L'Eglise Aristotelicienne Romaine The Roman and Aristotelic Church

[xalta]

Elle arrive de sa province de Guyenne, elle est depuis un an maintenant diaconesse dans la belle ville de Bordeaux. La dernière fois qu'elle était venue sur la place d'Aristote datait de l'époque de la mort de Dariush, pour annoncer le décès de ce dernier. Cela remontait à longtemps désormais. Mais là, elle avait besoin des lumières de plus érudits qu'elle.

Bonjour,
Je ne sais à qui m'adressait exactement, mais j'aimerai savoir quelle est la position de notre Eglise vis-à-vis de la médecine en général mais aussi les recherches que cela entraîne sur les corps des morts par exemple, les expérimentations.

[UterPendragon]

Passant aux alentours de la place d'Aristote, Aymé entendit qu'on posait une question au sujet de médecine. Il n'avait pas entendu l'intégralité de la phrase de la phrase, mais il se permit d'approcher :

Le bonjour. Pour vous répondre, votre question est, je le crois, plurielle. Tout d'abord, concernant le rapport avec la médecine, il vaut mieux consulter l'hagiographie de Sainte Hildegarde, patronne des médecins et des guérisseurs.

Ensuite, plus précisément, concernant de possibles expérimentations sur les corps des morts, plusieurs éléments sont à prendre en compte. Toucher au corps d'un mort, à des fins justes - puisqu'il s'agit de soigner des vivants par la suite, je suppose, est-il contraire à notre dogme ? Vaste question. Je n'ai pas de réponse dogmatique, simplement des pistes de réflexion, n'ayant pas encore pu y réfléchir véritablement.

Tout d'abord, un passage du Chapitre II de la Création indique que :

"Dieu réunit alors l’amour qu’Il avait en Lui. Il en fit l’esprit, qui ne pouvait être ni touché, ni vu, ni senti, ni goûté, ni entendu, car il était différent de la matière. L’esprit contenait l’intelligence, composée de la raison et des sentiments. Dieu y avait mis le plus de Lui-même: la capacité de choisir et celle de ressentir. Le Très Haut associa la matière à l’esprit, pour que ce dernier puisse exister en harmonie avec le monde, et nomma le tout "vie". "

Cette distinction entre âme et corps, entre esprit et matière, est essentielle à toute réflexion à ce sujet. D'autres passages expliquent cela, en particulier cet extrait de la Vita d'Aristote, qui précise, par le dialogue suivant, le statut de l'âme :

"Aristote: Mon père est médecin Epimanos, et il m'a souvent décrit la mort: la matière se putréfie, se désintègre sous l'effet du temps. Et regarde autour de toi: la mort est toujours marquée par la destruction de la matière.

Epimanos: Oui, tout passe en ce monde, et ce que les anciens on construit est déja presque disparu.

Aristote: Mais si tu prends quelque chose qui n'est pas composé de matière, cela disparaitra t'il?

Epimanos: Il ne me semble pas: si ce n'est pas composé de matière alors cela ne peut pas se désintégrer. Cela ne mourra pas. Ainsi la pensée d'un homme comme Pythagore sera éternelle et vivra encore dans plus de mille ans.

Aristote: Donc tu penses que ce qui est immatériel ne meurt pas?

Epimanos: Avec tout ce que nous avons dit jusqu'ici, je crois que c'est une chose établie.

Aristote: Alors notre âme, qui est immatérielle, doit elle aussi, ne pas mourir. Quand nous mourons notre corps disparait, mais notre âme, elle demeure. Et c'est cette vie de l'âme qui est la vie future. C'est cette vie que notre vie présente, dans notre corps, doit préparer.

Epimanos: Le roi qui meurt va donc vivre encore?

Aristote: Oui, et c'est pour que cette vie de son âme soit heureuse que je vais prier ce soir."

Je n'oserais m'aventurer à interpréter cela de but en blanc, pour autant, il semble assez établi que le corps n'a plus de véritable importance après la mort. La dernière question d'Epimanos et la réponse d'Aristote pourraient cependant indiquer que l'âme du mort est en droit de souhaiter que sa dépouille soit honorée et respectée. Un passage du dogme sur les funérailles qui serait sans doute à mettre à jour dit en effet :

"L’Homme fait de terre et d’eau est par nature attiré par le centre de la terre, mais l’amitié vrai élèvera son âme et si elle est digne de rejoindre le seigneur elle ne s’enfoncera pas comme le corps vers le feu des enfers mais au contraire elle trouvera sa vrai nature qui est de s’élever vers notre seigneur. "

La question demeure donc épineuse. Peut-on considérer qu'en l'absence de funérailles, l'âme ne peut rejoindre le Paradis Solaire ? Il semblerait. Sans doute faudrait-il réunir davantage d'éléments, mais voilà ce que m'inspire, au premier abord, votre question. Vous pouvez également, si la question vous intéresse, vous rendre au séminaire cistercien de médecine : Monseigneur Eloin doit en savoir un peu plus de moi à propos de tout cela.
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Mort des cardinaux d'Azayes et von Frayner

[Adso]

Il entendait que cela discutait médecine sur la place d'Aristote, et prit part à la discussion.

Nous avons des clercs qui pratiquent la médecine, ce n'est donc pas incompatible. Comme mon confrère, je ne me prononcerai pas sur la possibilité d'expérimenter sur le corps des morts, mais comme lui, je pense qu'il n'y a pas de grande objection à cela. Veillez toutefois à respecter le fait que si le défunt choisit de ressusciter lorsque le Très-Haut l'interroge, alors il convient qu'il ait un corps pour sa ressurection. Il serait malséant qu'on l'ait "abîmé" après sa mort...
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Cardinal émérite - Archevêque de Cambrai

[xalta]

Elle salue l'homme vénérable qui vient de lui répondre. Elle écoute avec attention et de se claquer mentalement le front. Comment avait-elle fait pour oublier sainte Hildegarde ? A se demander parfois comment elle pouvait être aussi tête de linotte. Elle lui adresse un sourire tout en l'ecoutant avec attention.

Je vous remercie pour les pistes à suivre et il est fort possible que je prenne contact avec monseigneur Eloin.

Puis un autre homme les rejoint qu'elle salue tout aussi respectueusement.

En effet, il ne faut pas oublier ce point.
Faudrait-il respecter un délai entre la mort et le travail sur la dépouille ? Histoire de s'assurer que nulle résurrection ne se produira.

[Adso]

C'est une question très délicate qui demande beaucoup de réflexion, et je ne me lancerait pas dans des spéculations hasardeuses.

Si vous souhaitez vraiment qu'il soit répondu à cette question, nous pouvons faire appel au Saint Office.
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Cardinal émérite - Archevêque de Cambrai

[xalta]

Elle adresse un sourire.

Oui ce serait surement une bonne chose.
Dois-je leur ecrire ?

[UterPendragon]

Ce sera par ici !
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Mort des cardinaux d'Azayes et von Frayner

[xalta]

Merci !

Elle sourit aux deux hommes.