L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Siva]

Un messager avait fait la route depuis les terres champenoises.Longue route,mais justifiée par un pli qu'il devait porter sur la Place d'Aristote.
Sa Grace lui avait donné en main propre la mission,et flatté de cet honneur,s'attela a mener a bien sa tache.
Ce fut chose faite,quand il remis a qui de droit le famuex pli

[Meleagant]

La missive était arrivée à la Curie et tournait de main en main.
A sa lecture, le visage pourtant inerte du cardinal Méléagant ne puis empêcher l'apparition d'une barre sur son front.

Le nom d'Yeuxbleux était beaucoup chuchoté aussi bien à l'Assemblée Episcopale de France qu'à la Curie cette dernière semaine. Cette missive allait peser lourd sur les décisions à venir.

Il la remit au cardinal juste à sa droite.
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[thomahug1]

La rumeur courrait à Rome que Yeuxbleus allait être réhabilité en tant qu'Aristotélicien. Si le Père TH croyait au pardon et à la rémission des péchés... Il savait qu'avec certains, cela ne pouvait. L'Eglise, si elle acceptait, ferait une erreur. Elle cautionnerait un homme dont les seules actions n'était que vile et basses, politiques. A n'en point douter, YB était une menace, une menace claire et définie de l'Eglise, et devait être considéré comme l'archétype de l'hérétique intégriste. Le croire prêt à demander pardon serait pure folie. Le Père TH savait de quoi il parlait, l'homme l'avait en public menacé de mort, s'opposant à ses désirs expansionnistes et totalitaires, à ses mensonges et à son hypocrisie... Anticlérical, l'homme qui avait ouvertement voulu que le Cardinal Aaron "crève la gueule ouverte en bas d'un rempart", avait instauré dans le comté d'Artois une anarchie religieuse propre à sa volonté d'un temporel surpuissant, et aidé à l'établissement de la religion Tastevinasque, de la Schismatique Abbaye...Opposée à Rome. cet homme là ne pouvait redevenir aristotélicien. A moins qu'il n'ait dans le désir de reconquérir le trône d'Artois, et mettre sous le joug, avec l'aide de ses fidèles Bourrins, cette compagnie barbare ayant attaquée la Hollande et massacrée avec cruauté les enfants de Heusden, le peuple aristotélicien d'Artois. Une fois encore, une misérable et basse manœuvre politique...

Qu'il crève ce rat, cracha le Père TH, à voix basse, en y repensant.

Puis, voyant qu'il fallait laisser aux autorité compétentes le soin d'en décider il alla prier. Jurant que si l'homme redevenait fidèle et donc comte, il laisserait tomber sa charge de prêtre, pour devenir lui même comte... Somme toute, pour accéder au pouvoir, la prêtrise n'était pas le meilleur chemin... YB l'avait bien comprit. Il sourit à cette pensée, et se promit de se fouetter, pour avoir fait preuve de cynisme.

[Aaron]

[Siva]

[Reims,Champagne:Castel Ducal]

Son regard se perdait,comme souvent,sur les toits de la Capitale.Le corps dans ce bureau,le coeur a Langres,aupres de ses soldats,l'esprit par monts et par vaux,allant de Conflans et ses fideles,a Arras,puis Rome.
Lasse elle etait de tant de haine.Haine qu'elle sentait de l'Heretique,haine qu'elle sentait contre l'Heretique.Tous les soirs,elle priait longuement dans la Chapelle,au point de sentir la douleur engourdir ses jambes.
Priere pour que le Tres Haut n'abandonne pas les fideles que le Diacre de Conflans qu'elle etait ,ne pouvaient guider,en son absence.Priere pour ses proches defunts,rappelé par le Tres Haut d'une belle mort,ou sous la lame des impies.
Priere pour que son mariage soit fecond,et quele bonheur qu'elle embrassait enfin perdure.Mais avant tout,elle priait et se confiait au Createur,lui demandant pourquoi il laissait faire pareille chose.Etait ce la,la tentation voulue du Sans Nom,une epreuve pour ses enfants,de voir si leur amour pour lui resisterait,malgré la haine?Elle lui avait tant confié,son desespoir envers ceux qui se disaient descendants d'Apotres,et qui s'octroyaient en cela,des droits que leurs ainés n'avaient pas eux memes.

Accoudés a la fenetre,le regard perdu,elle n'avait pas entendu entrer le messager.Seul un bruit qu'il emit avec insistance,lui fit prendre conscience de sa presence.Quand elle se tourna,il annonca un pli de Rome.
Elle le saisit,puis le fit disposer.Un instant elle avisa le scel,et le reconnu rapidement.Ce n'etait guere ceux des prelats qui lui avait apporté leur soutien.Elle y repensa,a ces hommes d'Eglises,qui les premier s'insurgeait de ce proces.Tout comme elle repensa aux soutien personnels de hauts noms de Paris.
Un grand soupir,quoiqu'il advenait,elle l'avait toujours dit,son ame et sa conscience,ne serait jugé que par le Tres Haut.Lui seul jugerait de ses actes,et de sa Foi,nul autre n'aurait cette pretention.Et si cela lui valait les Enfers,alors ,pensa t elle,qu'elle les prefererait,si les choix du Tres Haut,n'etait pas ceux qu'il leur avait enseigné.

Le scel sauta,réponse publique,avait precisé le messager.Ses yeux commencerent a le parcourir.Son sang se figea au fil de la lecture.Une fois terminé,elle regarda l'atre ou un feu avait ete allumé pour prevoir la fraicheur du soir.Elle hesita,mais se retint.Elle commenca a enrouler de nouveau,quand elle apercut un deuxieme velin.Froncant les sourcils,elle le lut.Son sang resta figé.Colere,incomprehension,et tant de choses melées.Ainsi donc la voyait on comme une seule Duchesse?Elle,la femme de clergé,le Diacre Sacristain de son village,le procureur Ecclesiastique,qui avait souligné,en ces charges,certains faits.
Ainsi donc,on se devait de faire taire le spirituel,quand on avait une charge temporelle?Etait ce la ce qu'elle devait comprendre?
Repoussée,c'est ce qu'elle senti.Comme on repousse un badaud genant la marche d'un Roy.
Sa tete se secoua de depit,et ses yeux se leverent pour se fixer au plafond

Vivant,Mon Seigneur...Est ce la leSucceseur des Apotres?Ton digne fils,qui parle en ton nom,si bien,qu'il pardonnerait au pis des Heretiques,ayant tué,quand il ne pardonnerait au pauvre fidele,qui aurait fait erreur sur son amour pour une personne ne lui permettant la redemption,par l'annulation de ses noces?

Le deuxieme,lui fut froissé et jeté au feu.Elle le regarda un instant se consummer

Pardon...et Mansuetude...Deux mots,que nous n'oublierons pas...

Deux mots qu'elle sortirait souvent,les tenant de la main du Cardinal Camerlingue.Deux mots,qu'elle prononcerait,a present,devant l'Officialité a laquelle elle siegerait.Deux mots,qu'elle n'hesitera pas a ajouter,derriere tout actes qui paraitrait invertueux.
Le Diacre detacha sa croix d'Aristote de son cou,la posa sur le bureau et l'observa.Elle lui repondrait,avec sagesse,quand son esprit saura l'accueillir.Elle ne comprenait pas cette hypocrisie,la lacheté de ce geste qu'il venait de faire.Elle avait pris un risque tout aussi grand,et il n'avait pas hesité a la juger,sans comprendre.On lui avait pourtant enseigné que les Curés,les diacres etait des messager de laparole divine.Que les Procureurs etaient les gardiens du Droit Canon.Mais elle n'etait rien de cela,pour lui,qu'elle estimait jusque ce soir.Elle n'etait que Duchesse,que le temporel.Son index la caressa.Il lui faudrait annoncer cela a Paris,ou on attendait la reponse.Il lui faudra affronter le Sans Nom incarné,qui recommencera a menacer les sujets du Roy,sous couvert du pardon de l'Eglise.
Trois jours.C'est ce qu'elle se donnait,pour prendre tout autre decision.Meme si celle ci,devait l'eloigner des preches et des offices.A quoi bon guider les hommes,sur la vertu,si les pechés restent impunis.
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