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Ingeburge
Inscrit le: 30 Déc 2006 Messages: 9794 Localisation: L'alta città delle città reina
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Posté le: Jeu Avr 09, 2009 12:55 am Sujet du message: Lettre au Franc-Comte |
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Même si la missive était privée et n'engageait qu'elle, Ingeburge avait tenu à ce que son courrier soit connu de tous, elle n'avait rien à cacher.
Ainsi, sa lettre au Franc-Comte fut copiée et diffusée... quand on bénéficie d'un certain réseau, pourquoi se gêner?
Citation: | A Max de Mazière, Franc-Comte,
Salutations et bénédictions.
Votre Grandeur,
J'ai longtemps gardé le silence, tant par consternation incrédule que par obligations privées mais il me semble qu'il est désormais plus que temps... que je vous conte une histoire.
Il était une fois une contrée fière et dynamique.
Durant plusieurs jours, elle avait été plongée dans l'expectative, ses nouveaux élus n'arrivant pas à s'accorder sur le nom de son futur régnant. Parallèlement à cet imbroglio politico-politicien, une des cités de cette contrée aristotélicienne de nature et de convictions était en proie à la noirceur de la créature sans nom; son maire s'était laissé corrompre par les accents attirants mais fourbes d'êtres aux croyances dévoyées.
La narratrice que je suis ne jugera pas du fait que les élus pourtant au courant du drame se jouant tarderont à désigner leur nouveau magistrat suprême. Non. La morale de cette histoire n'y réside pas, point n'est donc besoin de s'y attarder outre mesure.
Un homme fut enfin désigné et quel homme! Son nom avait déjà causé des remous dans une cité ensoleillée bercée par les vents méditerranéens. L'on chuchotait que le Régnant Nouveau, nous l'appellerons ainsi, avait autrefois commercé avec l'un des représentants d'une pernicieuse engeance.
Il était une fois une femme.
D'aucuns soulignaient son caractère peu agréable, d'autres commentaient sa sombre humeur coutumière. La narratrice que je suis indiquera que cette réputation, loin d'être usurpée, n'était en fait qu'un succédané de la réalité.
Cette femme s'était émue du commerce pré-cité et avait publiquement fait étalage de ses inquiétudes. Le Régnant Nouveau, pas encore au faîte de sa gloire, lui avait assuré par le biais d'une missive privée qu'il n'était pas au courant du passé de l'homme avec lequel il s'était commis. A la lecture de ladite missive, la femme avait esquissé une moue dubitative et avait été aussitôt reprise par les flots de sa vie tumultueuse, abandonnant la lettre sans plus de considération.
Aussi, quand la femme apprit plus tard que son correspondant d'un jour avait été appelé à régner sur la contrée fière et dynamique, la même moue dubitative avait masqué ses traits de coutume indifférents. C'est qu'elle était inquiète du sort de la cité livrée aux forces de la perdition et cette élection inespérée et tardive lui laissait un goût de scepticisme mâtiné de crainte.
La cité fut délivrée grâce au courage et à la détermination de ses habitants épaulés avec vaillance par d'autres résidents de la contrée fière et dynamique. D'autres également avaient contribué à cette victoire et l'on avait ainsi pu remarquer la présence solide et expérimentée de soldats du Très-Haut.
Une fois la racaille repoussée, ces valeureux combattants avaient été autorisés à regagner leurs pénates.
Le Régnant Nouveau en prit ombrage et sa vexation fut telle que l'on dut lui extirper les remerciements qu'il envoya quelque temps — certains disent bien longtemps — après. Les mots furent adressés à la hâte, sans chaleur aucune et ce nouvel élément complètait aux yeux de la femme inquiète le portrait bien peu flatteur qu'elle se faisait du dirigeant de la contrée fière et dynamique. L'homme en lui-même ne l'intéressait pas mais ses actes en revanche ne manquaient pas de la laisser perplexe. L'autre point qui confortait son opinion était que des stratégies avaient été élaborées pour éradiquer le mal à la source et que la frilosité du dirigeant y avait mis un terme.
Mais la femme pensait distraitement qu'elle n'aurait plus à se préoccuper du Régnant Nouveau et de son déroutant comportement. Elle entendait bien sûr ce qu'on lui rapportait de l'opinion de cet homme à son endroit. Elle laissait dire, indifférente, songeant naïvement que si ce dirigeant avait réellement quelque chose à lui dire, il le ferait personnellement. Elle oublia donc ce dernier.
Las, les indésirables suppôts de la créature sans nom revinrent troubler la quiétude de la cité déjà assiégée par le passé.
La femme accueillit la nouvelle avec douleur mais ne sut pas en revanche quelle conduite adopter. Fallait-il comme précédemment mobiliser en grand secret , mais mobiliser tout de même, les soldats du Très-Haut? Ces derniers étaient fourbus par leur dernière campagne et certains étaient blessés et dépouillés, ils venaient à peine de rejoindre leurs foyers et ils n'oubliaient pas que le Régnant Nouveau s'était montré bien ingrat avec eux. Du reste, la femme non plus ne l'avait pas oublié. Il fallait bien pourtant secourir la cité de nouveau outragée et elle n'occultait pas — comment l'aurait-elle pu? — que nombre d'habitants de la contrée fière et dynamique avaient jadis répondu à l'appel de la Croix.
Il fut décidé qu'aucune mobilisation officielle ou officieuse ne serait décrétée mais que les volontaires pourraient porter secours à la population une nouvelle fois violentée. En outre, la femme demeurait attentive, prête à mobiliser si cela s'avérait nécessaire.
De nouvelles rumeurs circulèrent. Il se disait que la femme avait dédaigné les appels du Régnant Nouveau. Celle-ci s'en étonna car jamais elle n'avait reçu la moindre requête émanant de cet homme bien bavard avec tous... sauf avec elle. Elle s'emporta, excédée, jurant ses grands dieux qu'elle n'avait rien eu, que ce soit par missive privée, volatile ou signaux de fumée. Comment osait-il tenir un tel discours mensonger? N'avait-il pas une cité à assister? La main de la femme tâtait, fébrile, la garde de l'épée dont elle ne pourrait jamais se servir, se félicitant de ce que le Régnant Nouveau se trouve à des centaines de lieues d'elle.
Pendant ce temps, les soldats du Très-Haut volontaires combattirent à nouveau, en renfort des habitants de la contrée fière et dynamique.
La ville fut à nouveau délivrée.
Et le Régnant Nouveau s'assit à nouveau sur des remerciements loin d'être immérités.
J'aurais aimé, Votre Grandeur, que cette histoire se révèle être un conte. Hélas pour vous, hélas pour moi, il s'agit là de la sordide et prosaïque réalité. Mais même si ce n'est pas un conte, il y a tout de même une morale... deux en fait. Les voici.
Tout d'abord, lorsque l'on veut collaborer avec quelqu'un ou s'en faire entendre, on s'adresse directement à lui, sans artifice ni intermédiaire. Cela évite les malentendus et les réactions que ceux-ci occasionnent.
Ensuite, on remercie ceux qui aident et qui le font sans rien exiger en retour. Cela évite que ces personnes désintéressées finissent par être totalement déçues, cela évite que ces personnes dont certaines ont payé de leur vie finissent par se lasser d'être considérées comme des pions. Oui, l'on remercie car c'est faire là preuve de discernement, de déférence, de courtoisie, d'amitié et de respect.
Que vous me prêtiez une attitude et un dédain qui ne sont pas les miens, tant pis. Car les Saintes Armées interviendront toujours, officiellement ou non, là où la Vraie Foi et les Aristotéliciens sont en butte aux attaques des rejetons de la créature sans nom et certainement pas pour rehausser le prestige de régnants qui ne font que passer.
Toujours car elles n'ont d'autre but que d'aider et de secourir.
Toujours car elles ne feront que lutter pour la sauvegarde de Son message et de Ses enfants.
Je n'ai eu jusque lors que de l'indifférence et du désintérêt à votre égard mais la succession des événements récents me force à prendre position.
Ainsi, si demain je devais croiser votre chemin alors que votre voiture aura versé, sachez, Votre Grandeur, que je vous laisserai crever dans votre ornière, dussé-je en être vouée aux gémonies ou même en être damnée.
Son Eminence Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg,
Cardinal en charge des Saintes Armées,
Connétable de Rome,
Primat du Sacrum Romanorum Imperium Nationis Germanicæ.
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_________________
Morte deux fois en trois jours, vise le triplé |
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UterPendragon

Inscrit le: 12 Fév 2007 Messages: 11630
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Posté le: Jeu Avr 09, 2009 12:19 pm Sujet du message: |
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Léger sourire amusé en lisant la lettre. Au-delà de la simple véracité de ces écrits, le style et la grâce de la plume d'Ingeburge suffisaient à le satisfaire amplement. L'Eglise, on le disait souvent, était un peu devenue la cinquième roue de la charrette, aux yeux de ces hommes qui portaient couronne. Absolument inutile, en règle générale, mais qu'on n'hésitait jamais à utiliser, lorsqu'on en avait besoin, avant de la remplacer, voire la jeter. Les temps avaient changés, et au fond de son cœur, le vieux prélat espérait que cet épître ferait réfléchir, voire agir. _________________ Mort des cardinaux d'Azayes et von Frayner |
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_Max

Inscrit le: 07 Nov 2007 Messages: 6 Localisation: Dole
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Posté le: Lun Avr 20, 2009 5:55 am Sujet du message: Re: Lettre au Franc-Comte |
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Un pigeon de piètre allure, fienteux à souhait, arrivait enfin à sa destination, baguenaudant entre battements d'ailes embarrassés et arrest de commodité. Transcriptions de l'exemplaire ainsi convoyé furent affichées à proximité de la lettre à laquelle on répondait.
Citation: | À porter à l'attention de son éminence, la princesse de Cologne, Ingeburge von Ahlefeldt-Oldenbourg.
Altesse,
Par la présente, Nous, Max de Mazière, vingt-sixième Franc-Comte de par la volonté du peuple et du Très-Haut, également Baron de Chaussin et de Saint-Just :
- Actons de la qualité que, de nostre illustre personne, la mort exposée par vos soins en terme de vostre dernière épistolaire, apporterait et recouvrerait à la Saincte Mère Eglise, soit la damnation d'un prétendu et soupçonné dévost, bafouant délibérément des valeurs dictes siennes, et par là officiant en trop hauts-lieux pour sa foy, fort mauvaise et ce dans bien des sens; ainsi que, n'en doutons point, de la canonisation qui serait aussitost prodiguée à la faveur du dès lors regretté et Très-fervent aristotélicien qui vous écrit ces lignes, récipiendaire de choix après l'accomplissement de quelques Hauts-Faicts, qu'abreuverait, en sus du pré-cité, le commandement de l'extermination de bien des impies en terres impériales, ainsi que de leur absurde doctrine.
- Vous témoignons une gratitude certaine pour le dévouement qui serait vostre en l'exemple, soit contribuer ainsi à notre postérité et vénération, qui, bien que légitime, n'en serait qu'accentuée. Cela en sachant que nous ne vous avons pourtant point offert le loisir et l'honneur insigne de vous joindre à nos costés pour bouter l'hérésie hors de nos terres, omission s'expliquant cependant, et vous l'avez admirablement et honnestement reconnu, par l'intempestif dédain que vous nous avez outrageusement manifesté pendant trop longtemps, alors que nous ne cessions d'attendre réponse à une lointaine missive, et d'atteindre vos multiples sous-fifres, relatant vostre éternelle non-disposition, voire absence.
- Constatons avec affliction que ce dernier outrage s'efface par d'insolites et incorrectes expressions, et fort tardivement, à savoir lorsque les champs de bataille nous ont déjà révélé triomphant, et, nous l'espérons, vous ont tout de mesme dispensé du péché de jalousie de n'avoir pu inscrire vostre ecclésiastique patronyme en les commémorations de la victoire qui s'y produisit.
- Sommes toujours prest à vous accorder audience en tout lieux et circonstances pour ouïr vif et nous imprégner de vos propos, afin, pourquoi pas, d'y porter importance autant que réplique, dans un confort tout autre que celui, trop artificiel, de la plume, du vélin, et de l'encrier.
Que cela vous soit conté en les meilleurs auspices.
Prosé en le Castel Dolois, le vingtième jour du mois d'Avril de l'An de grasce quatorze cent cinquante-sept, sous le règne de notre bien aimé Sainct Empereur, SM LongJohnSilver.
Pieusement vostre,
Sa Grandeur,
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