L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Ettore_Asburgo_D'Argovia]

Son Éminence Ettore Asburgo d'Argovia, Doyen du Tribunal de la Rote Romaine, entre dans la salle et prend place derrière un large pupitre.

Moi, Ettore Asburgo d'Argovia, je jure d’accomplir correctement et fidèlement ma charge de juge pour ce procès.
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+ Ettore Asburgo D'Argovia
Cardinale-Presbitero di San Barnaba a Ripa
Decano del Tribunale della Rota Romana
Arcivescovo Metropolitano di Udine
Professore alla Pontifica Universitas Studiorum Aristoteliorum
Ufficiale dell'Ordine pontificio di Nicola V

[Ettore_Asburgo_D'Argovia]

[susi]

Elle avait une convocation dans la main avec une adresse de notée, mais elle ne trouvait rien.
Il n'y avait pas de porte à cette adresse... Elle avait un peu tourné en rond, comme un chemin de croix. Puis elle avait posé la question à 4 personnes et au final on l'avait redirigé ici.
C'est la tête basse piteuse, presque honteuse qu'elle était arrivée et qu'elle frappa à la porte.

[Alderic..]

Le matin de l'audience, le brun se présenta au bureau indiqué.
Se perdant également dans les couloirs du gigantesque bâtiment, il aperçut la silhouette de Susi.
Il s'approcha d'elle, posant une main sur son dos se voulant amical et réconfortant.

Bonjour Susi, tâchons de faire bonne figure malgré l'échec de notre mariage.

Échec qu'il s'imputait, lui qui avait promis de l'aimer toute sa vie. Il l'aimait, certes, mais plus de la même manière.

[susi]

Elle opina sans pouvoir dire grand chose, elle qui normalement était très bavarde, avait du mal à reprendre mot.
Faire bonne figure c'était pas facile a dire, et en plus c'était trop tôt pour elle, mais inévitable aussi.

Elle réussit à articuler un
Bonjour...Oui.

Elle ferait de son mieux.
Et frappa à la porte avant d'entrer.

Nous sommes Alderic et Susi le prochain ...

Elle s'arrêta là, sans finir, elle ne savait pas trop quoi dire,
Prochain rendez-vous ?
Prochain couple foutu ?
Prochain accusés pour avoir trahit sa parole devant le Très-Haut ?
Prochain pêcheurs ?

Alderic voulaient qu'ils restent amis, alors, elle essaierait, même si pour l'instant elle en était humainement incapable.

[Ettore_Asburgo_D'Argovia]

Le Cardinal Asburgo d'Argovia fit asseoir les deux époux dans la salle du tribunal, à quelques mètres l’un de l’autre, côte à côte, sur un siège surélevé. Devant eux reposait le Livre des Vertus.

Bonjour Monsieur et Madame, je vous prie à présent de prêter serment selon cette formule.

[susi]

Elle entra en ayant envie de fuir en courant.
Elle salua,
Bonjour, votre Eminence.
Qu'est-ce qu'il en fallait du courage à ce moment précis, tous allait tellement vite.
Elle prit place et fit exactement comme le carninal lui demandait. Elle plaça sa main sur le saint livre et dit :

Moi Susi de Niraco, jure solennellement sur le Livre des Vertus devant ce tribunal, devant le Dogme Sacré de l'Eglise Aristotélicienne, et devant le Très-Haut qui veille sur moi et me juge, que tout ce que je dirai est la vérité et rien que la vérité, sans aucun mensonge ou réticence, et que je ne cacherai rien à ce tribunal pour qu'il fasse triompher la Sainte Vérité.

Si je contreviens à ce serment, que mon âme soit éternellement damnée dans l'enfer lunaire... Elle grimaça à la dernière phrase.

[Alderic..]

À la suite de Susi, il posa également la main sur le livre sacré avant de prêter serment.

Citation:
« Moi, Alderic, jure solennellement sur le Livre des Vertus devant ce tribunal, devant le Dogme Sacré de l'Eglise Aristotélicienne, et devant le Très-Haut qui veille sur moi et me juge, que tout ce que je dirai est la vérité et rien que la vérité, sans aucun mensonge ou réticence, et que je ne cacherai rien à ce tribunal pour qu'il fasse triompher la Sainte Vérité. Si je contreviens à ce serment, que mon âme soit éternellement damnée dans l'enfer lunaire. »

Aucun problème pour lui, il ne mentait jamais, au contraire, il avait souvent tendance à trop en dire...

[Ettore_Asburgo_D'Argovia]

D’un regard attentif et empreint de discrétion, Son Éminence observa le couple, percevant aussitôt la divergence de leurs états d’esprit. L’épouse, le regard baissé et le visage tendu, laissait transparaître une timidité inquiète, comme écrasée par l’appréhension de l’instant. Le mari, en revanche, affichait une attitude ferme et mesurée, trahissant une certaine aisance dans le cadre solennel de la salle, comme s’il y trouvait une forme de rassurante familiarité. Cette scène n’échappa pas au Doyen. Avec la dignité qui le caractérisait, il s’efforçait de conserver un maintien irréprochable ; toutefois, çà et là, perçait en lui un frisson de l’âme, une discrète implication affective. Derrière le voile de l’autorité, se dévoilait le regard d’un homme sincèrement ému par le sort des autres — davantage témoin engagé que juge distant.

Je vous en prie, racontez avec sincérité et sans crainte votre histoire, depuis votre première rencontre jusqu’à aujourd’hui. N’omettez aucun détail qui pourrait nous aider à comprendre les difficultés rencontrées au fil du temps, ou s’il existait dès le début quelque chose de non résolu.
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+ Ettore Asburgo D'Argovia
Cardinale-Presbitero di San Barnaba a Ripa
Decano del Tribunale della Rota Romana
Arcivescovo Metropolitano di Udine
Professore alla Pontifica Universitas Studiorum Aristoteliorum
Ufficiale dell'Ordine pontificio di Nicola V

[susi]

Un regard vers Alderic afin de savoir si elle commençait.
Puis, elle s'élança.

J’ai dû rencontrer Aldéric vers la fin de l’hiver 1469, je pense en mars.
Je lui ai dit : « Bonjour, je suis Susi. » Il m’a répondu par quelque chose comme : « Ce n’est pas commun de se présenter ainsi. »
Je l’ai regardé, il m’a regardé.
De suite, je l’ai trouvé beau, j’avoue lui avoir dit. C’était une soirée un peu festive et j’ai juste dit ce que j’ai pensé.

Puis la soirée a continué.

J’ai reçu une lettre plus tard, il me disait qu’il serait là pour moi, pour une heure ou une nuit. Quelque chose comme ça.
Je lui ai dit non merci, qu’avec moi c’était pour une vie.

Et on en est restés là, durant un moment. On se recroisait en taverne, dans le village, comme ça, par hasard.

Puis la famille d’Aldéric a fait la demande de faire leur pastorale. J’étais diaconesse, et on est partis pour faire sa pastorale. Lors de cette pastorale, j’avoue que le beau sourire d’Aldéric et ses yeux envoûtants ont réussi à me toucher. Puis ses réponses allaient dans ce que je croyais, on comprenait les mêmes choses, on avait les mêmes désirs de vie.
Puis, peu à peu, il y a eu rapprochement.

En mai, j’ai dû partir peu après pour aider aux combats vers Valence, et on s’est échangé beaucoup de courriers, et il me manquait.
Au bout d’un moment, j’ai laissé mon équipe pour rentrer et le retrouver.
Si mes souvenirs sont bons, il était conseiller du Béarn et c’est pour cela qu’on n’avait pas pu partir ensemble.

Je suis donc rentrée début juin. On s’est retrouvés avec tant de joie, et là, il m’avait prévu un repas, des fleurs et une demande en mariage, et j’ai accepté. J’étais très heureuse, sur un nuage.
Il a rencontré ma fille, Blanche, que j’ai eue de mon précédent mariage, et cela s’était très bien passé.

Elle sourit, d’un sourire empli d’une belle nostalgie.

On a continué à beaucoup discuter et préparer le mariage, naturellement. C’était joyeux, agréable. J’étais Comtesse, alors on a attendu l’anoblissement d’Aldéric. J’aurais pu laisser mes terres pour lui, mais il tenait à ne pas perturber ma vie et c’était très gentil.

On a adopté la petite Jorun. Cela a été parfois compliqué, mais je pense qu’on a réussi à s’épauler tout le temps.
À cette époque au Béarn, les officiants étaient peu disponibles et comme j’étais un peu la diaconesse active, à cette époque, on s’est tournés vers Monseigneur Daidara, évêque du Limousin. Et on s’est mariés là-bas avec toute ma famille, c’était beau et merveilleux.
On est parti en voyage de noces dans les Balkans, en famille.

Aldéric a toujours été mon soutien, mon adoré. Il arrivait toujours à me rassurer, ou à m’apaiser sur des situations compliquées. On formait une bonne équipe. On a essayé de vivre en Bretagne, mais cela ne me plaisait pas beaucoup, et on s'est installé en Guyenne depuis plusieurs années, on a y trouvé notre équilibre.

Au final, je voyais ma vie équilibrée, agréable. Je me sentais soutenue et mon amour pour Aldéric n'avait aucune hésitation et n'était pas entaché.
Sa demande de rupture a été brutale pour moi.

Elle s’arrêta un instant, puis reprit.

Je veux juste ajouter qu’Aldéric m’a toujours couverte de cadeaux somptueux. Je pense n’avoir jamais su quoi lui offrir en retour. Il voulait un fils, et je n’ai pas su lui en donner un.
Je crois aussi, que j'ai eu un gros coup au moral lorsque j'ai voulu m'investir au conseil, et qu'après mon investissement dans l'église, j'ai eu un moment de retour sur moi-même, dans mes serres, au domaine, en famille.
J'aurai surement dû être plus attentionné.

J’oublie sûrement des choses, mais voilà ce que je peux dire.

[Alderic..]

Il écouta l'histoire de Susi, un sourire nostalgique aux lèvres.
Tout ce qu'elle raconta était exact, ils avaient la même vision de leur histoire, seule la fin différait.
À son tour, il prit la parole.



Lorsque je suis arrivé en Béarn pour rejoindre ma famille, j'avais 17 ans et j'étais un voyou. Bagarreur, coureur de jupons.
Ma famille n'était pas ce que l'on peut appeler des gens bien.
Arrivé là-bas, je songeais à reprendre mes activités de tombeur lorsqu'un soir en taverne, j'ai rencontré Susi.
Elle était le centre de l'attention et brillait comme une lampe dans la nuit entourée de papillons.
À ce moment, j'ai cessé de penser aux autres femmes qui m'intéressaient et ai décidé de ne me consacrer qu'à Susi, quitte à abandonner ma vie d'avant.

C'est vrai que la pastorale fut un événement déclencheur dans notre histoire, elle m'a ensuite fait visiter ses domaines, présenté à ses gens et enfin à sa fille, Blanche à qui j'ai voulu faire bonne impression pour qu'elle m'accepte.
S'est ensuivi cette mission en Espagne où j'ai dû la laisser partir. Nous nous sommes terriblement manqué et le mariage devint une évidence.

Tout au long de notre union, d'autres femmes peu scrupuleuses ont tenté de me séduire et j'ai pris soin de les éconduire à chaque fois. Susi était mon seul et unique univers.

Seulement voilà, après la longue mission en mer, une certaine lassitude s'est installée.
Je pense avoir compris que mon amour pour elle s'en était allé lorsque j'ai recommencé à regarder d'autres femmes, me sentir attiré par elles...
Il n'était pas question pour moi de tromper Susi et j'ai donc décider de la quitter.


Après cette longue histoire, il marqua une pause et se tourna vers Susi, lui parlant directement.

Mon amour profond s'en est allé, mais je garde pour toi beaucoup d'affection et de respect. Crois bien que je souffre de te rendre malheureuse et sache surtout que tu n'as rien fait de mal. Ce que tu as fait ou n'a pas fait n'y est pour rien.
Tu m'as rendu meilleur et je ne peux que te remercier pour cela.

[Ettore_Asburgo_D'Argovia]

Le Cardinal Asburgo d'Argovia, qui avait écouté tout le récit avec une attention soutenue, réajusta de temps à autre son pince-nez posé sur son large nez. Puis, levant les yeux vers l’homme qui lui faisait face, il prit la parole avec une voix grave mais empreinte de bienveillance.

Puis-je me permettre une question, Monsieur Wood ? Avant tout, recevez mes plus sincères félicitations : vous être efforcé, durant tout ce temps, de résister aux tentations charnelles témoigne d’une droiture admirable. Voyez-vous, nul parmi nous n’est parfait. Reconnaître sa propre fragilité est peut-être la plus grande des forces, car c’est uniquement en acceptant nos failles que nous pouvons tendre la main à autrui et l’aider à franchir les épreuves de l’existence.
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+ Ettore Asburgo D'Argovia
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[Alderic..]

Recevant les éloges avec un sourire embarrassé, il attendit la question... Qui n'arriva pas. La formulation d'habitude rhétorique était réellement une demande de permission...

Je vous en prie, posez-moi les questions que vous voudrez, je tâcherai d'y répondre au mieux.

[Ettore_Asburgo_D'Argovia]

Vous avez donc acquis la conviction qu’il n’est plus possible de poursuivre cette relation, peut-être en raison du poids moral que cette situation implique?
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[Alderic..]

Oui jen suis certain. Nos centres d'intérêt, nos attentes dans ce que la vie nous réserve semblent avoir évolué différemment au fil des années et c'est ainsi que nous nous sommes éloignés.


C'était sans doute un peu fataliste, mais c'est ce qu'il ressentait.