L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Laodin]

-----Laodin ne coanimerait pas cette cérémonie ; beaucoup trop inexpérimenté en matière d'intronisation, il avait préféré laisser sa place à d'autres, d'autant qu'il n'était pas archevêque. Il avait bien donné quelques conseils à Tamano et Clovis avant la cérémonie, en leur fournissant des exemples et en relevant ce qui pouvait être imaginé et ce qui ne pouvait pas l'être, mais ce serait là tout ce qu'il aurait fait pour eux. Lorsqu'on n'était pas sûr de soi, le mieux était encore d'observer pour apprendre, surtout quand l'image de la primatie était en jeu. Cette place assise serait donc pour lui la meilleure façon d'empêcher tout incident, en limitant les chances de se faire remarquer pour de mauvaises raisons tout en se tenant prêt à intervenir. Il serait invisible, mais pas inutile pour autant.

-----Déjà, il était rassuré de ne pas devoir aviser la foule pour le Credo à venir, qui mettrait en lumière ses difficultés pour parler en latin. Il préférait largement le français, bien plus accessible, compréhensible et familier lorsqu'ils se trouvaient dans une ville comme Paris. Néanmoins, il ne fallait pas oublier que le Credo avait été écrit par Saint Olcovidius, un Romain. L'original valait toujours mieux qu'une traduction, aussi distant eût-il paru en comparaison... Il n'aurait pas imposé l'usage du latin dans son église, mais ils étaient en présence du clergé de France tout entier, pour une cérémonie qui rappellerait au mieux l'affiliation du Primat à Rome. Le choix de Clovis était donc parfaitement justifié. Malgré tout, cela ferait vivre à Laodin un moment assez difficile, où il userait de toute sa concentration et toute sa mémoire pour ne pas bafouiller...

------ Credo in Deum, Altissimum Omnipotentem, creatorem Caeli et Terrae, Inferos et Paradisi, ultima hora animae judicem nostrae... Et in Aristotelem, prophetam, Nicomaqui Phaetique filium, missum ut sapientiam et universi divas leges errantibus hominibus erudiret. Credo etiam in Christum, natum ex Maria et Ioseph, vitam dedit ut nobis paradisi viam monstraret sic, postquam sub Pontio passus est. Propter salutem nostram martyr perivit consecutus est Solem ubi Aristoteles ad Altissimi dexteram eum expectabat. Credo in Divinam Actionem, Sanctam Ecclesiam aristotelicianam, romanam, unam et indivisibilem, sanctorum communionem, peccatorum remissionem, vitam aeternam. Amen.

-----Il l'avait fait, comme un enfant essayant de répéter de nouveaux mots après ses parents, mais sans s'arrêter à mi-chemin. C'était un petit accomplissement, mais un accomplissement qui le rendait fier, car personne ne s'était retourné dans sa direction pour le regarder de travers.
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[Pie de Valence]

Ne parlant pas un mot de latin ou si peu, le cardinal fit traduire le texte à frère Innocent Agostini. Le résultat le surprit, il vérifia mais celui qui avait traduit le texte en latin avait bien parlé des Enfers grecques, de paradis, de Jésus Christ, de Joseph et de Marie. Innocent Agostini était formel.

[Chenessie]

Une fois de plus, Chenessie se présentait au monde, mais cette fois, avec le poids discret d’un retard qu’elle aurait voulu éviter. L’intronisation de Sœur Meloe était un moment sacré, un tournant, un serment scellé dans l’éternité. Pourtant, elle arrivait après les premiers mots, après les regards échangés, après l’instant où tout aurait dû être parfait.

Elle inspira profondément, cherchant à repousser l’amertume d’une arrivée tardive. Pour une fidèle, ce retard aurait été anodin ; pour une évêque, il était une ombre sur la rigueur qu’exigeait sa fonction. N’était-elle pas censée guider par l’exemple, incarner la discipline et l’engagement sans faille ? Cette pensée alourdissait son pas tandis qu’elle franchissait enfin le seuil du sanctuaire.

La pénombre feutrée s’entremêlait aux lueurs des cierges vacillants, dessinant des ombres mouvantes sur les murs chargés d’histoire. L’air était imprégné d’encens et de ferveur, et chaque murmure semblait résonner dans une prière intime et solennelle.

Son regard glissa parmi les fidèles, à la recherche de celui de son amie, cette âme lumineuse qui avait accompagné ses doutes et ses espoirs depuis ses premiers pas sur le chemin de la foi. Avec humilité, elle s’avança et prit place, se mêlant à l’assemblée réunie sous un même idéal, un même amour du Très-Haut.

Alors, elle laissa les mots du Credo s’élever, avec toute la force de sa conviction. En français, sa langue maternelle, elle les prononça sans hésitation, chaque syllabe portant une intensité nouvelle. Ce n’était pas simplement une prière récitée, c’était une offrande de l’âme, une preuve que, malgré l’imperfection humaine, la foi restait immuable. Le latin lui échappait encore, semblable à une promesse qu’elle n’avait pas encore su apprivoiser, mais cela importait peu. Car la ferveur ne se mesurait pas en mots, mais en cœur.

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote,, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu’après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés En la Vie Éternelle.
AMEN

Dans cette édifice religieux de silence et de lumière, elle trouva enfin ce qu’elle était venue chercher : non plus une simple présence, mais un véritable sentiment d’appartenance. Ce jour-là, elle n’était pas seulement une spectatrice, mais un témoin du sacré, une pierre ajoutée à l’édifice de cette grande communauté.

[Melo03]

Oh pinaise ! En langue morte ? Melo ne chercha même pas à s'y risquer et murmura :

Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN
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[Miange]

L'ensemble des fidèles présents se mirent à réciter le crédo.
Il eu un léger instant de panique en entendant l'officiant le réciter en latin mais la sérénité du lieu guida ses lèvres pour une récitation comme à son accoutumée.

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout-puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
Le fils de Nicomaque et de Phaetis,
Envoyé pour enseigner la sagesse
Et les lois divines de l'univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'action divine ;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, une et indivisible ;
En la communion des saints ;
En la rémission des péchés ;
En la vie éternelle.

Amen.

[lilyena]

Pour donner du sens, et donc de la valeur à ses paroles, il faut qu'elle comprenne ce qu'elle raconte. C'est donc dans la seule langue qu'elle maitrise que la pictave se lance dans la prière.

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote,, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu’après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés En la Vie Éternelle.
AMEN

[Huggon]

Il récita le credo.

Je crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote,, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu’après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés En la Vie Éternelle.
AMEN
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[Ahslinn]

Lynn ressentait chaque mouvement de son corps avec une intensité différente. À quelques jours de l'accouchement, son ventre arrondi faisait d'elle une silhouette à la fois majestueuse et maladroite. Malgré la lourdeur de sa grossesse, elle se déplaçait lentement mais silencieusement, comme si une douce mélodie l'accompagnait dans chaque pas. Elle souriait, un sourire empreint de sérénité, alors qu'elle s'approchait de Sarah et des autres professeurs du Séminaire Saint Benoist de l'ordre cistercien et des évêques.

La chapelle était en émoi, chaque enseignant s'évertuant à organiser le moment de recueillement qui allait se dérouler. Le nouveau primat Melo avait hâte de partager ses pensées et de guider ce moment sacré. Dès le début de sa carrière d'enseignante, Lynn a toujours été appréciée et conseillée, créant un environnement empreint de confiance et de respect mutuel. Elle souhaitait être présente , pour l'accompagne lors de cette première cérémonie .Alors que l'assemblée chantait en chœur avec Monseigneur Tamano, Lynn se retourna pour regarder la cérémonie, et esquisser un sourire à Melo. Elle récita le credo d'une voix claire et distincte.[/i]


Je crois en Dieu, le Trés-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'aprés avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyr pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Trés-Haut.

Je crois en l'Action Divine;
En la Sainte Eglise Aristotelicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Eternelle.

AMEN

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[Adelene]

Il s’astreignit au rite et joignit sa voix à celles des autres pour prier. Mais déjà une autre voix se faisait entendre, plus sourde, plus profonde, plus terre à terre, plus basse aussi, dans son propre corps. Cette voix grondante émanait de son estomac désespérément vide, qui hurlait une supplique peu conforme à la liturgie. Pour couvrir ce grondement intestinal, le Cardinal redoubla d’ardeur et de volume dans sa prière, espérant ainsi passer inaperçu…

... Amen.

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Son Éminence Adelène de Kermabon - Cardinal de Saint Nicomaque de l'Esquilin - Archevêque de Bordeaux

[Laodin]

-----Le temps paraissait se suspendre, s'éterniser... Soudain, Laodin capta un regard de Melo dans sa direction, qui le poussa à se lever. Il n'avait pas voulu de cela, préférant laisser l'honneur d'officier dans la Sainte-Chapelle à des archevêques, mais le devoir l'appelait et il eût été encore pire que de ne pas l'écouter. Il fallait bien que cette intronisation avançât, même si elle devait être confiée à un bleu comme lui.

-----La timidité l'envahissait à la perspective de se tenir au centre d'un édifice aussi somptueux, mais il s'efforça de la combattre, se déplaçant comme à son habitude. Toutes les maisons de Dieu étaient identiques après tout, hormis dans l'apparence et le rayonnement. La situation n'était pas différente ici qu'elle ne l'était dans sa propre église, qui par ailleurs avait dû devenir une cathédrale depuis que le siège de son diocèse s'était fixé à Montélimar. Les invités étaient certes un peu plus prestigieux, mais il les connaissait pour la grande majorité, et il avait déjà eu à subir ce genre de pression pour un mariage. Cette fois-ci, le mariage concernerait Melo et la Primatie de France, qu'elle allait embrasser dans une douce, et possiblement fougueuse étreinte... Cette idée le fit sourire, ce qui eut pour effet de le détendre un peu.

-----Restait à affronter la totalité de la foule, en face à face. Il était presque plus facile de se concentrer sur elle pour faire abstraction des hauts vitraux, dont la vente aurait pu suffire à racheter tout le Lyonnais-Dauphiné. Il se positionna au niveau de l'abside, en haut des marches qui menaient habituellement à la tribune des reliques. Là, il prit son courage à deux mains et dit simplement :

------ Ahem ! Je propose que nous lisions à présent la lettre de Paulos à Linus, un acte fondateur dans la perpétuation et la survie de notre Église. Je vous parle d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... Ni de mille ans, d'ailleurs. Voyons ensemble comment le respect de la hiérarchie qu'incarne aussi notre Primat est vital pour nous tous, qui n'irions pas très loin si nous devions rester seuls dans notre coin.

-----L'ambon était déjà devant lui, équipé d'un lourd exemplaire du Dogme qui devait être à la mode des années mille quatre cent quarante. Il l'ouvrit pour constater qu'il avait bien été écrit par la main humaine, ou au moins une dizaine de mains. Il ressentit une curieuse nostalgie en le consultant ; bientôt, tout serait automatisé et plus aucun copiste n'aurait de travail, progressivement remplacé par les techniques d'un certain Gutenberg. Ce progrès-là serait néanmoins des plus utiles, permettant à la foi de se démocratiser encore plus.

[Melo03]

Ahem comme disait si bien Laodin ! Quelle pression sur ses frêles épaules !!

le décor manque un peu de rousseur
Melo se marra doucement et s'approcha avant de tomber à genou sur le sol gelé.

Me voici !

Oui, au cas où il doutait que ce fut elle...

Vinrent les mots, profonds, la promesse qu'elle devait faire. Rien ne lui posa soucis évidemment... sauf au Droit Canon Là ses yeux se tournèrent sans le vouloir vers la foule, le cherchant. Son cœur se serra un peu puis elle reporta son attention vers Laodin.
En tout cas, pour la Primatie, elle s'exprima, sans mensonge :

Je jure de faire de mon mieux, d'écouter mes Frères et Soeurs, de servir Aristote, Christos et le Pape. Je jure d'être la servante du Très Haut.
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[Laodin]

-----Des deux cérémonies que Laodin avait eu l'opportunité de célébrer pour Melo, une chose lui était parue plus claire que tout : jamais elle ne prononçait de serment à la légère, jamais elle ne s'engageait sans réfléchir. Malgré l'évidence de ce qu'elle s'apprêtait à promettre, puisqu'elle remplissait déjà cette promesse en quelque sorte, une courte hésitation la traversa, ses yeux se posant sur la foule derrière elle. Ils sembleraient s'arrêter en particulier sur un cardinal, chez qui un son lourd se faisait entendre depuis quelques minutes... Finalement, la raison l'emporta et Melo répondit en toute franchise, sûre d'elle. Un refus aurait été assez embarrassant pour l'image de la primatie, bien plus qu'à son ordination où elle avait encore plus tergiversé.

-----Laodin opina, préférant un silence approbateur à un long discours de félicitations. Elle avait déjà eu droit à ce genre de paroles et son serment gagnerait en force auprès des autres s'il n'était pas immédiatement recouvert par la voix de l'évêque. Il leva l'avant-bras, paume tournée vers le ciel pour l'inciter à se remettre debout ; en même temps que ses genoux quittaient le sol, la cathèdre était amenée devant elle par deux adolescents en aube blanche, un garçon et une fille. Elle n'avait donc plus qu'à s'asseoir, faisant face à l'ensemble du clergé français devenu d'une certaine manière son enfant pour six mois.

-----Confortablement installée, le séant sur un coussin de velours et les mains possiblement sur les accoudoirs sculptés, Melo apparaissait presque en majesté dans la Sainte-Chapelle, toutes proportions gardées. Elle était beaucoup plus impressionnante dans cette position que dans la vie de tous les jours, n'étant pas étrangère aux plaisanteries et mondanités. Derrière elle et le lourd dossier, Laodin semblait avoir récupéré quelque chose dans sa main. Il ne tarda pas à en révéler l'identité aux yeux du grand public :

------ Les souverains ont des couronnes ; les dirigeants spirituels, quant à eux des mitres, qui ne leur donnent pas de pouvoir mais les font reconnaître entre tous. Celle-ci, la mitre primatiale, fera paraître Monseigneur Melo pour ce qu'elle est aujourd'hui : la figure de proue de l'Église en France, ayant autorité sur tous les diocèses et archidiocèses associés. Je suis certain que l'or lui ira très bien en faisant ressortir sa crinière !

-----Il posa délicatement la mitre sur la tête de son amie, veillant bien à ne pas la faire pencher d'un côté plus que de l'autre. Même s'il avait d'abord pensé à un bonnet d'âne, ce n'était pas une raison pour s'y prendre n'importe comment ! La fleur de lys, trônant au sommet du couvre-chef, parut ainsi droite, dans la parfaite symétrie de la Sainte-Chapelle que Melo semblait englober. Les fanons, derrière sa nuque, lui faisaient comme des tresses qui auraient été maculées d'une poudre solaire.

-----Ce n'était bien sûr pas fini, car Laodin venait rarement sans au moins un second cadeau. La quantité et la qualité, voilà ce à quoi il aspirait ! Il montra ainsi à la vue de tous une bague, ressemblant à celles habituellement portées par les évêques intronisés. Un détail, le plus voyant, ne manquait cependant pas de se remarquer : la pierre en son centre était de couleur orangée, de celle d'une topaze impériale finement ciselée. Il acheva de taire l'étonnement par des explications limpides :

------ Entre la couleur verte appartenant aux évêques et la couleur pourpre appartenant au Saint Père existe la couleur orange, que je me permettrai d'employer ici. Dans une autre lettre importante de notre Église, celle de Linus à Anaclet, le deuxième Pape de l'aristotélité disait ceci au troisième : « au fil du temps d’autres pierres seront ajoutées, car si Dieu le veut notre nombre augmentera. » Et, en effet, le nombre de serviteurs de Dieu a bien augmenté depuis l'Ère de la Dispersion de la Foi, bien que nous ne soyons jamais assez nombreux dans notre vocation. Je donne ainsi à Monseigneur Melo la bague primatiale, faisant d'elle la guide des évêques et archevêques de France, tout en se laissant guider par le Pape et la Curie.

-----Il s'approcha cette fois un peu plus d'elle, la manœuvre étant plus délicate. Discrètement, il demanda :

------ Gauche ou droite ? Interdiction de me répondre "au milieu", cela ne marchera pas avec moi...

-----Il scella ensuite le "mariage" à l'annulaire qui lui fut indiqué, sans se hâter ni forcer. La bague était un peu grande, mais il avait pris soin de la rembourrer d'une poche remplie de lin pour Melo. Elle se cala à la dernière phalange, rayonnant presque autant que les vitraux alentour...

-----Enfin, Laodin se dégagea, et resta à côté du cathèdre pour permettre à tout le monde d'admirer Melo. Il pensait avoir fait assez simple et sans grande pompe, comme à une cérémonie ordinaire. Les artefacts n'étaient certes pas bon marché, mais ils n'étaient pas non plus tout neufs... Une bonne partie de son travail avait d'ailleurs consisté à leur faire perdre jusqu'à la moindre pellicule de poussière accumulée sur des années, comme on restaurerait une ancienne tapisserie datant des premiers papes aristotéliciens.

------ Je vous demande d'applaudir très fort votre Primat de France, Monseigneur Melo de Montracol ! s'exclama-t-il.
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[Cyphus]

Cyphus observe attentif la cérémonie ; puis, à l'appel de Laodin, il applaudit.
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[Péris]

Il se leva tranquillement pour applaudir, l'instant était intense et était ravis pour Melo. Péris applaudissait avec les autres, un coeur de main s'élevant doucement dans la Chapelle.
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[Huggon]

Il se leva pour applaudir la nouvelle Primat.
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