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L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church Forum RP de l'Eglise Aristotelicienne du jeu en ligne RR Forum RP for the Aristotelic Church of the RK online game 
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Pie de Valence Cardinal


Inscrit le: 04 Nov 2012 Messages: 7810 Localisation: Langres/Joinville
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Posté le: Dim Mar 09, 2025 1:13 pm Sujet du message: |
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L'agenda chargé du cardinal ne lui permit d'être à l'heure à Saint-Titus pour les obsèques d'Urbain. C'est donc avec quelques retard qu'il franchit les portes de la basilique, arborant sa toute nouvelle tenue cardinalice réalisée dans les étoffes les plus précieuses qui se pouvaient trouver chez les tisserands langrois et par l'un des plus fameux tailleurs d'habits de Langres.
Mais, pour l'heure, c'est avec la gravité nécessaire aux circonstances qu'il gagna le rang des cardinaux et qu'il se mit à l'unisson de leurs prières. La disparition d'Urbain avait été aussi soudaine et qu'inattendue qu'il lui revint en mémoire une prière qu'il avait récemment entendue, évoquant la brièveté de la vie et l'importance de la foi en ces circonstances.
Citation: | On est bien peu de choses
Et mon amie la rose
Me l'a dit ce matin
Vois, le dieu qui m'a faite
Me fait courber la tête
Et je sens que je tombe
Et je sens que je tombe
Mon cœur est presque nu
J'ai le pied dans la tombe
Déjà, je ne suis plus
Tu m'admirais hier
Et je serai poussière
Pour toujours demain (...)
Crois, celui qui peut croire
Moi, j'ai besoin d'espoir
Sinon, je ne suis rien
Ou bien si peu de chose
C'est mon amie la rose
Qui l'a dit hier matin*
*Mon amie la rose, extrait - Cécile Caulier / Jacques Lacôme/Françoise Hardy |
_________________ "Le modernisme n'est ni une dérive, ni une horreur, ni une maladie honteuse. C'est le terreau de la rénovation de l'Eglise, la terreur des conservateurs, l'air pur qui vivifiera la foi" (Pie II de Valence)
"On n'est jamais dans le mensonge quand on prêche la paix et l'apaisement, toujours quand on prêche la haine d'autrui" (Pie II de Valence) |
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Laodin

Inscrit le: 26 Mai 2017 Messages: 1185 Localisation: Entre fantaisie et rigueur
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Posté le: Dim Mar 09, 2025 10:25 pm Sujet du message: |
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-----Despite everything he felt right now by anticipating his comrade's funerals, Laodin had not lost his sense of curiosity. All around him, cardinals and bishops continued to arrive, some of them being well-known, and others being only faces he did not know the name. He recognized of course Marilyse, his peer from Clermont, Cinead, the Scottish brilliant thinker, the cardinals Francesco Maria Sforza, Fenice and Pie, his ancient student Louis, and even Neven, who he had not seen for quite a long time. All these people had come to pay a last tribute to Urbain, whether they were close friends with him or not, for which he could only be thankful. Love was spreading towards the deceased cardinal, and he hoped many others would appear.
-----Assisted by Adelène de Kermabon, another cardinal Laodin considered more as a friend than an acquaintance, and various clerics holding artefacts such as the Flame of Faith, Kalixtus finally stood before Urbain's coffin, ready to administrate some ritual blessings. The water he sprinkled it with at the rythm of the Introitus Requiem reminded Laodin something between a helpful rain and tears, both appearing at the end of all suffering. Some latin words followed, that you didn't need to be an expert to understand. Then he kissed the Dogma, which would surely be used before the end of the ceremony, and spoke directly to the attendance. It was really at this moment the trust placed on him would be tested, which he would justify in the best way.
-----It was never easy to talk about death without looking too positive or depressed, and Kalixtus, in Laodin's eyes, perfectly succeeded in this course. Grief certainly was one of the worst experiences anyone had to suffer in his life, but it was essential. Death was never meant to be some sort of punishment given to them by God, nor a reward, but the key to understand life, cultivate love and friendship, and see each moment get the recognition it deserved. As humans were not perfect, they had to be mortal to bring out the best of themselves; a book that had no end could never structure its narrative to reach a goal, and therefore would be useless. Urbain, for the little time he had, had done everything to serve the Church, knowing everything had to be completed before being allowed to lazy around. As a Primate of France, he had been very productive, as he had been as a cardinal when his illness did not leave him away. He certainly died too soon, and would have deserved a much longer career, but he did his very best as a man of faith. So, it was right to cry for Urbain, but not in despair; he had made their lives a little brighter, and this legacy would not die, continuing to breathe in those who counted for him. This was a lesson Laodin wished he could apply to the worst loss he ever had, replacing unending regret by gratefulness.
-----A bit shaken by what Kalixtus said, Laodin only realized they were now reciting a prayer when the first verse came from his neighbours. This one was actually very good and he took some notes in his mind. He usually borrowed his prayers from the Missel, but this convinced him to be more confident in writing his own, as long as it would never replace one of the officials in his sacraments. In an affirmed voice, which surprised him for having expected only tremors, he gave his strength to Urbain, who was by now looking to them through the veil of bliss:
------ Almighty and eternal God, You are the origin and the goal of our lives, the beginning without beginning, the end without end. Into Your hands, we commend today the soul of Your servant, our brother, Cardinal Urbain Mastiggia. You have called him from the darkness of the earthly realm into the radiant light of Your presence. Do not extinguish his light, but rekindle it anew in the glory of Your everlasting love. Lord, we loved him, we prayed with him, suffered, and hoped. Now his place among us is empty, but fill it with the certainty that nothing is lost in You. Grant him the peace of the blessed, the rest of the saints, the joy of the redeemed. Cleanse him of all sin, receive him into Your heavenly kingdom, where there is no more pain, no night, no end, but only the radiant countenance of Your divine self. Amen.
-----He then made use of a brief silence to look inside his bag, which contained some of the things he wanted to present in this day of sadness. He felt a little less naked with this by his side, which was stupid but reassured him anyway.
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-----Même si l'émotion le traversait plus que jamais en pensant à son camarade, Laodin n'en avait pas perdu, paradoxalement, son sens de la curiosité. Tout autour de lui, des cardinaux et des évêques continuaient d'arriver, pour certains bien connus, pour d'autres de simples visages sur lesquels il ne pouvait encore mettre de nom. Il reconnut bien sûr Marilyse, sa consœur de Clermont, Cinead, l'érudit d'Écosse, les cardinaux Francesco Maria Sforza, Fenice et Pie, son ancien élève Louis, et même Neven, qu'il revoyait là pour la première fois depuis fort longtemps. Toutes ces personnes étaient venues rendre un dernier hommage à Urbain, qu'elles aient été proches de lui ou non, ce pour quoi il serait à jamais reconnaissant. L'amour s'étendait en direction du cardinal défunt, et il espérait que d'autres feraient de même dans les minutes à suivre.
-----Assisté par Adelène de Kermabon, un autre cardinal dont Laodin se sentait assez proche, et divers clercs tenant des artefacts tels que la Flamme de la Foi, Kalixtus se tint finalement devant le cercueil d'Urbain, prêt à lui administrer les derniers rites. L'eau, qui s'égoutta sur le couvercle telles des larmes ou une ondée bienfaitrice, suivit le rythme de l'Introitus Requiem entonné par nombre de jeunes hommes et de jeunes femmes en aube blanche. Quelques mots en latin suivirent, assez simples pour être compris de tous. Kalixtus embrassa ensuite le Dogme, qui aurait à n'en pas douter son utilité avant la fin de la cérémonie, puis prit la parole en direction de l'assistance tout ouïe. Ce serait vraiment à partir de cet instant que la confiance placée en cet homme serait mise à l'épreuve, qu'il justifierait de la meilleure des manières.
-----Il n'était jamais simple de parler de la mort sans paraître trop sombre ou joyeux, et Kalixtus, aux yeux de Laodin, réussit parfaitement dans cette perspective. Pour sûr, le deuil était l'une des expériences les plus atroces que l'on avait à subir dans sa vie, mais rien n'aurait pu le rendre plus essentiel que le Très-Haut Lui-même. La mort n'avait jamais été conçue pour être une forme de punition divine, ni une récompense ; c'était la clef même pour comprendre la vie, cultiver l'amour et l'amitié, et donner leur importance à tous les moments qui comptent. Puisque les humains ne pouvaient être parfaits, leur mortalité était ce qui leur permettait de s'affranchir de leurs défauts ; un livre qui n'aurait pas de fin ne pourrait jamais se construire pour délivrer un message, et serait par conséquent en grande partie inutile. Urbain, dans le peu de temps que la providence lui avait accordé, avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour servir l'Église, conscient que la paresse était le luxe de ceux n'ayant jamais à craindre leur fin. En tant que Primat de France, il avait été des plus prolifiques, comme il l'avait été en tant que cardinal lorsque sa maladie ne le forçait pas à déserter les couloirs de Rome. Il était mort trop tôt, et aurait mérité de connaître une carrière bien plus longue, mais il avait été un homme de foi et n'était pas parti sans le faire savoir. Ainsi, ce n'était pas une mauvaise chose de pleurer Urbain, à condition de ne pas le faire par désespoir ; il avait rendu leurs vies à tous un peu plus lumineuses et cet héritage ne s'éteindrait pas, vivant dans les esprits de ceux qui comptaient pour lui. C'était une leçon que Laodin s'efforçait avec peu de réussite d'appliquer à sa propre perte, tentant de substituer la gratitude aux regrets éternels.
-----Un peu secoué par les mots de Kalixtus, qui résonnaient tant en lui, ce n'est qu'en entendant ses voisins parler d'une même voix qu'il s'aperçut qu'ils étaient en train de réciter une prière. Celle-ci était d'ailleurs de très bonne facture, et il en prit des notes dans son esprit. Habituellement, il empruntait toujours ses chants et ses prières au missel aristotélicien, mais entendre celle de Kalixtus le convainquait maintenant de rédiger les siennes. Du moment qu'il ne remplaçait pas celles qu'il était censé porter au cours de ses cérémonies... Imitant les autres, en rattrapant un peu son retard, il donna toute sa force à Urbain qui devait en ce moment même les observer à travers le voile de la félicité. Il ne remarqua aucun tremblement dans sa voix, ce qui le surprit beaucoup :
------ Dieu tout-puissant et éternel, Tu es l’origine et la finalité de notre vie, le commencement sans commencement, la fin sans fin. Entre Tes mains, nous remettons aujourd’hui l’âme de Ton serviteur, notre frère, le cardinal Urbain Mastiggia. Tu l’as appelé hors des ténèbres du monde pour le conduire dans la lumière éclatante de Ta présence. Ne laisse pas sa lumière s’éteindre, mais ravive-la, dans la gloire de Ton amour impérissable. Seigneur, nous l’avons aimé, nous avons prié avec lui, souffert et espéré. À présent, sa place parmi nous est vide, mais remplis-la de la certitude que rien ne se perd en Toi. Accorde-lui la paix des bienheureux, le repos des saints, la joie des élus. Purifie-le de toute faute, reçois-le dans Ton royaume céleste, où il n’y a ni douleur, ni nuit, ni fin, mais seulement la splendeur de Ton visage divin. Amen.
-----Il profit ensuite d'un court silence pour regarder à l'intérieur de sa besace, posée à ses pieds. Tout était bien là, prêt à être présenté dès que le moment viendrait. Il se sentait curieusement un peu moins nu en présence de ces éléments, ce qui était idiot mais avait au moins pour mérite de lui rendre cette journée un peu plus supportable. _________________

Dernière édition par Laodin le Jeu Mar 13, 2025 11:52 pm; édité 1 fois |
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Branwyn

Inscrit le: 29 Mar 2023 Messages: 515 Localisation: Rom, Palazzetto Alessandrini
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Posté le: Mar Mar 11, 2025 11:43 am Sujet du message: |
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The bishop paused devoutly in the cathedral until the bells suddenly rang out, signalling the start of the ceremony and the procession's entry.
Cardinal Calixtus, a number of altar servers and clergy made their way through the nave of the basilica to the coffin and then to the altar. Impressive to watch, even if the occasion today was a sad one.
After the Cardinal's speech, she regretted that she had never been able to meet the man.
However, it's too late for regret. Never for respect. So she said the prayer quietly and in a soft, dark voice.
Almighty and eternal God,
You are the origin and the goal of our lives,
the beginning without beginning, the end without end.
Into Your hands, we commend today the soul of Your servant,
our brother, Cardinal Urbain Mastiggia.
You have called him from the darkness of the earthly realm
into the radiant light of Your presence.
Do not extinguish his light, but rekindle it anew
in the glory of Your everlasting love.
Lord, we loved him,
we prayed with him, suffered, and hoped.
Now his place among us is empty,
but fill it with the certainty
that nothing is lost in You.
Grant him the peace of the blessed,
the rest of the saints,
the joy of the redeemed.
Cleanse him of all sin,
receive him into Your heavenly kingdom,
where there is no more pain, no night, no end,
but only the radiant countenance of Your divine self.
Amen. _________________
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Adelene Cardinal


Inscrit le: 08 Juil 2020 Messages: 2921 Localisation: Villa Catena
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Posté le: Ven Mar 21, 2025 1:04 pm Sujet du message: |
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Adelène faisait partie du cortège, deux pas derrière le porteur du Dogme. Lorsque le cercueil fut béni, il s'agenouilla avant de reprendre sa marche. Il s'installa ensuite à la droite de Kalixtus, quelques pas en arrière. Là, il pouvait à la fois écouter les paroles de son confrère et observer le spectacle de l'assistance endeuillée qui se tenait devant lui. Après un moment de silence de circonstance, il se joignit à la prière collective.
À la fin de celle-ci, il s’avança vers l’autel où reposait le Dogme, puis s’adressa à l’assemblée :
À travers la douleur, nous devons apprendre à saisir l’espoir et les leçons que le deuil nous offre. Urbain quitte la terre appauvrie de notre monde, mais son départ fertilise notre sol, nous offrant ainsi l’opportunité de le sentir et de savoir qu’il est désormais à nos côtés, pour l’éternité, tout comme il est aux côtés de Christos.
Il tourna alors les pages du Livre, s’arrêtant sur celle marquée d’un cordon de soie, et poursuivit :
À l’instar de Christos, Urbain a rendu son dernier souffle dans un monde en perpétuelle quête de Vérité, luttant contre les tyrans et leurs marasmes. C’est dans le sillage de Christos et des saints qu’Urbain a consacré toute sa vie. C’est pourquoi nous devons nous souvenir de l’espoir indéfectible né du sacrifice de Christos, tout en célébrant aujourd’hui la délivrance d’Urbain, qui, en homme de vertu, s’élève désormais vers le Paradis Solaire. Car comme l’a souligné le Cardinal Kalixtus, si nous mettons le corps en terre, l’âme, elle, est libre et s’élève vers la gloire des gloires, vers l’éternité.
Sans ajouter un mot, le Cardinal Adelène plongea ses yeux dans le Livre saint, prit une profonde inspiration, et commença à lire le récit des derniers instants de Christos.
Citation: | C’était un moment atroce ! Quand je suis tombé sur la rue et que les gardes m’ont poussé à coup de sandale, j’étais si bouleversé par ce qui venait de se dérouler sous mon regard d’enfant que je n’ai pas senti la dureté du pavé ou celle des semelles. Les confidences de Christos prenaient tout leur sens, et je saisissais enfin toute l’immensité de l’Histoire de cet homme.
Je me relevais en pleurant et je parcourrais les chemins, ne sachant plus où aller… Les badauds m’observaient curieusement, certains apitoyés, d’autres amusés. Quand soudain, j’entendis la sonorité d’une trompette romaine... Instinctivement, je me suis guidé au bruit et mes pas me menèrent sur une grande place.
La cohorte de légionnaire était assemblée autour de Christos, Ponce et le Grand prêtre païen en tête, à cheval. Tous montaient, d’un train lent, vers la colline des condamnés… Ils étaient suivis par une foule de plus en plus grande, dont la clameur emplissait les ruelles et montaient vers le ciel.
Rien ne pouvait arrêter le convoi, pas même les cris de Natchiatchia et des apôtres…
Avec Christos, on emmenait aussi deux autres condamnés pour spéculation, qui se nommaient Black et Decker. Ceux-là devaient être écartelés.
La montée fut pénible, épuisante, surtout par ce jour chaud et lourd. Le soleil irradiait la nature et la ville en la recouvrant d’une chape de malaise et de tension. Mais cela n’empêchait pas la foule de monter et de pleurer la mort prochaine de celui qu’elle commençait à aimer.
Pierre Ponce et le grand prêtre païen, eux qui ne se fatiguaient pas, car ils étaient à cheval, atteignirent bientôt le sommet de la colline. Voyant la foule s’amasser, ils décidèrent que la peine pour avoir troublé l’ordre de la cité et pour avoir prêché contre la croyance des prêtres impies se devait d’être exemplaire.
Christos fut fouetté pendant plus d’une heure par les gardes, mais jamais aucun cri n’échappa de sa bouche. Il endurait les pires souffrances avec un air calme et serein.
Alors, les bourreaux raillèrent sa foi et insultèrent Dieu, espérant déchaîner sa colère. Mais jamais il ne répondit, même quand ils le ceinturèrent de cordes qu’ils tendirent avec des poulies selon les vœux du grand prêtre.
Christos restait de marbre devant la cruauté des hommes, seul dans sa souffrance et sa peine, mais soutenu par la foi en Dieu. Son visage ne fut jamais aussi beau qu’à ce moment-là. Son angoisse était passé et il ne restait sur ses traits que les expressions d’un profond amour et d’une grande paix intérieure.
Les romains et les païens décidèrent donc de passer aux choses sérieuses. Ils ordonnèrent alors que la crucifixion ait lieu.
On cloua Christos sur une grande croix de bois que l’on hissa ensuite sur la colline. Et Christos se retrouva là-haut, dominant les autres humains… Tel un agneau, il avait été sacrifié sur l’autel de l’ordre établi parce qu’il remettait en cause la société de l’époque et ses fausses valeurs.
Christos mourut après des heures d’agonie… agonie pendant laquelle il priait le Très Haut et regardait les hommes écrasés au sol. C’est le soir seulement, alors que l’air fraîchissait et que le ciel s’assombrissait, qu’il rendit l’âme dans un soupir.
Alors, du ciel, un grand rayon de lumière transperça les nuages sombres et menaçants et vint auréoler le corps de Christos. Sans que ne disparaisse ce halo de clarté, les cieux se mirent à gronder, et soudain des éclairs terrifiants vinrent frapper la terre comme pour la punir d’avoir laissé perpétrer ce crime atroce… Dans un effroyable déchaînement de violence des éléments, une pluie battante se mit à son tour à tomber, chassant les Romains de la colline des condamnés et imbibant le sol, comme pour le laver du sang de Christos ; ce sang que l’on vit bientôt ruisseler de la butte, mêlé à celui des deux autres condamnés, à leur sueur et à leurs larmes.
Mais après un moment, la nature s’apaisa, la pluie cessa, les éclairs s’arrêtèrent, les grondements du tonnerre se turent et les nuages s’écartèrent, vaincus par le rayon de lumière, grandissant, dont le flot inondait maintenant la colline.
C’est alors que nous vîmes apparaître, dans ce halos bienfaiteur, une nuée d’anges célestes. Tous descendaient du ciel avec grâce, volant au-dessus de l’éminence. Ils prirent le corps du messie, guide et miroir de la divinité, et le hissèrent jusqu’aux cieux, l’emmenant rejoindre le trône de Dieu.
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La lecture terminée, le Cardinal referma le Livre, posa sur la couverture un pieux baiser, et retourna à sa place.
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Son Éminence Adelène de Kermabon - Cardinal de Saint Nicomaque de l'Esquilin - Archevêque de Bordeaux |
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Kalixtus Cardinal


Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 15172 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Ven Mar 21, 2025 4:04 pm Sujet du message: |
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Kalixtus ne savait pas exactement ce que le cardinal Adelene choisirait, c'était une certaine surprise pétillante et c'était une bonne chose, le cardinal Kalixtus n'aimait pas les discours et les sermons préparés à l'avance. Il croyait que la vraie réalité, la réalité décisive dans un discours devait venir de l'intérieur du cœur. Seul un clerc qui se connectait consciemment à l'éther, qui acceptait la présence de Dieu et se faisait son instrument, était capable de libérer dans un sermon, et c'est précisément ce qu'il faisait. Il a écouté le texte bien connu de la Passion de Christos - ce calvaire, ce terrible final qui s'est pourtant terminé, à la fin, dans un nuage de grâce et de miséricorde divines.
Ainsi, le puissant cardinal éleva la voix et parla avec la conviction d'un homme qui connaissait la vérité et la prêchait :
Mes bien-aimés frères et sœurs,
Aujourd’hui, nous nous sommes rassemblés pour suspendre le temps face à une douleur indicible et à l’espérance prometteuse de l’éternité. Au cœur de notre deuil pour notre vénéré Cardinal Urbain, nous faisons face à la dramatique mystique de la vie et de la mort – ce récit antique qui nous exhorte à chercher la lumière de Dieu dans nos heures les plus sombres.
« Ce fut un moment cruel ! » Ainsi débute le récit, nous entraînant dans l’effroi enfantin d’un témoin dont le cœur innocent fut profondément secoué par les horreurs de l’humanité. Avec une clarté saisissante, la tragique poésie du destin se révèle à nous : Christos, qui, dans sa noble bonté et sa force silencieuse, endure des souffrances insondables, ne laisse « jamais échapper un cri » alors qu’il porte l’insupportable fardeau de la douleur. Dans ce courage silencieux, nous discernons le témoignage inébranlable de la foi – une foi qui, même face à la mort, préserve la présence divine.
Nos cœurs suivent inévitablement les sentiers qui montent vers l’élévation – un chemin qui nous conduit au-delà du terrestre. L’ascension douloureuse, sous un soleil implacable et le poids oppressant de l’existence mondaine, ressemble à la quête spirituelle de chaque croyant. Tout comme la foule rassemblée, en larmes devant la souffrance de Christos, se leva pour être témoin du merveilleux, nous sommes appelés à une régénération transcendante : « Puis, un grand rayon de lumière perça les nuages sombres et menaçants » – un signe que, dans l’obscurité du deuil, la lumière promise de la grâce divine se déverse sur nous.
C’est ici que se révèle la plus profonde vérité de notre espérance : la mort n’est pas la fin, mais le seuil de la vie infinie. Tel dans un spectacle sublime, où même les éléments se soulèvent pour honorer l’immense sacrifice, « une légion d’anges célestes » apparaît pour élever le Messie bien-aimé. Cette vision, emplie de majesté et de symbolisme divin, nous invite à comprendre la signification du martyr – une souffrance transfigurée par l’amour incommensurable de Dieu.
Ainsi, nous nous tenons, en présence de la perte de notre fidèle serviteur, devant la grande question de l’essence de la vie. Le Cardinal Urbain a emprunté, durant son existence terrestre, le chemin de l’humilité et de la foi désintéressée. À l’image de Christos, qui, dans son calme majestueux, a enduré l’injustice tout en resplendissant d’une lumière immortelle, il portait en lui le mystère de l’amour divin. Son sacrifice n’est pas vain, mais demeure éternel – une ascension céleste qui nous rappelle que chaque adieu douloureux est, en réalité, une porte ouverte sur une communion céleste.
Accueillons, dans le silence de nos cœurs, le mystère de la Providence divine et trouvons, en ces heures pénibles de séparation, le réconfort jailli de l’amour éternel de Dieu. Que le souvenir de notre Cardinal nous inspire, renouvelle notre foi et nous fortifie dans la certitude que la mort n’est que le passage vers une vie sublime à la lumière du Très-Haut.
Levons donc la tête, en toute humilité, convaincus que ceux qui errent dans l’obscurité sont guidés par la lumière divine – une lumière qui dissipe toutes les ombres et ouvre le chemin vers une gloire éternelle.
Amen.
Il a laissé le silence s'installer un moment, le temps d'assimiler ce qu'il venait de dire, avant de reprendre la parole :
Confessons maintenant notre foi ensemble :
Credo in Deum,
Altissimum Omnipotentem,
Creatorem caeli et terrae,
Inferos et paradisi,
Ultima hora animae judicem nostrae
Et in Aristotelem, prophetam,
Nicomaqui Phaetique filium,
Missum ut sapientiam et universi
Divas leges errantibus hominibus erudiret
Credo etiam in Christum,
Natum ex Maria et Ioseph,
Vitam dedit ut nobis paradisi viam monstraret
Sic, postquam sub Pontio passus est
Propter salutem
Nostram martyr perivit
Consecutus est Solem
Ubi Aristoteles ad Altissimi dexteram eum expectabat
Credo in Divinam Actionem,
Sanctam Ecclesiam aristotelicianam, romanam, unam et indivisibilem
Sanctorum communionem,
Peccatorum remissionem,
Vitam aeternam.
AMEN
Kalixtus didn't know exactly what Cardinal Adelene would choose, it was a certain sparkling surprise and that was a good thing, Cardinal Kalixtus didn't like speeches and sermons prepared in advance. He believed that the real, decisive reality in a speech had to come from within the heart. Only a cleric who consciously connected with the ether, who accepted God's presence and made himself his instrument, was able to liberate in a sermon, and that's exactly what he did. He listened to the well-known text of the Passion of Christos - that calvary, that terrible finale which nonetheless ended, in the end, in a cloud of divine grace and mercy.
So the mighty cardinal raised his voice and spoke with the conviction of a man who knew the truth and preached it:
My beloved brothers and sisters,
Today we have gathered to pause before the unspeakable sorrow and the hopeful promise of eternity. In the midst of our mourning for our revered Cardinal Urbain, we confront the mystical drama of life and death – that ancient narrative which exhorts us to seek God’s light in our darkest hours.
"It was a cruel moment!" Thus begins the account that draws us into the childlike terror of a witness whose innocent heart was profoundly shaken by the horrors of humanity. With striking clarity, the tragic poetry of fate is revealed: Christos, who, in his exalted goodness and quiet strength, endures unfathomable suffering, never uttering "a single cry" as he bears the unbearable burden of agony. In this silent courage, we recognize the steadfast testimony of faith – a faith that, even in the face of death, preserves the divine presence.
Our hearts follow the paths that inexorably lead toward elevation – a journey that carries us beyond the earthly realm. The painful ascent, under an unyielding sun and the oppressive weight of mortal existence, mirrors the spiritual pilgrimage of every believer. Just as the gathered multitude, weeping for Christos’ suffering, rose to witness the miraculous, so are we called to a transcendent renewal: "Then a great ray of light pierced the dark, menacing clouds" – a sign that, amid the mourning darkness, the promised light of divine grace shines forth.
Here, the deepest truth of our hope comes to light: death is not the end, but the threshold to infinite life. As in a sublime drama where even the elements rise to honor the immense sacrifice, "a host of celestial angels" appears to bear the beloved Messiah aloft. This vision, filled with grandeur and divine symbolism, invites us to grasp the significance of suffering – a pain transformed by the boundless love of God.
Thus, we stand in the presence of the loss of our faithful servant, confronted with the profound question of the essence of life. Cardinal Urbain, in his earthly existence, walked the path of humility and selfless faith. Like Christos, who endured injustice with majestic calm and yet shone with an immortal light, he carried within him the mystery of divine love. His sacrifice is not lost, but remains ever alive – a celestial ascension reminding us that every painful farewell is, in truth, a gateway to heavenly communion.
Let us embrace, in the quiet of our hearts, the mystery of divine providence and find solace in these solemn moments of parting, drawn from the everlasting love of God. May the memory of our Cardinal inspire us, renew our faith, and strengthen our conviction that death is merely a passage to a sublime life in the light of the Most High.
So, let us lift our heads in deep humility, assured that those who wander in darkness are guided by divine light – a light that dispels every shadow and paves the way to eternal glory.
Amen.
He let the silence settle for a moment, the time to assimilate what he had just said, before speaking again:
Let us now confess our faith together:
Credo in Deum,
Altissimum Omnipotentem,
Creatorem caeli et terrae,
Inferos et paradisi,
Ultima hora animae judicem nostrae
Et in Aristotelem, prophetam,
Nicomaqui Phaetique filium,
Missum ut sapientiam et universi
Divas leges errantibus hominibus erudiret
Credo etiam in Christum,
Natum ex Maria et Ioseph,
Vitam dedit ut nobis paradisi viam monstraret
Sic, postquam sub Pontio passus est
Propter salutem
Nostram martyr perivit
Consecutus est Solem
Ubi Aristoteles ad Altissimi dexteram eum expectabat
Credo in Divinam Actionem,
Sanctam Ecclesiam aristotelicianam, romanam, unam et indivisibilem
Sanctorum communionem,
Peccatorum remissionem,
Vitam aeternam.
AMEN _________________
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Laodin

Inscrit le: 26 Mai 2017 Messages: 1185 Localisation: Entre fantaisie et rigueur
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Posté le: Dim Mar 23, 2025 9:15 pm Sujet du message: |
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-----Everyone had the same ending, no matter the fate. May it be soon or late, sweet or painful, death was ultimately the same for all, and Urbain was no different to it. So, when Adelène, then Kalixtus read and talked about Christos' sacrifice, Laodin remembered the meaning of life: surviving death, by inspiring others, making an ally and not an enemy of time by planting seeds for the future. If some people in this basilica accepted to water the plant, to make Urbain's legacy survive year after year, he would never really die and follow, in a certain sense, the same road as Christos to his apostles... Maybe he would never be elevated to a blessed of the Church and get his hagiography like very few, but there certainly was another way to preserve his remembrance to the next days. To begin with, he had left some texts for the Roman Registers, which should still be used thereafter... As an archivist or something related to, Laodin promised himself to make some sort of a list, regrouping everything Urbain had produced for the time he had passed within the Church.
-----This reading, and even more so this analysis, left him with a very positive feeling, although it still had a bitter taste. For the first time, he viewed Urbain's death not as something terrible, nor a tragic fatality, but as a liberation for this man, who would not suffer anymore, and continue to exist. He had to die, his body asked for it, but his soul had been kept intact, and they should be happy for it. His life had been disapponting in its duration and conclusion, but if life itself was nothing compared to eternity, maybe also in their part of existence... Laodin smiled, a very discreet change in his attitude, which made him forget for a quick second the weight inside his throat.
-----He was not used to reciting the Credo in latin, but these good thoughts he now had made it almost pleasing, like a formula to chase sadness away. He understood why this language was prioritized in Rome, moreover considering Olcovidius' nationality. A translation never was a match for the original, even though he really liked to sing the French one in front of his flock and make their participation easier.
------ Credo in Deum, Altissimum Omnipotentem, creatorem Caeli et Terrae, Inferos et Paradisi, ultima hora animae judicem nostrae... Et in Aristotelem, prophetam, Nicomaqui Phaetique filium, missum ut sapientiam et universi divas leges errantibus hominibus erudiret. Credo etiam in Christum, natum ex Maria et Ioseph, vitam dedit ut nobis Paradisi viam monstraret. Sic, postquam sub Pontio passus est, propter salutem nostram martyr perivit. Consecutus est Solem ubi Aristoteles ad Altissimi dexteram eum expectabat. Credo in Divinam Actionem, Sanctam Ecclesiam aristotelicianam, romanam, unam et indivisibilem, sanctorum communionem, peccatorum remissionem, Vitam aeternam. Amen.
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-----Tout le monde connaissait la même fin, qu'importe ce qui y avait conduit. Qu'elle survînt tôt ou tard dans la vie, qu'elle fût douce ou douloureuse, la mort était toujours la même pour tous, et Urbain ne faisait pas exception à la règle. Ainsi, lorsqu'Adelène, puis Kalixtus, lurent et parlèrent du sacrifice de Christos, Laodin se rappela le sens véritable de la vie : survivre à la mort, en inspirant les autres, en faisant du temps un allié plutôt qu'un ennemi, en plantant des graines pour l'avenir. Si certains d'entre eux dans cette basilique acceptaient d'arroser la plante, de faire survivre l'héritage d'Urbain à sa mort, celui-ci suivrait, dans un certain sens, le même chemin que Christos avec ses apôtres... Peut-être ne serait-il jamais élevé au statut de bienheureux de l'Église et peut-être n'aurait-il jamais son hagiographie, il existerait toujours un moyen de préserver son souvenir année après année. Il y avait, pour commencer, ces textes qu'il avait laissés aux Registres Romains, lesquels devraient toujours servir de référence par la suite... En tant qu'archiviste ou quelque chose qui s'en rapprochait, Laodin se promit de rédiger dans les jours à venir une sorte de liste, qui récapitulerait tout ce qu'Urbain avait produit de son vivant pour l'Église.
-----Cette lecture, et plus encore cette analyse, rendaient sa peine un peu moins présente, bien qu'elle fût toujours là. Pour la première fois, il percevait la mort d'Urbain non comme quelque chose de terrible, ni une tragique fatalité, mais comme une libération pour cette homme qui n'aurait plus à souffrir, tout en continuant d'exister. Il devait mourir, telle avait été la décision prononcée par son corps, mais son âme était restée intacte et tous parmi eux devraient en être heureux. Sa vie avait peut-être été décevante dans sa longueur et sa conclusion, cela n'était finalement qu'une peine mineure face à l'éternité qui l'attendait, peut-être même de ce côté de l'existence... Laodin sourit, un changement fugace dans son attitude, qui lui fit oublier pour un court instant le poids qui lui comprimait la gorge.
-----Il n'avait pas l'habitude de réciter le Credo en latin, mais ces bonnes pensées rendaient la chose presque plaisante, comme une formule qu'il aurait à prononcer pour chasser la douleur. Il comprenait pourquoi cette version avait été choisie à Rome, surtout quand on savait à quelle nationalité avait appartenu Olcovidius. Une traduction n'égalait de toute façon jamais l'original, même s'il avait toujours aimé pouvoir chanter en français devant ses ouailles et les faire participer sans difficulté.
------ Credo in Deum, Altissimum Omnipotentem, creatorem Caeli et Terrae, Inferos et Paradisi, ultima hora animae judicem nostrae... Et in Aristotelem, prophetam, Nicomaqui Phaetique filium, missum ut sapientiam et universi divas leges errantibus hominibus erudiret. Credo etiam in Christum, natum ex Maria et Ioseph, vitam dedit ut nobis Paradisi viam monstraret. Sic, postquam sub Pontio passus est, propter salutem nostram martyr perivit. Consecutus est Solem ubi Aristoteles ad Altissimi dexteram eum expectabat. Credo in Divinam Actionem, Sanctam Ecclesiam aristotelicianam, romanam, unam et indivisibilem, sanctorum communionem, peccatorum remissionem, Vitam aeternam. Amen. _________________
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Fenice Cardinal


Inscrit le: 19 Déc 2010 Messages: 12310
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Posté le: Dim Mar 23, 2025 9:26 pm Sujet du message: |
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There was something deeply moving in the resonance of all those voices united in the declaration of Faith, facing the mystery of death and, consequently, of life.
Voices that ideally joined all those that had proclaimed the same Faith over the centuries, and those that would do so in the future. And for all, the hope of Life and Light in the face of death.
Credo in Deum,
Altissimum Omnipotentem,
Creatorem caeli et terrae,
Inferos et paradisi,
Ultima hora animae judicem nostrae
Et in Aristotelem, prophetam,
Nicomaqui Phaetique filium,
Missum ut sapientiam et universi
Divas leges errantibus hominibus erudiret
Credo etiam in Christum,
Natum ex Maria et Ioseph,
Vitam dedit ut nobis paradisi viam monstraret
Sic, postquam sub Pontio passus est
Propter salutem
Nostram martyr perivit
Consecutus est Solem
Ubi Aristoteles ad Altissimi dexteram eum expectabat
Credo in Divinam Actionem,
Sanctam Ecclesiam aristotelicianam, romanam, unam et indivisibilem
Sanctorum communionem,
Peccatorum remissionem,
Vitam aeternam.
AMEN _________________
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uriel

Inscrit le: 31 Jan 2009 Messages: 3740
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Posté le: Dim Mar 23, 2025 9:47 pm Sujet du message: |
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Un hommage, pour un Nancéien, un Lorrain, puis un Provençal — tout comme lui … Uriel était parti trop longtemps pour connaître cet homme dont on ne lui avait dit que du bien. Comme tant d’autres, la lassitude l’avait emporté. Pourtant, il aurait encore pu accomplir de grandes choses … ainsi allait la vie, ou plutôt la mort ...
De retour à Rome pour quelques semaines, il saisit l’occasion d’assister à la messe funéraire. À vrai dire, cela ne changerait rien. Dans le cercueil, il ne restait qu’un corps sans vie, une dépouille bientôt rendue à la terre, car poussière, tu es, et à la poussière tu retourneras …
Quant à l’âme du défunt, qu’elle gagne le Paradis Solaire, qu’elle se réincarne dans le Grand Cycle, qu’elle rejoigne l’Éternité ou s’éteigne à jamais, cela relevait de ses propres croyances … mais là n’était pas la question.
L’ancien cardinal de Réaumont pénétra dans la basilique déjà bien remplie. Il s’arrêta un instant, levant la tête vers les vitraux aux couleurs éclatantes, qui dansaient sur les colonnes et la pierre froide tels des papillons de lumière. Il inspira profondément avant de poursuivre son chemin, reconnaissant quelques clercs parmi l’assemblée … Fenice, Pie de Valence, mais aussi des visages plus récents, comme Adelène ou Louis Saint Prigent. Si leurs regards se croisaient, il les saluerait d’un signe discret.
Prenant place parmi le simple peuple, dans un rang encore libre, il baissa les yeux et les ferma, s’imprégnant de la sérénité du lieu.
Il écouta les prières, mais aucun son ne franchit ses lèvres. Puis vinrent les lectures du Livre des Vertus …
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A tribute, for a man from Nancy, a Lorrainer, and then a Provençal — just like him ... Uriel had been away too long to have known this man, of whom he had heard only good things. Like many, weariness had taken him, and yet, he could still have accomplished great things; such was life, or rather death.
Back in Rome for a few weeks, he took the opportunity to pay his respects at this funeral mass. In truth, it would change nothing—there was nothing left in the coffin but a lifeless body, a mere shell soon to return to the earth, for dust you are, and to dust you shall return ...
As for the soul of the departed, whether it ascended to the Solar Paradise, was reborn into the Grand Cycle to continue its journey, joined Eternity, or simply faded into nothingness — that depended on one’s beliefs. But that was not the question, here.
The former Cardinal de Réaumont stepped into a basilica already filled with mourners. Stopping for a moment, he lifted his gaze to the stained-glass windows, their vibrant colors dancing like multicolored butterflies upon the columns and the cold stone floor. The traveler took a deep breath, then continued forward, noticing a few clerics he had once known — Fenice, Pie de Valence — as well as others he had only recently met, like Adelene or Louis Saint Prigent. If their eyes met, he would acknowledge them with a discreet nod.
Taking a seat among the common folk in the open pews, he lowered his eyes and closed them, letting the serenity of the place wash over him ...
He listened to the prayers, but no words passed his lips. Then came the readings from the Book of Virtues. |
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Adelene Cardinal


Inscrit le: 08 Juil 2020 Messages: 2921 Localisation: Villa Catena
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Posté le: Ven Avr 11, 2025 10:07 am Sujet du message: |
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Il priait avec assiduité et gravité, dans le sillage de celui qu’il considérait, en son for intérieur, comme un maître spirituel. Puis, lentement, il s’avança vers celui qui fut, sans conteste et de son vivant, son véritable maître — son Primat — celui qui, un jour, lui tendit la main pour l’introduire dans l’assemblée épiscopale : Urbain.
Arrivé près du cercueil, alors qu’on lui remettait une chandelle allumée, il s’approcha, dans un recueillement profond, de chacun des douze cierges disposés autour du cercueil. Et, à mesure qu’il les allumait un à un, il psalmodiait à voix douce :
L’amitié véritable est un don de Dieu, une lumière céleste déposée dans nos cœurs pour éclairer nos chemins ici-bas.
Elle est cette flamme silencieuse mais ardente, qui réchauffe les âmes, soutient les faibles, console les cœurs brisés, et unit les vivants dans une communion fraternelle.
Tout en faisant le tour des cierges, son regard balaya brièvement l’assistance. C’est alors qu’Adelène aperçut un visage familier — une connaissance récente, mais précieuse — un provençal qu’il avait été heureux de rencontrer, avec qui il avait pu échanger en toute transparence, dans la simplicité et la vérité. Il se réjouit silencieusement de le revoir. Mais pour l’heure, seul comptait l’office. Un autre provençal, désormais silencieux, captait toute son attention. Celui-là était froid, raide, étendu entre quatre planches : il était temps de lui offrir le repos éternel.
Et il continua :
Aujourd’hui, cette lumière que nous avons partagée avec Urbain ne s’éteint pas. Elle se transforme, s’élève, et devient éclat divin. Elle éclaire désormais le sentier sacré qu’il emprunte pour rejoindre la demeure éternelle préparée pour lui par le Père.
Que cette flamme d’amitié, née de l’amour et nourrie par la foi, guide ses pas vers la paix infinie, vers la clarté sans déclin du Royaume de Dieu, où il n’y aura plus ni larmes, ni peine, mais seulement la joie éternelle des justes dans la lumière du Très-Haut.
Lorsque le dernier cierge fut allumé, Adelène tendit la chandelle à un jeune servant, puis, croisant les mains devant lui, il s’inclina légèrement, et s’adressa une dernière fois au cercueil, dans un murmure empreint d’émotion :
Va en paix, Urbain.
Que la lumière de notre affection terrestre rejoint maintenant la lumière céleste, et brille à jamais dans le cœur de Dieu. _________________
Son Éminence Adelène de Kermabon - Cardinal de Saint Nicomaque de l'Esquilin - Archevêque de Bordeaux |
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Kalixtus Cardinal


Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 15172 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Jeu Avr 17, 2025 2:05 am Sujet du message: |
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Il observait avec une attention solennelle le cardinal Adelène, qui allumait les cierges — ce signe premier, cette flamme de lumière. Ce geste, accompli avec une dévotion tendre et mesurée, fut pour lui le reflet d’une proximité vécue entre Urbain et Adelène, d’une fidélité partagée dans le secret des âmes.
Contrairement à certains de ses confrères dans la hiérarchie ecclésiastique, Kalixtus avait toujours jugé essentiel que chaque clerc s’implique personnellement dans la célébration des sacrements. La perte, si douloureuse soit-elle, nous touche tous. Trop souvent, l’on attend de nous que nous ensevelissions nos émotions sous les rites et les mots convenus. Mais non. Seul celui qui vit ce qu’il ressent peut être véritablement authentique. Celui qui ne sait pas accueillir la perte, même s’il n’en est pas l’objet direct, ne pourra jamais comprendre la douleur de ceux qu’il prétend consoler. Il ne saisira pas la profondeur du deuil.
L’empathie est une grâce, mais elle est aussi une souffrance. Et aujourd’hui, elle est notre lot, en ce jour où se mêlent souvenirs et larmes, mémoire et silence.
Alors, Kalixtus posa le second signe.
Un acolyte s’approcha, portant sur un plateau d’argent un médaillon d’Aristote, suspendu à une chaîne dorée, et orné de la couleur pourpre des cardinaux. Avec une lenteur respectueuse, il le prit entre ses doigts et le passa autour du cou du défunt Urbain. Ce fut un geste d’amour, de reconnaissance. Car dans la mort comme dans la vie, Urbain demeurait un prince de l’Église. Avec douceur, il déposa ensuite le médaillon dans les mains croisées du défunt.
Le soin du corps, même dans la mort, faisait partie du ministère. Et l’on apprenait à ne pas en craindre l’intimité. La mort est une partie de la vie, aussi tragique et amère qu’elle puisse paraître. Dans une dernière onction de tendresse, il traça un signe de croix sur son front froid et sec.
Puis il éleva la voix — cette voix profonde, veloutée, presque chantante — et dit, avec sa gravité coutumière :
« Urbain, nous déposons cette croix aristotélicienne dans ton cercueil.
Elle est le symbole qui unit Aristote et Christos, qu’elle soit pour toi le sceau du salut et la promesse de la vie éternelle. »
Les paniers passèrent ensuite dans l’assemblée — c’était le moment du troisième signe. Avant même qu’ils ne circulent, et que chacun n’y dépose son offrande d’amitié, Kalixtus tira de sa robe une plume blanche de faucon — la marque traditionnelle de deuil de sa maison. Il la posa dans le panier, en offrande ultime, comme un message durable et silencieux.
Puis ce fut au cardinal Adelène de se lever, pour poser à son tour le signe de l’amitié.
He observed Cardinal Adelène closely, who lit the candles and thus kindled the sign of Light. The first sign.
The loving devotion he showed was, to him, a testament to the closeness that had existed between Urbain and Adelène.
Unlike many other clerics, Kalixtus had always considered it essential that every cleric personally engage with the sacrament.
We, too, suffer the loss, and it is often expected of us to bury our emotions. But no—
Only one who lives what they feel can be authentic.
Whoever fails to acknowledge the loss, whether personally affected or not, will not be able to understand or carry the sorrow of the people.
They will not understand what they feel.
Empathy is vital—but it is also painful, as on this day, when memory and mourning take centre stage.
Kalixtus performed the next sign.
He took the medallion of Aristotle from the silver tray brought forth by an acolyte.
It was affixed to a golden chain and bore the red of the cardinals.
With care, he placed it around Urbain’s neck.
It was a gesture of love—for he was, in death as in life, a prince of the Church.
He folded the medallion gently into Urbain’s hands.
Dealing with mortal remains was part of the clerical office, and one learns not to fear this task.
Death is part of life, no matter how tragic, sorrowful, or bitter it may appear.
In a final gesture, he traced a blessing cross on the cold, dry forehead.
Then he spoke, his voice melodious, dark, and velvety, in his solemn and measured manner:
“Urbain, we place this Aristotelian cross in your coffin.
This cross is the symbol linking Aristotle and Christos—
May it be for you a sign of salvation and eternal life.”
For the next sign, the baskets were passed around.
But before they made their way through the congregation, and before each person placed their gift of friendship into the basket,
he drew forth the traditional mourning gift of his house: a white falcon’s feather,
as a final enduring message, and laid it inside.
Then it was Cardinal Adelène’s turn again—for the sign of friendship.
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Adelene Cardinal


Inscrit le: 08 Juil 2020 Messages: 2921 Localisation: Villa Catena
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Posté le: Jeu Avr 17, 2025 8:57 am Sujet du message: |
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Kalixtus avait tendu la corbeille des présents, dans laquelle une plume de faucon occupait une place de choix. Adelène n’avait jamais vu de faucon. Trop habitué aux oiseaux des côtes françaises — de sa Bretagne natale aux rudes contrées flamandes, jusqu’aux landes aquitaines, moins hostiles —, il connaissait d’autres plumes, bien différentes. Il songea alors à l’invitation que Kalixtus lui avait faite récemment : celle de lui rendre visite, là-bas, bien plus à l’Est qu’il n’était jamais allé… Un jour prochain, sans doute.
Mais il fut tiré de ses méditations hors de propos par la montée des voix du chœur, qui entamait un chant d’offertoire. À cet instant, plusieurs servants s’engagèrent parmi l’assistance, chacun portant une petite corbeille semblable à celle qu’Adelène tenait entre ses mains. Tous furent ainsi invités à déposer leur offrande à la mémoire d’Urbain.
Adelène, lui, tira de son vêtement un mouchoir de soie, brodé de fils d’or aux armes du Siège Primatial de France. Ce mouchoir faisait partie du nécessaire réservé aux Primats français. Il avait appartenu à Urbain, un temps, comme il avait appartenu à d’autres avant lui, avant qu’Adelène n’en hérite à son tour. Ce n’était pas une simple pièce d’étoffe. C’était un témoin d’histoire et de mémoire, qui avait essuyé les sueurs d’une longue lignée de pasteurs fidèles et dévoués : Nolivos, premier Primat de France, mais aussi Robert de Savoie, Tibère de Plantagenêt, Odoacre de Corinthe, David de Saint-Bertrand, Eloin Bellecour, ou encore Atharvan d’Angiras — quelques noms qui revenaient à l’esprit d’Adelène au sein de cette lignée séculaire.
Avant de déposer le mouchoir dans la corbeille, Adelène laissa échapper, malgré lui, une larme qui vint se poser sur le tissu. Une larme qui serait sa plus grande offrande à l’homme qu’il respectait, à l’ami qu’il chérissait, au pasteur qu’il suivait.
Urbain, nous déposons ces présents sur ton cercueil, signes de l’amitié qui t’est témoignée en ce jour, et pour l’éternité.
Puis il transmit la corbeille aux autres prélats rassemblés autour de l’autel, tandis que les servants poursuivaient leur marche dans les rangs de la nef, recueillant les offrandes dans leurs corbeilles respectives.
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Kalixtus had held out the gift basket, in which a falcon feather had pride of place. Adelène had never seen a falcon. He was too used to the birds of the French coast - from his native Brittany to the rugged Flemish countryside and the less hostile moors of Aquitaine - to be familiar with other, very different feathers. Then he thought about the invitation Kalixtus had recently extended to him: to visit him there, much further east than he had ever been... One day soon, no doubt.
But he was drawn out of his irrelevant meditations by the rising voices of the choir, which was beginning an offertory chant. At that moment, several servers entered the audience, each carrying a small basket similar to the one Adelene was holding in her hands. Everyone was invited to place their offering in memory of Urbain.
Adelène pulled a silk handkerchief from his garment, embroidered in gold thread with the arms of the Primatial See of France. This handkerchief was part of the kit reserved for French Primates. It had belonged to Urbain for a time, as it had belonged to others before him, before Adelène inherited it in her turn. It wasn't just a piece of cloth. It was a witness to history and memory, which had sweated the sweat of a long line of faithful and devoted shepherds: Nolivos, the first Primate of France, but also Robert of Savoy, Tiberius of Plantagenet, Odoacre of Corinth, David of Saint-Bertrand, Eloin Bellecour and Atharvan of Angiras - just some of the names that came to Adelène's mind in this age-old lineage.
Before depositing the handkerchief in the basket, Adelène let out a tear, despite himself, which came to rest on the fabric. A tear that would be his greatest offering to the man he respected, the friend he cherished, the shepherd he followed.
Urbain, we place these gifts on your coffin, signs of the friendship shown to you on this day, and for all eternity.
Then he passed the basket to the other prelates gathered around the altar, while the servers continued their walk through the ranks of the nave, collecting the offerings in their respective baskets.
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Son Éminence Adelène de Kermabon - Cardinal de Saint Nicomaque de l'Esquilin - Archevêque de Bordeaux |
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Laodin

Inscrit le: 26 Mai 2017 Messages: 1185 Localisation: Entre fantaisie et rigueur
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Posté le: Ven Avr 18, 2025 2:55 pm Sujet du message: |
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-----From where he was, Laodin could only see the two cardinals leaning over the sarcophagus, on which rested Urbain. This was quite convenient, as tears may have invaded his cheeks otherwise. Watching and listening to Adelène, lighting all the candles, and Kalixtus, bringing the medallion and the cross, was already emotional enough to him.
-----It was in fact his first funerals ever as a spectator, and for a friend he encountered, liked and respected during his life. However, even this did not explain why he felt so down right now: once again, his past did come back to haunt him, with harsh memories and dreadful images. Her face, frozen in fear, as white as the coldest day... He did not attend her funerals and instead made his own, like the coward he had been. He was so young back then, but this trauma never left him, guiding his life for better or worse. He was so young, a teenager, but even as a grown man now there could be no escape for him. He loved her, and still did, as he knew he would never cease to admire Urbain. This time, however, he was right in time, facing death not alone but surrounded. In some way he was healing himself, although the deepest scar had to remain forever.
-----As a remedy to cure all ills, friendship was indeed the closest to that, which he was asking with the greatest need. So, the arrival of one of the best signs, the sign of frienship, was vividly welcomed by him. He observed the two cardinals, standing above the assembly, giving their own testimonies of appreciation to Urbain: a feather, for Kalixtus, and a handkerchief, for Adelène. He did not understand what it was supposed to mean, but that was always the case when personal thoughts were related to ordinary objects - at least, objects that looked like it. Symbols were of great power, some could start or end a war, but the best ones were always those coming from the heart, gifted with a personal message. It was quite bad how Laodin would lack here of symbolism, only giving what would instantly be recognizable and understandable.
-----Thus, when Adelène came down to the prelates to collect all their gifts, the bishop of Montélimar tried to thank him with a nod. He did not have yet the strength to smile, and maybe it was not anyway the right moment to do it. In the basket, he placed more than one object to commemorate Urbain's legacy: his winning candidacy to the Primacy of France, some quotes he had found in the archives and copied the day before, and a small portrait of him, made with the help of Baptiste the artist according to Laodin's draft. He hoped that would be enough regarding the time he had. He then addressed another nod to Adelène to tell him he had finished. The cardinal then left to the other side, disappearing from his sight.
-----The hardest part had not come yet, and he would prepare himself during the next minutes for that. The moment would soon come they would all say a definitive goodbye to Urbain and move to something else... Emotionally, he felt ready, but theory was always doubtful of practice.
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-----D'où il était, Laodin ne pouvait voir les deux cardinaux, penchés vers le cercueil sur lequel reposait Urbain. Cela l'arrangeait : autrement, il n'aurait pu garantir que des larmes n'auraient pas coulé sur ses joues. Regarder et écouter Adelène, éclairant l'ensemble des bougies, et Kalixtus, apportant le médaillon et la croix, était déjà suffisamment bouleversant pour lui.
-----C'étaient en réalité ses toutes premières funérailles en tant que spectateur, et pour un ami qu'il avait rencontré, aimé et respecté durant toute sa vie. Toutefois, même cela n'expliquait pas pourquoi l'évêque se sentait si abattu, si triste en ce moment même : une fois encore, son passé revenait le hanter, avec des souvenirs et des images terribles. Ce visage, paralysé par la peur, aussi blanc que le plus froid des jours... Il n'avait pas assisté à ses funérailles et avait à la place improvisé les siennes, lâche qu'il avait été. Il était si jeune à l'époque mais le traumatisme ne l'avait jamais quitté, guidant sa vie pour le meilleur ou pour le pire... Il était si jeune, un adolescent, mais même en tant qu'homme il savait maintenant qu'il n'y aurait jamais d'échappatoire pour lui. Il l'avait aimée, et il l'aimait toujours, comme il savait qu'il ne cesserait jamais d'admirer Urbain. Cette fois, cependant, il était venu à l'heure, n'affrontant plus la mort seul mais entouré. D'une certaine façon, il trouvait ici le moyen de guérir, même si les plus profondes des cicatrices n'avaient jamais pour vocation de se refermer.
-----Comme remède pour soigner tous les maux, l'amitié était en effet la plus proche de cela, une amitié qu'il appelait de ses vœux avec le plus grand besoin. De fait, il ne put qu'accueillir avec joie l'arrivée du signe de l'amitié, qui lui ferait sans doute le plus grand bien. Il observa les deux cardinaux, se dressant au-dessus de l'assemblée, donner leurs témoignages d'appréciation à Urbain : une plume, pour Kalixtus, et un mouchoir, pour Adelène. Il ne comprit pas ce que cela était censé vouloir dire, mais tel était le cas lorsque des pensées intimes venaient bénir des objets apparemment ordinaires. Les symboles étaient puissants, certains d'entre eux pouvaient commencer ou arrêter une guerre, mais les meilleurs d'entre eux restaient ceux venant du cœur avec un message personnel. Il serait dommage de voir combien Laodin passerait ici à côté de la symbolique, préférant donner ce qui n'aurait aucun mystère pour les autres.
-----Ainsi, lorsqu'Adelène descendit vers les prélats afin de collecter leurs présents, l'évêque de Montélimar tenta de le remercier d'un hochement de tête. Il n'avait pas encore la force de sourire, et peut-être n'était-ce de toute manière pas le moment approprié pour cela. Dans le panier, il plaça plus d'un objet pour commémorer l'héritage d'Urbain : sa candidature gagnante à la Primatie de France, quelques citations qu'il avait trouvées dans les archives et recopiées la veille, et un petit portrait de lui, réalisé avec l'aide de Baptiste l'artiste d'après le brouillon de Laodin. Il espérait que cela serait suffisant au vu du temps dont il avait bénéficié. Ceci fait, il adressa un nouveau signe de tête à Adelène pour lui indiquer qu'il avait terminé. Le cardinal repartit aussitôt de l'autre côté, disparaissant de sa vue.
-----Bien sûr, la partie la plus difficile n'était pas encore arrivée, et il se préparerait durant les prochaines minutes pour cela. Le moment viendrait bientôt où ils devraient tous faire leurs adieux définitifs à Urbain, avant de passer inévitablement à autre chose... Emotionnellement, Laodin se sentait prêt, mais la pratique était toujours moins simple que la théorie.
Citation: | Citation: |
A vous, membres de l’honorable Assemblée Episcopale de France.
Par la présente souhaitons vous faire connaître notre candidature au poste de Primat de France.
Fort de l'expérience acquise ces derniers mois au côté de feu Martin de Nivellus et de Melo, je souhaite aujourd'hui plus qu'hier une assemblée épiscopale active, réactive et forte.
Je souhaite que le Primat ne serve pas uniquement à faire de la paperasse et délègue certaines tâches aux vices-primats. J’ai pu constater que certaines annonces étaient déjà effectuées par eux, mais je souhaite que les vice-primats travaillent autour d’une région qui a déjà été définie dans le passé. Le vice-primat n’aura pas de pouvoir décisionnel particulier supplémentaire, restant un évêque ayant une entière confiance du Primat.
Je souhaite m’appuyer sur une structure de vice-primats volontaires, présents et prêts à assumer de nouvelles tâches qui, je l'espère, les amèneront à devenir de futurs Primats.
Je conserve l'idée que les archevêques métropolitains prennent conscience de l’importance dans leur rôle. L’archevêque dirige en effet une Province ecclésiastique. A ce titre, il me semble logique que l’archevêque s’assure que ses suffragants soient pourvus et si ils ne le sont pas, je souhaite que les archevêques se déplacent, rencontrent et agissent à leur niveau pour trouver un évêque qu’ils suggéreront à l’assemblée. Libre à l’archevêque de trouver les bons moyens pour ce faire.
De même je maintiens que les évêques, qu’importent leur dignité, devraient être en mesure de s’assurer de l’occupation de l’administration diocésaine. Ainsi, lorsque l’appel est publié, l’évêque doit être en capacité de soutenir une candidature. L’avis de l’évêque est très important dans l’Assemblée Épiscopale et ce travail en amont assurera certainement la célérité de l’assemblée notamment dans ses nominations.
Enfin, je souhaite que le symposium soit de nouveau actif. Je crois intimement que la proximité avec les fidèles est primordiale. Je crois aussi que l’expertise des évêques et archevêques de France leur est nécessaire parfois dans les délais les plus brefs. Également, cela faciliterait la transmission de certaines informations relatives aux évolutions du Droit Canon, par exemple, ou les appels et annonces importantes qui concerneraient leurs fonctionnements.
Je me tiens à votre entière disposition.
Que le Très-Haut vous protège,
Est victoria in fide.
Rédigé et scellé de notre main à Arles,
Le vingt-cinquième jour du mois de septembre de l'an de grâce mil quatre cents soixante dix.
Urbain cardinal Mastiggia
Cardinal diacre assigné à Saint Nicomaque de l’Esquilin
Membre du Consistoire Pontifical Francophone
Archevêque d'Arles
Préfet du registre
Légiste pontifical & docteur en droit
Inquisiteur francophone
Comte palatin de Saint-Jean-de-Latran
Seigneur d'Eyguières
Ecuyer de Montegridolfo
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Citation: |
Monseigneur Urbain Mastiggia
Citoyen romain
Casa dei Cavalieri di Rodi, Rome
Palais Archiépiscopal d’Arles
Formations :
31 janvier 1467, Ordre Lescurien
Licence ès Liturgie, mention « Très bien »
Licence ès Théologie Pratique, mention « Bien »
Brevet du séminaire lescurien, mention « Honorable »
11 novembre 1467, Ordre Cistercien
Diplôme d’aptitude à l’enseignement, mention « Excellente »
13 février 1470, Séminaire d’Arles
Licence ès Procure, mention « Excellente »
Licence ès Justice Extraordinaire (Inquisition), mention « Excellente »
Sacrements :
Baptême, 23 juin 1465
Ordination, 28 août 1466
Implications au sein et en faveur de l’Église Aristotélicienne Universelle Romaine :
1465 :
Diacre de Nancy, décembre 1465 – août 1467
1466 :
Pénitencier diocésain, 9 janvier 1466 – mai 1466
Camérier diocésain, mai 1466 – 10 septembre 1466
Évêque de Toul, 10 septembre 1466 – mai 1467
1467 :
Vice-primat francophone du Saint-Empire, 17 mai 1467 – 12 juillet 1469
Chapelain des Trente-Cierges, 05 août 1467 – 15 octobre 1469
Recteur de l’Ordre Lescurien, 26 octobre 1467 – 15 octobre 1469
Vice-préfet francophone de l'Office des Chapelles, 04 décembre 1467 – 05 février 1469
1468 :
Professeur au sein du séminaire de théologie de l'Ordre Lescurien, 20 mai 1468 – 15 octobre 1469
Évêque de Toul, 29 mai 1468 – 15 juillet 1469
Légiste pontifical, depuis le 28 juin 1468
Premier vice-primat du Saint-Empire, 02 novembre 1468 – 12 juillet 1469
1469 :
Archiviste francophone pour les registres des Sacrements de Rome, depuis le 28 février 1469
Préfet des Registres, depuis le 1er mai 1469
Archevêque métropolitain d’Arles, depuis le 23 octobre 1469
1470 :
Inquisiteur francophone, depuis le 28 février 1470
Cardinal diacre assigné à Saint Nicomaque de l'Esquilin, depuis le 30 juillet 1470
Membre du Consistoire Pontifical Francophone, depuis le 30 juillet 1470
Suivi non daté :
Administrateur paroissial de Nancy jusqu’en février 1469 (impossibilité de cumuler la charge de presbytre avec la charge de chapelain avec deux évêques différents)
Implications temporelles :
Maire de Nancy, 11 mai 1466 – 11 juin 1466
Juge de Lorraine, 28 juin 1466 – août 1466
Autres implications :
Comte Palatin de Saint-Jean-de-Latran
Seigneur d’Eyguières
Écuyer de Montegridolfo
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Citation: | Urbain, lors de sa pastorale, à Jeanne-Eléanorine Lefebvre Mirandole (1465) :
« Ces pèlerinages répondent au besoin de mieux connaître le Seigneur. Ma famille n'est pas la plus portée vers la religion, et j'ai été écarté de l'entreprise familiale. Cette mise de côté m'a permis de faire ce que je voulais. Et ce que je voulais, c'était visiter une église pour une fois dans ma vie.
Quand je suis entré, j'ai été frappé par la paix et la douceur qui régnaient dans l'église. Je me suis demandé si elles étaient toutes identiques à celle-ci et j'ai décidé d'en visiter une seconde, puis une troisième... A chaque visite, j'avais l'impression d'être plus proche de quelque chose de mystérieux, de divin. J'ai donc pris contact avec un ecclésiastique qui m'a écouté et qui a su me guider et m'a conseillé de partir en pèlerinage pour éprouver ma foi naissante. Par la même occasion, il m'a incité à lire le Livre des Vertus. Je me le suis procuré et je me suis mis en route.
Ce qui ne devait être qu'une lecture de voyage s'est transformé en apprentissage. Ce que j'ai lu m'a plu, m'a parlé. Arrivé à Compostelle, d'autres pèlerins m'ont proposé de partir à Jérusalem avec eux, et je les ai suivis. Le fait de partager des moments de vie, de communion, de partage tout simplement, a renforcé ma volonté de faire partie de ce monde. »
(These pilgrimages respond to the need to know the Lord better. My family isn't the most religiously inclined, and I was excluded from the family business. This isolation allowed me to do what I wanted. And what I wanted was to visit a church for once in my life.
When I entered, I was struck by the peace and gentleness that reigned in the church. I wondered if they were all the same as this one, and I decided to visit a second, then a third... With each visit, I felt closer to something mysterious, something divine. So I contacted a clergyman who listened to me and guided me, advising me to go on a pilgrimage to test my budding faith. At the same time, he encouraged me to read the Book of Virtues. I obtained it and set out.
What was supposed to be just a travel reading turned into a learning experience. What I read pleased me, it spoke to me. When I arrived in Compostela, other pilgrims invited me to go to Jerusalem with them, and I followed them. Sharing moments of life, of communion, of simply sharing, strengthened my desire to be part of this world.)
Citations d'Urbain :
« Tout d'abord, du respect des procédures. Elles existent, il faut donc qu'elles soient respectées. » (« First of all, respect for procedures. They exist, so they must be respected. »)
« L'Église a des sanctions pour ceux qui fautent, et il est inconcevable que ceux qui le remarquent en soient sous le choc. » (« The Church has sanctions for those who sin, and it is inconceivable that those who notice it would be shocked. »)
« L'Église Aristotélicienne Romaine a plusieurs missions et celle de la préparation de la vie éternelle est la plus importante. » (« The Roman Aristotelian Church has several missions, and that of preparing for eternal life is the most important. »)
« Je crois intimement que la proximité avec les fidèles est primordiale. » (« I deeply believe that closeness to the faithful is essential. »)
« C'est le sens que notre pastorale doit avoir : pousser les croyants à chercher, pas leur filer un pain indigeste fait de textes et de logorrhées mille fois redites. » (« That is the meaning our pastoral work should have: to encourage believers to seek, not to give them an indigestible bread made up of texts and logorrhea repeated a thousand times. »)
« Quel cœur véritablement pieux et sincère voudrait changer la Vérité ? » (« What truly pious and sincere heart would want to change the Truth? ») |
Portrait
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Kalixtus Cardinal


Inscrit le: 24 Fév 2013 Messages: 15172 Localisation: Roma, Palazzo Doria-Pamphilj
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Posté le: Sam Avr 26, 2025 5:06 pm Sujet du message: |
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Kalixtus watched the basket as it made its way around, and here and there, something was placed into it. In the end, it was up to Adelene to entrust the gifts, in the festive spirit of friendship, and to lay them into the coffin of the late Cardinal Urbain.
Those signs that showed him as a man among men, as a friend among friends.
They served to understand death not as an end, but as a significant and necessary extension of life, which now continued transcendentally.
New tasks awaited the soul, tasks that would be fulfilled in the hereafter.
That was death.
Not a beginning, but also not an end — rather a continuation, because there is no turning back, only moving forward.
Kalixtus raised his voice for the next sign and spoke with a solemn, melodious voice:
A funeral illustrates several things for us:
The memorization of an Aristotelian friend who has passed away. A person who had a unique history with God, who was surrounded by God's love and who made use of this love.
We have come together in this church to make ourselves aware of this bond of love, which has always linked Urbain with God and which links each and every one of us with God.
Death awaits us all; some early, some later, some in their youth, some in their old age.
The Lord warns us: "Be prepared, always be prepared, for you do not know the day nor the hour."
Aristotle taught us, and Christos invited us to follow his path: to rejoice in life for others and to love as they have loved us.
Our presence here is a prayer.
We call upon Aristotle, who assesses the sins of Urbain, and we call upon Christos, who intercedes for him before the Lord, so that he may enter into His paradise.
Whoever wishes may now speak.
This was the sign of remembrance.
Kalixtus suivait des Augen le panier qui faisait son tour, et çà et là, quelque chose y était déposé.
À la fin, ce fut à Adelene de remettre les dons, sous le signe festif de l'amitié, et de les déposer dans le cercueil du défunt Cardinal Urbain.
Ces signes qui le montraient comme un homme parmi les hommes, un ami parmi les amis.
Ils servaient à comprendre la mort non comme une fin, mais comme un prolongement significatif et nécessaire de la vie, qui se poursuivait désormais dans la transcendance.
De nouvelles tâches attendaient l'âme, des tâches qui seraient accomplies dans l'au-delà.
Telle était la mort.
Non un commencement, mais pas non plus une fin — plutôt une continuation, car il n'y a pas de retour, seulement un progrès en avant.
Kalixtus éleva la voix pour le prochain signe et parla d'une voix grave et mélodieuse :
Les funérailles nous enseignent plusieurs choses :
Le souvenir d'un ami aristotélicien qui nous a quittés. Une personne qui avait une histoire unique avec Dieu, qui a été entourée par l'amour de Dieu et qui a su utiliser cet amour.
Nous nous sommes réunis dans cette église pour prendre conscience de ce lien d'amour, qui a toujours uni Urbain à Dieu, et qui unit chacun de nous à Lui.
La mort nous attend tous ; certains tôt, d'autres plus tard, certains dans leur jeunesse, d'autres dans leur grand âge.
Le Seigneur nous avertit : "Soyez prêts, toujours prêts, car vous ne connaissez ni le jour ni l'heure."
Aristote nous a enseigné, et Christos nous a invités à suivre son chemin : à nous réjouir de la vie pour autrui et à aimer comme ils nous ont aimés.
Notre présence ici est une prière.
Nous invoquons Aristote, qui évalue les péchés d'Urbain, et nous invoquons Christos, qui intercède pour lui auprès du Seigneur, afin qu'il puisse participer à Son paradis.
Que celui qui le souhaite prenne maintenant la parole.
C'était le signe du souvenir. _________________
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Adelene Cardinal


Inscrit le: 08 Juil 2020 Messages: 2921 Localisation: Villa Catena
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Posté le: Sam Avr 26, 2025 7:51 pm Sujet du message: |
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Le Cardinal de Kermabon, après avoir déposé les offrandes, et à l’invitation du Cardinal Doyen Kalixtus, prit la parole en premier pour livrer un ultime hommage au défunt, avant un dernier adieu.
Je me souviens d'Urbain Mastiggia comme d'un mentor précieux, un guide spirituel de tous les instants. Lorsque je n’étais encore qu'évêque suffragant, Urbain était déjà un pilier de notre Église, un homme de savoir et de foi dont la grandeur n’était surpassée que par l'humilité de sa vocation. Son parcours, sa soif de vérité et son engagement envers le Seigneur étaient une source d'inspiration pour moi, comme pour tant d'autres.
Je garde en mémoire son arrivée à la vie ecclésiale après des années de voyage et de quête spirituelle. Ce jeune homme, autrefois insouciant et pétillant de vie, était revenu de ses pèlerinages à Compostelle et à Jérusalem non seulement transformé dans son corps, mais surtout dans son âme. Son amour pour l'art transparaissait dans chaque geste qu'il accomplissait au service de l’Église. Il vivait sa foi avec une passion rare, une sagesse qui émanait de chaque parole et de chaque action.
Lorsqu'il prit le chemin du clergé, d'abord comme diacre à Nancy, puis comme évêque de Toul, son parcours fut marqué par une implication sans réserve. Son travail au service de l’Église, tant dans les fonctions liturgiques que dans ses responsabilités administratives, en faisait un homme respecté et apprécié de tous. Je n'oublierai jamais son dévouement à la mission qu'il avait reçue, ni son engagement envers la communauté aristotélicienne. Sa fidélité au Saint-Père, son rôle en tant que Vice-Primat du Saint-Empire, puis Primat de France, son travail au sein de l’Ordre Lescurien ou encore sa charge d’Inquisiteur, tout témoignait de l’ampleur de son dévouement.
Il fut un homme de lumière non seulement en raison de son savoir théologique, mais aussi pour la profondeur de sa charité. Lorsque j’ai eu l’honneur de travailler à ses côtés au Consistoire Pontifical, j’ai vu de près la rigueur et l'intelligence avec lesquelles il abordait chaque question. Urbain était un modèle de discernement, capable de concilier rigueur doctrinale et compassion pastorale. Travailler avec lui fut un privilège, un temps d’apprentissage et de collaboration qui m’a profondément marqué.
Son œuvre comme professeur au Séminaire Lescurien, puis comme Cardinal-Prêtre au titre de Saint-Louis-des-Français, et enfin son rôle de mentor pour les jeunes clercs, étaient la preuve de son engagement envers la formation des générations futures. Le Cardinal Mastiggia savait que l’avenir de l’Église reposait sur les fondations solides qu’il contribuait à bâtir dans les cœurs et les esprits des jeunes séminaristes.
Il fut un serviteur humble et dévoué, un ami, un guide spirituel. Urbain Mastiggia est parti, mais son œuvre, sa foi et son amour demeureront avec nous. Puisse son exemple continuer d’inspirer chacun d’entre nous, et puissions-nous, comme lui, vivre avec le cœur plein d’amour pour l’Église et pour notre Seigneur.
Amen
___
At the invitation of Cardinal Dean Kalixtus, Cardinal de Kermabon was the first to speak, after the offerings had been deposited, to pay his final respects to the deceased before bidding him a final farewell.
I remember Urbain Mastiggia as a precious mentor, a spiritual guide at all times. When I was still a suffragan bishop, Urbain was already a pillar of our Church, a man of knowledge and faith whose greatness was exceeded only by the humility of his vocation. His journey, his thirst for truth and his commitment to the Lord were a source of inspiration for me, as they were for so many others.
I remember his arrival in the life of the Church after years of travelling and spiritual searching. This young man, once carefree and full of life, had returned from his pilgrimages to Compostela and Jerusalem transformed not only in body but above all in soul. His love for art was evident in every gesture he made in the service of the Church. He lived his faith with a rare passion, a wisdom that radiated from his every word and action.
When he became a cleric, first as a deacon in Nancy and then as Bishop of Toul, his career was marked by total dedication. His work at the service of the Church, both in his liturgical duties and in his administrative responsibilities, made him a man respected and valued by all. I will never forget his devotion to the mission he had received, nor his commitment to the Aristotelian community. His loyalty to the Holy Father, his role as Vice-Primate of the Holy Roman Empire and then Primate of France, his work within the Lescurian Order and his position as Inquisitor all testified to the extent of his devotion.
He was a man of light, not only for his theological knowledge, but also for the depth of his charity. When I had the honour of working with him in the Pontifical Consistory, I saw at first hand the rigour and intelligence with which he approached every question. Urban was a model of discernment, able to reconcile doctrinal rigour with pastoral compassion. It was a privilege to work with him, a time of learning and collaboration that left a deep impression on me.
His work as a professor at the Seminary of Lescurien, then as Cardinal-Priest of Saint-Louis-des-Français, and finally as a mentor of young clerics, were proof of his commitment to the formation of future generations. Cardinal Mastiggia knew that the future of the Church rested on the solid foundations he helped to lay in the hearts and minds of young seminarians.
He was a humble and devoted servant, a friend and a spiritual guide. Urbain Mastiggia is gone, but his work, his faith and his love will remain with us. May his example continue to inspire each one of us and may we, like him, live with hearts full of love for the Church and for our Lord.
Amen _________________
Son Éminence Adelène de Kermabon - Cardinal de Saint Nicomaque de l'Esquilin - Archevêque de Bordeaux |
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Laodin

Inscrit le: 26 Mai 2017 Messages: 1185 Localisation: Entre fantaisie et rigueur
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Posté le: Lun Avr 28, 2025 7:25 pm Sujet du message: |
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-----The moment had arrived. The final farewell, as many would call it, and that Laodin would call "final-for-now"... Accepting death was a thing, accepting the end was another. This was one of the times being a believer would find useful, as the Solar Paradize was waiting for them all to reunite them, after a long a prolific life. There was just a curtain of distance from their fellow Urbain, but nothing could come good of ignoring it or trying to cut it: one day, they would naturally open this curtain, without forcing, on the right time. There was no need to be impatient, anxious, obsessed, because their goal had not reached its line, like a leaf growing on a tree. Everything would come in time, and that was a very appeasing way to think.
-----Naturally, Adelène would be the first to speak during the sign of remembrance, the last opportunity for anyone to let his heart express. Laodin listened to him, nodding at every of his commentaries, even on those he couldn't witness himself. Then the cardinal and archbishop of Bordeaux left the spot for others to take his place.
-----As if driven by an invisible force, Laodin rose up, and came to the altar. The steps were so many compared to his small church, yet he did not fear to miss one, nor cared to look at them. All that mattered was this sarcophagus, right before him. Urbain... He was here... Finally, after all this time, he could see him. He was shocked to notice how the body had been well-conserved, as if the man was just sleeping, ready to wake up at any moment. His eyes were closed, in a peaceful state of meditation. Just below his still impeccable beard - how long since it had been cut? -, the medallion of Aristotle rested on his neck and torso, making him above all a man of faith. Even if his body had been severely attacked from the inside, the outside looked as lively and strong as ever, frozen in its best shape. Urbain looked exactly as he had always wanted, not arousing pity, but inspiring others in the service of the Church. He was beautiful, even if the greatest part of him had left, not to make everyone forget about it.
-----The vision was striking, mesmerizing, and for a few seconds Laodin could do nothing but look. When his eyes started to wet, he finally turned his head away, and faced the assembly before him. Never had so many people, and people of great importance been at his listening, but he couldn't care less right now. There was only him, Urbain, and a bunch of clothes as direct interlocutor. He did not even clear his throat, although his voice would find its best way to the public:
------ Urbain was a friend. Not the closest one, not the most accessible one, but he was a friend, to me, to us. From the outside, he looked stern, and cold; but when you learned to know him, he was actually full of heart and tenderness to others. This is exactly what I experimented with him.
-----» Maybe I would have totally missed the point about Urbain if he had not come for me, when he was looking for a bishop in Montélimar: certainly we would have had no interest in meeting in private, inside his archepiscopal palace of Arles he managed so well. Even though I was ordained before him, I still was a novice in our Church, and therefore needed advice and support. He gave me all of that, by allowing me to take confidence in an assembly that was quite unfriendly to me since then. I reconciled myself with the high clergy thanks to him, thanks to Urbain, the right diplomat who appeared in the right time.
-----» I have no need to remind you what Urbain accomplished for our institution: work-driven, he helped a lot in the Roman Register of Sacraments, by making sure no certificate would deteriorate with time, or lack some vital information guaranteeing their authenticity. In the Episcopal Assembly of France, he took on the very time-consuming role of Primate, revitalizing everything around it. He was the first to regain interest on the Symposium, since then renamed Assembly of the Clergy of France, which is an idea his successors eventually made a reality - I am looking right now to His Eminence Adelène de Kermabon. Unfortunately, Urbain was already getting ill at the time, so he dismissed at the beginning of his second mandate as Primate of France. All we knew, then, was that he could not be as active as before, and did not want to endanger the proper functioning of our assembly. Later, as a cardinal, his health issues came back to make him suffer, causing him a long absence from Rome. I think nobody was told of the real reasons, as he believed his personal situation was much less important than his duty... Once back, he indeed mentioned some kind of sickness, but I was too happy to see him again to really pay attention to it, or suspect that it was not over. He was so discreet we could not notice anything, until this sad day, the last twelfth of January. It was a shock, really, because we suspected nothing.
-----» He was a man of principles, you know, and of the greatest dedication, so to others, he may have seemed harsh and distant, uncompromising, without half measures. Many suffered from his implacable sense of justice, many were immediately punished for their disobedience to our Church. This was often considered unfair by the people concerned, but some of them, the most reasonable, finally came to the conclusion months after they were out of their mind. For Urbain, there was no gentle method in front of heresy, even when there was just the slightest bit of it. « The Church has sanctions for those who sin, and it is inconceivable that those who notice it would be shocked », he used to say in our assembly. He strongly advised us bishops to not forgive too easily, nor to tolerate what should not be. In a time we tend to accept some behaviours in order to have peace, he remembered us to not concede any ground to the Nameless One, who is always operating step by step to the point of no return, like it did in Oanylone. He remembered us to not be weak, to not accept becoming victims but to make sure there would be no more.
-----» I do not think I have the kind of strength he was expecting from us, but I know I got a little stronger after all he did. Today, I may not be able to apply his teachings, which does not mean I cannot see from far what could happen if I am too naive and lenient. Let's say he gave me the glasses, and that I shall use them only if I find myself in some kind of a delicate situation. I do not want to be like Urbain, because it would not be me, but I will definitely need, one day, to imitate him. He is a reference for a cleric, an extreme, ultimate reference, a reference meant to counterbalance our own defects in our pastoral mission. He is one of these lighthouses that will be precious to me in the dark, exactly when I do not know what to do by my own and fear the consequences of it. I want to be nice to all, but sometimes, it is not what you should do against the enemy. So, he will always stay in a corner of my mind, trying to make me stronger than I am.
-----» For me, Urbain is not dead. I am not talking about the day a letter came from his servant to announce us the bad news; I indeed rejected for a long time this idea, but this is not what I mean today, because I moved up from that. I am talking about the power of the spirit, outerpassing the reality of life, and death. Never will his voice be gone to me, never his look, never his walk, even when he was not sick yet. His hand on my shoulder, when I was sad about a failure from me... His eyes, full of compassion, that his enemies would never see... These are images, pictures meant to stay forever, meant to remember me how human he was. For many others, he was just a cardinal, just a man driven by his duty and nothing else. I know, after staying not too far from him, that he had all the qualities you would expect from a good man. His last letters to me, thus, were almost too kind to come from the Urbain some people believed to know. I was therefore surprised to read how great he thought of him, and how little he thought of him. He was nowhere arrogant - I already knew it -, and always humble, because he defined himself above all as the instrument of his divine cause. There were two Urbain, Urbains if you allow me to, and I was lucky enough to see both of them in action.
-----» Finally... but there is nothing final about Urbain, I would like to pay tribute to the softer side of him, in a smoother way than just prose. I do not promise it will not be clumsy, as many other works from me, but I will try my best here. I would not be able, I think, to finish a speech like this, as if nothing would come after that. Music, however, has to be cyclic; it does not have an end, but a stop to it. Music is also the best way to make an era survive, like the bards continue to repeat songs from ages ago, transmitting them to the new generations. Of course, this will not be the case here, but if something has the best chances to do it, it will be music... I promise you, Urbain: with this music, you shall not die. You shall continue to live. Listen...
-----His hands trembling a bit, he took out a parchment from the bag held against his waist. He had written this poem almost in a rush, the words coming quite fluently. Maybe this would not make great literature, but at least it felt like something coming from him. Raising his head to the vault, the infinitely high vault of the basilica, he took a softer yet more powerful tone, singing to the Creation itself:
He was full of strength, faith and commitment,
His eyes like dark coals that would make all shine,
A man of temper, work, good management,
And who would never betray his mainline;
The Canon Law as a mean of judgment,
Respect for superiors, human and divine,
And he would have made a whole sacrament
To wake up the damned, far from the true shrine.
Call him relentless, he only taught love:
A crow who had the spirit of a dove,
High-flying, casting a shadow on sin.
We stand with the priest, who flourished the grove,
We stand with Urbain, who tells from above:
This is our Truth ! Take it all, make it win...
-----The music, coming from his limbs, did not stop from here: it continued even when he closed his mouth, helped in that way by the acoustics of the basilica. The air vibrated with friendship, never really to fade away. This was Laodin's ultimate but not last gift to Urbain, making its way to the highest reaches. _________________
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