L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[Constance Elyse DC]

J'ai prise ma décision. Le courrier de son Éminence Arnault avait fait son chemin et, probablement, il recevra ma réponse en même temps que je franchis les portes de l'Aula Jarkov. Une voie m'a appelée ici. Le Très-Haut veux que j'y sois, pour le bien-être des Hommes. J'y suis donc.

J'ai peur de l'Inquisition pourtant! J'en ai une peur viscérale! Je ne suis pas punitive. Le Très-Haut n'aime pas punir les gens. Il souhaite seulement les sauver et les guider vers lui. Où, sinon ici, puis-je mieux l'aider à guider les gens vers la Vertu? En leur donnant la chance de demander pardon pour leurs fautes, en découvrant qui, parmi eux, est sous l'influence du Sans-Nom ou simplement ignorant. Je pourrai les guider.

Aussi, m'y voilà!

Avant tout, voyons voir qui peut m'aider. Je cherche du regard. Plusieurs personnes sont là, mais je ne vois aucun visage familier. Essayons avec cet homme.

Pardonnez-moi de vous déranger, mon frère, mais pouvez-vous m'indiquer où je pourrais trouver une personne en charge de l'accueil? Car j'aimerais parler à la Vice-Préfet de l'Inquisition et à Son Éminence Arnault d'Azayes. Pouvez-vous m'indiquer le bon chemin à suivre?

Voilà qui est fait. Oh! Mais j'oublie un détail!

Je suis Constance Elyse Del Casalièr. La fille de Mgr Ariana Anthea Del Casalièr, Vice-Préfet de l'Inquisition.

[Tibere]

Bonjour Constance, nous sommes heureux que vous n'ayez point succombé à la torpeur fribourgeoise.
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[ArianaAnthea Del Casalièr]

De retour depuis peu, elle naviguait dans les couloirs de l'Inquisition afin de visiter chaque bureau et de répondre, au mieux, aux questions où l'on pouvait avoir besoin de son avis.

Pourtant, s'il est un lieu où elle passait peu, c'était bien à l'Aula Jarkov. D'ordinaire, on n'avait guère besoin d'elle en cet endroit, et bien qu'elle s'enquérait qu'aucun visiteur ne reste sans réponse, elle laissait ses frères et sœurs assurer le dit accueil.

Ainsi, lorsqu'un brave frère arriva, essoufflé, en lui disant qu'on la demandait là bas, elle fronça les sourcils, intriguée. Elle ne pensait pas être ainsi connue qu'on pourrait la demander, elle...Quant à demander le Vice-Préfet...Là encore, elle ne saisissait pas bien dans quel but.

Elle suivit donc l'homme, oubliant de lui poser la plus simple des questions, claudiquant en tournant tout cela dans sa petite tête, puis, lorsqu'enfin elle arriva, un immense sourire illumina son visage. C'était sa propre fille ! Tout s'éclairait !

C'est alors que le frère sembla se réveiller et qu'il lui indiqua l'identité de la visiteuse. Elle l'avise et...

Je vous remercie de cette indication fort brillante, mon frère. Il me semblait bien que cette jeune fille me disait quelque chose.

Et de secouer la tête devant l'air un brin "benêt" de l'homme, semblant lui dire : Quoi ? Comment je pouvais savoir que vous aviez une fille ?

Elle le laisse là, pensant qu'elle allait finir par écrire sur son front que d'un, elle était épouse, et que de deux, elle avait plein d'enfants. Au moins, ce serait dit une bonne fois pour toute et on n'y reviendrait plus.

Elle avance vers sa toute belle, mais avant de la prendre dans ses bras, elle salue d'une génuflexion malhabile son ancien élève.

Monseigneur.

De se relever, pour enfin serrer sa fille contre elle.

Je suis heureuse de te voir ma toute belle, mais que fais-tu ici ?

De s'écarter un peu tout en la tenant toujours dans ses bras et de l'interroger du regard.
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[Constance Elyse DC]

Je sursaute en entendant la voix de Mgr Tibère. Je ne m'attendais pas vraiment à le rencontrer ici, mais je n'en suis pas moins heureuse, bien au contraire! Seulement, il est dit que je n'aurai pas le temps de dire bonjour proprement, car j'entend déjà approcher Maman. Le son est facilement reconnaissable au bruit d'un pas traînant suivi du claquement d'une canne au sol. Le son est moins lourd que celui de Papas, plus gracieux, plus doux. C'est le pas de Maman et, déjà, ma surprise de voir Mgr Tibère est effacée par le plaisir de voir Mgr Maman!

La voir me fait plaisir bien sur! Mais la voir me fait me rappeler la présence de l'homme. Aussitôt, rougissante, je me tourne vers l'homme d'Église et le salut.

Mgr! Vous excuserez surement que je puisse oublier de vous saluer proprement.

Un sourire en coin sur le bord de mes lèvres.

C'est vrai que je ne vous ai jamais saluer de la sorte non plus, Mgr.

J'incline la tête en sa direction, puis me tourne enfin vers Maman juste au moment où elle salut a son tour. J'accepte volontiers l'accolade, la serrant peut-être un peu plus fort encore dans mes bras. J'ai grandie un peu depuis la dernière fois. J'ai vieillie un peu aussi, du moins en apparence. Le reste est toujours inchangé.

Avant de répondre à Maman, je la regarde de la tête aux pieds et je lui sourie.

Un homme m'a fait parvenir un courrier. Puis un autre homme m'a posé une simple question. Voici ma réponse: Je ne sais pas!

Je sourie largement et la regarde encore. Maman, je me rapproche du Très-Haut! Je veux aider! Mais pourquoi ici?

Je sais pas, Maman. Je crois dans les Signes.

[Arnault d'Azayes]

Constance. La personne répondant à ce doux prénom demeurait si inconnue à l'aveugle. Si bon sang ne pouvait mentir, la jeune fille l'avait démontré en réussissant avec brio les leçons du séminaire inquisitorial puis en y enseignant. Mais, au fond, que savait l'Azayes de cette jeune fille hormis son ascendance et son talent ? Combien de fois avait-il entendu le son de sa voix ? Avait-il demandé qu'on la lui décrive ? Toutes ces questions en tête, le camerlingue arriva, flanqué de son Turc.

« - Eh bien, heureusement que j'arrive, sinon Mgr Tibère aurait pu craindre de troubler une réunion de famille… »
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Mort des cardinaux von Frayner et d'Azayes

[ArianaAnthea Del Casalièr]

Il faut toujours porter attention aux signes que nous envoie le Très-Haut.

Elle n'eut pas le temps d'en dire plus que déjà son supérieur les rejoignait. Elle sourit à sa remarque, mais loin de la désarçonner et la faire lâcher sa fille, elle prend le temps de baiser son front avant de reprendre une posture plus "noble".

Elle salue aussi poliment qu'elle le peut le Camerlingue puis...

J'espère, Votre Éminence, et vous aussi Monseigneur, que vous nous pardonnerez cet écart peu digne de l'Inquisition.

Et d'ajouter...

Pour autant, Votre Éminence me connait suffisamment pour savoir qu'avant d'être un serviteur de l'Eglise, je suis une mère. Cela sera mon unique excuse...

Et d'attendre le pardon...ou les orties...
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[Constance Elyse DC]

Je sourie à entendre Maman. Puis arrive le Camerlingue. C'est plus fort que moi, je laisse échapper un petit rire en l'entendant. La remarque est amusante quand elle vient d'un homme de cette sorte. Probablement le plus puissant après Sa Sainteté. S'il n'avait pas dit ça, effectivement, ça aurait pu n'être qu'une réunion familial. Mais non, je suis ici pour une raison que j'ignore encore, seulement guidée par les Signes que m'envoie le Très-Haut de temps en temps.

Quand Maman s'écarte de moi, je me tourne vers le Camerlingue et je sourie. Il est visiblement aveugle, mais je sais qu'il possèdes d'autres façon de voir. Je m'approche de lui et, doucement, je m'incline devant lui pour baiser son anneau cardinalice avant de m'écarter juste un peu.

Le Très-Haut te pardonnera, Maman, j'en suis certaine! Autant que Son Éminence.

Je sourie. Je suis heureuse.

Votre Éminence ne me connait pas. Je suis Constance Elyse Del Casalièr. Pensez-vous pouvoir me dire pourquoi je suis ici?

Pour servir le Très-Haut! Pour m'approcher toujours un peu plus de Lui et, un jour, l'épouser complètement. Mais ce n'est pas la seule raison. Il y en a une autre que je ne connais pas. Que dira-t-il?
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Son Excellence Monseigneur Constance Élyse Von Frayner Del Casalièr, Comtesse Palatin de St-Jean de Latran, Évêque d'Orléeans, Évêque Sine Cura du Puy en Velay

[Tibere]

La révérence est appuyée, polie, interrompue discrètement par un soubresaut naturel à la vision du turc du Camerlingue. Tibère n'aime pas trop les janissaires depuis que l'un d'entre eux a pris son index droit il y a dix ans, sur les remparts de Constantinople.

Votre Eminence, Monseigneur, Ma Sœur, nous vous laissons sans vous interrompre davantage.

Tibère de Montefeltro est petit et il a pris un peu de ventre depuis qu'il est au régime suisse. Lorsqu'il s'avance jusque sous le nez du turc et le fixe droit dans les yeux, l'autre le surplombe facilement d'une énorme moustache qui fait ombrelle. L'évêque renifle deux fois, à l'italienne quand il sent l'ail. Son trop long passage dans les geôles du Sultan lui a appris à reconnaître à l'odeur, l'origine ancestrale du janissaire. On les appelle turc pour faire simple, mais bien souvent, ils sont originaires de contrées très aristotéliciennes captives les plus reculées.

Moldavie ?

il renifle discrètement une fois de plus, pour affiner.

Voïvodie de Valachie, Sighişoara ?
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[Arnault d'Azayes]

Le joyeux remue-ménage de l'aula Jarkov mua en un solennel silence pendant que Constance et Tibère exécutaient simultanément une révérence. Le camerlingue eut, l'espace d'un instant, l'impression d'être ces rois fainéants qu'on tirait dans des chars à bœufs, qui régnaient plus qu'ils ne gouvernaient. Las, l'aveugle était bien loin des voluptés de l'incurie : il administrait des dicastères à n'en plus finir et était précisément là pour cela.

« - Ma fille, vous êtes là parce que l'Inquisition a besoin de vous et parce que qu'Aristote nous a enseignés que mettre ses talents à la disposition de la cité et se rendre utile est une vertu. »

Pendant ce temps, non loin de là, le Turc, sans broncher, répliqua d'une voix implacable :

« - Târgoviște, n'a-que-neuf-doigts. »
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Mort des cardinaux von Frayner et d'Azayes

[Constance Elyse DC]

Je sourie à la réponse de Son Éminence. En effet, je n'avais pas pensée à ça. La Cité! Quant au talent. C'est étrange comment je n'estime pas avoir du talent, mais plutôt agir simplement au mieux de moi-même. Je n'estime pas qu'il s'agisse de talent, mais plutôt d'une chose naturel pour moi. Un peu comme respirer. Il ne vient à l'esprit de personne que respirer est un talent particulier. Pourquoi avoir de la facilité à comprendre certaine chose serait alors un talent particulier?

Je ne sais si j'ai vraiment un talent, Votre Éminence, mais je veux bien aider comme je pourrai.

Je lui sourie encore et je sourie encore un peu plus en réalisant qu'il ne me voit pas avec ses yeux. Je me tourne vers Maman avant de poser la question la plus intéressante.

En quoi exactement l'Inquisition aurait-elle besoin de moi le plus?
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Son Excellence Monseigneur Constance Élyse Von Frayner Del Casalièr, Comtesse Palatin de St-Jean de Latran, Évêque d'Orléeans, Évêque Sine Cura du Puy en Velay

[ArianaAnthea Del Casalièr]

Elle regarde les échanges, s'interroge en levant les sourcils sur l'attitude du supérieur direct de sa fille, puis avise à nouveau celle-ci quand elle même pose son regard sur elle.

Elle lui sourit et...

Peut-être sais-tu, ma toute Belle, que le Droit Canon est en train de changer et que nous allons avoir besoin d'aide pour les nouveaux tribunaux.

Elle regarde son supérieur, puis revenant sur sa fille, poursuit.

Son Éminence a sans doute entendu parler de toi, des études que tu as suivies en Arles et t'as croisée là bas depuis que tu enseignes. Je suppose qu'elle a reconnu tes mérites, et qu'elle souhaite que tu nous rejoignes à l'Inquisition afin de mettre tes capacités au service de notre Préfecture.

Elle se pence à son oreille et ajoute, tout bas...

C'est peut-être aussi une façon pour que tu nous choisisses, nous, et pas une autre aile de Rome.

Et de sourire, amusée...

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[Tibere]

En aparté avec le turc.

Târgoviște ! Une foule de souvenirs, d'odeurs, de goûts, vieux comme le monde et Néoccor réunis lui revenait en pleine face !

Târgoviște ! Vous connaissez cette petite taverne sous la tour de Chindia ? Chez Mirela ou Elena, notre mémoire nous fait défaut... On y dégustait de merveilleux ... Comment les appelait-on déjà... Ardei umpluţi, des petits poivrons farçis, je crois. Et les tartines de zacuscă ! Un délice ! Bon, ça vous remuait un peu les boyaux, mais quel bonheur ! Il ne fallait pas entrer en conclave après un tel festin, c'est sûr !

Tibère pouffe discrètement.

Et les brochettes !

Tibère jouit intérieurement.

Nous n'avons jamais goûté de viande piquée et rôtie aussi fine... Fondante... Le Prince Tepes savait recevoir ! C'était du porc, hein ?
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[Arnault d'Azayes]

L'aveugle ouvrit la bouche par Constance et la referma derechef, entendant que sa merveilleuse vice-préfète se lançait dans le résumé dont il s'apprêtait à se fendre. Quand elle eut finit, il n'eut qu'à dire :

« - Je n'aurais pu dire mieux. De nombreux tribunaux vont voir le jour, j'ai besoin de personnes talentueuses. »

Pendant ce temps, le Turc et l'Helvète bavassaient toujours :

« - C'en était, même s'ils s'en défendaient… Rien de tel dans cette ville. On y sert aussi un délicieux Buzbağ. Et du rakı, bien sûr, que je n'ai jamais aimé : son surnom, Aslan sütü, me rappelle trop mon propre prénom. N'a-que-neuf-doigts semble avoir beaucoup voyagé en Orient ? »
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Mort des cardinaux von Frayner et d'Azayes

[Constance Elyse DC]

Je regarde Maman un instant, pas trop certaine de bien comprendre. Puis, Son Éminence confirme. Il confirme? Comment ça? Bon. Reprenons depuis le début. Il y a quelque jours, Mgr Tibère me transmet un courrier. Je lui répond que j'y réfléchirai. Le lendemain, attendant une réponse de celui qui m'a accueilli chez lui, je reçois un courrier de Son Éminence Arnault d'Azayes, me demandant pourquoi je n'avais toujours pas appliquée à l'Inquisition.

Et me voilà, face au Cardinal Camerlingue Son Éminence Arnault d'Azayes qui me dit que je suis talentueuse!

Si tel est votre désir Votre Éminence, ce sera pour moi un honneur que de travailler à vos côtés.

N'en fait pas trop ma grande! Quoi que je suis sincère. Ce sera réellement un honneur pour moi. Maintenant que c'est fait.

Peut-être que vous pourriez m'expliquer un peu les nouveaux tribunaux, ce qu'ils impliquent et comment pourrai-je y servir?

Parce qu'après tout, si c'est là que je dois servir, mieux vaux demander tout de suites des précisions pour bien choisir. Le Très-Haut m'a guidé jusqu'ici, mais j'ai quand même à choisir. Il ne fait pas tout pour nous, même s'Il nous aide volontiers! J'attend donc les explications plus précise.
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Son Excellence Monseigneur Constance Élyse Von Frayner Del Casalièr, Comtesse Palatin de St-Jean de Latran, Évêque d'Orléeans, Évêque Sine Cura du Puy en Velay

[Arnault d'Azayes]

Le soleil avait encore frappé. Le cardinal mit un temps anormalement long à se ressaisir, et ne put répondre qu'après avoir bu de l'eau que lui servit son Turc fort inquiet pour la santé de son maître. Nul ne pouvait se douter que, d'ici quelques jours, le camerlingue allait devoir entrer dans une retraite de plus de dix jours afin de recouvrer une santé décente.

« - Eh bien, je ne peux naturellement pas tout vous détailler étant donné que la réforme n'a pas encore été publiée. Sachez simplement que l'inquisition au sens de tribunal se voit amputée de plusieurs de ses compétences au profit de nouveaux tribunaux, de sorte que chaque type d'infraction trouve son propre tribunal compétent. Bien entendu, quand il n'y a pas de conflit, il est naturellement possible d'être membre de plusieurs tribunaux.

Je vous suggère de postuler à la charge d'inquisitrice. Avec vos accès, vous pourrez constater quel tribunal s'occupe de quoi et faire vos choix. »
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Mort des cardinaux von Frayner et d'Azayes