molesme ou d'Étienne de Harding serait élu abbé. Les moines furent séparés en deux factions, et le chaos fut maître des lieux jusqu'à ce que le sage Saint Étienne décide de reconnaître son frère comme abbé, pour mettre un terme à la désolation causée pas la désunion de ceux que l'on appelait déjà les cisterciens.

    Ceci dit, les moines de Molesme vinrent à Cîteaux pour se repentirent, et implorèrent Robert de redevenir leur abbé, en échange de quoi il se soumettrait aux principes et coutumes de Cîteaux, ce qu'il accepta. Étienne de Harding et Robert avait réussi à mener à bien leur réforme du monachisme.


    La Charte de Charité

    Suite au départ de Robert, Étienne fut proclamé abbé par acclamation. Il nomma ensuite le frère Albéric comme prieur de l'abbaye, ainsi qu'un chapitre. Entre-temps, l'idéal monastique cistercien s'était grandement répendu en France, et il devenait urgent d'établir les structures d'un nouvel ordre. Étienne se pencha alors sur la rédaction ce qui devrait être le texte fondateur pour tous les frères cisterciens.

    La nouvelle règle énonçait les valeurs fondamentales de l'Ordre Cistercien : la charité, qui consiste en l'aide du plus démuni et le refus et le rejet de l'égoïsme, l'exemplarité, qui est le respect d'un code d'honneur implicite ainsi que la foi.


    L'abbé de Cîteaux, soucieux de l'intertionalisation de l'ordre et du bon fonctionnement de ce-dernier, inclut aussi dans la charte des mesures administratives. Il fixa d'abord les modalités d'établissement de l'ordre. Ainsi, une abbaye cistercienne ne peut être ouverte que si trois moines se trouvent dans la même région, et avec l'accord du chapitre d'une abbaye-mère de l'ordre. La nouvelle abbaye devenant donc fille de l'abbaye-mère. Ensuite, il établit le fonctionnement des élections pour les abbés, ainsi que les charges, les fonctions et les statuts de chacuns.

    Saint Étienne, voulant donner à la règle cistercienne un nom évocateur, la baptisa Carta Caritatis, ou Charte de Charité, pour signifier la principale et plus importante valeur de l'ordre.

    Saint Bernard et dernières années

    L'abbaye de Cîteaux florissait et devenait de plus en plus importantes, et sa réputation dépassa largement la Bourgogne. La réforme cistercienne intéressait beaucoup de gens, et les théologues les plus respectés se penchaient régulièrement sur la situation de l'ordre naissant.

    Évidemment, Cîteaux acceuillait chaque année un incessant flot de novices, venus pour y vivre dans la vertu, dans l'espoir d'obtenir le salut de leur âme et ainsi atteindre le soleil. C'est dans ce contexte qu'un jeune nobliaux venu directement de sa région de Dijon natale, qui deviendra plus tard Saint Bernard de La Bussière, intègra l'Ordre Cistercien. Tel Saint Étienne, qui aimait, en tant qu'abbé, admirer sa réussite, Saint Bernard passa avec brio le noviciat, et fut rapidement promu aux charges les plus importantes et les plus prestigieuses de l'abbaye. En effet, il en vint même à être nommé recteur de l'abbatiale, devenant en quelque sorte le bras droit d'Albéric. Chargé de la célébration des offices, il prêchait, chaque dimanche, les vertus et les bienfaits du cistercianisme, et ses qualités lui valurent d'être grandement considéré, même partie le clergé séculier et la société laïque. Après s'être entretenu avec le collège des nobles bourguignons, Saint Bernard, qui avait entre-temps été élevé chapitrain de Cîteaux, vint voir Saint Étienne pour obetnir l'autorisation de fonder une abbaye-fille sur les terres de La Bussière sur Ouche.



    Étienne, trop heureux d'assister à la fondation d'une seconde abbaye soumise à la règle cistercienne, accepta avec enthousiasme. Cette nouvelle abbaye ne fut que la première d'une longue série, et grâce aux mesures prises par Saint Étienne en matière d'intertionalisation, mais aussi grâce aux connaissances et au charisme de Saint Bernard, l'Ordre put s'installer en Irlande, en Scandinavie, dans la péninsule Ibérique, etc.

    Même s'il aurait voulu lui-même participer à l'expansion de l'Ordre Cistercien, Saint Étienne ne le put en raison de son grand âge. Malgré cet ultime regret, il restait fidèle à la règle qu'il avait écrite, faisant toujours preuve de grande charité. Petit à petit, il déléguait ses responsabilités à Albéric, qui devint le troisième abbé de Cîteaux, mais aussi aux jeunes qui s'étaient joints à la grand famille cistercienne et faisait preuve d'enthousiasme et de motivation.

    Chaque jour, on pouvait le voir méditer tout en se promenant dans les grands domaines de l'abbaye.


    Le trépas

    Saint Étienne de Harding, fondateur de l'Ordre Cistercien et rédacteur de la Charte de Charité, s'éteignit paisiblement en sa cellule de l'abbaye de Cîteaux, entouré de ses frères de la famille cistercienne, un beau jour de mai alors que les arbres et les arbustes du domaine étaient en fleur. On pleura beaucoup sa mort, et plusieurs dignitaires, qu'ils soient religieux ou laïques, assistèrent à ses funérailles ainsi qu'à son inhumnation.

    On l'enterra sous l'abbatiale de Cîteaux, et on marqua l'emplacement de sa tombe par un gisant qui fut réalisé par un sculpteur bourguignon. On conserva son coeur, dont le reliquaire fut déposé à la primatiale Saint-Jean-Baptiste de Lyon, sa mitre, qui fut donnée à l'abbaye de La Bussière sur Ouche, et sa crosse, que l'on offrit à la jeune abbaye de Noirlac.




    Attributs

    Saint Étienne de Harding est souvent dépeint en vêtements d'abbé, avec mitre et crosse, mais aussi souvent tenant dans ses mains une maquette de l'abbaye de Cîteaux, rappelant ainsi que c'est lui qui en fut le fondateur. Son apparence générale est plutôt sobre, et rappelle donc son voeu de pauvreté.

    Reliques

    L'histoire des reliques de Saint Étienne de Harding est particulière. Premièrement, son gisant, de même que l'abbaye de Cîteaux, furent détruits par les Armagnacs lors de la guerre civile qui les opposa aux Bourguignons. Ne restait que du corps du Saint son coeur, qui put être admiré à Lyon jusqu'à ce que Monseigneur de Bouviers l'amène à Sens pour être adoré par les fidèles qui visiteraient la cathédrale Saint-Étienne. Sa mitre fut, quant à elle, ramenée à Noirlac après l'abandon de l'abbaye de La Bussière, où elle a rejoint la crosse du Saint. Ces deux dernières reliques se trouvent toujours à Noirlac.


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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:35 am    Sujet du message: Répondre en citant

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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:37 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Saint-François de Gênes


      Chapitre I


    De l‘éducation de François de Gênes et de la mort du père Suger

    A Gênes, en l’an de grâce 1188, vivait dans une des cités les plus prospères des royaumes, un tout jeune homme, troisième fils d’une riche famille de marchands : François Arinitzi de Gênes.

    Le pater familias, Laurent de Gênes était banquier et marchand Gênois, auprès des plus prestigieuses cours européennes. Il avait un sens aiguisé des affaires et de la gestion, et sa fortune et sa réputation égalaient celles des plus grands princes des royaumes. Il menait donc sa vie comme lui dictait telle réputation: il demeurait constamment dans son palais à Gênes, ne sortant que très rarement. Ambassades, marchands et escortes remplissaient le travail nécessaire au bon fonctionnement de ces affaires.

    Il voyait en François, le plus doué de ces fils, un successeur potentiel. Il cherchait à lui inculquer tout son savoir et son expérience dans ce domaine. Son fils devait apprendre le métier. Le jour venu, observant que son fils s’approchait de la maturité nécessaire, il décida qu'il était temps pour lui de partir à travers les lointaines contrées du saint Empire et du royaume de France accompagnant la caravane commerciale à travers villes et campagnes.

    Son père avait voulu qu’il soit accompagné par un personnage qui sera déterminant dans la pieuse vie de François : le père Suger. Celui ci officiait comme chapelain de la famille Arinitzi, et aurait pour rôle tout au long de la formation du jeune François son apprentissage de la morale Aristotélicienne et son éducation aux préceptes de la foi.
    Laurent de Gênes, personnage très pieux, y tenait beaucoup.

    Les messes de Suger sortaient vraiment de l’ordinaire, il emplissait à forte dose d’encens les endroits où il officiait élevant d’avantage les prières et cantiques auprès du tout puissant. Il semblait se muer en une créature s'agitant corps et âme pour faire vivre et transmettre sa foi et ses bénédictions à ses auditeurs. Quelque chose d’exaltant et de transcendant émanait de de son attitude, de ses paroles et de ses gestes. Dieu lui même semblait s’exprimer à travers son verbe. Sa voix était rauque et suave, détonnant comme le grondement divin, tous restaient happés et très sensibles aux paroles du prêtre devant l’extraordinaire aura dont celui-ci étaient entouré.

    Il terminait toujours ses offices par une seule et même formule venant conclure l’impressionnante prestation :


    Citation:
    Voici pourquoi il ne faut pas le suivre : les hérétiques qui refusent la conversion alors que l'Eglise, seule détentrice de la Vérité, leur a indiqué la Vraie Voie, sont pêcheurs par présomption, car ils estiment mieux savoir la Vérité que l'Eglise, donc mieux savoir la vérité que Dieu, quel outrage que cela !


    La foi du jeune Arinitzi, dès le début de son statut d’homme, demeurait très forte, et particulièrement grâce au très pieux père Suger.
    Passionné par la vita de Christos dont le père Suger se faisait un devoir -et un plaisir- de lui raconter, François aimait à imiter mot pour mot, phrase pour phrase, le guide de l’humanité, celui par qui la seconde révélation arriva. Suger et lui même apprenait et s’essayait à vivre et à ressentir les mêmes situations que Christos vécu à l’époque ancienne.

    Alors, il essayait d'approcher ces pauvres humains; il leur parlait et leur expliquait la philosophie d'Aristote et les enseignements du Très Haut.


    Citation:
    " Aristote, disait-il, nous a appris que l’homme sage doit participer à la vie de la Cité. Vous mes amis, regardez vous, êtes vous heureux ? perdus que vous l’êtes au milieu de nulle part ? Mes amis, sachez que l’Homme est par nature fait pour vivre au sein de ses semblables. "

    Ayant dit ceci, Christos nuança tout de même ses paroles :

    " Mais n’oubliez pas, que chaque homme a aussi une individualité, chaque homme a son propre rapport avec Dieu et avec la nature. Aussi, pour ne pas oublier cela, et pour trouver en soi les ressources nécessaires à la réflexion, il plaît à Dieu que vous puissiez vous retirez de temps en temps, au delà de la ville, afin de vous retrouver en vous même, dans la prière et le calme, la quiétude et la concentration de votre esprit.


    C’est par une nuit pluvieuse de Mai qu’un drame frappa François et qui le marquera tout au long de sa vie.

    Arrivé dans la populeuse ville de Lyon, dans le royaume de France, le convoi s’installa dans les halles marchandes pour plusieurs semaines. Lyon était un des plus gros bourgs des royaumes, lieu de tous les commerces. Mais cet afflux de richesses appelait aussi les brigands, routiers et mercenaires de la pire espèce, les escroqueries, et vols et autres vices étaient légions. C’est aussi dans ce contexte, où une extrême richesse côtoyait la pauvreté la plus extrême, que vint l’expansion, telle la peste, d’une hérésie séculaire : la secte des bogomiles.

    Père Suger se sentait mal dans cette ambiance pesante, cette ville semblait abandonnée de Dieu. Son aversion pour les mécréants rendaient d’autant plus insupportable sa présence en ces lieux. Il connaissait la ville de réputation, mais il ne pouvait imaginer le degré de corruption des âme qui régnait ici, à vraie dire il s’attendait à voir au moins un des sept Princes-démon surgir des décombres spirituels de cette cité.

    Mais son devoir intime et envers la très Sainte Eglise Aristotélicienne le poussait à aller prêcher la bonne parole à cette population désorientée par la misère et par les chimères hérétiques.


    Citation:
    Il m’emmena avec lui jusqu’au parvis de la maison de la ville, lieu de toutes les rencontres où il s’élança dans une longue harangue pleine de fougue et de conviction destinée à rallier les pauvres hères vers le chemin du paradis et de Dieu, pour les sauver des tortures infernales et pour ramener de l’ordre dans cette cité sans foi ni loi.


    Le père Suger le savait, les préceptes Aristotéliciens amènent une morale juste et fraternelle, en somme, la foi Aristotélicienne est un facteur de l’ordre dans le monde, et elle seule peut ramener la société à la paix la plus juste et à une monde plus équitable. Exactement le contraire de cette ville fantôme où les autorités temporelles étaient endormies par leurs propres richesses et par les hérétiques les plus pervers. C’est ainsi que le père Suger s’adressa à la foule :

    Citation:
    Il ne s'agit donc plus d'essayer de sauver les âmes des Impénitents qui par définition sont voués aux enfers, mais de sauver les âmes de tous les autres membres de la société, de cette innombrable foule vulnérable au mauvais exemple des hérétiques, il s'agit d'éviter que la peste hérétique nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autres, et lorsqu'il s'agit de sauver des âmes, les corps n'ont plus d'importance, le spirituel étant infiniment supérieur au temporel, il ne faut guère hésiter à devoir ôter la vie aux méchants lorsqu'il s'agit de sauver des âmes des Enfers !!! Telle est la raison d'être, le fondement et la justification de l'idée et du devoir de Croisade.


    Et c’est là, sous les yeux innocents de François, et sous les yeux légèrement surpris des badauds qu’un carreau d’arbalète vint transpercer le vénérable père Suger. Le choc fut immense, des ricanement se firent entendre dans la foule ainsi que des « Vive bogomile » les badauds prirent peur et se hâtèrent de rentrer chez eux, le père Suger s’effondra devant François. Celui ci avait les larmes aux yeux, tétanisé par la brutalité du meurtre, ne sachant quoi faire, ne sachant qui appeler. Il s’effondra lui aussi, sur le corps inanimé de son mentor, il resta longuement là sans bouger, en pleurant de tout son soul, à attendre, attendre et attendre…

    Attendre que la douleur passe, que Dieu interviennent pour faire revenir Suger, pour qu’un miracle arrive. Mais rien, le sang s’écoulait lentement sur le sol, désappointant le jeune Gênois. Reprenant ses esprits il se leva brusquement, se sentant à son tour menacé, il pris son ami défunt à bras-le-corps et le traîna autant qu’il le pouvait à travers les sombres ruelles de Lyon...



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint-François de Gênes


      Chapitre II


    De l'éducation de François de Gêne et de la découverte d'Aristote.

    François était revêtu de haillons, agenouillé devant l’église de la paroisse Saint Georges de Lyon. Il mendiait.

    Depuis l’assassinat du bienheureux père Suger, François ressentait un profond désespoir.

    Seule la foi, l’aumône et l’amitié du curé de l’église saint Georges le maintenait vivant. La foi et la charité n’avaient heureusement pas entièrement disparue de cette lugubre cité, la curé de l’église sainte Georges l’avait aimablement recueilli et aidé, les habitants de ce quartier semblait foncièrement moins touchés par le fléau de l’hérésie et du désordre.

    Les choses matérielles n’intéressaient plus François de Gênes –d’ailleurs l’avaient-elles jamais ému- Il faisait fi de l’aveuglement et des intérêts de son père. Seul comptaient pour lui les longs entretiens avec le chapelain Suger les soirs de printemps où ils avaient l’impression de disséquer l’âme des Humains, ou tout du moins, leurs propres âmes.

    Ses longues méditations et son amitié lui avaient apporté tout le bonheur, le réconfort et l’espoir nécessaire à la vie terrestre de tout homme. Il savait désormais comment appréhender son existence en vue du jardin céleste, ce lieu que Suger aimait à décrire comme


    Citation:
    l'antre de la jouissance divine.


    Sa misère matérielle était réelle. Il vivait dans la pauvreté la plus extrême, grignotant quelques miches de pains et légumineuses que le curé, admiratif, lui fournissait sans peine et avec toute la charité d’un homme de cœur. A défaut des conforts d’une vie luxueuse, ses innombrables pensées de Dieu amenaient en lui une richesse spirituelle débordante. Et malgré toutes les épreuves que les hommes lui avaient fait subir, il continuait à avoir confiance en l'Humanité, car sa fidélité envers la créature choisie par Dieu était sans faille. Seul l’incrédulité et le non-respect des commandements divins écrits dans le Livre des vertus pouvaient conduire des hommes aux vices. S’éloigner de Dieu était s’éloigner de la vertu. S’éloigner de la vertu était s’éloigner des fondements de la société des hommes et de ses lois.

    Ainsi il reconnaissait la grandeur d’âme de certains, et, en demandant l’aumône , en conséquence il faisait appel à la communauté Aristotélicienne dans son ensemble, à la charité universelle de l’Eglise et des fidèles. Sa survie ne dépendait que de la communauté, il remit ainsi toute sa confiance, sa vie même entre les mains des Hommes, entre les mains de Dieu.

    La simple pensée de la vengeance ne lui avait jamais traversé l’esprit, tant il considérait ces hommes comme égarés et distants de Dieu.

    Néanmoins des interrogations subsistaient dans la tête du jeune homme.

    Certaines questions qui conservaient leurs mystère, restées sans réponses, que même le père Suger n'avait su résoudre lors de ses excès de curiosité.

    François aimait échanger des bribes de conversations, de dialogues avec ses donateurs quelques fois inquiets, il les rassurait en leur apportant l’espoir attendu, les instruisait en citant la vita de Christos. Vagabonds, paysans et artisans trouvaient réconforts auprès du jeune homme, et en échange, lui apportaient de quoi survivre.

    Il répétait sans cesse, avec les mêmes convictions :


    Citation:
    L’espoir ! Toute la vie de l’Aristotélicien doit être tournée que vers ce but ultime, la réalité et la vanité des richesses matérielles devenant bien peu de choses face à cette formidable destinée que Dieu avait offert aux Hommes.


    Il vint un jour un homme vêtu d’une longue toge noire et d‘un couvre-chef typique des universitaires de la ville. Venu sur les conseils de ses étudiants il s’approcha intrigué par le jeune mendiant, en tenant dans ses mains un objet d’une grande valeur aux yeux de beaucoup : un livre.

    La confiance en l’Homme, quel qu’il soit, quoi qu’il ait fait dans sa vie, finissait toujours par tenir ses promesses en retour. L’éternel retour, l’éternel don de l’humanité, voilà comment devait fonctionner le monde : Sur la confiance, l’espoir et le don.

    François n’attendait rien de personne, il donnait pourtant de sa personne, de sa compréhension, de ses conseils avisés, de sa foi et de son amour. Mais aucun intérêt ne guidait son âme, aucune reconnaissance, aucune gloire n’étaient recherchées. Il ne percevait pas le monde et l’Homme comme pouvait le percevoir son père, il était ailleurs.

    Et c’est à la vue de cet illustre homme en noir, planté devant lui que tout se mit en lumière et en mouvement d’une harmonieuse manière, sans pareil, la quintessence de l’amour s'incarnant devant ses yeux ébahit. L’homme tendit le livre à François, avec le sourire bienveillant d’un défunt apaisé, et parla en ces termes :


    Citation:

    - Que le savoir illumine ta vie jeune mendiant, Aristote et Christos sont nos guides à tous. Sache que les tréfonds de nos âmes ont été étudiés par le sage Aristote, le monde n’avait plus aucun secret pour lui. L’Homme à la lecture de ces saints ouvrages se dévoile tel l’escargot quittant sa coquille. Grâce à lui, la raison à donné une dimension nouvelle à la foi, Dieu a apporté l’intelligence à l’Homme, c’est pour mieux l’aimer et mieux vivre sur terre. Plus que Christos, Aristote nous raconte cela.
    Mais vous, qui êtes vous ?

    - Vous faites donc partie de l’université ? Quelle joie de rencontrer un homme si érudit, si aimable et si bon. Dieu puisse bénir l’Université pour la sagesse que cela apporte aux hommes. Je me nomme François.

    - Malheureusement l’université est une communauté très hétéroclite, le vice peut souffler dans le cœur de certains. N'accumule aucun savoir, avec moi. N'essaie que de comprendre. Je me nomme François moi aussi, d'ailleurs.

    - Peut être n’ont ils pas été suffisamment bien guidés ?

    - Oh, assez oui, il l'ont été, mais les tentations vicieuses de ce monde sont légions et beaucoup, aussi savants qu’ils soient, sombrent dans l’antichambre de la créature sans nom.

    - N’avez vous plus aucune espérance pour l’être humain, l’être aimé ?

    - Parfois, seulement, et je l’éprouve devant vous, François.

    - Je ne suis qu’un parmi une multitude, c’est l’homme dans son entier que vous devez voir en moi.

    - C’est donc à la créature chérie de Dieu que j’offre cet ouvrage ainsi que cette invitation. Nous sommes parce que nous sommes nombre.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:39 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Saint-François de Gênes


      Chapitre III


    De l'enseignement de St-François
    rédigé par le Père Maisse Arsouye


    François était un étudiant sérieux et travailleur. Il ne négligeait pas les plaisirs, mais estimait que ceux de l'âme et de l'esprit surpassaient ceux du corps. Aussi tâchait-il toujours d'équilibrer les moments de travail et de repos. Et en toute occasion, il prenait le temps de bien faire les choses, sans précipitation ni procrastination. Bien vite, il devint un modèle pour bon nombre d'étudiants plus jeunes, et même pour certains de ces aînés. Il ne prêchait pas par la parole ou par l'épée mais par l'exemplarité de son comportement.

    François s'intéressait à de nombreux domaines de la connaissance, et en particulier de la Raison et de la Sagesse. Considérant, comme tout bon aristotélicien, que ces deux enseignements sont éminemment complémentaires, il ne manquait jamais une occasion d'étudier les écrits d'Aristote et de Christos.

    Ses progrès furent spectaculaires. On lui confia rapidement la direction de séances de lectures et des discussions qui s'ensuivaient. Bien vite, il apporta une touche personnelle à la connaissance qu'il avait accumulée, et certains étudiants plus jeunes commencèrent à le considérer comme un maître. Cette situation déboucha sur une licence puis une maîtrise en théologie. Il put alors enseigner les Sanctes Ecritures tout en propageant sa vision.

    La vision de Saint-François s'exprime particulièrement bien au travers de ce dialogue entre lui et un disciple lors d'une séance de discussion.


    Citation:
    - Maître, lequel est le plus important, Aristote ou Christos ?
    - Aucun n'est plus important que l'autre. Ou plutôt, chacun d'eux est plus important que l'autre !
    - Je ne comprends pas.
    - L'aristotélisme est UN, et il a besoin des DEUX
    - Un message mais deux prophètes !? C'est difficile à concevoir.
    - Dis-moi, combien de parents as-tu ?
    - Deux, maître.
    - Et lequel est le plus important ?
    - Ils sont aussi importants l'un que l'autre.
    - L'éducation qu'ils t'ont donnée avant de te confier à nous est-elle pervertie par l'existence de deux parents ?
    - Non.
    - En effet ! Tu le vois bien, tu as reçu une éducation, unique et cohérente, pourtant dispensée par deux parents. Chacun t'a apporté quelque chose qui était original tout en s'inscrivant dans une unité cohérente. Le rôle du père et celui de la mère sont différents, tout comme le sont les enseignements d'Aristote et de Christos. Mais ton éducation est unique, tout comme l'est le message aristotélicien. Deux prophètes, un message ! Raison et Sagesse sont distinctes mais inséparables, tout comme le sont les deux faces d'une monnaie.


    François passait donc une grande partie de son temps à étudier et à enseigner. Il lui semblait important de toujours pratiquer les deux. En effet, il aimait à rappeler qu'Aristote nous met en garde contre les tendances extrêmes, et que pour lui la vertu se trouve dans un juste équilibre. Qui pourrait avoir l'orgueil de prétendre tout connaître ? Qui serait assez sot pour prétendre ne rien connaître ? Ainsi François aimait à recueillir autant qu'à dispenser. Combinant la légitime fierté du maître et la nécessaire humilité de l'étudiant, il avait trouvé le juste milieu.

    Mais il ne dédiait pas tout son temps à la connaissance et à l'érudition au sein de l'académie. Cela lui semblait contraire au message aristotélicien. Voici ce qu'il en ressort lors d'un autre dialogue :


    Citation:
    - Maître, pourriez-vous m'aider pour un problème d'éthique ?
    - Désolé, mais il est temps pour moi d'aller en ville accomplir la partie séculière de ma tâche.
    - Mais, maître, votre temps est trop précieux pour être dilapidé dans le siècle !
    - Finalement, je pense que je vais te donner quelques conseils. Tu en as besoin. Que nous apprend Aristote par rapport à l'homme et à la cité ?
    - Il dit que l'homme doit prendre part aux affaires de la cité.
    - Tu vois, tu le sais ! Alors pourquoi ne pas le mettre en pratique ?
    - Mais ce que nous faisons ici est utile à la cité.
    - Certes, je vois que tu n'es pas idiot. Mais quel serait la force de notre message si nous ne sortions jamais de ces murs ? Le peuple a besoin de nous, la Cité a besoin de nous. C'est un devoir pour tout homme de participer à la cité selon ses moyens. Et notre éducation nous donne de grands moyens. Aussi devons-nous régulièrement sortir et maintenir le lien avec la cité.
    - Vous condamnez donc l'érémitisme ?
    - Ce n'est pas à moi qu'il convient de condamner. Mais je réprouve totalement ceux qui pensent attendre Dieu dans l'isolement. Christos a-t-il choisi de s'isoler ? Bien sur que non ! Ce qu'Aristote préconisait, il l'a fait. Ce que la raison commande, la sagesse l'applique.
    - Mais alors à quoi servent les monastères ?
    - Tu passes d'un extrême à l'autre ! Il convient de trouver la voie médiane entre isolement et immersion dans le siècle. Et cette voie médiane peut être différente pour chacun, même si elle est forcément limitée par des extrêmes à ne pas franchir. Le recueillement dans le silence de la Règle est utile à la réflexion, et donc à l'application de la Vertu dans le Siècle. Et la connaissance du Siècle est un socle pour une réflexion qui ne sombre pas dans les abimes de l'abstraction.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:40 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint-François de Gênes


      Chapitre IV


    De sa rencontre avec le pape
    rédigé par Olivier le Gentil


    François regardait autour de lui et disait qu'il n'y avait pas encore assez d'amitié et de solidarité entre tous ... Les gens mouraient de faim étaient toujours trop nombreux, et les malades comme les lépreux trop abandonnés. Il était temps de faire reconnaître notre action par le Pape lui-même afin que forts de cette reconnaissance, nous puissions attirer encore plus de frères et de soeurs dans nos rangs et de là allumer la fraternité dans le coeur de tous et soulager tous les malheureux.

    François me choisit pour l'accompagner jusqu'à Rome. En chemin nous rencontrâmes nombre de jeunes gens à qui nous expliquions notre quête : l'amitié chaleureuse, complète; tout pour l'autre et cela en étant entièrement libres grâce à notre pauvreté. Beaucoup de ceux qui nous écoutaient abandonnaient tout pour nous rejoindre. Des pauvres, des riches, des vagabonds, des paysans, des marchands, des artisans, et même des fils et des filles de la noblesse. Nous étions partis à deux et nous arrivâmes à Rome si nombreux que je n'ai jamais pu nous compter.

    Au début, personne ne voulait nous recevoir ... Il faut dire que cela faisait pas mal de temps que nous étions sur les routes et nous ne sentions pas tellement la rose. Et puis pourquoi le Pape recevrait-il un groupe de gueux ? Mais comme je l'ai dit, parmi nous, il y avait de jeunes nobles et il n'eut pas été de bon ton de les négliger ... d'autant que leurs parents auraient voulu que le Saint Père les fasse revenir à la raison. C'est pourquoi Innocent III accepta de nous recevoir. Ce Pape portait ce nom en mémoire de tous les innocents chrétiens qui étaient morts pour leur foi alors qu'ils n'avaient commis aucun crime. Il ne pouvait donc être complètement mauvais.

    Lorsque nous entrâmes au Vatican, nous fûmes impressionnés par la splendeur de ce lieu ... Tous ces jardins, ce marbre, ces pièces aux proportions impressionnantes ... Enfin, ce trône où était assis Innocent III devant lequel nous nous mîmes immédiatement à genoux. Avant que Frère François ait pu ouvrir la bouche afin d'expliquer pourquoi nous étions là, le Pape nous expliqua que l'Eglise devait être puissante afin de mieux gouverner les âmes pour les guider vers la foi en Dieu. Elle devait donc être riche et prospère et tous ceux qui étaient riches ou nobles se devaient de la servir dans ce but de leur mieux. Mais notre Eglise avait aussi des ennemis extérieurs, des princes, des rois, des sultans qui menaçaient le monde aristotélicien et contre lesquels les nobles et leurs armées devaient aussi nous protéger. Le Pape nous recommanda donc de rejoindre nos familles afin de nous préparer à servir l'Eglise au mieux de cette manière. Puis il nous congédia. La Curie était satisfaite. Le Pape n'avait pas écouté ces jeunes inconscients qui prônaient la pauvreté ...

    Mais le lendemain, alors que nous nous préparions à nous en aller, déçus de cet accueil, le Pape nous rappela à notre grande surprise ... Il nous expliqua que durant la nuit, il avait fait un rêve qui l'avait fortement impressionné. Dans celui-ci, il avait vu une grande église commencer à s'effondrer puis François était venu et s'était mis à la place de l'un de ses piliers de marbre et avait retenu tout l'édifice qui ainsi ne s'était pas écroulé. Innocent III voulait à présent entendre ce que François avait à lui dire.

    François lui expliqua alors que l'ennemi de l'Eglise n'était pas extérieur mais intérieur. Tout ce qui en nous nous empêchait d'être l'ami de notre prochain était notre véritable ennemi. Il fallait donc réveiller partout l'amitié qu'Aristote nous avait si bien enseigné et dont Christos nous avait montré l'exemple à la lumière de Dieu. François donna au Pape le parchemin sur lequel il avait écrit les vertus qu'il désirait voir vivre par tous les frères et soeurs franciscains et demanda l'approbation du Pape pour vivre selon ces vertus afin de servir l'Eglise.

    Avant que le Pape ait pu poser les yeux sur le parchemin, quelque chose d'extraordinaire se produisit ... Un oiseau entra par la fenêtre entrouverte et se posa aux pieds de François, puis un deuxième, un troisième, puis toute une multitude. Certains vinrent même sur ses épaules. François se mit à leur parler de Dieu. Il leur dit qu'Il les avait créés et qu'Il les aimait profondément, comme toutes les créatures de la terre. Il leur dit que pour cela, ils pouvaient remercier Dieu de tout leur coeur ... et les oiseaux chantèrent un chant si beau, si magnifique que le Pape en fut profondément ému. Il lut alors le parchemin de François et nous donna son approbation pour vivre selon ces vertus. C'est le coeur rempli de joie que nous quittâmes le Vatican et nombreux furent les frères et soeurs qui nous rejoignirent alors.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:41 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint-François de Gênes


      Chapitre V


    où François de Gêne précise sa pensée et fait naître une institution qui la fera perdurer.
    Par les moines de Bruz sur base d'écrits de Frère Nico


    François de Gêne ressortit de cette visite papale revigoré comme jamais.

    Mais, lorsqu’il descendit de son nuage, il constata que le Royaume était ravagé par le vice. Du sentiment si élevé qui l’habitait suite à la visite romaine, ce qu’il constata le fit plonger dans un abîme infini. Devant lui, les gens ne semblaient plus croire au message du Très Haut, sombrant dans la luxure, le vice, et l’acédie. Le royaume était désespoir. Se souvenant des écrits d’Oane sur la fin des temps, François le Génois prit peur : devant lui se trouvait le même spectacle de désolation. Il se souvint alors de la mort du Père Suger, et des conditions qui existaient alors à Lyon, et qui menèrent la foule à pareille calomnie. Il prit peur, et décida d’agir, avant que l’horreur ne se reproduise. Il se souvint alors de la parole de son mentor.

    Citation:

    Il s'agit d'éviter que la peste hérétique nous contamine, ainsi il est préférable de sacrifier quelques âmes hérétiques pour sauver toutes les autres, et lorsqu'il s'agit de sauver des âmes, les corps n'ont plus d'importance, le spirituel étant infiniment supérieur au temporel, il ne faut guère hésiter à devoir ôter la vie aux méchants lorsqu'il s'agit de sauver des âmes des Enfers !!!


    Inspiré par ces sages pensées, et revigoré par sa récente rencontre avec le Pape, François reprit le bâton de pèlerin. Pour lui, désormais, la seule cause était la survie des âmes, et la situation quémandait des prêches plus efficaces que jamais.

    Il combattit alors l’hérésie avec plus de vigueur et de force que jamais. Mais, comme il suggérait que le feu seul pouvait arriver à bout de son combat, certaines personnes prirent d’abord peur, devant tant de conviction et de fureur. Ils ne comprenaient pas l'acharnement dont faisait preuve François, et ils crurent qu’ils allèrent devoir sacrifier leurs petits plaisirs quotidiens, au profit d’un idéal qu’ils ne pensaient pas partager. Pire encore, qu’ils n’acceptaient pas, et pour lequel ils prennaient le risque de mourir sous les flammes, de périr en raison de la conviction de l’apôtre. Alors, François su les réconforter, une fois de plus.

    Voici les paroles qu’il prononça lors de son retour à Gênes, comme il avait décidé de recommencer son pèlerinage en son lieu de naissance, pour signifier le début du cycle nouveau de sa prêche :

    Citation:
    Aristote nous dit que le Très Haut nous a légué le libre arbitre.

    Alors, la question se pose : est-on libre de croire en ce que l'on veut, mes amis ?

    Sachez qu’il est de notre devoir que de les aider MALGRE EUX à entrer en Paradis, il s'agit de les contraindre POUR LEUR BIEN, la Félicité de l’âme étant infiniment plus importante que les aléas de la vie terrestre.

    Nous ne devons pas être libre de croire ce que nous voulons quand cela risque de nous mener aux enfers, il faut donc encadrer et restreindre la Liberté de Pensée et de Croyance à la Seul Foi Aristotélicienne car elle est Juste et Bonne, contenant la Vérité et est la Clef pour entrer en Paradis.


    Rassurés, et comprenant que leur héros local n’avait pas perdu la tête, mais travaillait plutôt à leur salut, ils entreprirent d’aider François dans sa quête. Ainsi, il mirent ensemble sur pied un programme qui régit depuis lors leurs pratiques électorales, comme ils décidèrent que le plus simple était d’agir selon leur pouvoir c'est-à-dire par les urnes :

    Citation:
    - Ne jamais voter pour un hérétique public.
    - Si un candidat vous plaît dans tous les domaines alors qu’il réclame la tolérance religieuse ou la liberté de culte par exemple, ou toute autre chose allant contre la Loi de Dieu et de l’Eglise, il est un devoir pour vous de faire pression sur lui afin qu’il modifie son programme, et également un devoir d’être vigilant quant à l’application de ce programme corrigé.
    - Si un candidat n’appartient pas à l’Eglise, qu’il n’est pas baptisé, alors réclamez instamment qu’il se convertisse, un aristotélicien ne saurait souhaiter qu’un incroyant le gouverne, puisque le rôle des gouvernants est justement d'organiser matériellement au mieux votre vie afin que vous puissiez réaliser votre Salut dans les meilleures conditions possibles.


    Ainsi, depuis lors, les hommes et les femmes réunis en société s’organisent pour garder une vie qui les assurent un maximum de chance de gagner le paradis, en souvenir et mémoire de St-François de Gênes.

    Suite à ces prêches, les hommes de la Sainte Église se rassemblèrent autour d'une nouvelle congrégation, qu'ils nommèrent l'Inquisition, et qui avait pour mendat de préserver ces quelques préceptes. Au début, ils n'étaient que quelques uns. Puis, se fut les paroissiens eux-même qui réclamèrent de leurs théologien la proection divine. Aujourd'hui, l'oeuvre de St-François n'est plus à défendre...


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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:42 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint-François de Gênes


      Chapitre VI


    Des conceptions métaphysiques de François de Gênes
    Par les moines de Bruz sur base d'écrits de Frère Nico


    Un jour, de manière inattendue, François tomba malade. Cette maladie
    n'était pas seulement physique, elle était aussi spirituelle et le
    pauvre François, envahi par la fièvre se mit à délirer. C'était un
    délire profond, le genre de délire qui assaille l'homme lorsqu'il est
    face à la mort, à l'obscurité totale. Le genre de délire qui met
    l'homme face aux questions essentielles ... Un délire métaphysique ...
    La même question revenait encore et toujours dans la bouche de François
    :

    Citation:

    Pourquoi ? Pourquoi l'homme est-il là ? Pour quoi l'homme est-il fait ?


    Ces questions angoissantes, François les posait à tous ceux qui
    venaient le voir, le soigner ... et ne voyant que l'ombre de ses frères
    et soeurs, toujours la même, l'homme n'en percevait plus que
    l'essentiel, l'Amitié, la fraternité, cette fraternité qui venait
    répondre à ses questions, cette fraternité qui mettait tous les hommes,
    toutes les femmes sur un pied d'égalité dans cette ombre que percevait
    encore ses yeux hagards, cette fraternité qui amenait ces hommes et ces
    femmes à aider le pauvre François aux portes de la mort, aux portes de
    la vie éternelle, aux portes du Très Haut.


    Le Très Haut ... Les idées défilaient dans la tête de François qui
    s'enfonçait dans la fièvre, toujours plus loin dans cette métaphysique
    qui obsédait son esprit. Le Très Haut ... « L'Etre Divin est tout
    puissant. » C'est Lui qui nous a créés, c'est grâce à Lui qu'on est là.
    Il nous aime. Il veut qu'on L'aime, qu'on s'aime aussi. Aristote nous
    l'a dit. Christos nous l'a montré. Suger ... L'Amitié ... La fraternité
    ... Les pages de la Vita de Christos défilaient devant ses yeux
    hallucinés de fièvre. Celles du Livre des Vertus. Celles qu'il avait pu
    lire dans les traités d'Aristote et ceux de Platon et qui parfois se
    bousculaient, se heurtaient dans son esprit perturbé par la fièvre ...

    Citation:

    « La métaphysique est la science des causes premières. »

    « La métaphysique est la science de ce qui est, en tant qu'il est: de l'étant en tant qu'étant. »

    « L'essence des choses est dans les choses-mêmes, et leur donne forme. »


    « Les choses sont des copies des idées. »


    « La beauté sensible est une image de la Beauté éternelle que l'âme a toujours déjà contemplée »

    « La beauté résulte de certaines proportions et de certaines mesures et rythmes harmonieux »

    « Le bonheur est une forme de contemplation que le sage doit s'efforcer d'atteindre »


    « L'homme sage doit participer à la vie de la cité »


    Et puis lui revint une fois de plus cette phrase que tous disaient «
    L'Etre Divin est tout puissant »
    . L'Etre Divin. Celui qui nous a faits.
    Père.

    Devant les yeux égarés de François apparaissait maintenant son père
    comme dans un rêve. Il était là dans son palais, entouré de ses
    richesses, seul. Et lui François était devant lui, dans sa bure
    grossière, sale et démuni, lui tendant la main, implorant sa charité.
    Mais son père ne voyait pas son fils en ce mendiant et le repoussa d'un
    geste brutal. Père ...

    Père ... Devant les yeux hallucinés de François, revoilà cet homme
    méconnaissable, vieux et affaibli sur son lit de mort, seul. Et
    François s'avança, vint lui prendre la main, n'écoutant que l'étincelle
    divine qu'il avait en lui, n'écoutant que son amour pour cet homme qui
    l'avait rejeté. « Père ... je te pardonne, père. » Et puis les larmes
    vinrent brouiller sa vue et la Lumière revint à lui, éblouissante dans
    son coeur. François était guéri.


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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:44 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint-François de Gênes


      Chapitre VII


    De sa rencontre avec Mehmed et de la discussions qu'ils eurent sur Averroes.
    Par les moines de Bruz sur base d'écrits de Frère Nico


    Un jour, François pensa qu'il avait médité suffisamment longtemps sur la question aristotélicienne. Las de lancés de boules jetées en vain devant les temples spinozistes, comme ils n'explosaient pas, il alla voir du côté des disciples d'Averroès, à la recherche de sensations nouvelles.

    Pour cela, il du monter sur un rocher, comme c'est là ou Mehmed 1 avait décidé d'ériger sa demeure. En vérité, François fut, dans un premier temps, troublé par l'accueil que lui réserva Mehmed, primat avérroiste. François avait lui-même tant appris sur l’humilité. Il voyait plutôt en Mehmed l’incarnation inverse de l'idée qu'il avait du prophète, érigé lui même sur son trône.

    Mais était-ce vraiment ça qui troublait François, où tout simplement la vue directe qu’il avait sous la longue tunique de l’homme au dessus de lui ? D’autres questions vinrent également en tête de François : tout les avérroiste ne portent t’ils pas de dessous ? avaient-il si chaud pour ne pas porter de sous-vêtements ? Le saint détourna le regard et amorça plutôt le dialogue:
    Citation:

    -Mon frère, ne serais-tu mieux sur le plancher des vaches, comme nous tous?
    -Non. Alors, vous me cacheriez mon soleil.
    -Mais nous sommes tous également aveugles, Mehmed. Toi autant que nous tous, pourtant. C'est le Divin qui nous éclaire, et c'est Christos qui nous le dit...
    -En m'élevant ainsi, cela me fait voir plus clair.
    -Mais comment préférer la vision d'un seul homme, Mehmed, devant celle de toute une communauté?
    -Ne médit pas, François de Gênes. Le nombre d'Avérroiste est plus grand que tu ne le crois.
    -Et en cela, les averroïstes existent, Mehmed. Tu n’es pas le seul, soit, mais laisse-moi tout de même te demander pourquoi maudis-tu ainsi les écrits d'Aristote et l'église qu'il a permis de faire devenir?
    -Parce qu'il s'agit de l'Église Aristotélicienne, justement, François.
    -Pourtant, tu es prêt à mettre en cause l'écrivain, aussi peu de paternité a-t-il sur l'église? Je veux dire: ce sont ces suivants, qui ont amené tout ce que tu peut rejeter de l'église. SOn message ne s'en trouve pas travesti pour autant.
    -Elle a tout de même été fondée sur ces écrits, cette église, petit prélat sans ambition. Et aujourd'hui, elle n'est qu'image de cette conséquence. Vile, emprise de pouvoir, et mécréante envers ces fidèles.


    Et François failli tomber du rocher. Il se ressaisit.
    Citation:

    -Peut-être, mais ne crois-tu pas que nous tous puissions faillir, de temps en temps, nous autre aussi, hommes dotés de l'esprit critique?
    -Me donnes-tu par là raison, François?
    -Non, mais je te demande d'admettre que grâce au cadeau qu'Aristote nous a fait, cela existe dans le domaine des possibilités.
    -La justice et la vérité n’appartiennent qu’à Dieu et son expression réside dans son prophète Averroès. En dehors de la parole d'Aristote, je maintiens, car sinon, elle est corrompue.
    -La seule vérité qui existe est l’Amour de notre Dieu comme nous l’a enseigné le prophète Christos.
    -La force de l’Averroïsme est que nous n’avons pas besoin de deux prophètes pour que la vérité divine s’exprime. Le message transmis à Averroès à tout de suite été pur comme le cristal.
    -Mais, Mehmed, aucun cristal n'est jamais pur, par contre il est toujours solide, je te l'accorde. Mais la parole d'Aristote, elle, est solide comme un diamant .
    -Je vois que vous ne vous débrouillez pas si mal dans l’art oratoire, mon cher contrairement à ce qu’on m’a dit.
    -Pour moi le meilleur moyen de respecter la parole divine se trouve dans l’acte accompli, l’exemplarité voilà ce qu’est la meilleure preuve pour une vie qui se soumet aux préceptes divins. Les mots ne sont que du vent qui s’envolent aussitôt prononcés. Si l’homme ne vit pas ce qu’il dit alors sa vie n’a pas de sens, elle n’est qu’une ombre qui coule le long de la rivière du temps.


    François fut alors conduit vers une tente immense dont la décoration était magnifique, aux entrelacs de soie sur la toile s’ajoutait des fils d’or, la douce lumière des bougies faisait briller de mille feux l’intérieur du lieu. Mehmed l'invita à s’asseoir sur des coussins autour d’une table. L’hôte tapa des mains et tout de suite des dizaines de serviteurs, peut être même des esclaves apportèrent autant de plats remplis de mets qui semblaient succulents. N’importe quel homme aurait pu se laisser ruiner par un tel émerveillement, mais François résista. L'aristotélicien n’avait cure de cet étalage. Il savait que tout ceci n’était que poudre aux yeux et que la véritable richesse était celle de l’Amour du Divin.
    Citation:

    -Allons, mon cher ce spectacle ne vous plait pas ? Pourtant c’est un plaisir que l’on peut voir avec modération, comme vous dites vous même.
    -Certes nous apprécions nous aussi le plaisir des femmes. L’Amour est un cadeau divin mais il doit conduire une relation avec une femme dans le but de procréer. Et puis nous nous devons en tant que clercs de servir Dieu et lui seul sans femme car notre Amour doit lui être réservé.
    Citation:
    Par contre si vous choisissez de vous dédier à guider les autres sur la voie de l'Eglise, il faut alors que vous soyez prêt à lui donner priorité.



    Mehmed repris:
    Citation:


    -Chez nous tout homme peut à la fois aimer dieu et une femme, car la force de l’homme est de pouvoir aimer comme aucun autre être vivant, excepté le Très Haut, qui ne connaît pas le haine.
    -Alors pourquoi avoir un texte aussi violent ?


    Surpris par la question, l’avérroiste se sentit devenir tout rouge. Puis. la moue tarda peu à lui monter au nez ...
    Citation:

    -Comment ça violent? Le Discrenptia Discrenptiae prône autant l’Amour que vos textes anciens.
    -Votre texte clame le crainte de Dieu alors que le Très Haut n’est qu’Amour ; n’est ce pas la marque de la créature sans nom ?
    -Non, non il faut craindre la toute puissance du Divin car lui seul décide de notre sort !
    -Et comment justifier les attaques contre les aristotéliciens ?
    -C’est parce qu’ils se trompent de chemin; seules la force et la crainte de Dieu peut les reconduire sur la bonne voie. Nous ne faisons que suivre le destin que nous a choisi le Très-Haut !
    -Vous voulez dire que la vie de chaque homme soit prédestinée ?
    -Oui, ainsi il est écrit !
    -A quoi sert-il de se battre alors ?
    -Pardon ?
    -Oui si notre vie est déjà décidée alors si votre message est le bon alors il décidera de tous nous conduire à la conversion, non ?
    -Je suppose, mais…
    -Alors pourquoi tenter vous même de convertir les aristotéliciens ?
    -… parce que c’est écrit !
    -Alors ce qui est écrit est t-il la vérité ?
    -Notre dieu n’appartient pas au temps il est omniscient et tout puissant, il sait tout, voit tout. Comment un être d’une telle puissance ne peut il pas décider de tout ?
    -Mais parce que ce qu’il veut avant tout c’est nous laisser le libre arbitre, mon ami... Quelle valeur auraient nos décisions si nous n’avons pas choisi nous même entre la vertu et le pécher ?


    Mehmed tenta alors en vain de justifier ses propos sur la crainte de Dieu, tous ses arguments recevait un contre argument cinglant de l’Aristotélicien. Pendant quelques heures encore il discourir sur bien des thèmes : la modération, la peur de Dieu, la guerre, la violence, le mariage , l’alcool. A chaque fois François prenait le dessus. Le seul thème sur le quel il tombèrent d’accord fut le rôle de la religion en politique.
    La nuit était déjà bien avancée lorsque fatigué Memhed décida de prendre congé pour aller se coucher. François le salua avec égards. Il compris ce soir là qu’il devait resté vigilant car même l’homme d’honneur , intelligent pouvait sombrer dans l’erreur. Car l’hérésie est là partout elle suit la trace de la bête sans nom qui au moindre instant de faiblesse l’insuffle dans l’âmes et l’esprit des hommes.


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