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[F]Le Livre des Hagiographies - Les Saints anciens -
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Kalixtus
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MessagePosté le: Mar Nov 16, 2021 7:55 pm    Sujet du message: [F]Le Livre des Hagiographies - Les Saints anciens - Répondre en citant

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Dernière édition par Kalixtus le Dim Sep 24, 2023 7:50 am; édité 1 fois
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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 2:53 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Ânani Mhour, premier philosophe de l'histoire.


    Dernier érudit de mon peuple capable de me souvenir de celui qui a tant compté pour nous, j’ai décidé de transcrire mes pensées en texte.

    La vie Ânani Mhour

    Ânani Mhour est né le jour de la chute de Oanylone dans une famille ayant quitté la ville parmi les premières et pour l’amour de Dieu.
    Son père racontait souvent qu’il avait tout suivi depuis l’autre côté du lac, les foudres déchirant les bâtiments jusqu’à ce que les abysses engloutissent les restes de la cité. Il aimait raconter comment un arc-en-ciel avait été visible trois jours durant après la destruction de la ville maudite.
    Il avait vu arriver les voiliers apportant des lots de réfugiés dont certains parlaient une langue inconnue alors qu’il les avait connus parlant la même langue que lui des semaines auparavant.

    Notre groupe recueillit certains de ces réfugiés qui continuaient à parler notre langue, mais parlions-nous encore réellement la même langue, ou la langue d’Oane avait elle été détruite avec la cité ?
    Ma mère avait vingt-cinq ans à l’époque, gardienne de la grande bibliothèque elle fuit avait avec de nombreux livres et seuls ceux parlant du message de Dieu étaient toujours lisibles. En fait alors que par le passé nous parlions tous une seule et même langue, la colère du Très Haut nous avait condamnés à plusieurs dizaines de dialectes séparant ainsi les humains les uns des autres et les obligeant à se comprendre pour survivre.

    Au départ on disait que seuls les justes avaient survécu, mais nous nous sommes vite rendus compte que nous péchions déjà par orgueil en nous disant meilleurs que les autres, et très vite nous fûmes conscients que parmi nous, tous n'avaient pas le coeur pur et que la peur les avait conduits à fuir plus que leur foi en Dieu.
    Les premières années furent pénibles pour les survivants et l’incompréhension conjuguée à notre dénuement empêchait la création d'un seul groupe uni. Des communautés se formèrent donc très vite et se regroupèrent en tribus.
    J’avais douze ans quand ma tribu a pris la décision de partir vers le soleil couchant, espérant ainsi nous rapprocher de lui.
    Dieu semblait nous avoir abandonnés, mais nous ne l’abandonnerions pas à notre tour en gardant l’espoir qu’un jour il pardonnerait à l’humanité le fait de l’avoir si mal servi.
    Ânani comme premier enfant né depuis la destruction de la grande cité, fut instruit comme on instruisait les prêtres à Oanylone, et à la surprise générale à l’âge d’à peine sept ans il pouvait citer n’importe quelle partie du livre d’Oane.
    A l'âge de dix ans il se mit à regrouper ce que nous savions de l’histoire de l’humanité depuis Oane jusqu'à la destruction de la cité, car il disait :

    Citation:
    "si ces choses sont oubliées nous referons les mêmes erreurs, ne fâchons plus notre Créateur et sachons nous montrer dignes".


    Ânani bien que le plus jeune de tous les étudiants, put très vite me dépasser dans l’art de la calligraphie, et sa passion du dessin fit qu’il mêlait les deux dans ses récits.
    Il devint celui qui prolongeait la mémoire des siens par l’écriture, chose nouvelle pour nous car les seuls écrits que nous avions étaient la poésie, les livres de comptes du maître de la cité et les textes sacrés du temple. Le grand livre d’Oane avait disparu avec la grande bibliothèque, mais Ânani se mit à recopier la mémoire des anciens sur de fines planches de bois, ou en gravant la pierre.

    Rien ne le détournait de sa mission, il questionnait les anciens et retranscrivait inlassablement leurs histoires, que ce soit la façon de fabriquer une barque, la façon de planter le maïs, ou les récits de la vie de notre peuple depuis le jour où notre Créateur détruisit la cité maudite et la recouvrit de sel.

    On disait que s’il était si Erudit et si sage , c’est qu’il avait été béni par Oane lui même quand il nous était apparu quarante jours après le jour des cendres. En fait je pense qu’il était inspiré par les différents juste que Dieu avait fait amener au Paradis.

    A la mort d’Ânani quatre générations étaient là pour le pleurer, et ils le pleurèrent dix jours durant.
    Le dixième jour comme il était coutume à cette époque on conduisit sa dépouille sur la plus haute colline pour la brûler lorsque le soleil se levait.
    En effet les plus vieux de la tribu de Mhour avaient entendu les paroles du Très Haut qui avaient dit de créer le paradis dans le soleil. Voulant aider l’âme de leur défunt à rejoindre le soleil, ils utilisaient désormais la crémation quand le soleil touchait encore l’horizon pour que l’âme puisse y aller sans croiser le regard des maudits de la lune.
    Mais le feu ne prenait pas... Un arc-en-ciel se forma depuis le soleil jusqu’au pied du bûcher et l’âme de Mhour sembla se détacher de sa dépouille, elle se dirigea vers la lumière et se retourna un instant pour dire :

    Citation:
    "Ne me pleurez pas car là où je vais je serai un ange parmi les anges, ne détruisez pas ma dépouille car c’est un cadeau de Dieu, elle est matière et doit retourner à la matière. Qu’à partir de ce jour le feu soit réservé à la purification des corps impurs, et la mise en terre pour tous ceux qui croient en Lui.
    Préservez le message de Dieu pour le jour où il choisira son premier prophète, car ce jour il faudra que ses paroles soient rappelées aux êtres qui peupleront la création.


    Ensuite il sembla monter sur l'arc-en-ciel pour se rendre directement dans le soleil accompagné par une nuée céleste identique à celle que les anciens avaient décrite enlevant sept humains de la ville d'Oanylone juste avant que les abysses ne l'engloutissent et que le sel ne recouvre l’endroit maudit...

    Mon heure approche et je suis ici à l’endroit même où se trouvait il y a soixante ans encore la grande cité, celle qui a entraîné sur nous la colère juste mais implacable de notre créateur.

    Ânani m’avait dit un jour :

    Citation:
    J’espère qu’un jour les humains se souviendront que Dieu a dit que la création était soumise à l’humanité, mais il n’a pas dit que l’humanité devait être soumise à certains des siens. Il nous faut des chefs, mais des chefs justes, des chefs qui vivent pour leur peuple et non par leur peuple. J’espère qu’un jour nous serons gouvernés par des serviteurs du peuple et non comme ce fut le cas dans la cité maudite par des serviteurs d’eux-mêmes.


    Je termine ce texte en priant notre Créateur de me permettre de revoir mon ami après ma mort, car je l’ai aimé comme une sœur alors que j’aurais aimé l’aimer comme sa femme, mais il n’avait que la pensée de servir Dieu et Son peuple et ne pouvait donc pas s’attacher à une seule personne.
    J’enferme ce texte dans un coffre d’or dans le sel qui marque encore et à jamais l’emplacement de la première cité des Enfants de Dieu, et j’y joins quatre textes de mon ami, de mon amour, pour qu’un jour peut être ils servent de mémoire à l’humanité.


    L’histoire de mon peuple (par Mhour)

    La destruction d’Oanylone qui eut lieu le jour de Mercurii, ne fut que le début de notre punition. Nous l’avons appelé le « Mercurii des cendres ».
    Il y avait sept groupes parlant maintenant des langues différentes et se méfiant les uns des autres, mais très peu de nourriture... Notre groupe prit la direction du couchant et marcha quarante jours.
    Pendant les quarante jours nous n’avions que très peu pour nous nourrir, juste cette plante étrangement nourrissante alors qu’elle servait en principe uniquement à nourrir les cochon du maître Mayhis, et du pain trouvé sur un des navires qui avaient fui la ville et quelques poissons qui furent réservés aux enfants avant notre départ.
    Nous remplacions donc la nourriture par la prière, et les plaisirs par les pénitences. Le peuple se maudissait d’avoir préféré le plaisir à la prière et à la contemplation.
    Le quarantième jour, Oane nous apparut, ceux qui avaient vu sa statue au grand temple, le reconnurent directement et se mirent à genoux, se frappant la poitrine en le suppliant d’intercéder pour eux auprès de Dieu.
    Il se dirigea vers mon père, et lui dit :

    Citation:
    Mhour, ton fils est le premier né depuis le jour des cendres, tu as guidé ta tribu quarante jours durant dans la privation et la prière sans jamais rien demander pour toi, sache que tes prières ont été entendues et que demain sera un jour gras pour les tiens. Vous arrêterez de vous lamenter sur les fautes des anciens, car Notre Créateur m’a dit « Je le jugerai, en fonction de la vie qu’il a menée » et non pour les fautes de ses pères.
    Vous devez vivre l’avenir et non pleurer le passé, sois le guide de ton peuple, et instruis ton fils pour qu’il ouvre la voie qui conduira aux prophètes.
    Dieu ne demande que votre amour et vous ne pouvez le lui donner que si vous vous aimez vous-mêmes, que le pardon des fautes soit donné au repentis, mais bannissez celui qui récidive contre la parole donnée.
    Demain est un cadeau de dieu, faites la fête car ça sera le jour du renouveau, que les quarante jours passés ne soient pas l’image de votre vie, ne cherchez pas Dieu dans la souffrance, mais souvenez vous d’avoir souffert pour ne pas le perdre. Je vais vous laisser poursuivre votre vie, reposez-vous et faites la fête avec tout ce qui vous reste de nourriture et de vin, car demain sera le jour du renouveau.


    Ma tribu fit donc la fête, ceux qui avaient encore du pain le partagèrent avec leur voisin, le vin fut lui aussi partagé jusqu’à la dernière goutte, et en ce jour fut le jour premier jour gras depuis le mercurii des cendres.
    Tout le monde dormit comme moi, c’est-à-dire comme un gros bébé que j’étais, et en se réveillant avec le soleil les gens virent qu’il y avait une source qui coulait non loin, et un peu plus loin une oasis remplie de fruits, et d’animaux.

    Au centre de l'oasis se dressait une stèle sur laquelle était fixée la tablette d'Oane, la tablette reprenant les commandements de Dieu. Cette pierre qui avait été gravée par les doigts du Créateur et confiée à la première communauté pour qu'elle n'oublie jamais qu'au-delà de l'Amour nous étions aussi liés à la loi de la Création.
    Cette pierre qui pourtant aurait dû disparaitre avec la cité était là.. intacte mais écrite dans une langue que désormais nous ne savions plus lire... Mais les lois du Très Haut nous n'étions pas prêts à les oublier à nouveau.

    C’est donc là, près de la stèle que mon peuple s’installa en majorité. Depuis plus de quarante années de paix et de bonheur nous vivons ici, et nous prions Dieu de pardonner à ses enfants...
    D'autres ont continué vers la mer et par delà la mer, pour étendre la race humaine de part la création.



    Les 3 thèses de A. Mhour.

    On retient de sa vie surtout ses trois principales thèses.

    La première pourrait être l’une des sources de la hiérarchie non familiale.

    Citation:
    Dieu Créateur du monde est le père et il faut l’aimer, le craindre et le respecter, mais cela est donc valable pour tous les fils envers leur père et mère. Et de manière générale si le père a autorité sur le fils, c’est que tout ceux qui ont l’autorité sur nous doivent être aimés, craints et respectés comme un père. Mais comme le père doit protéger son fils, avoir l’autorité sur une autre personne entraîne les mêmes responsabilités. Celui qui pour une raison ou l’autre prend la place du père doit en accepter les honneurs mais aussi les responsabilités.


    La deuxième thèse de Mhour était que le seigneur récompensait l’amitié par la longévité des choses.

    Citation:
    Oane a dit un jour lors de la création de notre première cité « c’est par l’amour et la complémentarité que vous pourrez créer, car notre Créateur nous veut tous unis dans la vie comme d’humbles serviteurs de la création ».
    C’est tellement vrai que c’est parce que nous avons oublié cette règle que le Tout Puissant nous a punis, chacun voulant devenir le maître et faire de son frère devant dieu un serviteur .
    L’amour du savoir a poussé l’humain à créer l’écriture pour conserver ce savoir, mais l’écriture sans amour n’est que suite de mots tristes et sans âme. C’est donc l’amour de l’écriture qui fait qu’un écrit prend tout son sens et l’amour de la lecture qui fera que ce texte ne sera pas perdu.
    Tout ce qui est fait pour durer doit être fait dans l’amour et l’amitié. Si le maçon travail sans amitié pour son client, la maison qu’il construit s’écroulera aux premiers vents.


    La troisième thèse qu’il affectionne peut-être par-dessus tout est que celui qui maîtrise la parole possède de nombreux pouvoirs et doit servir pour le bien et la paix.

    Citation:
    Je vais vous conter l’histoire de Ocless qui fut une grande dame mais qui, bien que possédant le pouvoir de la parole, préférait celui de l’épée.

    Ocless était la matriarcale d’une grande famille aujourd’hui oubliée. Chaque fois qu’une discussion tournait à son désavantage, elle sortait son épée et la plaçait devant elle, pointe tournée vers son contradicteur. Très vite la discussion tournait dans le sens désiré par la dame et narquoise elle remettait son épée dans le fourreau.
    Sa famille disparut car n’ayant personne qui osait la contredire dans ses paroles elle ne put que persister dans ses erreurs et conduire sa famille à la faillite. Il était impossible pour le clan de vivre en permanence avec la peur de l’épée de la Dame Ocless au dessus d’eux.

    Tout homme et toute femme a pour mission de sauver l’humanité aux yeux de Dieu, et pour cela il doit faire ce pourquoi l’humanité a été choisie pour prendre soin de la création. L’humain se doit donc, d’être heureux tout en aidant son prochain à l’être aussi, car on ne peut concevoir donner de l’amour autour de soi si on n’est pas déjà heureux soi-même .
    Dieu dans sa grande sagesse nous a donné plus que la parole, il nous a donné la possibilité d’utiliser cette parole pour propager l’amitié et le bonheur.
    Il est donc dans notre devoir d’utiliser la parole pour réconforter nos semblables et les rendre heureux, mais la parole est aussi une arme puissante et il serait bon que ceux qui en détiennent les clés ne puissent en plus être armés. L’humain est fait d’esprit et de matière, il possède deux types d’armes, l’une fondée sur l’esprit et l’autre sur la matière.
    L’arme de l’esprit donnée par Dieu est faite de politiques, de prêches et de diplomaties. Elle doit permettre que l’arme de matière qui fera couler le sang et la haine ne soit pas tirée de son fourreau. Pour cela il serait avantageux à ceux qui portent la parole de ne pas porter le glaive.



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Kalixtus
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 2:59 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Sainte Anastasia


    La jeune Anastasia naît à Novgorod en 1256 d’un père haut-fonctionnaire et d’une mère issue de la petite noblesse. Ses deux parents étaient aristotéliciens par tradition plus que par choix, mais, cependant, se rendaient à la messe chaque dimanche et n’omettaient jamais de donner quelques roubles lors de la quête à la fin de l’office.
    Anastasia est enfant unique. Son père, menant une grande carrière administrative, possédait des revenus très corrects : ils permettaient à la mère d’Anastasia de passer ses journées en compagnie de sa fille et leur assuraient une aisance matérielle considérable. La jeune fille rêvait déjà d’un somptueux mariage avec le plus tendre et le plus riche des jeunes russes. La jeune Anastasia avait tout pour être heureuse, et elle l’était.

    Très tôt, Anastasia manifesta une étonnante curiosité intellectuelle. Il ne se passait une journée sans qu’elle ne posât à sa mère des questions sur la vie, la mort, la jeune République, l’amour ou Dieu. Son père s’en félicita et convoqua aussitôt les meilleurs précepteurs. Les candidats affluèrent des quatre coins de la Principauté et même des lointaines Kiev et Moscou : la réputation de la famille était honorable et la place était stable et fort bien rémunérée.
    Mais son père était un homme très attentif au bien-être de sa fille et, délaissant un temps son travail à l’administration, il décida de prendre quelques jours de vacance afin de s’entretenir personnellement avec les candidats pour s’assurer, d’une part, de leur piété — car il voulait que sa religion soit transmise à sa fille — et, d’autre part, de leur vision de la jeune République — en effet, ce concept était nouveau et il entendait bien que sa fille poursuive son action : en aucun cas il ne voulait qu’elle développe des idées pro monarchiques.
    Le choix du père de la jeune Anastasia se porta finalement sur un natif de Novgorod âgé d’une cinquantaine d’années, et l’instruction de la jeune fille débuta.

    Mais Anastasia s’ennuyait. Son précepteur pensait qu’il était meilleur qu’il enseigne plutôt qu’il ne réponde aux questions de la jeune fille. Il se trompait. Non pas qu’Anastasia n’était intéressée que par un petit nombre de choses, mais il y avait certaines choses qu’elle brûlait de savoir. Son précepteur n’avait pas compris qu’il aurait d’abord dû résoudre les énigmes premières de la jeune fille avant d’entreprendre un enseignement classique.
    Cependant, Anastasia était trop reconnaissante envers son père et avait trop d’estime pour son vieux précepteur qu’elle ne toucha mot de son ennui à personne. Elle décida de trouver seule les réponses à ses questions et, comme on lui avait toujours dit que les hommes d’Église étaient sans doute les hommes les plus cultivés, elle se rendit à la cathédrale où elle s’entretint avec plusieurs chanoines, lesquels furent ravis de voir qu’une si jeune enfant manifestait un tel intérêt pour des questions théologiques.
    Ainsi, ayant trouvé réponse à ses questions existentielles, elle s’ennuya moins lors des leçons avec son précepteur.

    Au fil du temps, les chanoines abordèrent d’autres thèmes avec la jeune enfant-prodige, dont celui de la nature divine du pouvoir. Ce fut sans doute cela qui fut à l’origine des malheurs d’Anastasia. En effet, les chanoines lui expliquèrent comment étaient les choses avant que la République ne soit instaurée — c’était ce sujet même que son père ne voulait pas voir abordé par le précepteur. Petit à petit, Anastasia comprit que la République, en dépit de son succès du point de vue administratif, allait bientôt rendre l’Église totalement impuissante, ce qui lui semblait inconcevable.
    Elle résolut d’en discuter avec son précepteur, dont la sagesse était grande. L’homme fut totalement pris au dépourvu : il ne sut de prime abord s’il devait ou non répondre aux interrogations de la jeune Anastasia à ce sujet. Son statut de précepteur l’y incitait, mais le père de la jeune fille le lui avait formellement interdit. Cependant, ce fut son côté pédagogue qui prit le dessus et, après avoir fait jurer à Anastasia de ne pas dire à son père qu’il avait consenti à parler de la République avec elle, il accepta de répondre à ses questions. Le précepteur avait connu la cour des Tsars, où, pour services rendus, il avait reçu certains privilèges ainsi que quelques terres. Anastasia comprit donc rapidement que lui aussi souhaitait secrètement un retour à la monarchie.

    Anastasia vouait une grande admiration à son père, auquel elle était par ailleurs très attachée. Il lui était insupportable de le savoir sur la voie de l’égarement aussi bien théologique que philosophique. Au bout d’un certain temps, elle décida de lui faire part des idées qu’elle avait développées. Son père qui, jusqu’alors, était calme et bienveillant, entra dans une colère folle. Il était persuadé que c'était ce précepteur qu’il jugeait trop aristocrate qui avait inculqué ces idées néfastes à sa fille.
    Anastasia, qui adorait son précepteur, intervint en la faveur de celui-ci, expliquant que c’était plus à la cathédrale qu’à la classe qu’elle avait développé de telles pensées. Son père, sous le coup de la colère, prit une décision qui scella le destin de la jeune fille. Voici, paraît-il, ce qu’il lui répondit, dans une traduction approximative : « Alors comme ça, les curés t’ont dit que j’étais dans le péché, et tu les crois ? Alors que moi, je me sacrifie pour toi ; alors que je me tue à la tâche pour te payer le meilleur des précepteurs ? Eh bien, puisque tu es tellement ingrate et que tu sembles plus estimer les curés que moi, je t’ordonne de prendre le voile. Tant pis pour tes rêves de mariage ! »

    Anastasia entra donc au couvent. Au début, elle pleurait toute la nuit et était apathique le jour. Son rêve avait toujours été de se marier et d’avoir des enfants afin de leur transmettre quelque chose aussi bien matériellement que spirituellement. Arrivée seule au couvent, elle ne souffla mot des conditions qui l’y avaient menée, pas même à la mère supérieure, qui était pourtant une femme exceptionnellement bonne et compréhensive. Celle-ci fit tout son possible pour intégrer Anastasia, mais en vain : la jeune fille, inconsolable, restait isolée.
    Un beau jour, la mère supérieure eut une idée lumineuse : à l’issue d’un office, elle tint ces paroles à Anastasia : « Vous êtes ici depuis trois semaines et vous ne vous êtes pas encore confessée. Vous savez comme moi qu’il est bon de se confesser au moins une fois par semaine ou toutes les deux semaines. Pour votre salut, je vais donc vous entendre personnellement en confession. » Le stratagème paya : ayant conscience que c’était à Dieu qu’elle s’adressait au travers de la mère supérieure, Anastasia avoua les circonstances dans lesquelles elle était arrivée au couvent. Les larmes coulèrent sur les joues de la jeune fille plongée dans l’ombre du confessionnal de la petite chapelle du couvent.
    La mère supérieure était bonne et intelligente et, après avoir entendu la terrible histoire d’Anastasia, elle lui tint ces paroles qui changèrent la destinée de la jeune fille : « Puisque vous vous désolez de ne jamais avoir d’enfant à qui transmettre quelque chose, je vais vous confier une tâche dans laquelle vous pourrez transmettre quelque chose à d’autres enfants. La République naissante, que vous avez tant décriée, a certes retiré son caractère sacré au pouvoir, mais elle a cependant décidé de nous aider dans notre enseignement. Grâce aux subsides que l’État nous verse, nous allons ouvrir des classes destinées à enseigner aux jeunes enfants dont les parents n’ont pas les moyens de rémunérer un précepteur. Et j’aimerais que vous enseigniez dans une de ces classes. »

    C’est ainsi que la jeune Anastasia devint le professeur d’une vingtaine d’enfants âgés d’entre huit et quatorze ans. Au début, la jeune fille était quelque peu maladroite : elle n’avait suivi aucune formation, seule lui avait été communiquée la matière qu’elle avait à enseigner. Cependant, petit à petit, elle gagna en assurance et se révéla être une excellente pédagogue. Elle aimait ses élèves et ses élèves l’aimaient. Sa blessure cicatrisait doucement et, bien qu’elle éprouvât toujours le regret de ne jamais avoir d’enfant pour elle seule, elle commençait à trouver un semblant de paix intérieure. Cette renaissance perdura pendant sept années.

    Au bout de sept années d’enseignement intensif, Anastasia tomba gravement malade. La République en plein essor avait attiré de nombreux savants, dont d’excellents médecins, lesquels acceptèrent d’examiner bénévolement la vertueuse malade. Leur diagnostic était incertain, mais ils parvinrent à tomber d’accord sur un remède : le climat ne convenait pas à Anastasia ; il lui fallait, pour guérir, vivre dans un pays plus ensoleillé et moins froid.
    Ce diagnostic plongea Anastasia dans une indicible détresse. On dit qu’elle tint ces paroles à la mère supérieure : « Pourquoi, ma mère, pourquoi ? Je venais de trouver un semblant d’équilibre et, à présent, Dieu veut m’en éloigner ! Êtes-vous certaine qu’Il est bon et infaillible ? En me frappant de ce nouveau malheur, Il m’apparaît soit cruel soit aveugle ! » Devant un tel déferlement de douleur et de paroles, la pauvre mère supérieure fut perdue. Elle se contenta de faire ce semblant de réponse à Anastasia : « Les voies du Seigneur sont impénétrables. » Elle était loin d’imaginer à quel point cette simple déclaration, anodine en apparences, allait avoir de l’importance sur la vie de la sainte.
    L’ordre religieux auquel appartenait le monastère qui avait recueilli Anastasia possédait un monastère entre Alençon et Verneuil. La région étant plutôt ensoleillée, il fut décidé que la jeune fille y serait transférée.

    Le voyage fut particulièrement éreintant, aussi c'est dans un état de santé précaire qu'Anastasia franchit pour la première fois les portes du monastère. Elle ne vit pas la beauté de la nature, pas plus qu'elle ne profita de la douce chaleur du soleil sur sa peau. Non, elle resta alitée plusieurs jours avant de pouvoir sortir de sa cellule. Cependant, sa profonde mélancolie commença à s'atténuer lorsqu'un rayon de soleil caressa sa joue un matin. Se sentant ragaillardie, elle sortit enfin faire quelques pas dans les jardins, après plus de deux semaines recluse et souffrante. Et, là, ce fut une révélation : la beauté des lieux l'envoûta, le parfum des fleurs, la douceur de l'air et les milliers de couleurs qu’elle admirait lui firent comme un choc tant le lieu était tout bonnement sublime, grandiose, incandescent de beauté et tant elle avait été recluse dans d’austères cellules. Anastasia passa ainsi plusieurs heures à voleter de fleur en fleur, posant sa main sur l'écorce de chênes centenaires, surprenant ici un écureuil, là une abeille... Ce fut une des sœurs, croyant que la pauvre enfant avait perdu l'esprit tant elle riait toute seule, qui dut la ramener à l'intérieur.
    Ce fut une transfiguration pour Anastasia. Son enthousiasme et son allégresse ne tarirent pas et, très rapidement, elle put recommencer à enseigner aux enfants. Les sœurs lui confièrent des charges supplémentaires, d'autres matières à enseigner, et Anastasia accomplissait son devoir avec joie.

    Vint le jour fatidique où elle fut ordonnée prêtre. Ce jour-là, des passions contrastées agitaient la jeune femme. Elle savait que, par la prononciation de ses vœux, elle renonçait définitivement à tout mariage ou à tout enfant ; mais elle savait également que c’était le meilleur moyen d’affirmer son engagement au service du Très-haut. Une fois ordonnée, elle se vit confier la célébration de quelques cérémonies et, petit à petit, elle fit son chemin au sein du couvent : elle s'occupa des pastorales puis contribua à l'élaboration du séminaire local, donnant beaucoup d'elle-même pour l'évolution de la religion dans le diocèse. On la nomma vicaire diocésaine et, quelques années de bons et loyaux services plus tard, elle finit par devenir le bras droit de l'archevêque de Rouen.
    C'était un homme bon et généreux, qui appréciait énormément les capacités de travail et d'écriture, la dévotion et l’optimisme débordant d’Anastasia. Il la guida et lui enseigna les rouages de la hiérarchie de l'Église, lui indiqua à qui faire confiance et de qui se méfier, à qui demander de l'aide et de qui ne rien espérer. Assidue et attentive, Anastasia ne manquait pas une miette des inestimables enseignements du vieux serviteur de Dieu.

    Un jour, l'archevêque tomba gravement malade. Anastasia le veilla nuit et jour, priant sans discontinuer pour le salut de son âme. Malgré ses supplications envoyées vers le Très-Haut, l'archevêque trépassa un soir de novembre. Ce fut un nouveau choc pour Anastasia : qu'allait-elle faire sans lui ? La jeune femme sombra dans le désespoir le plus total, passant des heures à sangloter. Très rapidement, malgré sa tristesse et ses récriminations, elle se vit nommer à la place de son mentor. D’emblée, certaines voix s’élevèrent pour protester contre cette nomination : elle apparaissait comme une très faible et influençable femme, n’ayant aucune poigne ; elle-même semblait sous-entendre qu’elle ne se sentait pas prête pour cette charge importante. Mais la hiérarchie, que l’archevêque avait, dans son testament, exhorté à nommer sa protégée à sa place, en avait décidé autrement.
    Son incommensurable chagrin, Anastasia le noya dans le travail et, à la surprise de tous et d’elle-même la première, s'avéra une excellente archevêque. Son poste la mena également auprès du duc d’Alençon qui la nomma conseillère religieuse. Elle siégea ainsi plusieurs années, vit les ducs passer.

    Un jour, pour des raisons qui nous sont inconnues, Anastasia décida de se lancer en politique. Elle choisit le parti alençonnais qui lui semblait le plus vertueux et le plus proche des lignes directives de l’Église et s’y impliqua avec, comme à chaque fois qu’elle décidait de prendre une charge, toute son énergie, ce qui lui permit d’être très rapidement dans le haut des listes. Elle enchaîna alors les postes au conseil et occupa successivement les charges de bailli, de procureur, de juge et de commissaire au commerce.
    Sa persévérance, sa droiture et son exceptionnel bilan en tant que commissaire au commerce lui permirent de se faire reconnaître duchesse lors du conseil suivant. Par sens du devoir plus que par conviction, elle accepta. Pourtant quelque chose en elle s'était brisé. Mise en avant par son poste de duchesse, elle était la proie de la véhémence et des railleries de ceux qui ne concevaient pas que l’on puisse être archevêque et duchesse, ce qui lui fit comprendre que la vie politique n'était pas une voie acceptable pour elle qui prêchait l’amitié et la compréhension. Le temps où jeune femme papillonnait dans le jardin du monastère était bien loin.
    Anastasia démissionna de son poste de duchesse après moins deux semaines de règne. Lasse de la vie publique et ne concevant plus d’être archevêque sans siéger au conseil, au moins en tant que conseillère religieuse, elle démissionna également de son poste d’archevêque, au grand désespoir des fidèles qui avaient trouvé en elle un berger extrêmement proche d’eux. Elle se retira dans le fief qui lui avait été donné en remerciement pour son action apaisante au sein des précédents conseils.

    Après plus de quarante ans passés à gravir les échelons de la hiérarchie séculaire et ecclésiastique, elle put enfin respirer. Durant quelque temps, elle se contenta de jardiner, retrouvant les odeurs et les plaisirs simples de la terre. Néanmoins, l'érudite qu'elle était ne pouvait se contenter uniquement de travaux manuels : faire travailler son esprit lui manquait. Après quelques mois, elle se mit à écrire, mettant à profit l’immense quantité de temps dont elle disposait à présent pour s’isoler des journées entières dans le scriptorium du monastère ou dans la bibliothèque de son petit domaine.
    Elle perfectionna et atteint un degré de sophistication qui en impressionnait plus d’un. On sait qu’elle écrivait énormément mais, malheureusement, la plupart de ses textes ont été perdus car, à sa mort, les personnes à qui son domaine échut n’en prirent aucun soin. Cependant, on en a conservés quelques-uns qui sont en cours de restauration, mais ce n’est rien en comparaison de la montagne d’écrits qu’elle a sans doute produite.

    Cette vie faite de plaisirs simples, d’étude acharnée et d’écriture compulsive dura dix-sept ans. Anastasia s’éteint dans la bibliothèque de son domaine et on raconte que, lorsqu’on découvrit son corps, on s’aperçut qu’elle était morte assise à sa table de travail, le stylet à la main et une mer de livres étalée devant elle, les yeux tournés vers le ciel et la bouche figée en un sourire béat.



      Texte établi avec la plus grande rigueur philologique sur base de divers écrits circulant dans la région de Verneuil et dans tout le royaume de France, de récits faits par d’aimables fidèles, croyants et hétérodoxes et de fouilles opérées dans le domaine et le couvent de sainte Anastasia, par messeigneurs Désidérade Ytournel de l'Obstancie et Arnault d’Azayes, théologues du Saint-Office romain.


    Citation:

        L’avant-veille de la Saint-Julie-Libérée de l’an d’Horace MCDIII, Jean et Adeline, boulangers à Argentan, ont souhaité que leur témoignage soit mis par écrit par frère Welrigotef, chanoine de l’archidiocèse de Rouen et scripteur pour le Saint-Office romain.


      Cela faisait déjà bien trois ans que ma femme et moi avions été mariés par le curé de notre bonne ville. Les premiers mois de notre ménage furent idylliques : nous possédions une petite maison, quelques animaux, et surtout un très beau moulin qui nous permettait de vivre plus que confortablement. La guerre semblait bien loin de nos terres et, chaque dimanche, nous nous rendions à la petite église pour assister à la messe.
      Dans un tel climat de prospérité – d’abondance même –, vous comprendrez sans peine que mon désir et celui de mon épouse étaient de voir notre mariage béni par la naissance d’un enfant, d’un petit héritier ou d’une petit héritière qui vivrait avec nous dans cette riche région.

      Or, plus d’une demi-année après que notre union eut été célébrée devant Dieu, le ventre de mon épouse ne grossissait toujours pas. Pendant plus d’un an, rien ne se passa. Au bout d’un an et demi, Adeline et moi décidâmes, comme on nous l’avait toujours appris, de ne pas rester seuls dans notre désarroi. Nous allâmes demander conseil à la personne qui nous semblait la plus sage du village en matière de choses naturelles : le curé. Nous lui expliquâmes la situation brièvement. Voici, approximativement, ce qu’il nous répondit :
      « Mes enfants... Je comprends votre situation. Avant de vous parler de vous, je vais, chose rare, vous parler de moi. Ou plutôt de nous. Nous autres, prêtres, ne pouvons pas procréer. Certains d’entre nous le regrettent mais se font tout de même ordonner ; d’autres encore n’acceptent pas cette interdiction et préfèrent ne pas devenir prêtre tout en restant clercs. Si je vous parle de cela, c’est car la seule explication que je vois à votre incapacité à avoir un enfant doit être la même explication que celle que l’on donne aux prêtres s’interrogeant sur l’interdiction : Dieu considère que certains hommes et certaines femmes ont une mission importante qui serait compromise par la procréation. Je ne suis pas en train de dire que vous devez rentrer dans les ordres : au contraire, votre mariage n’est en aucun cas maudit par votre incapacité. Il faut simplement accepter Sa décision et, au lieu de vous acharner, ne pas essayer d’en trouver les raisons par vous-mêmes mais bien attendre que celles-ci s’imposent à vous. »

      Notre curé était un homme très sage mais vous comprendrez aisément que ses paroles ne purent que difficilement satisfaire le jeune couple plein d’espoirs que nous étions. Ma femme, surtout, ne pouvait accepter une telle fatalité. J’étais un brin plus résigné qu’elle et je tentais de la raisonner en lui expliquant qu’il n’était pas correct de soutenir que le curé se trompait. Mais rien n’y faisait : Adeline était persuadée qu’un mariage n’était réellement béni de Dieu que le jour où un enfant en naissait.
      La belle harmonie des premiers jours était décidément bien loin de nous, et je craignais que notre histoire se termine de façon tragique, tant Adeline semblait constamment se rapprocher du côté de la mort.

      Une soirée d’automne où une dispute particulièrement violente avait éclaté entre Adeline et moi, alors que nous nous apprêtions à nous coucher, un éclair de lumière aveuglant pénétra dans notre petite maison et une voix douce d’une chaleur jusqu’alors jamais ressentie retentit.

      « Jean, Adeline, ne pensez pas que Dieu est un ingrat. Adeline, j’ai comme toi vécu le drame de ne pouvoir avoir d’enfant. Jean, j’ai comme toi dû me résigner aux commentaires pragmatiques d’un prêtre. Mais je sais ce que l’on ressent dans de tels cas. Dieu ne peut se tromper mais peut pardonner et changer de dessein : notre Créateur, dans Son infinie sagesse, a laissé le Libre-arbitre à Ses créatures, qui parfois Le surprennent.
      Jean, vous avez montre un grand respect envers la hiérarchie sacrée, témoignant ainsi de votre gratitude pour ceux qui vous ont permis de sauver votre âme par le baptême et de bénir votre union. Adeline, vous avez quant à vous témoigné d’une parfaite compréhension de ce que doit être l’amour : l’amitié aristotélicienne poussée à son paroxysme trouve sa plénitude dans le mariage et, évidemment, dans la procréation – sinon pourquoi ne pas autoriser deux personnes du même sexe à se marier ?
      Pour vous récompenser de votre ferveur et de votre fidélité à Dieu, Il a décidé, sur ma demande, de vous autoriser à procréer. Mon nom est sainte Anastasia et je vous ordonne à présent de vous aimer ! »

      Un mois plus tard, le ventre d’Adeline commençait à grossir et, neuf fois plus tard, naissait Thomas.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:01 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint André le Protoklite


    I: L'enfance et la jeunesse

    André est né à Bethsaïde 6 ans avant la venue de Christos dans une humble famille. Son père était un pêcheur, une activité à laquelle il se consacra avec succès et développa une intelligence remarquable.
    L'enfant passa toute sa jeunesse près du lac de sa région natale, et y grandit dans la sagesse et la douceur, chaleureusement entouré par la fausse croyance en plusieurs dieux.

    Parfois, et de plus en plus au fil du temps, son cœur s'interrogea, sans le verbaliser, sur sa foi envers ces dieux dont il doutait instinctivement. Pour lui, ils étaient la représentation humaine d'êtres divins, construits sur le modèle des hommes ; ils n'étaient donc pas exemples de vertus.

    Un jour, il entendit parler d'événements miraculeux qui se passaient dans la Judée, où semblait être né un prophète. Malheureusement il fut obligé de rester sur les rives du lac.


    II: L'Appel

    ... André, devenu adulte, était à la pêche, comme à l'accoutumée, en compagnie de son frère Simon et d'autres amis.
    C'est alors qu'un inconnu vêtu de haillons s'approcha du lac. Sa démarche était sûre : il allait, tel un Saint homme, mais sans les riches ornements de soie et pierres précieuses que revêtaient habituellement les prêtres.

    *Qui est cet homme?*
    Se demande André, alors que celui-ci l'apostropha doucement :

    "- Alors pêcheur,ça mord ?"

    "- Oui, ça mord."

    Répondit André sans conviction, concentré malgré tout sur son travail.

    Son frère et ses amis l'appelèrent pour qu'il continue son labeur.

    Mais l'inconnu le regarda gentiment avec insistance et dit :

    "- Pêcheur, ici tu vis des moments monotones... Je te regarde depuis quelques jours et je vois un destin plus grand en toi. Ce matin le Très Haut m'a inspiré: ne voudrais-tu pas quitter ce lac pour devenir missionnaire? Suis-moi et tu rencontreras d'autres hommes, donne ta vie pour Dieu.
    Je suis Thanos . J'ai vécu avec le Prophète Christos, et je viens vous apporter sa parole, qui est la parole du Dieu Unique"


    André sentit son cœur s'épanouir, et, même si l'avenir représentait l'inconnu pour lui, c'est avec une certitude jamais ressentie auparavant qu'il dit à ses amis et à son frère fermement:

    "Je vais suivre Thanos et donner/sacrifier ma vie pour le Dieu unique !"

    Thanos sourit et demanda :

    "Quel est ton nom?"

    "- André".

    "A partir d'aujourd'hui, tu seras André Protoklite parce que tu es le premier avec qui je partage ma Sainte Mission !"

    André embrassa l'Apôtre, et prévint son frère et ses amis inquiets de la tournure des évènements pour leur annoncer simplement :

    "- J'ai trouvé mon chemin, je ressens l'Appel du Très Haut".

    Il courut à la maison pour rassembler ses affaires et saluer sa famille, et suivit sans remord le sillage de Thanos l'Apôtre.
    Ils partirent à l'aube, après que Thanos l'eut baptisé sur les rives du lac. Par la suite, chaque pécheur aimait à se rendre à l'endroit précis où André fut béni. Les poissons y étaient plus gros et plus nombreux.

    III: La séparation et l'esclavage

    Sur le chemin, Thanos, émerveillé par l'intelligence de son disciple, enseigna à André le message d'Aristote et de Christos.
    Un humble pêcheur qui pouvait s'interroger avec tant de subtilité des mystères du Très-Haut était certainement lui-même un de Ses dons!

    Et Thanos lui apprit tout ce qu'il pouvait, de sorte qu'André devint l'équivalent d'un guide spirituel, et que nul ne pouvait le détourner de la vraie foi.
    Seulement, les jours d'amitié et de coopération entre les deux hommes prirent fin brusquement.
    En effet, juste avant d'arriver dans une ville de la région, les deux hommes furent victimes d'une embuscade. Des bandits les séparèrent et enlevèrent André, se contentant du plus fort des deux, pour le vendre comme esclave au port.
    Ce fut un marchand grec de Patras, Théognostos, qui l'acheta et André devint cuisinier dès l'aube dans la cambuse d'un bateau pour tout un équipage.
    Il ne revit jamais plus Thanos.

    IV: La tempête et le premier miracle

    André, suivant les préceptes de Thanos ne s'appesantit jamais sur son sort. Il ne maudit jamais non plus le moment qui changea son destin. Il pria longtemps, aussi longtemps que le Tout-Puissant lui permit de le faire. Un jour, une tempête grandiose provoqua le déchainement de l'eau et des vents. Il devenait évident que la coque du bateau de Théognostos, ballotté par les vagues, allait se briser. Le désespoir s'emparait de l'équipage. André éleva la voix, et se mit à prier Aristote et Christos pour le salut de tout l'équipage. A ces mots et voyant le visage illuminé d'André, tout l'équipage le suivit dans sa prière. Et soudain, par enchantement, la mer devint calme, le soleil fit son apparition... Théognostos, impressionné par ce miracle, ordonna la libération immédiate d'André tout en lui adressant quelques mots :

    "Salut à toi, ô grand magicien. Mais dis-moi, quels sont tes Dieux qui sont assez puissants pour arrêter la tempête?"

    André dit: "Paien, il n'y a qu'un seul Dieu. Celui-ci est notre Père à tous, il est le créateur des éléments et vous avez assisté à sa mansuétude. Aujourd'hui, vous avez priez en son nom et il vous a sauvé. Soyez en reconnaissants, entendez Sa bonne parole."

    Suite à ces mots, André accomplit son premier acte en étant invité à convertir tous les galériens. Il finit par devenir l'ami de Theognostos, qui le voulut comme tuteur de ses enfants.

    V: La Communauté et les nouveaux voyages

    A Patras, la ville natale de Théognostos, André assuma complètement son rôle de tuteur en montrant à ces enfants la lumière de la vraie foi. Il travailla également à la propagation de la doctrine d'Aristote. Avec l'aide de Théognostos, André forma une communauté nombreuse et bien organisée, basée sur le principe de générosité et de partage. Il fut ensuite récompensé de ses efforts par le Pape Titus, qui, apprenant son acte, lui envoya une lettre pleine de gratitude, affirmant qu'il était un pilier de la future Eglise.
    Quand Titus envoya sa célèbre lettre à Linus, ce dernier hérita de son message et découvrit la liste des fidèles sur qui il pouvait s'appuyer.

    Hagiographie de l'Apôtre Titus, Premier parmi les Apôtres, Père de l’Église:

    Citation:
    Titus a écrit:

    J’écris ce texte de ma prison car je pense que ma mission approche de sa fin.

    Je t’écris à toi Linus, mon ami, car je désire que tu poursuives après moi ce que notre sauveur Christos a commencé en Judée et pour lequel il est mort en martyr.

    Je ne sais ce que sont devenu les autres apôtres et je te charge de les retrouver et d’organiser la diffusion de la foi et la formation de nos prêtres. Ne cédez pas à la tentation du fer mais ne cherchez pas non plus à mourir inutilement en martyr, car la vie est un cadeau précieux dont le Créateur nous à fait don.

    L'Église doit devenir une société visible, qui se reconnaîtra à quatre traits caractéristiques, elle doit être : une, sainte, aristotélicienne, apostolique et indivisible.

    Le lien qui relie la divine quintessence pour nous maintenir proche du Créateur n’existe que par Sa volonté et à travers Christos et ses apôtres. Car c’est à nous que ce lien a été premièrement donné; et il sera transmis par l’effet de la charité infinie de Dieu pour ceux qui restent fidèle au message des prophètes.
    Le message divin, transmit par les prophètes doit être gardé et préservé par ceux qui seront les évêques parmi les évêques pour qu’il soit impossible à l’Église de Christos d’errer et devenir infidèle au dogme.
    Il est nécessaire aussi d’éloigner toutes les autres sociétés qui usurpent le nom d’Église. Car étant conduites par l’esprit de l’hérésie ou de la créature sans nom, elles s'enferment dans de très pernicieuses erreurs, soit au niveau de la doctrine, soit dans ses moeurs.
    Toutefois le chemin sera long mais j’ai vu en songe que tu viendras à Rome finir la construction de ce qui deviendra le coeur de notre société, nous qui sommes fidèles à la parole...

    Je compte sur toi mon ami, pour continuer la marche que j’ai entrepris avec Kyrène, Calandra, Adonia, Hélène, Ophelia, Uriana, Thanos, Paulos, Nikolos, Samoht et même cet infidèle de Daju...

    Le porteur de ce message te remettra aussi un trousseau de clés, l’une d’elle ouvre la crypte où nous nous réunissons en secret, il pourra te guider et te protéger mais restez discrets car, pour l’heure, nos ennemis cherchent à nous faire disparaître. Tu trouveras aussi, dans cette crypte, sept portes dont chacune s’ouvre avec une des clés que je te fait porter. Derrière la septième porte se trouve la liste de nos fidèles les plus sûrs, avec eux tu pourras continuer notre œuvre.

    André faisait partie de cette liste, et Linus le nomma, par la suite, évêque du nouveau Diocèse de Patras.


    Puis un jour, un bateau amarré à Patras amena des hommes de l'Est qui recherchaient André. A sa rencontre, le commandant dit :

    "André, nous sommes des habitants de la Sarmatie. Au cours de nos différents voyages, nous avons entendu parler de votre miracle, de votre sagesse et nous vous demandons de bien vouloir accepter notre invitation afin d'éduquer notre peuple selon les principes du Dieu que vous priez!"

    Surpris et heureux à l'idée d'apporter d'autres brebis perdues sous la protection du Très-Haut, André prit congé de la Communauté, de l'ami fidèle et des enfants dont il s'était occupé. Théophylacte, fils de Théognostos, fit le voyage avec lui. Il deviendra par la suite un assistant infatigable d'André.

    VI: Dans les terres sarmates

    André et Théophylacte se consacrèrent à la prédication dans ces terres barbares, où les hommes vivaient dans l'ignorance et la rudesse. Ils enseignèrent la justice, la générosité, la tempérance et toutes les autres vertus d'Aristote. Ils fondèrent également différentes communautés, pour former les premières base des Églises orientales.
    Et puis un jour, les puissants et impitoyables seigneurs locaux décidèrent d'arrêter André avec l'intention de l'exécuter au motif qu'il dénigrait leurs dieux. Le peuple, spontanément et sans crainte, fit de grandes processions aux abords de la prison dans laquelle il était enfermé. Mais rien n'y fit et le tyran campa sur ces positions en maintenant le chef d'accusation. C'est alors qu'une nuit, une grande lumière traversa la cellule d'André et un bel être ailé libéra le prisonnier en l'amenant dans la modeste chapelle construite grâce à la générosité de la population. Lorsque le tyran apprit le ce miracle il accourut en armure complète avec ses hommes de main pour tuer André. Mais l'évêque l'attendait calme et souriant, vêtu d'une chasuble blanche.

    "Mon frère, voyez comment le Très Haut m'a protégé. Je ne crains pas les armes de l'homme. Repentez-vous de vos actions, et acceptez le pardon de Notre Père à tous. Vos péchés vous aveuglent, et vos actions ne sont que la maladive inspiration de la Bête Sans Nom."

    Il semblait serrer la main du tyran: ses acolytes dans un prodigieux silence restèrent bouche bée. Soudain, il laissa tomber son épée, plongeant vers le sol:

    "C'est vrai, j'entends cette voix dans ma tête, la voix de la mort. Aidez-moi, je vous en prie"!

    André gagna ainsi son premier duel avec la créature sans nom. En reconnaissance l'ex-tyran construisit une magnifique cathédrale et fit de l'évêque son bras droit. Rien ne pouvait empêcher la conversion de toute l'Europe.

    VII: Retour à Patras, puis l'Italie

    André, qui avançait en âge, se sentait de plus en plus las, mais son voyage terrestre n'était pas encore terminé. Un message de son ami, Théognostos, le convainquit de retourner à Patras. Il laissa la direction de la communauté à Théophylacte en l'ordonnant évêque, et fit voile vers la Grèce. Après un long voyage, à son arrivée, tout le monde lui souhaita la bienvenue. La communauté avait prospéré et grandit, elle le vénérait comme un saint. L'autre fils de Théognostos, Théodore, fut ordonné et devint à son tour évêque. André décida ensuite de se retirer dans une retraite spirituelle. Une nouvelle demande lui parvint et malgré sa fatigue il rejoignit Sarzana en Italie où avaient lieu de nombreuses persécutions. Son dernier acte allait l'amener vers la voie du martyre.

    VIII: Le martyre

    Après avoir amarré à Ravenne, André termina le voyage par voie terrestre jusqu'à Sarzana où les gens saluèrent son arrivée avec éloges et couronnes.

    "Frères et Sœurs", déclara l'évêque,"je viens vous délivrer de la torture et j'apporte la parole du Très Haut. Mais rappelez-vous, je ne vais pas faire tomber les puissants, je viens les aider pour lutter contre leur ignorance et leurs péchés!"

    André fut arrêté et emmené par le Procureur impérial avant même que la foule puisse réagir.

    "Alors, vous êtes le chef de ces rebelles, qui se moquent des dieux et refusent d'adorer l'empereur!" lui cria-t-on en crachant sur sa chasuble blanche.

    André:"J'apporte la vérité et la paix. Vous n'êtes qu'à la recherche de l'émeute, la guerre, le sang pour servir uniquement vos ambitions et le désir de vos prêtres en rut! Prêtez-moi attention, et éloignez-vous de l'influence du mal!"

    Mais cette fois, les oreilles du Procureur restèrent fermées et il lui rit au nez. Les gens pieux de Sarzana et toute la région vinrent rendre hommage au saint homme comme cela s'était produit à Sarmazia. Procuste comença à s'inquiéter au sujet de l'ordre public et interdit les portes de la ville à toute la population qui se regroupait. Ensuite, il se hâta de prononcer la sentence contre André, condamné à la crucifixion. La veille de l'exécution, André commença à prier Dieu pour qu'il chasse la peur de son esprit et lui donne le courage de se tenir comme un vrai martyr de la Foi. Il priait pour que sa mort serve à sceller son témoignage et ses longues années a servir et à propager les paroles d'Aristote et de Christos.
    Le jour de la crucifixion, André demanda à ce que sa croix soit érigée en forme de X, car il jugea ne pas être digne d'imiter la mort du Prophète. et c'est en face de tous les citoyens en larmes que l'évêque mourut, sous un ciel nuageux.
    Procuste qui avait été ébranlé par le doute toue la nuit vit sa réponse quand une vive lumière traversa les nuages et illumina le pauvre corps crucifié. Une colombe se posa sur la tête d'André et y déposa une plume blanche et une arrête de poisson. Le Procureur, comme frappé, tomba à genoux et déclara :

    "J'ai été aveugle! Il était vraiment un saint homme!"

    Il ordonna alors d'enterrer le corps à l'endroit même ou fut décidée la construction d'une cathédrale. André en deviendra par la suite le Saint Patron.

    Reliques: le corps du saint, le croix du martyre, la lettre de Saint Titus.
    Fête patronale: 30 Novembre, en commémoration au martyre
    Dictons:
    -Les évêques doivent être comme les pêcheurs: humbles, très laborieux, et ils doivent savoir où jeter l'hameçon.
    -Il n'y a pas de terre qui ne soit pas prête pour le message de Dieu.
    -Ouvre tes yeux! Ce n'est pas vous qui agissez, mais la Créature Sans Nom qui s'est emparée de vous.

    Transcrit par Ariberto
    Traduit par Dariush



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:02 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Hagiographie de Saint Antiochos - la Destinée d'un Roi Séleucide


    - "Jeune Antiochos, ton destin sera inspiré par Dieu. Par toi, des milliers d'hommes de peuples différents se convertiront à la parole du vrai Dieu. Et parmi ces peuples s'en trouvera un dans lequel naîtra celui qui finira ce que j'ai commencé."

    Telles furent les paroles du prophète Aristote lorsqu'il demanda à ce qu'on lui amène Antiochos, à peine âgé de quelques semaines, scellant ainsi la destinée d'une vie hors du commun.


    Sous les auspices de la théologie


    Né en -322 quelque part en Grèce, fils de Séleucos et de la Reine Apama, Antiochos Ier Sôter* est à moitié perse. Son père, ancien soldat d'Alexandre et ami d'Aristote, eût la révélation du prophète :

    - "Elève ton fils dans la Foi en Dieu, apprends lui les enseignements que je t'ai dispensés, prépare le pour la mission que Dieu lui a confiée. Pour t'aider, je te donne mon fils, Nicomaque, qui sera le précepteur de ton fils."

    C'est ainsi que dès sa plus jeune enfance, Antiochos bénéficia de l'apprentissage du message délivré par le Très Haut au premier prophète. Il fut, par conséquent, élevé dans l'amitié et la vertu. Nicomaque lui enseigna les préceptes qu'il avait lui-même reçu de son père. A cette époque, peu après la mort d'Alexandre en -323, la Grèce connaît une période de troubles et de complots visant à s'accaparer le partage des terres qu'avaient fait les généraux de l'empereur macédonien. Séleucos fit les bons choix et s'allia avec Ptolémée, Roi d'Egypte, qui, victorieux de ses adversaires, lui donna le titre de Maître de la Mésopotamie.

    Antiochos et son précepteur, Nicomaque, suivaient le nouveau maître dans ses campagnes militaires pour la grandeur de Babylone. Le jeune homme mit toute cette période à profit pour apprendre les stratégies et tactiques militaires de son père, gardant en tête les valeurs qu'instillaient en lui les écrits d'Aristote. Les territoires de Séleucos s'agrandirent de plus en plus, si bien qu'il étendit sa domination sur les hautes Satrapies d'Asie, jusqu'au début de l'Inde. L'enfance du jeune homme fut ainsi partagée entre conseils de guerre et cellule théologique. Avec un incroyable talent, Antiochos devint rapidement expert en stratégie militaire et en théologie. Là où la plupart des enfants passaient leurs temps avec d'autres, lui, côtoyait le monde des adultes et prenait déjà conscience de sa destinée, martelée par son père qui n'avait de cesse de lui répéter la prophétie d'Aristote à son sujet.

    En -307, âgé de qunize ans, Antiochos observa le sacre de son père qui prit le titre de Basileus (Roi), ce qui eut pour effet de faire éclore l'empire Séleucide. Le jeune homme assista alors son père en tant que général et conseiller en théologie. Séleucos avait toujours été réceptif aux préceptes d'Aristote avec qui il avait partagé beaucoup, et son fils, avait encore plus encouragé cet aspect de la personnalité du Roi. Le jeune homme et son précepteur Nicomaque s'installèrent alors avec Séleucos à Séleucie, que ce dernier avait fondé en -311. Le fils du prophète lui donna un livre qui contenait l'ensemble des écrits d'Aristote, "Du Dieu Unique et de ses commandements", et un pli qu'Aristote lui avait remis à l'attention du jeune Antiochos. Ce dernier découvrit alors un contenu énigmatique :

    Aristote a écrit:
    Le sacrifice de soi est la condition de la vertu.


    Antiochos ayant un brillant esprit, interpréta cette sentence tel un sacerdos, il était convaincu désormais, qu'il devrait faire abstraction de sa personne pour la grandeur du Très Haut, et ce, même s'il devait en mourir. Au fil des ans, Antiochos devint un parfait aide de camp pour son père, agissant toujours de façon raisonnée et mettant au premier plan sa perception du message divin. Il encourageait Séleucos à ne pas semer la terreur et à apporter aux peuples conquis, les avantages de la Grèce. Grâce à ses conseils, les peuples soumis y gagnaient des écoles, la médecine, l'économie. C'était bien là un dessein important pour le jeune homme, améliorer les conditions de ceux qui tombaient dans l'escarcelle de son père.


    Le sacre d'un Roi


    Une nouvelle période de troubles émergea dans l'empire Babylonien, en effet, Antigonos, alors Roi de Macédoine, désira étendre sa domination sur la Grèce. C'est sous les conseils d'Antiochos que Séleucos s'allia une nouvelle fois à Ptolémée pour finalement, sortir vainqueur du conflit qui les opposa. Le royaume d'Antigonos fut partagé entre les vainqueurs. Séleucos reçut la Syrie et la partie Est de l'Asie Mineure. La possession de la Syrie lui donna ainsi une ouverture sur la Méditerranée. Estimant qu'il devait cette victoire aux conseils avisés et éclairés de son fils, il fonda immédiatement la nouvelle ville d'Antioche sur l'Oronte qui devint le siège de son gouvernement. Séleucie du Tigre devint, elle, la capitale des satrapies de l'Est.

    Antiochos fut ainsi prêt à servir pleinement son père et ce, à l'âge de 28 ans. Nicomaque, resta à Séleucie aux côtés d'Antiochos pour lui prodiguer toujours plus d'enseignements. Fort de ses expériences, le jeune homme parvint à prendre une grande place dans le cœur de son père et dans l'estime de ses généraux, si bien qu'en 294, Séleucos installe son fils Antiochos en tant que vice-Roi à Antioche. Sa gestion du royaume de Syrie et des affaires courantes apportèrent sérénité et stabilité aux territoires dont il avait la gestion. C'est à cette époque qu'il entreprit de faire connaitre plus avant la parole du prophète Aristote et les enseignements qu'il délivra aux Hommes. Ainsi, il choisit cinq hommes et une femme parmi ses fidèles amis, il leur exposa la prophétie divine suspendue au dessus de sa tête depuis son plus jeune âge. Son charisme et ses excellents talents d'orateur ne tardèrent pas à convaincre ses fidèles qui s'élancèrent aux travers des terres Séleucides pour diffuser la parole du vice-Roi. Partout, sa réputation grandissait, les enseignements que relayaient les siens faisaient mouche et percutaient le quotidien des peuples des Satrapies de Séleucos.

    Les Babyloniens qui vivaient dans la région de Séleucie, avaient déjà en eux des croyances bien enracinées. En effet, ils vouaient un culte à Oane, l'homme qui avait répondu à la question de Dieu.
    L'Eglise Oaniste, témoin de la diffusion de la parole d'Aristote, fut séduite par son enseignement et l'introduisit dans son propre dogme, faisant d'Aristote un de leur prophète.

    Antiochos constata alors la convergence réalisée par l'Eglise Oaniste, et fut séduit par la mythologie Oaniste qu'il jugeait profondément marquante, intéressante et s'intégrant fort bien aux enseignements d'Aristote. C'est ainsi, qu'avec l'accord de son père, il convia les grands prêtres du culte d'Oane dans son palais et ceux ci l'écoutèrent le s'exprimer sur Oane et Aristote. Tous furent stupéfaits et enthousiasmés par la propostion qu'il leur fit alors.

    Antiochos : -"Mes amis, vous êtes les héritiers d'une grande religion. Vous auriez pu rester fermés sur vous même et refuser de voir ce qu'il se passait autour de vous, comme tant de ces religions conservatrices.
    Mais non, vous avez entendu la Sainte Parole d'Aristote que Nicomaque et moi même avons fait diffuser.
    Non seulement vous l'avez entendu, mais vous avez compris cet enseignement et l'avez incorporé à votre dogme.
    Aristote avait conscience du Très Haut, mais il ne connaissait pas votre Eglise, s'il vous avait rencontré, il vous aurait considéré comme les seuls et vrais héritiers de la Vraie Parole du Très Haut.
    Il n'a pu le faire, mais moi, oui.
    C'est pourquoi, je vous propose à vous, grands prêtres de l'Eglise Oaniste, de faire de votre Eglise, synthèse de votre dogme et des enseignements d'Aristote, l'Eglise officielle de notre Empire sous le nom de l'Eglise Oaniste Aristotélicienne.
    "

    C'est ainsi que l'Eglise officielle de l'Empire commença à diffuser son Enseignement dans de larges contrées de l'Empire, avec un succès immédiat en Babylonie, plus difficile ailleurs.

    Antiochos commença alors à se démarquer des conquêtes de son père, l'éclairant toujours de ses subtils conseils, mais prenant plus de temps pour aborder la question du Très Haut. Son père savait qu'Antiochos prenait ainsi place dans l'échiquier concocté aux hommes par le Tout Puissant et cela l'encourageait encore à étendre ses territoires. A Antioche, le jeune homme était devenu une curiosité, l'on écoutait ses longs discours sur l'amitié, sur la vertu, sur la justice ou encore la morale. Son aura s'étendit d'ailleurs au delà de l'empire Séleucide, gagna les Satrapies de l'est et même la Grèce. La prophétie qu'avait énoncée Aristote fût relayée et, dans l'esprit des anciens fidèles du prophète, grandit l'espoir d'un nouveau prophète en la personne d'Antiochos. C'est ainsi que Théophraste, premier scolarque** du Lycée, vint en Syrie pour rencontrer celui qui était aux yeux des grecs, le successeur du prophète.

    Théophraste : - "Jeune Antiochos, je te salue, toi, l'homme de la prophétie. Athènes se questionne à ton sujet, et nombreux sont ceux qui te prétendent nouveau prophète. Je sais qu'il n'en est rien, mais toi, en es-tu conscient ?"

    Antiochos : -"Cher Théophraste, scolarque et théologue de renom, nous savons tous deux que je ne suis pas le prophète du Très Haut. Je ne suis que l'instigateur de Sa Foi dans les terres éloignées qui n'ont pas encore été atteintes par la conscience de Sa grandeur ! Aristote m'a transmis la mission que Dieu m'avait assignée dès mon plus jeune âge. Je suis chargé d'évangéliser les royaumes pour faire connaitre la Nature du Très Haut et ainsi, préparer l'arrivée d'un nouveau prophète. Je n'aurais de cesse d'étendre la Foi envers le Dieu unique par delà les territoires. Ma vie sera dévouée à Son message, je ferais tout pour illuminer le monde de Son amour pour l'humanité, Dussé-je mourir pour Sa gloire."

    Théophraste : -"Je suis bien aise de t'entendre si sage, les préceptes que t'a enseignés Nicomaque et la sagesse de ton père, t'ont inculqué de sérieuses valeurs et une foi des plus immense. Sois-en certain, je relayerai tes ferventes paroles aux érudits athéniens. Que le Très Haut accompagne ta destinée pour longtemps encore."

    Le scolarque retourna à Athènes pour diffuser encore un peu plus l'aura d'Antiochos, qui jouissait déjà d'une réputation grandiloquente par delà les rives de la méditerranée. Les années passèrent ainsi, Antiochos passant son temps entre gestion du royaume, diffusion du message de Dieu et conseils stratégiques pour les conquêtes de Séleucos. C'est en - 280, alors qu'il était âgé de 42 ans, que son père fut assassiné aux confins de l'Asie Mineure. Il fallut plus d'un mois pour que la nouvelle de sa mort s'étende à Antioche, et, le fils prodigue fut dévasté par cette subite disparition. Antiochos était meurtri aux tréfonds de son âme, n'ayant pu être aux côtés de Séleucos lors de son dernier soupir.

    C'est logiquement qu'Antiochos fut sacré Basileus à son tour et devint Roi de Syrie, récupérant de fait, les territoires gagnés par son père tout au long de son règne. Son premier discours, il le tînt depuis le balcon du palais d'Antioche, devant une foule immense rassemblée pour acclamer le nouveau Roi. Sa ferveur et la conviction qu'il avait une mission des plus essentielles à accomplir au nom du Très Haut, donnèrent à ce discours un caractère exceptionnel. Il le conclut par ces mots, comme dictés par le Tout Puissant :

    Antiochos : -"Moi grand Roi Antiochos, j'ordonne que soient édifiés des temples un peu partout dans notre royaume, sur des fondations qui ne seront jamais détruites. J'accomplirai cela pour prouver ma foi à l'égard du Très Haut. A la fin de ma vie, j'entrerai ici-même dans mon repos éternel et mon esprit rejoindra celui du Tout Puissant dans la sphère solaire."


    L'avènement d'un règne dédié au Très Haut


    Le premier geste fort d'Antiochos fut la pose de la première pierre de l'édifice qu'il dédia au Très Haut à Antioche, espérant honorer ainsi le créateur et perpétrer le message qu'il avait envoyé aux humains au travers de son prophète Aristote. Dans la même année, il épousa Stratonice, fille du Roi de Macédoine Démétrios, dont il était éperdument amoureux depuis déjà longtemps. Elle lui donna cinq enfants, deux fils et trois filles. Il décida aussi de renforcer le culte Oaniste Aristotélicien en encourageant le recrutement de jeunes prêtres indigènes dans toutes les parties de son Empire, pour faire de la religion de l'Empire non plus une religion extérieure à ses peuples, mais issue de ceux ci.
    C'est pourquoi il commença à silloner son royaume, traversant la Perse, la Médie, la Susiane, la Parthie, la Drangiane, l'Arie, la Bactriane, la Sogdiane, l'Hyrcanie, l'Arachosie et allant jusqu'à l'Inde. Partout, il se lançait dans de longs discours dignes des meilleurs orateurs, comme aidé par le Très Haut, ses mots parvenaient à convaincre les réticences et il dissertait sans fin sur le Dieu unique, l'amitié et la vertu.
    Ainsi, nombreux furent ceux qui rejoignirent les rangs des clercs de l'Eglise Oaniste Aristotélicienne et permirent son développement exponentiel.

    Antiochos bénéficiait d'une aura si grande au travers de ses peuples que ceux-ci relayaient ses plus grandes phrases. Ainsi, l'idée d'un créateur Tout Puissant s'installa profondément. Il fit bâtir de grandes citées en Asie mineure sur le modèle athénien, et, dans chacune des capitales des territoires dont il était Roi, il fit construire un temple dédié au Très Haut. Il gratifia les anciens généraux de son père qui avaient mené les grandes campagnes passées en les nommant gouverneurs des grandes provinces, leur laissant la gestion des contrées éloignées.

    Antiochos avait gardé contact avec Théophraste jusqu'à la mort de celui-ci en - 288, échangeant avec lui, pendant six longues années, de longs courriers traitant du caractère unique du Tout Puissant, dissertant sur la morale, sur l'amitié ou sur la vertu. Il en fût de même avec le second scolarque Straton de Lampsaque. Si bien que lorsqu'il fut Roi des Seleucides, il demanda à ce que le Lycée lui envoie ses meilleurs disciples en Théologie. Il installa chaque disciple dans les villes où se bâtissaient les temples, avec rôle de conseiller les gouverneurs et d'orienter la politique générale des provinces. Ainsi, Antiochos s'attacha la fidélité des gouverneurs un peu partout et parvint à faire naitre les bases de la religion Aristotélicienne, encrant un peu partout l'idée du Dieu unique, créateur de toute chose.

    Mais, c'est dans son propre fief que vint la tourmente. Antiochos du faire face à une révolte qui éclata en Syrie, fomentée par ceux qui n'avaient cure de sa mission divine ni de ce qu'ils nommaient, les "idées farfelues" du grand Roi. Alors qu'il avait choisi de cesser les campagnes d'expansion, il fut contraint à nouveau à livrer bataille pour sauvegarder ce que son père avait construit. Antiochos le savait, perdre la Syrie revenait à perdre le ciment qu'elle constituait pour son royaume. Mais, malgré une victoire qui lui permis de conserver son trône, Antiochos du s'opposer aux velléités offensives des royaumes adjacents au sien. Il envoya ses meilleurs généraux armés de ses meilleures stratégies pour éviter le pire. Ne voulant pas s'éterniser dans des conflits sans fin, il préféra, à plusieurs reprises, signer des traités de paix et assurer la pérennité de son propre royaume. La valeur d'une vie avait trop d'importance pour lui, c'est pourquoi il préférait perdre quelques territoires plutôt que de s'entêter par un orgueil mal placé. De toutes manières, il le savait, et le disait souvent, comme lorsqu'il perdit face à Euménès à Sardes.

    Euménès : -"J'ai une question Antiochos, pourquoi signes-tu ce traité ? Tu aurais pu continuer à te battre en envoyant plus d'armées. Aujourd'hui nous étions supérieurs en nombres mais dans six mois, dans un an, tu aurais pu tous nous envoyer six pieds sous terre !"

    Antiochos : -"Euménès, aujourd'hui tu es mon vainqueur, ces terres t'appartiennent, mais je n'ai aucune crainte car ce qui a été fait ne peut être défait. Dans chacun de tes nouveaux sujets s'est ancrée la Foi dans le Dieu unique, ainsi, quoi que tu fasses, quoi que tu dises, jamais elle ne se taira."

    Antiochos était ainsi, il avait, enfoui au plus profond de son âme et de son cœur, cette foi indicible et si puissante envers le Très Haut. Il s'intéressait avant tout, à la transmission de Son message. La mission que lui avait confiée Aristote dès sa plus tendre enfance avait fait naître la Foi en Dieu dans une grande partie du monde. Il sema ainsi le terreau qui fertilisa les royaumes d'Asie et du Moyen-Orient pour l'arrivée du second prophète du très Haut.


    Une vie qui s'achève


    Alors que l'empire Séleucide s'affaiblissait en raison des multiples attaques et révoltes dont il était victime, Antiochos lui, philosophait sur cet état de fait et parvenait encore à y trouver du positif. Quoi que pouvaient devenir ces provinces, ces royaumes, la Foi dans le Dieu unique avait grandit au point de devenir incontournable un peu partout. Alors qu'il atteignait soixante-quatre ans, les temples qu'il avait fait bâtir s'achevaient enfin, et dans chacun, les théologiens du Lycée faisaient office de guide, se servant des rituels laissés par le peuple d'Oanylone. Le grand Roi inaugura le majestueux temple d'Antioche qui fut le dernier à s'achever tant sa démesure était immense. Antiochos, sur la dernière marche du parvis qui surmontait la place à plus de dix mètres de hauteur, fit à nouveau un discours grandiloquent, abordant toujours les mêmes thèmes qui lui étaient chers. A mesure qu'il parlait, ses yeux se mirent à briller et des larmes coulèrent sur ses joues, il avait achevé l'œuvre de toute une vie.

    Antiochos : -"Moi grand Roi Antochios, j'ai ordonné que soient édifiés des temples, sur des fondations qui ne seront jamais détruites. J'ai accompli cela pour prouver ma foi à l'égard du Très Haut. A la fin de ma vie, j'entrerai ici-même dans mon repos éternel et mon esprit rejoindra celui du Tout Puissant dans la sphère solaire."

    C'est au moment même où il acheva cette phrase qu'Antiochos fut atteint d'une flèche en plein cœur qui le foudroya sur place. Le Roi tomba à genoux, tenant la flèche de sa main droite, il pointa son autre main en direction du ciel tout en lançant de son dernier souffle à la foule, qui médusée, assistait à sa mort :

    Antiochos : - "N'oubliez pas ce que je vous ai appris, aimez-le comme il nous aime, aimez-vous comme il vous aime..."

    Son corps se raidit d'un coup dans cette position, la main tendue vers le soleil, une marre de sang s'étendit sur le parvis de marbre dessinant un cercle parfait au centre duquel trônait le Roi. Une vive lumière descendit du ciel et fit briller de mille feux le corps d'Antiochos. Lorsque celle-ci disparut, l'homme s'affala vers l'arrière, le regard brillant encore de ses larmes. Le peuple d'Antioche resta sous le choc de cet évènement, convaincu qu'il s'agissait là de l'intervention du Dieu unique, venu chercher celui qui l'avait si bien servi. Son meurtrier ne fut jamais retrouvé.

    Les funérailles du grand Roi furent somptueuses et son fils, Antiochos Théos, qui lui succéda, jura de perpétuer le travail de son père. La flèche qui avait transpercé le cœur d'Antiochos fut conservée comme relique sacrée et le corps du défunt fut enterré dans les fondations du temple d'Antioche.

    Une immense statue fut sculptée dans le bronze, représentant Antiochos au moment de sa mort. Elle fut disposée sur le parvis du temple et sur son piédestal était noté :

    "Antiochos Ier Sôter - Roi Séleucide et Fils du Très Haut"

    Traduit du Grec par Monseigneur Bender.B.Rodriguez.
    ___________________________________

    * Le Sauveur en grec.
    ** Recteur du Lycée fondée par Aristote en - 335, successeur du prophète en -322.


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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:03 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Saint Antoine le Grand


    Saint Antoine le Grand naquit en Lyonnais-Dauphiné dans un petit village de pêcheurs, en 1356. De parents modestes et honnêtes, il eut une enfance normale partagée entre les taches quotidiennes et sa foi en Aristote. Sa foi lui permettait de tout surmonter, et il trouvait en elle refuge et sincérité.
    Un jour qu’il péchait seul, les rames se détachèrent de sa barque et il se trouva immobilisé au beau milieu du lac. N'importe qui aurait sauté à l'eau pour tenter de rejoindre la rive à la nage, se moquant des risques d'embourbement posés par les marais du lac. Antoine, lui, préféra ne pas risquer de pécher par non-conservation en mettant sa vie en danger et décida de rester sur sa barque à prier. Quelques heures après, ses parents, alertés par le retard de leur fils, vinrent à sa rescousse. Sa foi avait évité à Antoine une mort certaine.

    Son père périt dans un accident de charrue : il tomba alors que les chevaux paniqués partaient au galop, et fut labouré par sa charrue. A l’âge de 12 ans, Antoine eut donc à s'occuper de sa famille. Il devait subvenir aux besoins de celle-ci. Il travailla comme garçon de ferme. Dans son village de pêcheurs, les enfants riaient de lui, car il parlait aux animaux.
    Une anecdote raconte qu’un jour, une des meilleures vaches laitières du village donna subitement du lait d’une aigreur inexplicable. Ni l’apothicaire ni le fermier ne trouvèrent de remède à ce mal. Il suffit cependant qu’Antoine aille parler à la vache pour qu’elle donne à nouveau du lait excellent.
    Un villageois le soupçonna de sorcellerie à cause de tout cela et alla en parler à l'archevêque de Lyon. Ce dernier se rendit sur place pour constater les choses de visu et pour parler avec Antoine. Il découvrit bientôt que le futur saint, bien loin d'être possédé, disposait d'une foi d'une force extraordinaire et le convainquit de consacrer sa vie à l'Église. À 32 ans, Antoine prit la décision de porter la bonne parole.

    Il parcourait le Dauphiné quand il apprit que la capitale religieuse du duché, Vienne, était la proie de la famine. Les animaux mouraient pour on ne savait quelle raison, les fruits et légumes n'étaient guère nourrissants, et la population avait l'estomac qui criait famine. Il décida d'aller soutenir ces villageois et avait l'espoir qu'avec le réconfort de sa foi, leurs esprits s'ouvriraient et supporteraient cette dure épreuve.
    Il arriva donc à Vienne le 17 Janvier 1389. Sa présence passa inaperçue, mais pas pour tout le monde. Un éleveur de cochons reçut sa visite. Ils échangèrent quelques mots et Antoine pria pour les bêtes de ce pauvre homme qui avaient l'air bien mal en point. Il refusa l’hospitalité du paysan et s’en alla chercher un endroit pour dormir. On dit qu’Antoine alla passer la nuit au milieu de la forêt de Vienne et que là il parla à Dieu.

    Cette nuit-là, l'éleveur ne dormit pas. Des bruits d'agitation étranges provenaient de sa grange. Il pensa que c'était la fin. Ses cochons étaient en train de trépasser et avec eux l'espoir de nourrir correctement sa famille.
    Au petit matin, le silence régnait sur la ferme. D’un pas inquiet, il alla voir ses bêtes pour vérifier si ses craintes étaient justifiées. Mais là sa surprise fut grande: il vit apparaître un cochon puis deux, puis cinq, puis quinze... Mais comment cela était-il possible alors qu'au départ il ne lui en restait que trois ? Il fit le rapprochement avec Antoine venu la veille, et qui avait prié pour sauver ses bêtes et sa famille de la famine.

    Il courut à la ville raconter son histoire. Les fermiers, sceptiques au début, ne purent le croire. Mais il fallait se rendre à l’évidence, grâce aux prières d'Antoine, nommé par les fermiers "Antoine le Grand", les cochons se multipliaient et guérissaient. Grâce à sa foi et ses prières, il sauva Vienne de la famine. Antoine, dit à présent "Antoine le grand", reprit son chemin.

    Les anciens racontent qu’il est monté vers le nord, vers les régions barbares au-delà des frontières du Saint Empire, dans des contrées si reculées que la foi en Aristote n’y était pas arrivée. Partout où il passait, la foi en Aristote grandit. On raconte que dans le sud-est de la France, il fit gonfler les oies et qu’elles eurent des foies gigantesques. D’un peu partout, des échos vinrent, racontant les mêmes sortes d’évènements. Face à la famine et au désespoir des gens, Antoine priait. Et la nature se multipliait afin que tous puissent se nourrir.

    Sa renommée fâchât un chef tribal du nord. A cause de ces prières et de la foi en Aristote qui grandissait, Yvan Leterminus voyait son pouvoir s’affaiblir. De dépit il fit écarteler Antoine le grand, le 17 janvier 1407, et ses restes furent jetés dans un pré. L'on dit que l’année suivante, un verger y avait poussé, et que les arbres donnèrent des prunes tout au long de l’année. Dès qu’un fruit tombait ou était cueilli, un autre repoussait. Un jour Yvan fit couper les arbres. Et le lendemain, au lieu d’un tronc, il y en avait deux. Furieux, le chef prit une hache et frappa un des arbres. Une prune énorme tomba sur la tête d’Yvan. Le fruit était si gros et si lourd qu’il lui fracassa le crâne.

    Traduit par Lutuxya et Wilgeforte


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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:06 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Saint Antonino de Plaisance


    Les premières années.

    Antonino naquit vers 250 ap. J.-C., dans un village aux portes de Plaisance, fils de Deodatus, un charpentier de métier, et de Lucretia, cultivatrice de blé et pêcheuse.
    À peine né, il reçut le sacrement du baptême par l'évêque Iustinus et il fut élevé par ses parents dans les préceptes de l'Église, selon les vertus.
    Quand le garçon eut environ 5 ans, la famille s'établit derrière les remparts de la ville pour rester en sécurité, parce que les campagnes étaient infestées par des bandes d'hétérodoxes, consacrées au brigandage. Cela permit au jeune Antonino de grandir dans l'amitié de la fervente communauté citadine, dirigée par le nouvel évêque Marcion.
    Dans l'atelier de son père il apprit le métier de charpentier et, grâce à sa mère, devint un grand cultivateur et pêcheur. En tant que fils unique, il fut le soutien de ses parents dans leur digne existence. Son habileté dans les arts manuels l'amena à choisir, une fois qu'il fut grandi, la carrière de charpentier, pour travailler avec son père et pour faciliter le marché du poisson naissant.


    Malgré ses modestes origines, Antonino fut un jeune homme connu et apprécié par tous en ville, autant que pour son habileté artisanale que pour sa dévotion. En effet, dès que possible, il devint diacre du curé de l'époque, le Père Gaius, démontrant rapidement la profondeur de son charisme et la qualité de sa foi: il entreprit de s'entretenir avec de nombreux hétérodoxes des campagnes.
    Contrairement à beaucoup de ses concitoyens, il ne considéra pas ces brigands comme des criminels fous, mais seulement comme brebis du troupeau qui n'avaient pas trouvé le bon chemin, ou qui avaient perdu dès le début la Foi Aristotélicienne.

    Citation:
    "La véritable Amitié Aristotélicienne n'est pas basée sur le refus du prochain, mais sur l'écoute et la compréhension: c'est seulement de cette manière que la défense de la société civile coïncide avec la défense de la foi."

    C'est une de ses maximes, que la tradition a transmis jusqu'à nos jours. Son action énergique et courageuse permit à Plaisance d'être, en son temps, l'un des endroits les plus sûrs, où la communauté sut accueillir et pacifier même les caractères les plus turbulents.



    L'activité publique.

    Malgré la limpidité de la foi et l'insistance des membres du clergé citadin, Antonino ne fit jamais ses vœux, quoiqu'il devint de plus en plus une référence certaine pour la communauté des fidèles. Lui-même se croyait trop exubérant pour incarner la figure d'un prêtre et préféra suivre exemplairement une vie laïque et engagée dans la ville.

    Vers 275, il épousa Aulonia, d'un an plus jeune que lui et, digne d'un mari si grand, elle-même célèbre pour la fermeté de son caractère et pour sa dévotion.
    Experte en menuiserie, elle aida son mari dans le travail quotidien, tout en lui donnant une progéniture nombreuse et bien élevée.


    Remerciant l'excellent équilibre de sa vie privée, Antonino put se consacrer efficacement à l'activité publique. Nommé archidiacre du diocèse de Plaisance, il fut le fondateur de la première "Schola Aristotélicienne" de l'Italie du Nord, célèbre dans toute la péninsule pour la qualité de sa catéchèse et l'éducation donnée. Comme digne de l'oeuvre d'Antonino, on se souvient que c'est dans cette école qu'il se forma un grand mystique de cette période comme Eugenius, qui, plus tard, devint pape avec le nom de Eugene I.

    Le tempérament pragmatique de Antonino l'amena également à la fondation de la Légion Thébaine, une milice citadine qui s'occupait de la sécurité de la ville et ses banlieues. Orgueil de la communauté de Plaisance, la Légion fut un brillant exemple, précurseur de son temps, de milice Aristotélicienne, guidée par principes de justice et non par l'impitoyable code guerrier du moment.
    Voici ce qu'il pensait:

    Citation:
    "Si la force de la foi ne réussit pas à convertir lles âmes des impies et s'il n'existe pas d'autre moyen pour les convertir, si surtout leur arrogance menace la vie des croyants, alors le vrai fidèle peut et doit, même si c'est pour défendre uniquement sa personne, défendre la vraie Foi."

    Antonino fut le premier commandant de la Légion, qui vit la succession au commandement des meilleurs hommes de son temps. La supériorité morale de l'organisation de cette milice devint évidente à tout le monde à l'époque de sa violente destruction.

    Lorsque, deux siècles plus tard, l'envahisseur barbare renversa toute l'Italie, la ville résista héroïquement à l'assaut païen, mais, sa population étant inférieure en nombre, elle fut obligée de se rendre à la tyrannie de l'ennemi. La tradition raconte que, ayant rassemblétous les “Thébains” sur la place principale, les commandants barbares ordonnèrent aux miliciens vaincus de tuer le clergé citadin, mauvais à leurs yeux, car force motrice de la résistance. La place résonna d'un cri qui est devenu historique - “Antonino ne veut pas!” - qui laissa momentanément pantois et éperdus les envahisseurs. La réaction, toutefois, fut féroce. Les “Thébains” furent massacré un par un, en raison de leur insubordination aux vainqueurs, mais pas un seul ecclésiastique ne fut blessé: Antonino n'avait pas voulu.



    Pèlerinage en Grèce et Terre Sainte et martyre.

    En 295, Plaisance et la région environnante subirent une terrible famine: la sécheresse fit perdre des récoltes innombrables, les élevages furent décimés, et la pêche dans le lac fut bien moins fructueuse qu'à l'accoutumée. Pour cette raison, des centaines de paysans, qui avaient perdu leurs moyens de subsistance, se déversèrent sur la ville de la campagne, à la recherche d'un sort meilleur. Cela provoqua une telle surpopulation que les réserves alimentaires, déjà insuffisantes, furent totalement épuisées. Bientôt la faim se transforma en panique puis en colère, et le mécontentement commença à se répandre dans la foule affamée : les fours à pains furent pris d'assaut et il ne resta que le lac comme seule source de subsistance.

    Dans la tentative d'aider les concitoyens et soulager la tension dans la ville, Antonino réussit à convaincre nombreux compagnons charpentiers à vendre des bateaux au prix de revient, de manière à faciliter la pêche pour tous. Avec cette initiative et avec sa puissance oratrice, il contribua à prévenir les émeutes et les révoltes, en réussissant à subvenir aux besoins de la communauté jusqu'à la fin de la famine.

    Parmi les nombreuses initiatives, à la fois pratiques et spirituelles, Antonino fit un voeu au Très-Haut: il voulait organiser un pèlerinage sur les lieux où les Prophètes vécurent lorsque la calamité serait enrayée.
    Passée l'urgence, le moment vint d'organiser le voyage, chose qu'il le tint engagé pour l'année 299. Au fur et à mesure que sa parole se répandait, de plus en plus de gens voulurent se joignaient à lui: il y eut la nécessité d'organiser un grand déplacement de masse, une chose très difficile et risquée à toute époque.
    En accord commun avec les autorités municipales et avec la bénédiction de l'Évêque, Antonino choisit un régiment de la Thébaine pour escorter le groupe des pèlerins, et il se fit garant de leur intégrité.


    Lorsque tout fut prêt, avec l'arrivée du printemps de l'an 300, l'expédition commença. Ils traversèrent la péninsule à pied et atteignirent le port florissant de Brindes, dans les Pouilles. De là, ils s'embarquèrent et atteignirent la Grèce, en direction de la première étape de leur voyage: Stagire, la ville natale du Premier Prophète, Aristote. Ils atteignirent la ville au début de l'été et ils acceptèrent de rester jusqu'au printemps suivant, de manière à éviter les déplacements pendant l'hiver. Les mois se suivirent, participant et aidant la communauté locale dans le soin des champs et des troupeaux, très nombreux dans cette zone, et en visitant les anciennes églises de la région : ils s'instruisaient aussi dans les célèbres écoles grecques.

    En mars 301 ils se remirent en marche, destination Terre Sainte, patrie de Christos. Comme ils ne trouvèrent pas d'armateurs disposés à les transporter par voie maritime, ils décidèrent de faire le parcours à pied, en suivant la ligne de la côte.

    Le Miracle de l'eau douce.

    Ainsi il arriva que, pendant l'été chaud qu'il caractérise l'Asie Mineure, le groupe se retrouva à manquer de provisions, de nourriture comme d'eau. Ils purent récupérer par la chasse et la pêche de quoi se nourrir, mais l'eau manquait et il y n'avait pas le moindre signe de la présence de fleuves ou de sources dans les parages de leur camp.
    Devant le désespoir de ses gens, Antonino répondit avec la fermeté que lui conférait sa Foi que le Très-Haut aurait pensé à ses fils qui l'aimaient. Et une des innombrables nuits passée en prière, il reçut de Dieu une illumination révélatrice.
    Le matin d'après cette épiphanie, Antonino s'équipa d'une hache, alla chercher le meilleur arbre possible et le coupa. Il en tira un matériel de coupe nécessaire à ce qu'il devait faire et travailla tout le jour.
    Le soir, il avait fabriqué un seau, bien sur non cerclé, donc il s'adressa à ses camarades et leur dit : "Grâce à ce seau, que le Très-Haut m'a suggéré de construire, chacun d'entre nous pourra boire.".


    Tous se regardèrent stupéfaits, en craignant intimement que leur bien-aimé guide eût perdu tout bon sens. En lisant l'incertitude dans leurs yeux, Antonino ne se découragea pas, mais il alla remplir le seau à la mer, puis retourna gaiement vers ses compagnons; il prit un verre et le trempa dans le seau, puis but toute l'eau d'une gorgée. Puis il stimula les autres en leur intimant l'ordre de boire, leur disant "Allez, ayez la foi!"
    Toutes les personnes présentes étaient dans l'incertitude quant à ce qu'elles devaient faire. C'est alors qu' un enfant se détacha des jupes de la mère, se rapprocha du seau et y plongea la tête : il but jusqu'à se rassasier. "Elle est bonne!", s'exclama t-il en émergeant.
    Tout de suite il s'éleva un cri de réjouissance de la part de la foule, qui se mit à clamer avec reconnaissance le nom d'Antonino.
    "Vous ne devez pas me remercier , mais remercier le Très-Haut, Qui toujours pose Son regard sur Ses fils.", répéta le saint homme.
    Immédiatement, la foule entonna en chœur un hymne de remerciement envers Le Très-Haut, émerveillée de ce que l'on nomma désormais "Le miracle de l'eau douce" , et de ce nouveau savoir-faire facilitant le transport des fluides.


    Ainsi, grâce à ce seau non cerclé, le groupe des pèlerins eut toujours miraculeusement de l'eau potable dans les moments de difficulté, et ceci durant tout le voyage de retour.
    Ils entreprirent celui-ci au printemps de l'an 303, après avoir passé presque une année en Terre Sainte, sur les endroits de la prédication de Christos. Ils réussirent, non sans difficulté, à louer un navire, puis débarquèrent sur le sol italien à la fin du printemps.
    Ils franchirent la frontière du territoire Placentin dès les premiers jours de juillet. Malheureusement, alors tout semblait aller pour le mieux, les choses empirèrent.


    En l'absence d'Antonino, le brigandage avait repris toute sa vigueur dans les campagnes de la plaine du Pô. Un groupe de brigands païens attaqua le groupe de pèlerins, non loin des remparts de la ville.Les brigands descendaient rapidement d'un bois situé sur leur côté, et Antonino regroupa les Clercs, et exhorta tous les "Thebains", les motivant à un extrême courage: ils devaient retenir ces pillards le temps nécessaire à la fuite en ville, en attendant le renfort de la Légion.
    Et ils firent ainsi.
    La matinée du 4 juillet 303 vit un affrontement sanglant dans la plaine en face de Plaisance. Antonino, à la tête de 30 vaillants défenseurs, protégea jusqu'à l'extrême sacrifice le retour à la maison de plus que 300 Pèlerins.
    À l'arrivée de la Légion Thébaine, (sortie avec diligence des remparts citadins dès le retour des premiers pèlerins sauvés qui l'alertèrent,) ce fut pour constater dès son arrivée sur le champ de bataille qu'il ne restait que des corps sans vie, ceux des trente Miliciens héroïques et courageux.
    L'horreur de cette découverte donna lieu à un deuil collectif quand, au moment du rassemblement des cadavres, les soldats vinrent à reconnaître celui d'Antonino.


    Ainsi depuis ce jour, tous les 4 juillet, Plaisance, éternellement reconnaissante, commémore Saint Antonino, l'homme qui fit de cette ville un des plus importants carrefour Aristotélicien de cette époque, ayant démontré que l'amitié et la sagacité, unifiant religion et cohorte de vaillants défenseurs, pouvait pousser les individus au sacrifice suprême: mourir pour protéger ses camarades.


    Rédigé par le père Fabio Degli Scalzi, dict "Theflyinthenet", évêque de Plaisance, en l'An du Seigneur 1461.
    Traducteur : Feuilllle, Pie de Valence.

    Comme thèmes de prêche, l'auteur a écrit:

    - La Foi Aristotélicienne doit être un Guide mais aussi ramener à elle les égarés et les hérétiques, de tous ordres et de toutes de classes.
    - Il est nécessaire de prêcher aussi bien dans les lieux consacrés qu'auprès des des groupes les plus vils, ou dans les endroits les plus improbables. (exemples fratries de brigands, villages endormis.)
    - L'esprit ingénieux des humains est le reflet de ce que le Très-Haut nous a accordé, si nous savons l'écouter (exemple : fabrication les seaux)




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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:07 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Saint Babila


    San Babila naquit à Antioche vers 200 et y mourut vers 250. Il fut évêque d'Antioche de 237 à sa mort et est vénéré comme saint des Églises d'occident (qui en célèbrent la mémoire le 24 janvier) et d'orient (4 septembre).
    Sa commémoration est aussi celle de ses fidèles disciples : Urbano, Prilidano et Epolono, avec lesquels fut arrêté pendant les persécutions de Dèce.

    On raconte à son sujet qu'il naquit dans une famille de la grande bourgeoisie. Son père était un célèbre commerçant textile, et Babila passa sa jeunesse en négligeant la religion, mais en s’adonnant à des passe-temps avec les amis de son père.
    Babila, très ambitieux, ne se contentait pas de passer ses journées en perdant son temps dans les auberges à la mode, mais voulait devenir important et entrer dans le beau monde. Il développa ainsi l'activité de son père, activité qui devint une florissante société d'ateliers de couture en créant une série de modes de grand prestige qui se vendait dans les cours européennes et pour les hauts prélats.
    Un jour qu’il accompagnait son père à Rome afin de négocier de la soie d'orient, il rencontra Valentin, le futur saint des amoureux, avec lequel il lança une ligne de vêtements pour épouse et une de vêtements pour des hauts prélats, en brocart rouge.
    Bien vite sa renommée s’amplifia, et il n'y avait pas reine ou dame de la noblesse qui ne voulait pas avoir un de ses vêtements ou de son ami Valentin.
    Un jour, cependant, alors qu'il était dans son atelier de couture d'Antioche, on lui apprit que son ami Valentin s'était retiré des affaires et avait été élu Évêque à Terni, en Italie.
    Pendant qu'il pensait que peut-être cela pourrait sûrement améliorer ses affaires avec l'Église, un rouleau entiers de velours de Damas lui tomba sur la tête en le laissant assommé au sol. Pendant que les aides de son atelier et ses serviteurs s'efforçaient de la soigner, Babila rouvrit les yeux et dit à son fidèle Urbano : « Le Seigneur m'a parlé ! Jusqu'aujourd'hui nous avons péché, avons sollicité la vanité et nous en sommes satisfaits, mais maintenant je m'aperçois que celle-ci est seulement œuvre de la Créature sans nom, qui nous fait apparaître un péché doux, mais en fait nous trompe. »
    Dès lors, Babila cessa de créer des modèles pour les riches et nobles et commença à fournir les pauvres moines et les prêtres de campagne en vêtements humbles mais convenables, et qu'il voulut tous marquer du signe D&G, Deo Gratias, pour se rappeler de la vision qu’il avait reçue de Dieu sous le rouleau de Damas.
    On lui reconnaît beaucoup de miracles. Le premier est celui de la couverture des hontes de San Sebastiano. On raconte qu’un jour, en voyant la représentation de San Sebastiano transpercé des flèches, lié au poteau du supplice, Babila courut dans sa boutique pour prendre une crème de lin, avec laquelle il couvrit le pubis du saint, le soustrayant ainsi à la honte. On sait également que, pendant que Babila couvrait San Sebastiano, toutes les statues du saint, retirées, émergèrent partout dans le monde et se dispersèrent.
    Sa renommée d'homme pieux et de serviteur de Dieu se répandit alors partout, et ses concitoyens le voulurent comme évêque, mais il refusa, prétextant qu’il n’en était pas capable. Mais, devant leur forte insistance, il accepta, et guida ses ouailles avec amour et compassion pendant des années.
    Lors des persécutions de Dèce, il fut arrêté avec ses disciples, fut lié à des piquets de fer et avant de mourir il légua des bracelets élégants à des églises où il s’était rendu de son vivant.

    Traduit par monseigneur Wilgeforte de Torretta-Granitola



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Dernière édition par Kalixtus le Dim Sep 24, 2023 7:47 am; édité 2 fois
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:08 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie des Saintes Barbare et Monique


    Barbare et Monique naquirent à Aesernia (Isernia) au IIIème siècle. Leur père, dénommé Urbain, était un magistrat romain.
    Leur précepteur, Ermete, qui était secrètement un aristotélicien, les initia au Livre des Vertus. Ainsi les deux jeunes femmes se convertirent à la vraie foi, répudiant les fausses idoles. Urbain, avisé de l'intention de ses filles, fit assassiner le précepteur et chercha par tous les moyens à éloigner les sœurs de leur foi, mais rien ne put diminuer la volonté de Barbare et Monique.

    Il les fit alors enfermer dans une tour et les fit vivre dans l'opulence et de luxe pour les faire embrasser le style de vie des riches. Cependant, les deux sœurs réussirent à sortir de la tour et, chaque nuit, distribuaient leurs richesses aux pauvres, y compris leurs somptueux vêtements. Elles brisèrent également les riches idoles que leur père avait fait placer dans la tour et en distribuèrent les fragments précieux aux pauvres gens.
    Comme les pauvres s’étonnaient d’un tel comportement, Barbare et Monique prêchèrent alors les enseignements du Livre des Vertus afin de les convertir à l'aristotélisme.
    Ainsi, à chacune de leurs excursions nocturnes, elles prêchèrent la parole d'Aristote. L’exemple d'amitié qu’elles donnaient aux pauvres ainsi que la conviction et la tempérance de leur élocution firent en sorte que gravitèrent autour d’elles un nombre toujours croissant de personnes, qui embrassèrent l’une après l’autre la vraie foi en abandonnant leurs croyances païennes.
    Leur père, avisé de tout cela, les confia au préfet Dione, qui les dénonça pour impiété.

    Il ordonna que les jeunes femmes soient emprisonnées. Leur mère, venue leur rendre visite accompagnée d’autres matrones, les conjurèrent d'abjurer, mais les larmes maternelles ne réussirent pas à émouvoir Barbare et Monique.

    « Nous adorons le seul vrai Dieu et suivons nos uniques maîtres, Aristote et Christos. »

    Le préfet condamna alors les sœurs à être mises à nu et flagellés publiquement après qu’on leur ait rasé la tête. Émues devant tant de cruauté, les femmes de la place couvrirent les deux pauvres jeunes femmes de leurs manteaux et les bourreaux, après des longues heures de torture, impressionnés par la force de la foi des jeunes femmes, furent épuisés.

    Dione les fit alors lier à une grande roue métallique qui, en tournant, aurait dû écarteler les deux saintes. Or, au premier tour effectué par la roue, celle-ci, grâce à l’intervention de l'Archange de l'Amitié, se cassa en tuant les bourreaux et en produisant la stupeur de l’assistance. Le préfet, stupéfait par les événements et furibond devant son impuissance, fit mener Barbare au temple d'Apollon pour l'obliger à brûler de l’encens à la divinité, mais grâce aux ferventes prières de la sainte, la statue du dieu tomba du piédestal et tua le malveillant Dione. Devant ce spectacle, toutes les personnes présentes se convertirent à la foi aristotélicienne et aidèrent les deux jeunes femmes à s’enfuir.

    Elles traversèrent la province et ne manquèrent pas une seule fois de faire le bien autour d’elles, bien qu’elles n'avaient maintenant presque plus rien.
    Arrivant prés d'une ville, elles furent hébergées par une modeste famille d'aristotéliciens, qui vivait dans une petite maison à la lisière de la foret.
    Bien qu’éprouvées par le voyage, elles insistèrent pour aider la famille aux travaux des champs et refusèrent de manger de la viande.

    « Dieu nous a donné tout ce dont nous avions besoin pour vivre et a fait en sorte que le travail nous procure de la nourriture ; le travail même est donc une forme de glorification du Très-Haut. S'occuper des champs et des bêtes est une manière de montrer notre amour pour ce que Dieu nous a offert. »

    La dimanche, les deux saintes guidaient la prière de la petite communauté des fidèles qui s'était créée grâce à leurs enseignements. Elles étaient tellement admirées que les fidèles les appelaient « monseigneur. »
    Un homme de grande famille assistait ce jour à la célébration du rite.
    Pendant le partage du pain, il dépassa la file des fidèles, en prétendant avoir la priorité, hurla ceci devant le refus des deux saintes célébrant la messe : « Je suis un noble, appartenant à une très ancienne famille, vous ne voudriez tout de même pas me faire attendre comme les petites gens ? »

    Barbare lui répondit alors :
    « Je ne sais pas quel titre précis vous possédez mais, comme nous l’enseigne le second prophète, la véritable noblesse est celle de l'esprit.
    Si vous ne comprenez pas cette vérité ni ne la cultivez pas dans votre cœur, un câble aura plus de facilités à passer par le chas d’une aiguille que vous à entrer au paradis. »

    Le noble, fulminant, quitta l'assemblée, non sans avoir auparavant menacé les deux femmes pour avoir osé le défier.
    Il les menaça de les dénoncer aux autorités.

    Les deux sœurs tentèrent de fuir et de rejoindre le Picenum, mais elles furent arrêtées et menées au préfet d'Interamniun (Teramo) qui les condamna à mort.
    Les sœurs furent portées sur la Cecilia où Barbare fut lapidée pendant que Monique fut rouée jusqu’à la mort.

    Malgré l’interdiction, des fidèles s’étaient réunis sur les lieux du martyre.
    Pour éviter des problèmes d'ordre public, le préfet fit transporter, la nuit, les corps des jeunes femmes jusqu'à Silvi et les porta sur un bateau. Une fois au large, il leur attacha une pierre autour du cou et les jeta à l’eau.

    Mais une certaine matrone romaine de nom Plautilla fin un rêve dans lequel elle vit les martyres lui indiquant le lieu où trouver leurs corps, en l'invitant à se convertir.
    Plautilla se rendit à l'aube sur la plage de Silvi et, avec grande stupeur, vit deux dauphins qui transportaient chacun une sainte en les portant jusqu'à la plage.
    Plautilla enterra les saintes non loin de la ville.

    Dès le IVème siècle, une basilique fut élevée sur leur tombe et deux plages de Silvi furent dédiées aux saintes : la plage de Sainte Monique et la plage de Sainte Barbare.
    Aux environs de 1230, lors de la fondation de la ville d'Aigle par Federic II Hohenstaufen de Svevia, les dépouilles des saintes furent transportées dans la nouvelle cathédrale qui leur fut dédiée.
    À Silvi, ils reste leurs deux crânes, et leurs mains furent portées à Teramo en souvenir de leur captivité.

    Éléments connexes :
    La tour et les deux dauphins.
    Patronnes de Molise et d’Abruzzi.


    Traduit par monseigneur Wilgeforte de Torretta-Granitola



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:13 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Saint-Benoît
    Patron du clergé et du monachisme


    Introduction :

    Benoît de Pise Yaolo, Ben pour les afficianados ou Saint Benoît pour les aristotéliciens, fondateur de l'ordre bénédictin désormais éteint et surtout inspirateur de l'essor monastique. Il est considéré comme le Saint Patron des ordres religieux aristotéliciens et du monachisme, inspiré par la Tablette d'Oane, rédacteur de la Règle Saint-Benoît (mère de toutes les autres chartes internes aristotéliciennes) et des 12 préceptes portant aussi son nom destiné à civiliser un peu la vie de la cité.

    Enfance :

    Le petit ben est né vers l’an 480 dans une famille de snobinards romains. En proie à une crise existentielle et rejetant le mode vie dépravé de son milieu, il s'intéressa à l'étude de la logique d'Aristote et au mysticisme de Christos.

    A cette époque, une bonne part des populations rurales des Royaumes d'occident était la proie des pires hétérodoxies. Le petit ben rencontra un vieil homme, un ermite, sur un marché. Benoît lui demanda pourquoi il vivait ainsi, différent des autres, marginal parmi les marginaux. Le vieil homme lui répondit par la réponse de Christos : " Disciples ! Vivez pour les autres au lieu d’attendre des autres qu’ils vivent pour vous. C’est à la cité d’accueillir les marginaux, et non aux marginaux d’aider la cité. "

    L’ermite lui apprit que la morale qui ouvre à Dieu doit être transmise aux hommes unis dans la même cité. Pour les guider, il faut la raison. Celle-ci vient par l’éducation en suivant les sages, les hommes et femmes mûrs, qui ont avancé sur la route de la Vérité. Ainsi peut surgir la morale qui ouvre à Dieu et donne la paix dans la "grande boulasse". Ils se mirent à parler, à discuter. Leur échange dura trois jours et trois nuits Ils n’en eurent cure, continuèrent ainsi et ils finirent par s’endormir...

    Lorsqu’il s’éveilla, Benoît était seul, l’ermite avait disparu. Sa voix résonnait encore en lui en une phrase qui resta gravée jusqu’à ses dernieres gouttes de vie : "une cause finale est une intelligence pure, une divinité. Si on remonte l’ordre des causes et des effets, on ne trouve qu’une seule cause finale. Donc Dieu est unique … De Dieu il n’y en a qu’un, ce moteur immobile du monde, cette volonté parfaite qui est la source de toute substance, de tout mouvement. Dieu est la finalité cosmique de l’univers.". Benoît tomba à genoux, saisit par l’intensité de la révélation qui se faisait jour en lui. Benoît rejeta les faux dieux des mondes obscurs tant il fut illuminé par la lumière de la Révélation.

    Vocation:

    Ben demanda l’autorisation de partir à ses parents. Devant sa résolution, son père ne put que se plier à sa décision, il lui confia une bourse dodue et Benoît s’en fut. Il fréquenta les doctes aristotéliciens, se prêtant à leur jeu de réflexion. Il lut tous les livres que lui confiait ses maîtres. On le pressait d’entrer en religion, mais il ne se sentait pas prêt.

    Il découvrit avec émotion la Raison, le logos mais aussi la Cité et l’esprit de la Cité. Agé de 21 ans, il partit à nouveau et gagna la Gaule, terre sauvage encore pour une grande partie de son territoire. Il voulait être seul face à la création, devenir sage par l’observation du grand œuvre divin.

    Il se construisit un refuge sur une montagne environnée de forêts. Il apprit à vivre loin des hommes et se mit à méditer l’enseignement reçu, apprenant des bêtes et de lui-même, confronté qu’il était à un milieu étranger. Sa nourriture se composait de poissons qu’il pêchait dans un lac à l’eau pure et de quelques légumes et fruits sauvages qu’il cueillait. Son intelligence et son charisme, dynamisé par cette saine nourriture atteignirent un haut niveau de développement. Les bêtes sauvages le laissait passer parmi elles sans s’effaroucher pour les plus faibles, sans l’attaquer pour les plus fortes. Son corps se sentait pleinement en harmonie avec la nature mais son âme d'animal social ressentait souvent la solitude le soir au coin du feu.

    Son intelligence devint aiguë, sa pensée devint totalement aristotélicienne en même temps que son âme. La Raison était en lui. Pendant 9 ans, il découvrit l’absence des hommes, réfléchit à leurs vices et à leur travers, médita sur leur beauté et leurs vertus. Il fit alors l’expérience profonde de la Morale qui seule put le conduire, le mener à rester homme selon la Raison. Il eut l’expérience intime du lien entre l’Homme, la Raison et la Morale. « Tout est question de proportions et de rythmes harmonieux ». Il comprit alors l’enseignement de Christos " La foi apporte la vérité. Mais pour la comprendre, il nous faut user de la raison. " Il prit conscience de la beauté du monde, de la beauté de l’Homme, son âme dénuée de tous les artefacts perçut que La beauté sensible est une image de la Beauté éternelle que l'âme a toujours déjà contemplée. Sa connaissance de la morale, de la raison et des vertus s'était beaucoup dévellopée mais de façon trop théorique et Ben ressentait de plus en plus le besoin de passer à la pratique.

    Une nuit, il fit un rêve étrange : une roue tournait dans un ciel pourpre, sur ces barreaux siégeaient des démons munis de fouets qu’ils faisaient claquer sur le dos de bœufs. Leurs yeux étaient voilés, sur chaque voile figurait le nom d’un vice : luxure, avarice, orgueil…. La roue était animée par l’avancée de ces bœufs liés à elle. Ces bœufs marchaient, marchaient sans cesse, tournant en rond dans un mouvement qui faisait tourner la roue. Sur chaque bœuf était marqué un nom, l’un d’entre eux portait celui de Benoît. Chacun d’entre eux était solitaire, ne voyait rien d’autre que ce ciel pourpre à travers son voile. Alors il sut, L'homme sage doit participer à la vie de la cité où il devait apporter les fruits de sa sapience. Dès qu’il fut éveillé, Benoît s’activa. Il prépara ses maigres affaires et s’en fut dans les cités des hommes.

    Monde:

    Benoît s’installa sur les places publiques, les places du marché, et il se mit à prêcher. Il raconta aux femmes, aux hommes et aux enfants présents les vertus, la nature et son enseignement, la beauté profonde de l’homme. Son message était simple, c’était celui de Christos : " Si pour vous la vie n’a pas de sens, alors aimez la vie plus que le sens de la vie. N’attendez pas de mourir pour comprendre que vous passez votre vie à côté de la vie. Rappelez vous : Nous ne sommes pas nés seulement pour mourir, nous sommes nés pour vivre. ". Il leur disait aussi l'Etre Divin est tout-puissant ET l'essence des choses est dans les choses-mêmes, et leur donne forme. La forme idéale est la cité pour l’homme éduqué puisse atteindre le bonheur.

    On se moqua de lui, certains lui jetant même des pierres. La milice l’arrêtait parfois, le bastonnant et le conduisant aux portes de la ville. Pourtant, il continua son œuvre. Certains, de tous âges, le suivaient, de village en village, de ville en ville. Benoît découvrit alors les difficultés de l’enseignement. Ces hommes et ces femmes qui le suivaient écoutaient sa parole, certains accomplissant les tâches nécessaires à ce que tous vivent. Faire comprendre que les choses sont des copies des Idées, qu’il faut donc toujours œuvrer sur les choses pour que l’idée soit le plus purement exprimée. Il vit alors que son enseignement portait ses fruits avec ceux qui fournissaient un effort et travaillaient pour tous.
    Il l’imposa à chacun. Certains se détournèrent de lui, le quittèrent. Tous les autres formèrent alors la communauté errante. Les plus agiles se mirent à prêcher eux aussi.

    Les pas de la communauté les menèrent en Bourgogne, terre barbare et païenne s'ouvrant peu à peu à la civilisation aristotélicienne. Les villages les reçurent avec respect, un lien intangible se tissait. La foule se pressait à sa venue, l’écoutait avec amour et compréhension. Devant l’afflux de Burgondes suivant son enseignement, la princesse Clothilde, la future épouse de Clovis, roi des Francs, le fit venir au palais des rois burgondes.

    Benoît et Clotilde éprouvèrent un amour intense l’un pour l’autre. Ils n’y succombèrent point cependant. Benoît sut lui faire suivre les sentiers de son prêche, Clothilde réussit à convaincre son père d’écouter à son tour. Il le mit à l’épreuve de ses prêtres devant l’assemblée des nobles burgondes. Pendant une semaine, ils débattirent, pendant une semaine Benoît fit front et démonta une à une les valeurs païennes de ceux-ci. L’Assemblée aristocratique était mouvante, les prêtres leur apportait l’aide d’un pouvoir sur les hommes. Benoît comprit alors l’adage de Christos et le clama d’une voix de stentor, haute et forte, intelligible par tous : " Il n’est de noblesse que d’âme, et c’est dans votre cœur qu’il vous faut être noble. Mais sachez que même ainsi, vous serez vulnérable, car la noblesse est souvent blessée par la bassesse. "

    Les nobles burgondes comprirent son message, ils l’acclamèrent alors, chassant la fausse religion et ils demandèrent à leur Roi de l’entendre en face à face. Pendant trois jours, le Roi et Benoït conversèrent et Benoît conquis le cœur et l’esprit de cet homme indomptable. Il se convertit aristotélicien et tous les Burgondes à la suite de leur roi, heureux qu’il ait compris le message du saint homme.. Seul l’honneur permet d’éviter la bassesse lui apprit le roi. Et Benoît apprit ainsi l’intérêt du pouvoir des hommes sur les hommes, de ces chefs respectés qui mènent leur peuple à la rencontre de l’avenir. Il sut que c’est par eux aussi qu’il faut s’adresser pour que la Raison soit parmi tous les hommes. Ben dit alors à ce sujet dans un lettre à un ami : "La vie de la cité ne peut se dérouler que dans l'ordre établi. La seule grâce, dont le suzerain tire sa légitimité, découle d'un ordre voulu par le Divin. Contester l'ordre établi revient à sombrer dans la tentation du chaos et de la créature sans nom. Gare tout de même au suzerain qui oublie notre autorité canonique et s'éloignent de nos enseignements dogmatiques."


    Tablette et Lois :

    Le roi attribua à Benoît une terre à Cluny pour qu’il puisse installer sa communauté. La communauté prit son essor. Les bâtiments furent érigés, les moines assemblés en un lieu où chacun pouvait venir trouver la sagesse. A la tête de ce premier monastère, il maintint fermement la vie régulière : aucun moine n'eut plus la licence, comme précédemment, de dévier du chemin de la sainte vie en s'écartant à droite ou à gauche. De rage, les frères perdirent la tête. Ils cherchèrent le moyen de le faire mourir. Par sa puissante prière et par ses bénédictions, Benoît dévoile chacune des intrigues machiavéliques, et tente de démasquer les attaques de l’antique ennemi. Ben se posa donc la question des règles de morale idéale pour organiser la cité et un communauté monastique.

    Suivant le conseil du Christos : « Si l’on refuse de vous accueillir et d’écouter vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville en secouant la poussière de vos pieds », Benoît quitte le monastère et revient s’installer à les hauteurs du Mont Cassin, ancien haut-lieu hétérodoxe. L'homme de Dieu dès son arrivée brisa l'idole, renversa l'autel. Le sans-nom se déchaîne et use d’artifices les plus divers pour entraver la construction du monastère… Au pire moment et en proie au désespoir, Dieu lui donna un coup de pouce dans son entreprise et Saint benoît fit un rêve étrange: " ... Au centre d'un oasis se dressait une stèle sur la quelle était fixée la tablette d'Oane, la fameuse tablette reprenant les commandements de Dieu. Cette Pierre qui avait été gravée par le doigts du Créateur et confié à la première communauté pour qu'elle n'oublie jamais qu'au delà de l'Amour nous étions aussi lié à la loi de la Création. Cette pierre qui pourtant aurait du disparaître avec la cité était là, intacte. Dans son trip onirique, Il vit un homme l’inviter à s’approcher, il semblait âgé et portait la barbe.... Il ressemblait aux portrait antiques Aristote, mais ça aurait pu être Christos ou même Oane. L’homme ramassa du sable, mais peut être que c’était du sel... Une femme portant une cruche s’approcha de lui et l’homme versa le sable dans la cruche. La femme se dirigea alors vers la stèle et versa le contenu de la cruche sur la pierre... ce n’était pas du sable, ni du sel, ni quoi que ce soit qu’il connaissait... On aurait dit qu’un arc-en-ciel se déversait sur la pierre et elle se mis à rayonner de mille feux. La tablette brillait mais sans l’éblouir, et les mots bien qu’écrit dans une langue que désormais l'homme ne savait plus lire, lui paraissaient familier. Ben s'entretient longuement avec le couple, ils dirent qu’ils représentait à la fois ce qui fut et ce qui serra, ils lui expliquèrent que la tablette avaient été préservée mais retirée de la vue des hommes car ils n’étaient pas encore prêt à la regarder, mais que lui Benoît de Pise Yaolo pourrait peut être traduire un texte qu’Aristote avait ramené après avoir découvert et déchiffré la pierre. Ils lui montrèrent où ce texte avait été caché et oublié ... "

    Et le matin en se réveillant , il savait ou se rendre... un lieu très proche: une crypte mortuaire dans une grotte bien cachée à la base du Mont Cassin. Ben y trouva comme son rêve lui avait montré une envelloppe de cuir scellée contenant plusieurs rouleaux d'antiques parchemins en mauvais états. Aristote les avait rédigé en respectant le style gréco-alexendrin en vigueur à son époque et la traduction fut longue et laborieuse. Fort de sa connaissance indirecte de la Loi Divine donné par la Tablette d'Oane, Ben va rédiger dans son scriptorum 12 préceptes afin d'encadrer un minimun les moeurs relachées dans la cité ainsi que la fameuse règle monastique qui désormais portent tout deux son nom. Benoît développa son message d'ordre et de paix, seule garante d’une communauté d’hommes et de femmes tournées vers la vérité et l’éducation à la vérité.


    Cette expérience a transformé sa vie et lui a donné l'inspiration nécessaire pour continuer son oeuvre. Le nouvel édifice qu'il aidait à créer fut un jaillissement plutôt qu'une construction. Des hommes silencieux apparaissaient dans la campagne ou dans la forêt, creusant, défrichant, bâtissant. D'autres hommes silencieux qu'on ne voyait pas se tenaient assis dans le cloître glacé, fatiguant leurs yeux et tendant leur esprit, péniblement occupés à copier et à recopier les manuscrits qu'ils avaient sauvés. Nul ne contestait ou ne renonçait, nul n'attirait l'attention sur ce qu'il faisait mais, peu à peu, les bois marécageux devenaient un ermitage, une maison religieuse, une ferme, une abbaye, un séminaire, une école, une cité. Des routes, des ponts la mettaient en rapport avec d'autres abbayes et d'autres cités qui avaient grandi de la même manière.


    La communauté bénédictine fut ainsi fondée. Le travail y est l’axe qui permet à la raison de se développer pour la satisfaction de tous. La vigne est l’essentiel des travaux manuels, car comme le disait Benoît : « c’est le sang de la terre, don de notre seigneur aux hommes. Par ce sang, faisons fructifier la maison des hommes pour la grandeur de dieu ». Chacun avait sa place, pouvait en changer. La recherche de la beauté dans le travail car La beauté sensible est une image de la Beauté éternelle que l'âme a toujours déjà contemplée et découvrir les proportions, les mesures et les rythmes harmonieux qui permettent sa manifestation. Benoît suivait en cela les principes d’Aristote, L'essence des choses est dans les choses-mêmes, et leur donne forme. Benoît n’oublia point l’éducation des hommes : des prêtres dans chaque village, des évêques pour les mener, des moines itinérants pour sans cesse les épauler et leur faire partager la sagesse. A ceux qui protégeaient la communauté étaient réservées les part de viande pour qu’ils puissent être forts. A ceux qui prêchaient auprès des burgondes étaient attribués en priorité les fruits et les légumes pour que leur charisme se développent au mieux ; le poisson pour ceux qui restaient à l’abbaye, travaillant sur les causes premières et l’étant, leur intelligence devait être la plus vive car comme le dit Aristote : « Parce que le bien ultime réside dans le divin, sans nul doute et pour identifier le bien, il suffit donc de s’attacher à l’analyse de l’essence du divin. La substance du tout puissant étant intelligibilité pure et parfaite, le bien ne peut être que perfection de la substance, et donc de la nature d’une chose. »

    Un abbé pour diriger la communauté, un conseil pour l’épauler et prendre en charge les moines en petits groupes, chacun trouvant un guide toujours présent. La Bourgogne devint une grande terre de la religion aristotélicienne.


    Les 12 préceptes de Saint-Benoit :
    1) Un seul Dieu tu adoreras et aimeras parfaitement.
    2)Son Saint Nom tu respecteras, fuyant blasphême et faux serment.
    3)Le jour du Seigneur garderas, en servant Dieu dévotement.
    4)Tes père et mère honoreras, tes supérieurs pareillement.
    5)Meurtre et scandale éviteras, haine et colère Identiquement.
    6)La pureté observeras, en tes actes soigneusement.
    7)Le bien d'autrui tu ne prendras, ni retiendras injustement.
    8)La médisance bannira, et le mensonge également
    9)En pensées, désirs, veillera à rester pur entièrement.
    10)Bien d'autrui ne convoiteras pour l'avoir malhonnêtement.
    11)Foi et Raison te guiderons simultanéement.
    12)Seuls Aristote et Christos tu loueras, évitant les faux prophètes.

    Règles de l'Ordre de Saint Benoît



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Dernière édition par Kalixtus le Dim Sep 24, 2023 3:14 am; édité 1 fois
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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:14 am    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

    Annexe à l'hagio : Règle de St-Benoit
    mère de toutes les autres chartes internes aristotéliciennes


    PROLOGUE

    Écoute, mon fils, l'enseignement du maître, ouvre l'oreille de ton coeur ! Accepte volontiers les conseils d'un père qui t'aime et fais vraiment tout ce qu'il te dit. En travaillant ainsi à obéir, tu reviendras vers Dieu. En effet, en refusant d'obéir par manque de courage, tu étais parti loin de lui. Maintenant, c'est donc à toi que je parle, à toi, c'est-à-dire à tout homme qui renonce à faire sa volonté égoïste et qui prend les armes très fortes et belles de l'obéissance pour combattre sous les ordres de Christos, le vrai Roi, notre Messie. Avant tout, quand tu commences à faire quelque chose de bien, supplie Aristote par une très ardente prière de conduire lui-même cette action jusqu'au bout. Il a bien voulu faire de nous ses enfants. Aussi nous ne devons jamais lui faire de la peine par notre mauvaise conduite. Oui, les dons qu'il a mis en nous, nous devons toujours nous en servir pour lui obéir. Sinon, il sera comme un père en colère qui punit ses enfants et il nous enlèvera notre héritage.
    Et même, si nous refusons de le suivre jusqu'à la gloire, il sera comme un maître terrible qui se fâche à cause de nos fautes. Et il nous condamnera à une punition sans fin comme des serviteurs très mauvais.

    LE SUPERIEUR

    Le Supérieur, celui qui est digne d'être à la tête d'une communauté, doit toujours se rappeler le nom qu'on lui donne. Il doit prouver par ses actes son nom de « supérieur ». C'est pourquoi il ne doit rien enseigner, rien établir, rien ordonner en dehors des commandements de Dieu. Mais ses ordres et ses enseignements agiront comme un ferment pour répandre la justice de Dieu dans le coeur de ses disciples. Le Supérieur doit toujours se rappeler ceci : le jour terrible où Dieu jugera les hommes, il examinera ces deux choses : son enseignement et l'obéissance de ses disciples. Le Supérieur doit le savoir : si, parmi ses brebis, le père de famille en trouve une en mauvais état, c'est le berger qui en portera la responsabilité. Au contraire, si le berger se fatigue beaucoup pour des brebis qui ne restent pas tranquilles et qui n'obéissent pas, s'il fait tout ce qu'il peut pour les guérir de leurs actions mauvaises, au jour du jugement, Aristote le déclarera innocent. C'est pourquoi, quand quelqu'un reçoit le nom de Supérieur, il doit conduire ses disciples en les enseignant de deux façons : Tout ce qui est bon et saint, il le montre par ses paroles, et encore plus par son exemple. Pour les disciples qui ont le coeur docile, c'est par ses paroles qu'il présente les commandements de Dieu. Mais pour ceux qui ont le coeur dur et pour ceux qui comprennent moins bien, c'est par son exemple qu'il fait voir les commandements de Dieu. Et quand le Supérieur explique à ses disciples ce qui est mal, c'est aussi par son exemple qu'il montre qu'on ne doit pas le faire. Sinon, lui qui enseigne aux autres, il sera condamné. Et s'il commet des péchés, un jour Dieu lui dira : « Tu récites mes commandements : mais pourquoi ? Tu parles de mon alliance : pourquoi donc ? Toi, tu détestes tout règlement. Tu jettes mes paroles derrière toi ! ». Et aussi:« Tu remarques la paille dans l'oeil de ton frère, mais tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien !». Le Supérieur prend tous ses repas avec les hôtes et les étrangers. Mais quand il y a moins d'hôtes, il peut inviter à sa table les frères qu'il veut. Pourtant, il laissera toujours un ou deux anciens avec les frères pour maintenir le bon ordre.


    LE SUPÉRIEUR AIME TOUS LES FRÈRES SANS FAIRE DE DIFFÉRENCE
    Dans le monastère, le Supérieur ne fera pas de différence entre les moines. Il n'aimera pas un frère plus qu'un autre, sauf s'il en trouve un qui agit mieux ou qui obéit mieux que les autres. Il ne fera pas passer l'homme libre avant celui qui était esclave, sauf pour une bonne raison. Mais si, pour une raison juste, le Supérieur pense qu'il faut agir ainsi, il le fera sans tenir compte du rang des frères dans la communauté. En dehors de ce cas, chacun gardera son rang d'entrée au monastère. En effet, esclave ou homme libre, tous nous sommes un dans Christos et nous portons tous la charge du même service pour l'unique Dieu. Non, Dieu ne fait pas de différence entre les hommes. La seule chose qui compte à ses yeux, c'est d'être meilleurs que les autres par nos actions bonnes, et d'être humbles. C'est pourquoi le Supérieur aimera tous les frères d'un amour égal. Il appliquera les mêmes règles à tous, mais selon les mérites de chacun. Obéir en tout aux ordres de le Supérieur, même si celui-ci se conduit autrement, espérons que non ! -. Dans ce cas, rappelle-toi le commandement de Christos : « Faites ce qu’ils disent et ne faires pas ce qu’ils font ! ». Le Supérieur prendra un très grand soin des frères qui ont fait des fautes. En effet, « ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin du médecin, mais les malades »

    LE SUPÉRIEUR AGIRA COMME LE BON BERGER
    Le Supérieur doit faire tout ce qu'il faut et très vite, pour ne pas perdre une seule brebis du troupeau que Dieu lui a confié. Pour cela, il se sert de toute son intelligence et de toute son habileté. En effet, il le sait : il a reçu la charge de conduire des personnes malades et non pas de faire peser un pouvoir exagéré sur des personnes en bonne santé. Il aura peur de la menace que Dieu a faite par la bouche du prophète Aristote : « Les brebis que vous trouviez grasses, vous les avez prises. Mais les faibles, vous les avez chassées » Le Supérieur imitera la tendresse du bon berger qui laisse ses 99 brebis sur les montagnes pour aller chercher une seule brebis perdue. Il a tellement pitié de la faiblesse de cette brebis qu'il va jusqu'à la mettre sur ses épaules saintes et il la ramène ainsi vers le troupeau.

    BIEN ET OBJETS DE L’ABBAYE

    Pour s'occuper des biens du monastère : outils, vêtements et tous les autres objets, le Supérieur choisit des frères en qui il a confiance. C'est leur bonne conduite et leur façon de faire qui guident son choix. Le Supérieur leur donne la responsabilité de ces différents objets, comme il le juge bon. Alors les frères en prennent soin et ils les rangent. Le Supérieur aura la liste de ces choses. Ainsi, quand les frères se succèdent dans un service, le Supérieur sait ce qu'il donne et ce qu'il reçoit. Si quelqu'un traite les objets du monastère sans propreté ou avec négligence, on lui fera des reproches. Si ce frère ne se corrige pas, on le punira selon la Charte de Charité.

    LES MALADES

    SERVIR LES MALADES, C'EST SERVIR DIEU
    Avant tout et par-dessus tout, il faut prendre soin des frères malades. On les servira vraiment comme Christos lui-même, parce qu'il a dit : « J'ai été malade, et vous êtes venus me visiter ». Et : « Ce que vous avez fait à l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous l'avez fait ».

    COMMENT SOIGNER LES MALADES
    Les malades ont un logement à part, exprès pour eux. Pour les servir, on leur donne un frère qui respecte Dieu avec confiance, qui est plein de dévouement et soigneux. Chaque fois que c'est nécessaire, on offre aux malades de prendre un bain. Mais on le permet plus rarement à ceux qui sont en bonne santé et surtout aux jeunes. De plus, on permet aux frères qui sont très faibles de manger de la viande pour refaire leurs forces. Mais, quand ils vont mieux, tous se privent de viande comme d'habitude. Le Supérieur veillera avec très grand soin à ce que les cellériers et les infirmiers ne soient pas négligents avec les malades. En effet, c'est le Supérieur qui est responsable de toutes les fautes de ses disciples.

    LE TRAVAIL MANUEL

    La paresse est l'ennemie de l'âme. Aussi, à certains moments, les frères doivent être occupés à travailler de leurs mains. A d'autres moments, ils doivent être occupés à la lecture de la Parole de Dieu. C'est pourquoi nous croyons qu'il faut organiser ces deux occupations de la façon suivante : De Pâques au 1er octobre, en sortant de l'office de Prime, les frères font le travail nécessaire jusqu'à 10 heures environ. De 10 heures jusqu'à l'office de Sexte, ils font leur lecture. Après Sexte, en sortant de table, ils se reposent sur leur lit dans un silence complet. Ou bien, quand un frère veut lire en particulier, il lit tout bas, sans gêner les autres. On dit None plus tôt, vers 2 heures et demie. Puis les frères recommencent à travailler jusqu'à Vêpres. Quand ils doivent rentrer les récoltes eux-mêmes, parce que c'est nécessaire là où ils sont, ou bien parce qu'ils sont pauvres, ils ne seront pas tristes. En effet, quand ils vivent du travail de leurs mains, comme nos Pères, alors ils sont vraiment moines. Pourtant, on fera tout avec mesure, à cause de ceux qui sont faibles. Du 1er octobre jusqu'au début du Carême, le matin, les frères font leur lecture jusqu'à 8 heures environ. Puis, vers 8 heures, ils disent Tierce. Ensuite, ils font le travail qu'on leur a commandé jusqu'à 3 heures de l'après-midi environ. Au premier signal de None, tous les frères laissent leur travail pour être prêts au deuxième signal. Après le repas, ils lisent de nouveau ou ils étudient les psaumes. Pendant le Carême, ils font leur lecture depuis le matin jusqu'à 9 heures. Puis ils font le travail qu'on leur a commandé jusqu'à 4 heures de l'après-midi. Pendant ce temps du Carême, chaque frère reçoit un livre de la bibliothèque. Il le lira à la suite et en entier. On distribue ces livres au début du Carême. Avant tout, on nomme un ou deux anciens qui circulent dans le monastère au moment où les frères font leur lecture. Ils les surveillent : il y en a un peut-être qui n'a de goût à rien. Il passe son temps à ne rien faire ou bavarde au lieu de s'appliquer à la lecture. Ce frère se fait du tort à lui-même et, de plus, il distrait les autres. Quand on trouve un moine de ce genre - espérons que non ! -, on lui fait des reproches une fois, deux fois. S'il ne se corrige pas, on le punit selon la Charte pour que les autres en éprouvent de la crainte. Un frère n'ira pas avec un autre frère quand ce n'est pas le moment. Le dimanche, tous les frères s'occupent à la lecture, sauf ceux qui sont responsables de services divers. Si un frère négligent ou paresseux ne veut pas ou ne peut pas méditer ou lire, on lui commande un travail pour qu'il ne reste pas sans rien faire. Quant aux frères malades ou de santé fragile, on leur donne une occupation ou un métier qui leur convient. Ainsi, ils ne restent pas inoccupés, et pourtant ils ne sont pas écrasés par un travail trop dur, ou ils n'ont pas envie de le fuir. Le Supérieur doit tenir compte de leur faiblesse.

    ROUTE VERS LE NOVICIAT :

    UNE ENTRÉE DIFFICILE
    Quand quelqu'un arrive pour mener la vie religieuse, on ne le laisse pas facilement entrer. Mais on suit le conseil de St-Benoit: « Cherchez à savoir si l'esprit qu'ils ont vient de Dieu ». Pourtant, celui qui arrive continue à frapper à la porte. Après quatre ou cinq jours, on voit qu'il supporte avec patience le mauvais accueil et les difficultés qu'on lui fait. Et il demande toujours à entrer au monastère. Alors on lui permet d'entrer, et il reste dans la maison des hôtes pendant quelques jours.

    EST-CE QUE LE NOUVEAU VENU CHERCHE VRAIMENT DIEU ?
    Ensuite, il va dans la Crypte des novices, là où ils méditent, mangent et dorment pendant 15 jours. On les confit au Maître des Novices, capable de les entraîner vers Dieu. Ce frère s'occupe d'eux avec le plus grand soin. Il regarde attentivement le nouveau venu. Est-ce qu'il cherche vraiment Dieu ? Est-ce qu'il s'applique avec ardeur au Service de Dieu, à l'obéissance, aux épreuves qui rendent humble ? On lui parle à l'avance de toutes les choses dures et pénibles par lesquelles on va à Dieu.

    UN ENGAGEMENT POUR LA VIE
    Celui qu'on va recevoir parmi les frères promet devant tous, dans l'abbatiale, de rester toujours dans la communauté, de vivre maintenant en moine, et d'obéir. Il fait cette promesse devant Dieu et devant les saints. Alors, s'il lui arrive de se conduire autrement, il doit le savoir : le Dieu dont il se moque le condamnera. Il fait sa promesse par écrit au nom des saints qui ont leurs reliques à cet endroit, et au nom de le Supérieur présent. Cette promesse, il l'écrit lui-même de sa main. S'il est illettré, il demande à un autre de l'écrire pour lui. Le novice trace un signe sur sa promesse et il la met lui-même sur l'autel. Après cela, le novice commence tout de suite ce verset : « Accueille-moi, Aristote, selon ta parole, et je vivrai.
    Ne décourage pas mon attente ». Toute la communauté continue trois fois ce verset, et elle ajoute le « Credo ». Alors le frère novice se prosterne aux pieds de chaque moine afin qu'on prie pour lui. A partir de ce jour-là, il fait vraiment partie de la communauté.

    L’HABIT

    L’Habit donné à l’entrée des moines dans l’ordre doit être porté par tous à tous les jours. Cet habit comprend la robe blanche, le scapulaire noir, la ceinture de cuir et une croix en bois alentour du coup. Ce qui distinguera les pères des frères et oblats sera une croix en argent au lieu de celle en bois.



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:17 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Saint Bernard


    La très édifiante et inspirante vie pieuse de Saint Bernard, pionnier de l’ordre de Cîteaux (dit aussi "Ordo Cisternencis"), Saint patron des croisés et des chevaliers de Dieu.

    Son débuts

    Bernard naît en 1090 à Dijon, d’un père chevalier influent à la cour du duc de Bourgogne et d’une mère issue de la noblesse de robe d’une piété sans borne. Técelin, son père, était un homme d'antique et légitime chevalerie, fidèle serviteur de Dieu et strict observateur de la justice. Il passa sa jeune enfance avec ses plusieurs frères et sœurs à recevoir toute la bonté que deux parents peuvent donner à leur fils. Plus vieux, il eut accès à la meilleure et la plus pieuse éducation possible. Il apprit les langues modernes ainsi que les langues anciennes, il s’initia aux arts politiques, de la guerre. Il apprit à apprécier le travail artistique et il se forgea une forte rhétorique, ce qui devait lui servir ultérieurement. Entre-temps, sa mère eut un songe particulier qui présageait les futures destinées de cet enfant, car elle rêva qu'elle avait donnée naissance à un grand et fort lion qui rugissait; il avait tout le corps d’or, à l'exception du dos qui était blanc. Saisie d'une vive frayeur à ce songe, elle alla consulter un religieux qui, recevant en ce moment le don de prophétie dont était animé Oane quand il disait au Très-Haut : « La langue des lions de Dieu seront teintes du sang des ennemis de la création» répondit à cette femme que la crainte et l'anxiété agitaient: « N'ayez pas peur, vous êtes mère d'un grand et noble lion, qui sera le gardien de la maison de Dieu et qui fera entendre à sa porte de grands rugissements contre les ennemis de la foi. Ce sera, en effet, un prédicateur remarquable, et, tel un lion divin, de sa langue salutaire, il guérira en bien des gens de nombreuses plaies de l'âme ». La femme, pour rendre gloire à Dieu, décida de faire construire une église à Dijon qui plus tard devait passer du clergé séculier au clergé régulier par les soins de Saint Bernard. Bernard, quant à lui, s’était forgé une réputation d’habile orateur et de pieux élève. L’on dit même que grâce à une audace, il réussit à rester chaste malgré les viles avances des filles omnubilées par son physique.

    C’est vers sa vingtième année que Bernard conçut le projet de se retirer du monde; et il réussit en peu de temps à faire partager ses vues à tous ses frères, à quelques-uns de ses proches et à un certain nombre de ses amis. Dans ce premier apostolat, sa force de persuasion était telle, en dépit de sa jeunesse, que bientôt « il devint, dit son biographe, la terreur des mères et des épouses; les amis redoutaient de le voir aborder leurs amis ». Il y a déjà là quelque chose d’extraordinaire, et il serait assurément insuffisant d’invoquer la puissance du « génie », au sens profane de ce mot, pour expliquer une semblable influence. Ne vaut-il pas mieux y reconnaître l’action de la grâce divine qui, pénétrant en quelque sorte toute la personne de l’apôtre et rayonnant au dehors par sa surabondance, se communiquait à travers lui comme par un canal, suivant la comparaison que lui-même emploiera plus tard en l’appliquant au prophète Aristote, et que l’on peut aussi, en en restreignant plus ou moins la portée, appliquer à tous les saints ? Quelques temps après, Bernard choisit la voie religieuse et intégra l’ordre cistercien, récemment fondé suite à une scission avec les dominicains, aujourd’hui disparus.

    Ses talents de prédicateur hors pair furent vite remarqués au sein de l’ordre cistercien. Rapidement, l’ordre cistercien devint de plus en plus important à mesure que Saint Bernard invitait des fidèles de tous les horizons à rejoindre la vie monacale. Bien évidemment, il obtint une voix au chapitre. Au chapitre, il proposera la fondation d’une abbaye fille cistercienne dans sa bourgogne natale : L’Abbaye de La Bussière sur Ouche. Alors que les masses sont toujours rivées aux lèvres de celui que tous apprennent à connaître, et même à craindre chez les hérétiques et les schismatiques, celui qui devait devenir le premier abbé de La Bussière s’organise avec la noblesse locale. Le premier qui répondit au saint appel de Bernard fut le baron de Sombernon, qui proposa une de ses seigneuries, située près de Dijon, pour qu’y soit fondée l’abbaye. Bernard accepta rapidement et bénit le baron au cours d’une messe célébrée sur ladite seigneurie, à laquelle assistèrent de nombreux fidèles bourguignons qui furent automatiquement séduits par le prédicateur qu’était Bernard, qui devint alors le premier abbé de La Bussière au terme des travaux, qui se terminèrent somme tout rapidement. L’abbaye de La Bussière s’implanta donc rapidement en Bourgogne et l’ouverture d’une école au sein même de l’abbaye contribua grandement à sa renommée et aussi à enseigner l’aristotélicisme aux fidèles bourguignons. Aussitôt ouverte, et grâce à la renommée de son abbé, plusieurs nobles vinrent visiter les murs de l’abbaye pour leur retraite. Cette proximité avec les grands politiques de l’époque permit à Bernard de devenir de plus en plus influent.


    Sa renommée auprès des autorités laïques et religieuses locales atteignis bien assez vite les murs de la capitale de papes, où il fut éventuellement invité. À Rome, il profita des bibliothèques pour s’instruire et fit connaissance des figures de proues de la religion de l’époque. Il en convainc plusieurs par son discours de la bonne foi de l’ordre cistercien, qui gagna à être connu à Rome. Toutefois, l’abbaye rappela son abbé pour d’autres tâches. Revenu à La Bussière, Bernard entreprit de nouer des relations diplomatiques avec les jeunes ordres militaires et religieux naissants, créés dans la foulée de la redécouverte des enseignements de Kyrène. Ceux qui furent les plus forts à répondre à l’appel de l’abbé furent les Chevaliers d'un Ordre Militaire Romain, qui encore aujourd’hui sont profondément ancrés dans l’abbaye de La Bussière, où ils contribuèrent notamment à l’établissement de l’école qui encore aujourd’hui fait la renommée de La Bussière.

    Son engagement militaro-religieux

    Ce rapprochement avec les chevaliers, monde qu’il connaissait déjà beaucoup grâce à son père, le convainc du bien fondé d’un bras armé pour l’Église. Il entreprit de nombreuses recherches théologique qui aboutirent à de nombreux écrits comme son fameux essai : La sainte et justifiée violence, référence théologique de tous les chevaliers de Dieu.

    La Sainte et Justifiée Violence (extrait) a écrit:
    Ces mots de Saint Bernard sur "les chevaliers de Dieu" rappellent à tout Aristotélicien que la vie est un combat mené pour Dieu, dont l'issue est certaine, mais s'obtient à un prix qu'il faut payer avec joie : le don de nos vies. (...)Car ce n'est pas sans raison qu'il porte l'épée : il est l'exécuteur de la volonté divine, que ce soit pour châtier les malfaiteurs ou pour glorifier les bons.


    Lorsque, ultérieurement, le pape Honorius II convoqua un concile au sujet des ordres religieux, Bernard s’impliqua grandement prêchant la reconnaissance de plusieurs ordres religieux. Il joua énormément de son influence et devint presque simultanément la vedette de ce concile. Il convainc les rois de France et de Rome (le Saint Empereur Germanique) ainsi que sa sainteté du bien fondé de ces regroupements de fidèles se battant au nom de Dieu. D’abord homme de paix, Bernard écrira un projet de règle pour les Ordres Militaro-Religieux conciliant l'état monastique et idéal chevalresque et posa les bases de ce qui deviendrait la future Congrégation Romaine des Saintes Armées.

    Toujours au sein du concile, Bernard sera confronté à Abélard, un sombre mais influent théologien, convaincu de la petitesse de l’homme, mais également orthodoxe, auquel Bernard rétorque ;
    Citation:
    C’est ainsi que les secrets de Dieu sont mis à jour et que les plus hautes questions jetées au vent?


    Au terme de ce concile, Bernard tentera de convaincre les chevaliers de Dieu nouvellement reconnus d’aller reconquérir la Terre Sainte. À la Pâques Aristotélicienne, Bernard prêche une croisade à Vézelay dans un idéal d'unité et de paix. A Noël, il prêche à Spire. Il intervient aussi à Mayence, dans un élan de sainte bonté humaine, pour empêcher les massacres de spinozistes par des fanatiques endoctrinés par les pouvoirs laïcs. Admiré de tous, plusieurs le suivront sur les chemins vers la Terre Sainte pour y faire croisade sous son saint commandement.

    Citation:
    Qu'ils soient rejetés loin de la cité du Seigneur, ceux qui commettent l'iniquité, ceux qui s'efforcent d'enlever les inestimables richesses que Jérusalem réserve au peuple aristotélicien, ceux qui veulent souiller les Lieux saints et s'approprier le sanctuaire de Dieu. Que les deux glaives des fidèles soient levés sur la tête des ennemis, pour détruire quiconque s'élève contre la foi de Dieu, "pour que les nations ne disent pas: où est leur Dieu ?"


    En chemin, les chevaliers de Dieu rencontre de nombreux pèlerins et fidèles qui se joignent à eux. Ils traversent d’abord la Dalmatie et arrivent en Grèce, où ils se séparent à la recherche des saints lieux mentionnés dans la Vita d’Aristote avant de se reformer. Il traverse le Thésallonique où ils sont accueillis avec indifférence pour finalement arriver aux portes de Constantinople, où les aristotéliciens d’Orient leur donne hospitalisation comme s’ils étaient leurs frères, et ce malgré une religion différente. Les chevaliers continuèrent leurs routes entre vallées et plaines de l’Anatolie avant de finalement arriver aux portes d’Antioche, dont ils entreprennent d’en faire le siège, avec l’appui des quelques aristotéliciens locaux restés fidèles à la vraie foi.

    Saint Bernard de La Bussière prêchant la croisade.



    Peu de temps après, animés et excités par leur foi, les croisés se lancèrent à l’assaut des murs d’Antioche. Les averroïstes qui contrôlaient la ville alors étaient plus nombreux que les croisés, mais ils se battaient avec peu d’ardeur et de conviction, alors que les croisés semblaient infatigables. Devant l’ardeur de ses troupes, Bernard lança, comme s’il voulut prouver quoique ce soit à quiconque :

    Citation:
    Ils vivent sans avoir rien en propre, pas même leur volonté. Vêtus simplement et couverts de poussière, ils ont le visage brûlé des ardeurs du soleil, le regard fier et sévère : à l'approche du combat, ils s'arment de foi au dedans et de fer au dehors; leurs armes sont leur unique parure; ils s'en servent avec courage dans les plus grands des périls, sans craindre le nombre, ni la force des Barbares : toute leur confiance est dans le Dieu des armées; et en combattant pour Sa Cause, ils cherchent une victoire certaine ou une mort sainte et honorable. O l'heureux genre de vie, dans lequel on peut attendre la mort sans crainte, la désirer avec joie, et la recevoir avec assurance!


    Les combats continuèrent et le sang infidèle baigna la terre sainte, mais Bernard était convaincu que telle était la volonté de Dieu. Finalement, après des mois de batailles intenses, Jérusalem redevinrent aristotélicienne, mettant fin à la reconquête de la Terre Sainte. Les croisés ramassèrent plusieurs reliques, érigèrent de nombreux forts et divisèrent la Terre Sainte en plusieurs comtés qu’ils se répartirent équitablement selon le mérite dont ils avaient fait preuve pendant la croisade. Entre-temps, les royaumes aristotéliciens occidentaux avaient préparés une importante flotte grâce à laquelle quelques croisés, dont Bernard, purent retourner chez eux.

    Son apostolat

    Moine engagé aux foucades redoutées des papes comme des princes, brutal dès lors qu'il s'engage, St Bernard est aussi un prêcheur formidable, un écrivain de haute volée, un ascète exigeant et un mystique parmi les plus inspirés.

    Bien plus tard, l’on demanda à Bernard de trancher entre deux papes qui affirmaient avoir respectivement remporté l’élection au conclave, Innocent II et Anaclet. Bernard trancha en faveur d’Innocent II, et grâce à ces talents de diplomates aguerris, acquis à force d’expérience, il rallia le Roi de France et l’Empereur, ainsi que de nombreuses villes italiennes qui s’étaient d’abord rangées pour Anaclet. Après cette ultime épisode, Saint Bernard, abbé de La Bussière sur Ouche, en Bourgogne, se retira dans son abbaye avec ces frères cisterciens.

    Saint Bernard de La Bussière passa ses dernières années à poursuivre son instruction dans divers domaines, dont la cuisine, ainsi qu’à cultiver les terres du domaine de l’abbaye. Il se questionna beaucoup sur sa vie, sur la foi et fit le deuil de ce qu’il n’avait pas pu accomplir de son vivant, priant pour que son successeur puisse…

    Bernard a pris une part décisive à toutes les controverses de son temps, mais il était un homme d'Église plutôt qu'un théologien, quoique le calendrier lui donne le titre de docteur de L’Église. Sa doctrine, comme ses actes, reflète les inspirations d'une nature mystique et contemplative, mais prompte à s'irriter contre tout ce qui peut alarmer ou distraire la piété; non seulement contre toutes les hérésies, mais contre toutes les témérités. Saint Bernard n'a pas été le fondateur de l'ordre de Cîteaux, mais son animateur, sa plus grande gloire : la figure de proue du prodigieux essor des cisterciens, ces « moines blancs » qui ont rénové en profondeur – et durablement – la vie religieuse de l’Occident.

    Dénonciateur des écarts des autres ordres religieux : il n'aura de cesse de critiquer : les écarts faits à la règle de Saint Benoit : mets surabondants, coquetterie, habitudes et trains de vie princiers, le cadre de certains monastères, leur décoration, peintures ou sculptures évoquant des messages bibliques, qui sont utiles au fidèle mais pas au moine.

    Saint Bernard a écrit:
    "O vanité des vanités, mais plus insensée encore que vaine : l'église resplendit sur ses murailles et elle manque de tout dans ses pauvres". "Sans parler de l'immense élévation de vos oratoires, de leur longueur démesurée, de leur largeur excessive, de leur décoration somptueuse et de leurs peintures plaisantes dont l'effet est d'attirer sur elles l'attention des fidèles et de diminuer le recueillement".


    Bernard de La Bussière fit son dernier souffle une journée froide de janvier 1153, après avoir reçu l’onction. Il laissa derrière lui plus de 160 moines à Noirlac nouvellement créée, tandis que la nouvelle famille cistercienne comptait déjà près de 350 abbayes. Ses reliques, composées de sa soutane, de son armure, de sa mitre et de sa crosse, ainsi que son gisant, reposent en l'abbaye de la Bussière.



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    Hagiographie de Saint Bertrand de l'Isle


    Chapitre 1 : L'enfance et la jeunesse de Bertrand de l'Isle

    Bertrand était fils d'Aton, seigneur de L'Isle en Gascogne, et de Gervaise, donc petit-fils du comte de Toulouse, Guillaume Taillefer. Issu de la noblesse, Bertrand fut élevé avec tous les jeunes nobles de son temps, dans le cliquetis des armes, et adoubé chevalier. Jeune chevalier, il voyage avec quelques hommes sous ses ordres. Fervent croyant, il fait souvent escale dans des monastères et des abbayes. Au cours de chacune d'elles, il prit et lit. Il découvre ainsi des textes méconnus ou oubliés parmi lesquels les écrits du prophète Aristote, ceux de Saint-Grégoire de Naziance et de Saint-Orgène ou encore le fameux prêche de Nedjaef qu'il serait le premier à enseigner plus tard. Cette jeunesse faite d'érudition et de voyage transforme l'homme qui ne porte plus d'arme et devient diacre puis aumonier de l'ost comtal. Sa vocation nait à cette période dont il dira plus tard : « Les voyages obligent l'homme à s'ouvrir au monde et ainsi la Création divine façonne l'homme. Il est vivement souhaitable que les jeunes gens partent sur les routes avec de vertueuses intentions, c'est la meilleure éducation qu'ils puissent recevoir. »

    Chapitre 2 : Un évêque attentif aux besoins de ses fidèles qui participe à la vie de la cité

    De retour à Toulouse, un avenir prestigieux lui est promis au sein de la noblesse mais c'est un autre choix que fit le jeune Bertrand de L'Isle en demandant à l'évêque de Toulouse, Izarn , son admission dans le chapitre de la cathédrale. Il choisit ainsi de répandre la Foy plutôt que le Sang. Il prêche et lit encore et toujours. Proche des gens et de leurs préoccupations, il est aimé de beaucoup. La réputation du jeune chanoine dépasse rapidement les limites du pays toulousain et à la mort de leur évêque, Auger en 1083, le clergé et le peuple commingeois vinrent lui proposer l'épiscopat. Voyant là un signe divin, il accepte et rejoint le pays de Comminges. Ainsi le nouveau berger des fidèles commingeois ne se désintéresse pas des problèmes quotidiens de son troupeau, surtout à l'époque où les mauvaises récoltes, les sécheresses, les épidémies et les famines sont monnaie courante. Il est préoccupé de la nourriture de ses ouailles et attentif à leur bien-être matériel. Ainsi, il bénit les pièges d'un chasseur, il remplit les filets d'un pêcheur de la Neste, dans une autre vallée, il rend productif un noyer stérile. Puis traversant un champ cultivé, il libère les paysannes de leur pénible tâche en désherbant définitivement la récolte, enfin, entré dans une auberge, il remplit de vin le tonneau de l'hôtelier.
    Il participera donc à redonner vie à la ville antique et en relever les ruines, à attirer une population jeune et dynamique, à favoriser les échanges et la circulation des monnaies, rendre la justice. Toute la ville s'identifie à l'évêque au point de prendre son nom, comme l'épouse adopte le nom de son mari. Toute au long de sa vie, Bertrand n'a cessé de prêcher que l'homme sage doit participer à la vie de la cité, révélant à qui voulait l'entendre le Songe d'Aristote sur la Cité Idéale.

    Chapitre 3 : Bertrand, l'évêque des voyageurs

    Le diocèse de Comminges était étendu et traversé de nombreuses vallées. Bertrand qui était un homme robuste le parcourait inlassablement, voyageant de village en village, de vallée en vallée. Il n'aimait pas voyager seul. Aussi appréciait-il de se joindre à des groupes de voyageurs rencontrés à l'occasion d'une visite dans une taverne ou sur le marché. Il appliquait à la lettre les recommandations que St Grégoire de Naziance fait à Athénaïs et les enseignait à ses compagnons de route.
    Lors de ses voyages, il partageait toujours le repas avec ses compagnons du moment. Il faisait toujours la même prière avant de manger :

    Citation:
    Ô Très-Haut,
    Toi qui nous donne la chance de partager ce repas
    Bénis ceux qui le partagent et accorde leur Ta divine protection
    Fortifie-nous des enseignements d'Aristote et de Christos
    Fais de la Sagesse et de l'Amitié nos compagnons de route.
    Que les rencontres que nous ferons soient placées
    Sous le signe du Partage et de la Charité.
    Amen


    Chapitre 4 : Bertrand, l'évêque des brigands

    Aimé, respecté et populaire, l'évêque de Comminges était souvent consulté en cas de litige. De nombreux brigands furent donc soumis à son jugement. Le premier d'entre eux fut Jodel, il avait détroussé de riches personnes sur la route de Tarbes. Le malfaiteur fut donc mené devant l'évêque. Celui-ci aurait pris la parole ainsi :
    Vous venez m'enquérir pour porter le jugement de cet homme. Comment te nommes-tu ?
    -Jodel !
    -Pourquoi es-tu là ?
    -Parce que j'ai volé cet homme.
    -Pourquoi as-tu commis ce geste ?
    -Je n'ai pas de quoi me nourrir, la vie est chère et cet homme a tant d'argent qu'il ne sait plus quoi en fait.
    -Je comprends mais cette attitude ne t'apportera rien de bon, tout au mieux un peu d'argent mais aussi beaucoup d'ennuis.
    Rends à cet homme ce que tu lui as pris, prie et viens me voir tous les jours, je ferai mon possible pour te trouver du travail.
    "
    Chaque jour l'homme vint voir l'évêque. Il pria avec lui et travailla à l'église. Il remboursa l'argent qu'il devait à l'homme volé mais continua à venir la rencontre de l'évêque de chaque jour. Après une année, l'évêque l'invita à manger et au cours du repas, les deux hommes eurent cette conversation :
    Comment te sens-tu Jodel ?
    -Bien, très bien. Grâce à vous Monseigneur.
    -Grâce à toi. Toi seul est responsable de ton changement avec l'aide du Très-Haut.
    -Oui mais votre présence près de moi est essentielle pour moi.
    -Cette présence, c'est ce que l'on appelle l'amitié. L’Amitié est la plus grande des richesses si elle est sincère et véritable. Il faut la vivre pleinement au point d'en faire son point faible comme le disait le très saint Grégoire.

    Le repas se poursuivit et alors que les hommes allaient se séparer, Bertrand dit à son ami :
    Jodel, va. Prends la route, tes fautes sont pardonnées. Ne brigande plus. Reviens me voir si tu le souhaites et n'oublie jamais ce que tu as vécu ici.
    -Monseigneur, je ne briganderai plus. Je vous remercie pour votre pardon. Je veux mieux connaître les écrits saints à vos côtés.
    -Ce n'est pas moi qui te pardonne, c'est le Très-Haut. Il pardonne à ceux qui renoncent aux vices pour chercher la vertu. Tu veux étudier les écritures. C'est tout à ton honneur. Alors va, prends la route de St Liziers, rejoins Muret et enfin Toulouse. Rends-toi au séminaire de ma part et étudie. Travaille aussi. Partage avec tous ceux que tu croiseras et donne quelque chose aux pauvres que tu croiseras. Si tu n'as rien de matériel que tu puisses donner, alors donne ton plus beau regard, ta plus douce parole.


    Sur ces mots, Jodel prit la route. On dit que de nombreux brigands vinrent ensuite en Comminges, à la rencontre de l'évêque Bertrand et du pardon. A tel point que la ville fut surnommée la ville des brigands. Quant à Jodel, il étudia et devint un fin connaisseur des écritures, enseignant à son tour au séminaire de Toulouse.

    Chapitre 5 : Fin de la vie terrestre et patronage

    L'évêque de Comminges mena ainsi une vie pieuse, tournée vers les autres et l'amitié. Âgé, ses forces l'abandonnaient davantage chaque jour. Il passait de plus en plus de temps dans sa cathédrale à prier. Il ne dormait plus, passant ses nuits à prier le Très-Haut.
    Un beau matin de dimanche, le sonneur de cloches entra dans la cathédrale et découvrit l'évêque agenouillé dans le chœur, son cœur ne battait plus mais son visage rayonné, souriant, détendu. Il ne faisait pas de doute : Bertran, évêque de Comminges avait rejoint le Paradis solaire.

    Plus tard, Saint Bertrand de Comminges devint le saint patron de la ville dont il fut évêque. Il est aussi l'un des saints patrons du comté d'Armagnac et Comminges et le saint patron du Comminges. Enfin, de part son étude de la vie de Saint-Grégoire de Naziance, il est un des saints mineurs de l'ordre grégorien qui le considère comme le premier grégorien de l'histoire.

    Citations célèbres
    -Priez le Très-Haut et vivez votre foy dans l'amitié véritable et quotidienne.
    -Les seules armes sont les enseignements d'Aristote et de Christos. Dépose ton épée et ton bouclier, écoute les Prophètes et prie le Très-Haut, c'est ainsi que tu vaincras.
    -Il n'y a pas de brigands qui ne méritent le Pardon de ses crimes, pas un seul homme sur Terre qui puisse les juger ; Dieu seul le peut.

    Reliques

    -Son sarcophage est conservé dans l'église paroissiale de Saint-Bertrand de Comminges.
    -Le bâton de marche que le Saint avait sculpté lui-même avec la devise de Saint-Grégoire de Naziance "Chacun a son point faible ; moi c'est l'amitié." est conservé dans la crypte du monastère grégorien d'Argentat.

    Prières à Saint Bertrand de Comminges


    Citation:
    Prière des Commingeois
    Ô Sent-Bertran,
    De ton coeur si grand
    Protège tes amis
    Fais lever le semis
    Pousser le bon grain
    Donne-nous du bon pain
    Accorde nous ta protection
    et ton immense pardon.
    Bénis les Commingeois
    Fais-les vivre dans la Joie.
    Amen


    Citation:
    Prière des Voyageurs
    Ô Saint Bertrand,
    Éloigne de nous des brigands
    Accompagne-nous sur les routes
    Préserve-nous de toute déroute
    Fais de notre voyage
    Un heureux présage
    Amen

    Citation:
    Prière des brigands
    Bertrand patron des brigands
    Ton pardon est grand
    Guide vers la vertu
    Nos âmes perdues
    Enseigne-nous l'Amitié
    Apprends-nous les Vérités
    Fais de nous des hommes nouveaux
    Fidèles du Très-Haut
    Amen


    Citation:
    Prière des Grégoriens à Sent-Bertran
    Ô Sent-Bertran
    Dont la Foy fut grande
    Premier fidèle à Saint Grégoire
    Éclaire-nous dans le noir
    Apporte-nous l'espoir.
    Mets au coeur de nos vies l'Amitié,
    Le Partage et la Charité
    Amen


    Fête : le 6 octobre



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:19 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Sainte Boulasse


    La jeune Boulasse est né en 552 à Beaune en Bourgogne. Ses parents, païens, tenaient une taverne respectable sur la place du marché, la « Taverne des Hospices » (bière à 0,60 écus et menus à 6). Gens sérieux et respectables ils n’en priaient pas moins les idoles et méconnaissaient le message de L’Eglise. Cependant ces braves taverniers s’approvisionnaient en vin et bière auprès des moines des environs et Boulasse qui s’occupait de la réserve avait de fréquents contacts avec eux.

    comme elle était ouverte et intelligente, les moines l’initièrent, à la fois, à la foi et à l’œnologie.
    C’est au cours d’une de ses très longues nuits de formation et discussion théologiques dans l’arrière salle de ses parents qu’elle fût éblouie par la lumière divine dans le reflet d'une pinte.

    Convertie et sure de sa foi, Boulasse quitta ses parents et choisi la voie de l’Eglise. Elle fut formée par un des moines qui l'avaient pris sous leur aile, fort impressionnés par sa force de conviction.
    Ressentant le besoin impérieux de prêcher pour sa nouvelle foi, elle se fit ordonner secrètement prêtre en 582 , en dépit des interdictions et consciente des risques mais sure de suivre les desseins divins. Ne pouvant devenir curée, elle ouvrit une taverne « au bon croyant » où elle fit des conversions et donna des cours de catéchisme, et même dit-on, elle y aurait baptisé des croyants avec l'aide et le soutien du curé de Mâcon.
    Rompue aux prêches de grande écoute et gérant sa taverne de main de maître, elle eut une action missionnaire d’envergure sur la ville et convertit les masses à la vraie religion. On se souviendra longtemps de son action charitable envers les vagabonds et de l’organisation de ses quiz religieux en taverne avec ses lots de bière à gagner.

    Après avoir converti la plupart des habitants de Mâcon, Boulasse ressentit le besoin de voyager et de propager le message d’Aristote. Elle dirigea ses pas et son chariot plein de pains et de vin vers le pays alamand voisin, dans le SERG actuel, , pour les initier au repas de l’amitié aristotélicienne.

    Cependant les habitants furent moins réceptifs à sa prédication et elle se trouva face à un roi cruel et païen, Childehald, qui refusa de renier les faux dieux de ses pères. Ne se décourageant pas , la sainte prêcha en public, construisit la première église à Cologne et voulut créer une taverne pour faciliter sa sainte tâche missionnaire.

    Mais Childehald ne l’entendit pas ainsi et prit un arrêté anti-prédication. Boulasse l’ayant enfreint, elle fut déférée par le procureur et condamnée pour haute trahison. La sentence d’éradication devait être exécutée en place publique, pour édifier la population, et en utilisant l’outil de son crime : ses saintes victuailles. Le bourreau lui fit boire de force du vin en grande quantité mais la sainte ne faiblissait pas, soutenue par Aristote, elle supportait vaillamment son martyre, tout en prêchant encore depuis l’échafaud.
    Childehald, fou de rage, décida d’en finir et ordonna de la noyer dans le dernier fut de Hautes-côtes de Beaune qu’il restait.
    Quand on retira Boulasse du fût, son visage resplendissait de bonheur. Devant ce spectacle surprenant, Childehald fut frappé de repentir et, touché par la grâce, il se converti et fit convertir tout son peuple.
    Ayant accompli sa tâche terrestre et ouvert la voie à la conversion des alamands, Boulasse décida de cuver tranquillement auprès du Seigneur et de rejoindre le soleil.

    Depuis, Sainte Boulasse est devenu la patronne des vignerons et surtout des Taverniers et elle est encore invoquée par ceux-ci ou par leurs clients lorsqu’ils doivent faire face à une soirée harassante de travail ! Il n’est pas rare d’entendre dans nos Tavernes, l’exclamation familière et pleine d’affection pour la Sainte : « Que la Boulasse soit avec toi ! »

    Reliques :

    · Le chef de la Sainte est conservé et vénéré en la Basilique de Cologne.
    · Le cœur et le Foie de la Sainte ont été ramenés et enchâssés à Mâcon et sont conservés dans le trésor de l’église de la ville.

    Culte de la Sainte :

    Le culte de Sainte Boulasse est attesté à Cologne et Mâcon depuis le VIème siècle et les reliques de la Sainte sont toujours utilisées lors de la procession de bénédiction de la vigne de Mâcon qui a lieu le 22 septembre, avant les vendanges.

    Citations :

    · C’est pas parce que la communion est gratuite, qu’il faut se moquer des fidèles et distribuer du picrate.
    · Je ne renierai pas ma foi pour tout le vin du monde !
    · Vraiment une telle félicité ne peut être que divine ! Pardonne nous Boulasse pour notre aveuglement ! (Childehald devant le corps supplicié de la Sainte)
    · Il vaut mieux la bière dans le corps que le corps dans la bière.
    · Il faut boire avec modération et prier avec ferveur.
    · J’ai plus de cœur que de foie mais je peux tout digérer si c’est dit par amour du Très Haut.
    · Si Christos n’avait pas voulu de femmes prêtres il l’aurait dit.
    · Ne plus croire crée une crise de foi, trop boire une crise de foie.
    · Si Notre Créateur avait voulu que la femme se cantonne à la procréation, il nous aurait rendus incapable d’aimer d’autres humains que le sang de notre sang.
    · Je respecte les lois dictées par la foi, mais si l’Eglise refuse les femmes en prêtrise c’est pour faire plaisir aux empereurs et non à Dieu.
    · Même si ce n’est pas pour demain, un jour il y aura à nouveaux des femmes curées et même des femmes évêques...
    · Qui mieux qu’une femme peut mener des hommes par le bout du nez ?
    · Elle avait mi une pancarte dans sa taverne « La maison ne fait pas crédit aux riches, mais offre l’eau et le pain aux démunis »


    - symbole : six roses



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MessagePosté le: Dim Sep 24, 2023 3:20 am    Sujet du message: Répondre en citant

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    Hagiographie de Saint-Brieuc


    Brieuc (en breton Brieg) est l’un des sept saints fondateurs de Bretagne. Son nom est associé à Saint-Brieuc, où il fonda un monastère. On le représente souvent avec des loups qu’il dressa un soir.


    I Une naissance et jeunesse galloises 


    Brieuc naquit à l’aube du Ve siècle, au pays de Galles. Son père, Cerpus, et sa mère, Eldrude, étaient des nobles fortunés.
    L’enfant grandit en taille et en vertu auprès du Frère Hamelin, moine au service de ses parents qui lui transmis son savoir en s’assurant de son éducation. Son visage était pur et serein comme un ciel de printemps. Au lieu d’imiter la légèreté et l’insouciance des enfants de son âge, il demeurait près de sa mère, s’exerçant à tracer de sa petite main, sur des tablettes, des lignes encore imparfaites. Cependant, le jeune enfant allait bientôt se séparer de sa famille.
    Une fois plus grand il se prépara à rejoindre Germain ami du frère Hamelin à Paris afin d’y étudier.
    L’enfant partit sous la garde de quelques serviteurs fidèles et s’en vint à travers les mers pour arriver en France.



    II Études à Paris 


    Brieuc avait à peine dix ans, quand il franchit le seuil du monastère de Germain.
    Doté par le Très Haut des plus belles qualités de l’intelligence, l’enfant fit de rapides progrès dans les études. Il lui suffit de quelques mois pour assimiler les éléments de la langue latine, et en cinq mois il apprit par cœur tout le psautier, afin de pouvoir chanter en chœur les louanges divines avec les religieux. Très vite Germain deviendra pour Brieuc un véritable maistre en lui transmettant son savoir.
    Sa charité pour les pauvres était inépuisable, il leur donnait tout ce qu’il possédait et ne pouvait en rencontrer sans leur laisser quelque chose. Il aimait le soir partager son repas avec eux ou donner des légumes que le monastère produisait.
    Quand il eut atteint l’âge de vingt-quatre ans, il fut ordonné prêtre par Germain.

    Quelque temps après, il fit un rêve ou il revenait au Pays de Galles afin de prêcher et diffuser la foi dans sa terre natale. Le jeune prêtre partit alors avec un compag­non de route.



    III Retour au Pays de Galles 


    La foy si grande du jeune homme en fit un prêcheur hors pair qui fit plusieurs fois le tour du Pays de Galles.
    La foy Aristotélicienne devint bientôt florissante. A la place des temples païens s’élevèrent des églises et des monastères, sanctuaires de la prière et de la mortification, d’où la louange divine montait ardente vers le ciel.



    IV Départ pour l’Armorique 


    Une nuit de printemps, il sommeillait légèrement dans une chapelle quand il fit alors un rêve : « l’Armorique ». Il devait y prêcher la bonne parole sans différer ; aussi n’hésita-t-il pas et prit la mer avec cent-soixante-huit religieux.
    Enfin, la pieuse cohorte vint aborder, après une heureuse navigation, au port d’Ack, d’où elle s’avança ensuite par terre jusqu’à la rivière de Jaudy, dans le pays de Tréguier.

    Ils furent très bien accueillis par les habitants de la contrée, qui aidèrent Brieuc à bâtir un monastère à Landebaëron. Sur ces entrefaites, un messager apporta une douloureuse nouvelle, une peste cruelle ravageait le pays des Coriticiens, qui, épouvantés, réclamaient à grands cris la présence et les prières du prêcheur. Brieuc, ému de compassion, se hâta d’aller lui-même les consoler, laissant son neveu, Tugdual, à la tête du monastère.

    Brieuc retourna ensuite auprès des siens, au Pays de Galles, , également touché par la maladie, afin de consoler les Gallois par sa présence. Quelques temps passèrent et son envie de retourner en Bretagne devint de plus en plus grandissante.



    V Arrivée de Brieuc dans l’embouchure du Gouet


    A son retour en Bretagne, Brieuc retrouva un monastère florissant grâce à la sage direction de Tugdual. Aussi résolut-il de ne rien changer à cette situation.

    Choisissant alors quatre-vingt quatre religieux, il prit congé de son neveu, et après avoir longé la côte jusqu’au havre de Cesson, débarqua à l’embouchure du Gouet. Il y avait là une forêt et une vallée arrosée par une abondante source qui existe encore aujourd’hui. Le maître et ses disciples, s’étant assis au bord de l’eau pour s’y reposer, furent aperçus par un écuyer du Comte Riwall, prince de la Domnonée.
    Le Comte décida alors de rencontrer le prêcheur Gallois et lui offrit l’hospitalité.
    Brieuc s’avança donc avec son escorte de religieux. Il se trouve que le prince était de sa famille, venu d’outre-mer, il avait fondé un petit royaume dans l’Armorique. Après avoir remercié le Très Haut de cette heureuse rencontre, Riwal lui céda, pour en faire un monastère, son manoir situé en un lieu qu’on appelait le Champ du Rouvre, avec toutes les propriétés qui en dépendaient. Ce fut l’origine de la ville de Saint-Brieuc.

    Au pied du monastère, dans la vallée silencieuse où coulait une claire fontaine, Brieuc fit bâtir une chapelle. Ce petit sanctuaire fut appelé plus tard « Chapelle Saint-Brieuc ». Lorsque, lassé par ses travaux et ses courses apostoliques, il revenait au milieu de ses Frères, jamais il n’oubliait d’aller prier dans la chapelle de la vallée. Souvent il y venait passer de longues heures dans la prière et la méditation.

    Un soir que Brieuc revenait de visiter une dépendance de son monastère, il fut encerclé par une meute de loups affamés et menaçants, prêts à se jeter sur les bœufs tirant son chariot. Le saint, impassible, leva une main et, aussitôt, les loups se prosternèrent devant lui, comme demandant grâce. Il les tint ainsi en respect jusqu’au petit matin, où passèrent par là des émigrés tout juste débarqués de Galles. Voyant là un signe du Très Haut, ceux-ci demandèrent immédiatement le baptême. Après avoir ordonné aux loups de s’éloigner, Brieuc instruisit durant sept jours le livre des Vertus à ces quelques compatriotes fraîchement arrivés en Armorique puis il les baptisa au huitième jour.

    C’est à cette date que la Grâce du Paradis solaire fut en effet accordée à Brieuc en raison de sa vie dédiée au Très-Haut et de ses actes si pieux, faisant de lui un grand serviteur de l’Eglise.

    Sa mort est restée célèbre puisqu’il se coucha sur son pauvre grabat et mourut en paix en l’an cinq cent deux. C’est ainsi que l’homme qui est resté simple tout au long de sa vie, ami de tous et proche des pauvres rejoignit le Très Haut. Par sa vie, il est resté pour les Briochins et les Bretons un exemple de piété à suivre.


    Il est fêté le premier mai.



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